Référence Debian

Osamu Aoki

Ce guide de référence Debian (v2) (2011-05-01 04:42:52 UTC) est destiné à procurer un large aperçu du système Debian en tant que guide de l’utilisateur d’un système installé. Il couvre de nombreux aspects de l’administration du système à l’aide d'exemples de commandes de l’interpréteur pour les non-développeurs.

Résumé

Ce livre est libre ; vous pouvez le redistribuer et le modifier selon les termes de la Licence Publique Général GNU (« GNU GPL ») à n'importe quelle version compatible avec les Règles des Logiciels Libres selon Debian (DFSG).


Table des matières

Préface
1. Clause de non responsabilité
2. Ce qu'est Debian
3. À propos de ce document
3.1. Règles
3.2. Exigences de départ
3.3. Conventions
3.4. BTS Debian
3.5. Le concours de popularité (« popcon »)
3.6. Taille du paquet
3.7. Signalements de bogues concernant ce document
4. Quelques citations pour les nouveaux utilisateurs
1. Didacticiels GNU/Linux
1.1. Bases pour la console
1.1.1. L’invite de l’interpréteur de commandes
1.1.2. Invite de l’interpréteur de commandes sous X
1.1.3. Compte de l’administrateur (root)
1.1.4. Invite de l’interpréteur de commandes pour l’administrateur
1.1.5. Outils graphiques d'administration du système
1.1.6. Consoles virtuelles
1.1.7. Comment quitter l’invite de l’interpréteur de commandes
1.1.8. Comment arrêter le système
1.1.9. Récupérer une console propre
1.1.10. Suggestions de paquets supplémentaires pour le débutant
1.1.11. Compte pour un utilisateur supplémentaire
1.1.12. Configuration de sudo
1.1.13. À vous de jouer
1.2. Système de fichiers de type Unix
1.2.1. Bases concernant les fichiers Unix
1.2.2. Fonctionnement interne du système de fichiers
1.2.3. Permissions du système de fichiers
1.2.4. Contrôle des permissions pour les fichiers nouvellement créés : umask
1.2.5. Permissions pour les groupes d'utilisateurs (group)
1.2.6. Horodatage
1.2.7. Liens
1.2.8. Tubes nommés (FIFO)
1.2.9. Sockets
1.2.10. Fichiers de périphériques
1.2.11. Fichiers spéciaux de périphériques
1.2.12. procfs et sysfs
1.3. Midnight Commander (MC)
1.3.1. Personnalisation de MC
1.3.2. Démarrer MC
1.3.3. Gestionnaire de fichiers de MC
1.3.4. Astuces de la ligne de commandes dans MC
1.3.5. Éditeur interne de MC
1.3.6. Visualisateur interne de MC
1.3.7. Possibilités de démarrage automatique de MC
1.3.8. Système de fichiers FTP virtuel de MC
1.4. L’environnement élémentaire de travail de type Unix
1.4.1. L’interpréteur de commandes de connexion
1.4.2. Personnaliser bash
1.4.3. Combinaisons particulières de touches
1.4.4. Opérations de style Unix avec la souris
1.4.5. Le visualisateur de fichiers
1.4.6. L’éditeur de texte
1.4.7. Définir un éditeur de texte par défaut
1.4.8. Personnaliser vim
1.4.9. Enregistrer les actions de l’interpréteur de commandes
1.4.10. Commandes Unix de base
1.5. La commande simple de l’interpréteur de commandes
1.5.1. Exécution d'une commande et variables d'environnement
1.5.2. Variable « $LANG »
1.5.3. Variable « $PATH »
1.5.4. Variable « $HOME »
1.5.5. Options de la ligne de commandes
1.5.6. Motifs génériques (« glob ») de l’interpréteur de commandes
1.5.7. Valeur de retour d'une commande
1.5.8. Séquences de commandes typiques et redirection de l’interpréteur de commandes
1.5.9. Alias de commande
1.6. Traitement des données textuelles à la Unix
1.6.1. Outils de traitement du texte d’Unix
1.6.2. Expressions rationnelles
1.6.3. Expressions de remplacement
1.6.4. Substitution globale avec des expressions rationnelles
1.6.5. Extraire des données d'un tableau contenu dans un fichier texte
1.6.6. Bouts de scripts pour les tubes
2. Gestion des paquets Debian
2.1. Prérequis pour la gestion des paquets Debian
2.1.1. Configuration de paquets
2.1.2. Précautions de base
2.1.3. La vie avec d'éternelles mises à jour
2.1.4. Bases concernant l’archive Debian
2.1.5. Dépendances des paquets
2.1.6. Flux des événements dans la gestion d'un paquet
2.1.7. Première réponse aux problèmes de gestion de paquets
2.2. Opérations de base de la gestion des paquets
2.2.1. apt-get / apt-cache comparés à aptitude
2.2.2. Opérations de base de gestion des paquets en ligne de commandes
2.2.3. Utilisation interactive d'aptitude
2.2.4. Raccourcis clavier d'aptitude
2.2.5. Vues des paquets sous aptitude
2.2.6. Options de la méthode de recherche avec aptitude
2.2.7. Les formules d'expressions rationnelles d'aptitude
2.2.8. Résolution des dépendances par aptitude
2.2.9. Journaux d'activité des paquets
2.3. Exemples d'opérations avec aptitude
2.3.1. Afficher les paquets dont les noms correspondent à une expression rationnelle
2.3.2. Parcours en correspondance avec une expression rationnelle
2.3.3. Purger pour de bon les paquets supprimés
2.3.4. Toilettage de l’état d'installation automatique / manuel
2.3.5. Mise à jour pour l’ensemble du système
2.4. Opérations avancées de gestion des paquets
2.4.1. Opérations avancées de gestion des paquets en ligne de commandes
2.4.2. Vérifier les fichiers de paquets installés
2.4.3. Protection contre les problèmes de paquets
2.4.4. Rechercher dans les méta-données du paquet
2.5. Fonctionnement interne de la gestion des paquets Debian
2.5.1. Méta-données de l’archive
2.5.2. Fichier « Release » de plus haut niveau et authenticité
2.5.3. Fichiers « Release » au niveau de l’archive
2.5.4. Récupérer les méta-données d'un paquet
2.5.5. État des paquets pour APT
2.5.6. État des paquets pour aptitude
2.5.7. Copies locales des paquets téléchargés
2.5.8. Nom de fichier d'un paquet Debian
2.5.9. La commande dpkg
2.5.10. Commande update-alternative
2.5.11. Commande dpkg-statoverride
2.5.12. Commande dpkg-divert
2.6. Récupérer un système cassé
2.6.1. Incompatibilité avec une ancienne configuration de l’utilisateur
2.6.2. Différents paquets ayant des fichiers communs
2.6.3. Corriger les scripts cassés des paquets
2.6.4. Récupération avec la commande dpkg
2.6.5. Récupérer les données de sélection des paquets
2.7. Astuces pour la gestion des paquets
2.7.1. Comment obtenir des paquets Debian
2.7.2. Paquets venant de sources mélangées
2.7.3. Ajuster la version candidate
2.7.4. Updates et Backports
2.7.5. Chargement et mise à niveau automatique de paquets
2.7.6. Diminuer la bande passante utilisée par APT
2.7.7. Retour d'urgence à une version précédente (downgrade)
2.7.8. Qui a chargé le paquet ?
2.7.9. Paquet equivs
2.7.10. Porter un paquet vers le système stable
2.7.11. Serveur mandataire (proxy) pour APT
2.7.12. Petite archive publique de paquets
2.7.13. Enregistrer et copier la configuration du système
2.7.14. Convertir ou installer un paquet binaire non Debian
2.7.15. Extraire un paquet sans dpkg
2.7.16. Autres lectures concernant la gestion des paquets
3. Initialisation du système
3.1. Aperçu du processus d'amorçage du système
3.2. Étage 1 : le BIOS
3.3. Étage 2 : le chargeur initial
3.4. Étage 3 : le système mini-Debian
3.5. Étage 4 : le système Debian normal
3.5.1. Signification du niveau de fonctionnement (« runlevel »)
3.5.2. Configuration des niveaux de fonctionnement (« runlevel »)
3.5.3. Exemple de gestion de niveau de fonctionnement
3.5.4. Paramètre par défaut de chaque script init
3.5.5. Nom de machine (« hostname »)
3.5.6. Le système de fichiers
3.5.7. Initialisation de l’interface réseau
3.5.8. Initialisation des services réseau
3.5.9. Messages du système
3.5.10. Messages du noyau
3.5.11. Le système udev
3.5.12. Initialisation des modules du noyau
4. Authentification
4.1. Authentification normale d’Unix
4.2. Gestion des informations des comptes et des mots de passes
4.3. Mot de passe de qualité
4.4. Créer un mot de passe chiffré
4.5. PAM et NSS
4.5.1. Fichiers de configuration auxquels accèdent PAM et NSS
4.5.2. Le système de gestion centralisée moderne
4.5.3. « Pourquoi la commande su de GNU ne gère-t-elle pas le groupe wheel »
4.5.4. Règle de mots de passe plus stricte
4.6. Autres contrôles d'accès
4.6.1. sudo
4.6.2. SELinux
4.6.3. Restreindre l’accès à certains services du serveur
4.7. Sécurité de l’authentification
4.7.1. Mot de passe sûr avec Internet
4.7.2. Le shell sûr (Secure Shell)
4.7.3. Mesures de sécurité supplémentaires pour Internet
4.7.4. sécuriser le mot de passe de l’administrateur
5. Configuration du réseau
5.1. L’infrastructure de base du réseau
5.1.1. Nom de domaine
5.1.2. Résolution du nom d'hôte
5.1.3. Nom de l’interface réseau
5.1.4. Plage d'adresses réseau du réseau local (« LAN »)
5.1.5. La gestion du périphérique réseau
5.2. Configuration moderne de réseau pour l’ordinateur de bureau
5.2.1. Outils graphiques de configuration du réseau
5.3. Ancienne méthode de configuration et connexion réseau
5.4. Méthode de connexion réseau (ancienne)
5.4.1. La connexion DHCP avec ethernet
5.4.2. Connexion ethernet avec une adresse IP statique
5.4.3. La connexion PPP avec pppconfig
5.4.4. Autre connexion PPP avec wvdialconf
5.4.5. La connexion PPPoE avec pppoeconf
5.5. Configuration de base du réseau avec ifupdown (ancienne)
5.5.1. La syntaxe de commande simplifiée
5.5.2. Syntaxe de base de « /etc/network/interfaces »
5.5.3. L’interface réseau de rebouclage (« loopback »)
5.5.4. Interfaces réseau gérées par DHCP
5.5.5. Interface réseau avec une adresse IP fixe
5.5.6. Les bases de l’interface réseau sans fil
5.5.7. L’interface de réseau local sans fil avec WPA/WPA2
5.5.8. L’interface réseau local sans fil avec WEP
5.5.9. La connexion PPP
5.5.10. La connexion alternative PPP
5.5.11. La connexion PPPoE
5.5.12. État de configuration réseau de ifupdown
5.5.13. Configuration réseau de base
5.5.14. La paquet ifupdown-extra
5.6. Configuration réseau avancée avec ifupdown (ancienne)
5.6.1. La paquet ifplugd
5.6.2. Le paquet ifmetric
5.6.3. L’interface virtuelle
5.6.4. Syntaxe de commande avancée
5.6.5. L’entrée « mapping »
5.6.6. Configuration réseau commutable manuellement
5.6.7. Scripts avec le système ifupdown
5.6.8. Cartographie réseau avec guessnet
5.7. Configuration réseau de bas niveau
5.7.1. Commandes Iproute2
5.7.2. Opérations sûres de bas niveau sur le réseau
5.8. Optimisation du réseau
5.8.1. Rechercher le MTU optimum
5.8.2. Définir le MTU
5.8.3. Optimisation de TCP sur le réseau Internet
5.9. Infrastructure de netfilter
6. Applications réseau
6.1. Navigateurs Web
6.1.1. Configuration du navigateur
6.2. Le système de courrier électronique
6.2.1. Bases du service de courrier électronique moderne
6.2.2. Stratégie de configuration du courrier électronique pour une station de travail
6.3. Agent de transport de courrier électronique (« MTA »)
6.3.1. Configuration d'exim4
6.3.2. Configuration de postfix avec SASL
6.3.3. Configuration de l’adresse de courriel
6.3.4. Opération de base du MTA
6.4. Agent de courrier électronique de l’utilisateur (« MUA »)
6.4.1. Le MUA de base — Mutt
6.5. Utilitaire de récupération et de rediffusion du courriel distant
6.5.1. configuration de getmail
6.5.2. configuration de fetchmail
6.6. Agent de distribution du courriel (MDA) avec filtre
6.6.1. configuration de maildrop
6.6.2. configuration de procmail
6.6.3. Redistribuer le contenu d'une « mbox »
6.7. serveur POP3/IMAP4
6.8. Le serveur et les utilitaires d'impression
6.9. Le serveur et les utilitaires d'accès à distance (SSH)
6.9.1. Bases de SSH
6.9.2. Redirection de port pour un tunnel SMTP/POP3
6.9.3. Se connecter sans mot de passe distant
6.9.4. Clients SSH exotiques
6.9.5. Configurer ssh-agent
6.9.6. Comment arrêter le système distant par SSH
6.9.7. Résoudre les problèmes avec SSH
6.10. Autres serveurs d'applications réseau
6.11. Autres clients d'applications réseau
6.12. Le diagnostic des démons du système
7. Le système X Window
7.1. Paquets clés
7.2. Configurer l’environnement de bureau
7.2.1. Menu Debian
7.2.2. Menu de Freedesktop.org
7.2.3. Menu Debian avec l’environnement de bureau GNOME
7.3. La relation client - serveur
7.4. Le serveur X
7.4.1. La (re-)configuration du serveur X
7.4.2. Les méthodes de connexion au serveur X
7.5. Démarrer le système X Window
7.5.1. Démarrer une session X avec gdm
7.5.2. Personnaliser la session X session (méthode classique)
7.5.3. Personnaliser la session X session (nouvelle méthode)
7.5.4. Connecter un client X distant par SSH
7.5.5. Sécuriser le terminal X au travers d'Internet
7.6. Polices dans X Window
7.6.1. Polices de base
7.6.2. Polices supplémentaires
7.6.3. Polices CJK
7.7. Applications X
7.7.1. Applications X de bureautique
7.7.2. Applications utilitaires pour X
7.8. Les infos de X
7.8.1. Cartographie des claviers et affectation des boutons de souris sous X
7.8.2. Clients X classiques
7.8.3. Émulateur de terminal X — xterm
7.8.4. Faire tourner X avec le compte de l’administrateur
8. I18N et L10N
8.1. L’entrée clavier
8.1.1. Prise en charge de la méthode d'entrée avec iBus
8.1.2. Un exemple pour le japonais
8.1.3. Désactiver la méthode d'entrée
8.2. L’affichage de sortie
8.3. Les paramètres linguistiques (« locale »)
8.3.1. Bases du codage
8.3.2. Justification de l’utilisation d'UTF-8 dans les paramètres linguistiques
8.3.3. Reconfiguration des paramètres linguistiques
8.3.4. Valeur de la variable d'environnement « $LANG »
8.3.5. Paramètre linguistique spécifique sous X Window
8.3.6. Coder les noms de fichiers
8.3.7. Messages et documentation traduits
8.3.8. Effet des paramètres linguistiques
9. Astuces du système
9.1. Le programme screen
9.1.1. Scénario d'utilisation de screen(1)
9.1.2. Raccourcis clavier de la commande screen
9.2. Enregistrer et présenter des données
9.2.1. Le démon de journal
9.2.2. Analyseur de journaux
9.2.3. Enregistrer proprement l’activité de la console
9.2.4. Affichage personnalisé des données de texte
9.2.5. Affichage personnalisé de la date et de l’heure
9.2.6. Écho colorisé de l’interpréteur de commandes
9.2.7. Commandes colorisées
9.2.8. Enregistrer l’activité de l’éditeur pour des répétitions complexes
9.2.9. Enregistrer l’image graphique d'une application X
9.2.10. Enregistrer les modifications dans des fichiers de configuration
9.3. Astuces relatives au stockage des données
9.3.1. Configuration de la partition du disque
9.3.2. Accès à une partition en utilisant l’UUID
9.3.3. Configuration de systèmes de fichiers
9.3.4. Création et vérification de l’intégrité d'un système de fichiers
9.3.5. Optimisation du système de fichiers à l’aide des options de montage
9.3.6. Optimisation du système de fichiers à l’aide du superbloc
9.3.7. Optimisation du disque dur
9.3.8. Utiliser SMART pour prédire les défaillances des disques durs
9.3.9. Étendre l’espace de stockage utile à l’aide de LVM
9.3.10. Extension de l’espace de stockage en montant une autre partition
9.3.11. Extension de l’espace utilisable à l’aide de liens symboliques
9.3.12. Extension de l’espace utilisable à l’aide de aufs
9.4. Astuces de chiffrement des données
9.4.1. Chiffrement des disques amovibles à l’aide de dm-crypt/LUKS
9.4.2. Partition d'échange chiffrée avec dm-crypt
9.4.3. Chiffrer les fichiers automatiquement avec eCryptfs
9.4.4. Montage automatique de eCryptfs
9.5. Surveiller, contrôler et démarrer l’activité des programmes
9.5.1. Temps d'un processus
9.5.2. La priorité d'ordonnancement
9.5.3. La commande ps
9.5.4. La commande top
9.5.5. Afficher les fichier ouverts par un processus
9.5.6. Tracer l’activité d'un programme
9.5.7. Identification des processus qui utilisent des fichiers ou des sockets
9.5.8. Répéter une commande avec un intervalle constant
9.5.9. Répéter une commande en bouclant entre des fichiers
9.5.10. Lancer un programme depuis l’interface graphique
9.5.11. Personnaliser le programme à lancer
9.5.12. Tuer un processus
9.5.13. Planifier des tâches qui s'exécutent une fois
9.5.14. Planifier des tâches qui s'exécutent régulièrement
9.5.15. touche Alt-SysRq
9.6. Astuces de maintenance du système
9.6.1. Qui se trouve sur le système ?
9.6.2. Prévenir tout le monde
9.6.3. Identification du matériel
9.6.4. Configuration matérielle
9.6.5. Heure système et matérielle
9.6.6. Configuration du terminal
9.6.7. L’infrastructure de gestion du son
9.6.8. Désactiver l’économiseur d'écran
9.6.9. Désactiver les bips
9.6.10. Utilisation de la mémoire
9.6.11. Vérification de la sécurité et de l’intégrité du système
9.7. Le noyau
9.7.1. Noyau Linux 2.6
9.7.2. Paramètres du noyau
9.7.3. En-têtes du noyau
9.7.4. Compiler le noyau et les modules associés
9.7.5. Compiler les sources sur noyau : méthode standard de Debian
9.7.6. Compiler les source de modules : méthode standard de Debian
9.7.7. Compiler les sources du noyau : la méthode classique
9.7.8. Pilotes de matériel non libres
9.8. Système virtualisé
9.8.1. Outils de virtualisation
9.8.2. Étapes de virtualisation
9.8.3. Monter le fichier image du disque virtuel
9.8.4. Système protégé (chroot)
9.8.5. Systèmes de bureaux multiples
10. Gestion des données
10.1. Partager, copier et archiver
10.1.1. Outils d'archivage et de compression
10.1.2. Outils de copie et de synchronisation
10.1.3. Idiomes pour les archive
10.1.4. Idiomes pour la copie
10.1.5. Idiomes pour la sélection de fichiers
10.1.6. Sauvegarde et restauration
10.1.7. Suites d'utilitaires de sauvegarde
10.1.8. Script d'exemple pour la sauvegarde du système
10.1.9. Un script de copie pour la sauvegarde des données
10.1.10. Périphériques d'enregistrement amovibles
10.1.11. Partage de données au travers du réseau
10.1.12. Support d'archive
10.2. Le fichier image du disque
10.2.1. Créer le fichier image du disque
10.2.2. Écrire directement sur le disque
10.2.3. Monter le fichier image dur disque
10.2.4. Nettoyage d'un fichier image du disque
10.2.5. Réaliser le fichier image d'un disque vide
10.2.6. Créer le fichier image ISO9660
10.2.7. Écriture directe sur CD/DVD-R/RW
10.2.8. Monter le fichier image ISO9660
10.3. Les données binaires
10.3.1. Afficher et éditer des données binaires
10.3.2. Manipulation des fichiers sans monter le disque
10.3.3. Redondance des données
10.3.4. Récupération de fichier de données et analyse par autopsie
10.3.5. Éclater un gros fichier en petits fichiers
10.3.6. Effacer le contenu d'un fichier
10.3.7. Fichiers fictifs
10.3.8. Effacer l’ensemble du disque dur
10.3.9. Effacer l’ensemble du disque dur
10.3.10. Récupérer des fichiers supprimés mais encore ouverts
10.3.11. Rechercher tous les liens durs
10.3.12. Consommation d'espace disque invisible
10.4. Infrastructure de sécurité des données
10.4.1. Gestion de clés pour GnuPG
10.4.2. Utilisation de GnuPG sur des fichiers
10.4.3. Utiliser GnuPG avec Mutt
10.4.4. Utiliser GnuPG avec Vim
10.4.5. La somme de contrôle MD5
10.5. Outils pour fusionner le code source
10.5.1. extraire des différences pour des fichiers sources
10.5.2. Fusionner les mises à jour des fichiers source
10.5.3. Mise à jour par fusion de 3 sources
10.6. Systèmes de contrôle de version
10.6.1. Comparaison de commandes VCS
10.7. CVS
10.7.1. Configuration du dépôt CVS
10.7.2. Accès local à CVS
10.7.3. Accès distant à CVS avec pserver
10.7.4. Accès distant à CVS avec ssh
10.7.5. Importer une nouvelle source dans CVS
10.7.6. Permissions des fichiers du dépôt CVS
10.7.7. Flux de travail avec CVS
10.7.8. Derniers fichiers venant du CVS
10.7.9. Administration de CVS
10.7.10. Bit d'exécution pour la vérification (« checkout ») du CVS
10.8. Subversion
10.8.1. Configuration du dépôt Subversion
10.8.2. Accès à Subversion par l’intermédiaire d'un serveur Apache2
10.8.3. Accès local à Subversion par un groupe
10.8.4. Accès distant à Subversion avec SSH
10.8.5. Structure de répertoires de Subversion
10.8.6. Importer une nouvelle source vers Subversion
10.8.7. Flux de travail avec Subversion
10.9. Git
10.9.1. Configuration du client Git
10.9.2. Références de Git
10.9.3. Commandes de Git
10.9.4. Git pour le dépôt Subversion
10.9.5. Git pour l’enregistrement de l’historique de la configuration
11. Conversion de données
11.1. Outils de conversion de données textuelles
11.1.1. Convertir un fichier texte avec iconv
11.1.2. Vérifier que les fichiers sont codés en UTF-8 avec iconv
11.1.3. Convertir les noms de fichiers avec iconv
11.1.4. Convertir les fins de ligne (EOL)
11.1.5. Convertir les tabulations (TAB)
11.1.6. Éditeurs avec conversion automatique
11.1.7. Extraire du texte brut
11.1.8. Mettre en évidence et formater des données en texte brut
11.2. Données XML
11.2.1. Conseils de base pour XML
11.2.2. Traitement XML
11.2.3. Extraire des données XML
11.3. Données imprimables
11.3.1. Ghostscript
11.3.2. Fusionner deux fichiers PS ou PDF
11.3.3. Utilitaires pour les données imprimables
11.3.4. Imprimer avec CUPS
11.4. Composition
11.4.1. Composition roff
11.4.2. TeX/LaTeX
11.4.3. Imprimer convenablement une page de manuel
11.4.4. Créer une page de manuel
11.5. La conversion de données de courrier électronique
11.5.1. Bases concernant les données de courrier électroniques
11.6. Outils de données graphiques
11.7. Diverses conversions de données
12. Programmation
12.1. Les scripts de l’interpréteur de commande
12.1.1. Compatibilité de l’interpréteur de commandes avec POSIX
12.1.2. Paramètres de l’interpréteur de commandes
12.1.3. Opérateurs conditionnels de l’interpréteur
12.1.4. Boucles de l’interpréteur de commandes
12.1.5. Séquence de traitement de la ligne de commandes de l’interpréteur
12.1.6. Programmes utilitaires pour les scripts de l’interpréteur de commandes
12.1.7. Dialogue de l’interpréteur de commandes
12.1.8. Exemple de script avec zenity
12.2. Make
12.3. C
12.3.1. Programme simple en C (gcc)
12.4. Déboguer
12.4.1. Exécution de base de gdb
12.4.2. Déboguer un paquet Debian
12.4.3. Obtenir une trace
12.4.4. Commandes avancées de gdb ;
12.4.5. Déboguer les erreurs de X
12.4.6. Vérifier les dépendances avec les bibliothèques
12.4.7. Outils de détection des fuites de mémoire
12.4.8. Outils d'analyse du code statique
12.4.9. Désassembler un binaire
12.5. Flex -- un meilleur Lex
12.6. Bison -- un meilleur Yacc
12.7. Autoconf
12.7.1. Compiler et installer un programme
12.7.2. Désinstaller un programme
12.8. Folie de courts scripts en Perl
12.9. Web
12.10. La conversion du code source
12.11. Créer un paquet Debian
A. Annexe
A.1. Le labyrinthe de Debian
A.2. Historique du Copyright
A.3. Format du document

Liste des tableaux

1.1. Liste de paquets de programmes intéressants en mode texte
1.2. Liste de paquets de documentation
1.3. Utilisation des répertoires-clés
1.4. Liste des premiers caractères de la sortie de « ls -l » :
1.5. Mode numérique des permissions de fichiers dans les commandes chmod(1)
1.6. Exemples de valeurs de umask
1.7. Liste des groupes importants fournis par le système pour l’accès aux fichiers
1.8. Liste des groupes importants fournis par le système pour l’exécution de commandes particulières
1.9. Liste des types d'horodatage
1.10. Liste des fichiers spéciaux de périphériques
1.11. Touches de raccourcis de MC
1.12. Réaction à la touche Entrée dans MC
1.13. Liste de programme d'interprétation des commandes (« shells »)
1.14. Liste des raccourcis clavier de bash
1.15. Liste des opérations de style Unix avec la souris
1.16. Liste des commandes Unix de base
1.17. Les trois parties des paramètres linguistiques
1.18. Liste des recommandations de paramètres linguistiques
1.19. Afficher les valeurs de la variable « $HOME »
1.20. Motifs génériques d'expansion du nom de fichier de l’interpréteur de commandes
1.21. Codes de retour de la commande
1.22. Idiomes des commandes de l’interpréteur
1.23. Descripteurs de fichier prédéfinis
1.24. Méta-caractères pour BRE et ERE
1.25. Expressions de remplacement
1.26. Liste de parties de scripts pour enchaîner (piping) les commandes
2.1. Liste des outils de gestion des paquets de Debian
2.2. Liste des sites d'archive de Debian
2.3. Liste des zones d'archive de Debian
2.4. Relation entre version et nom de code
2.5. Liste de sites web clés pour résoudre les problèmes avec un paquet particulier
2.6. Opérations de base de gestion des paquets avec la ligne de commandes en utilisant aptitude(8), apt-get(8) et apt-cache(8)
2.7. Options importantes de la commande aptitude(8)
2.8. Liste des raccourcis clavier d'aptitude
2.9. Liste des vues d'aptitude
2.10. Classement par catégories des vues de paquets standard
2.11. Liste des formules d'expressions rationnelles d'aptitude
2.12. Fichiers journaux de l’activité des paquets
2.13. Liste des opération avancées de gestion des paquets
2.14. Contenu des méta-données de l’archive Debian
2.15. Structure du nom des paquets Debian :
2.16. Caractères utilisables pour chacune des composantes des noms de paquets Debian
2.17. Fichiers particuliers créés par dpkg
2.18. Liste des valeurs par défaut de la priorité d'épinglage pour chaque type de source
2.19. Liste des outils de proxy spécifiques à l’archive Debian
3.1. Liste des chargeurs initiaux
3.2. Signification des paramètres de GRUB
3.3. Voici une liste d'utilitaires d'amorçage initial pour le système Debian :
3.4. Liste des niveaux de fonctionnement et description de leur utilisation
3.5. Liste des niveaux d'erreur du noyau
4.1. 3 fichiers de configuration importants pour pam_unix(8)
4.2. Contenu de la seconde entrée de « /etc/passwd »
4.3. Liste des commandes servant à gérer les informations des comptes
4.4. Liste d'outils permettant de générer des mots de passe
4.5. Liste des paquets importants des systèmes PAM et NNS
4.6. Liste des fichiers de configuration auxquels PAM accède
4.7. Liste des services et ports sûrs et non sûrs
4.8. Liste des outils fournissant des mesures de sécurité supplémentaires
5.1. Liste des outils de configuration du réseau
5.2. Liste des plages d'adresses de réseau
5.3. Liste des méthodes de connexions réseau et des chemins de connexion
5.4. Liste des configurations de connexions réseau
5.5. Liste des acronymes de connexion au réseau
5.6. Liste des fichiers de configuration pour la connexion PPP avec pppconfig
5.7. Liste des fichiers de configuration pour une connexion PPP avec wvdialconf
5.8. Liste des fichiers de configuration pour une connexion PPPoE avec pppoeconf
5.9. Liste des commandes de base de configuration du réseau avec ifupdown
5.10. Liste des entrées de « /etc/network/interfaces »
5.11. Liste d'acronymes pour le WLAN
5.12. Terminologie des périphériques réseau
5.13. Liste des commandes avancées de configuration du réseau par ifupdown
5.14. Liste des variables d'environnement passées par le système ifupdown
5.15. Table de conversion depuis les commandes obsolètes net-tools vers les nouvelles commandes iproute2
5.16. Liste des commande de réseau de bas niveau
5.17. Liste des outils d'optimisation du réseau.
5.18. Lignes directrices pour une valeur optimum de MTU
5.19. Liste d'outils de parefeu
6.1. Liste de navigateurs web
6.2. Liste des paquets de greffons pour les navigateurs
6.3. Liste des paquets liés à l’agent de transport du courrier pour une station de travail
6.4. Liste des choix de paquets Debian d'agent de transport du courrier électronique (MTA)
6.5. Liste des pages de manuel importantes de postfix
6.6. Liste des fichiers de configuration liés aux adresses de courriel
6.7. Liste des opération de base du MTA
6.8. Liste d'agents de courrier électronique de l’utilisateur (MUA)
6.9. Listes des utilitaires de récupération et de rediffusion du courriel
6.10. Liste de MDA avec filtrage
6.11. Liste de serveurs POP3/IMAP4
6.12. Liste des serveurs et utilitaires d'impression.
6.13. Liste des serveurs et des utilitaires d'accès à distance
6.14. Liste des protocoles et méthodes d'authentification SSH
6.15. Liste des fichiers de configuration de SSH
6.16. Liste d'exemples de démarrage du client SSH
6.17. Liste des clients SSH libres pour d'autres plateformes
6.18. Liste d'autres serveurs d'applications réseau
6.19. Liste de clients d'applications réseau
6.20. Liste des RFC courantes
7.1. Liste des (méta)paquets clés pour X Window
7.2. Liste de terminologie client/serveur
7.3. Liste des méthodes de connexion au serveur X
7.4. Table de paquets prenant en charge les systèmes de polices de X Window
7.5. Table de correspondance des polices PostScript Type 1
7.6. Table de correspondance des polices TrueType
7.7. Table de mots-clés utilisés dans les noms de polices CJK afin d'indiquer les types de polices
7.8. Liste des applications de bureautique que base pour X
7.9. Liste d'applications utilitaires de base pour X
8.1. Liste des méthodes de reconfiguration du clavier :
8.2. Liste des méthodes d'entrées prises en charge par iBus
9.1. Liste de programmes gérant les interruptions de connexion au réseau
9.2. Liste des raccourcis clavier de screen
9.3. Liste des analyseurs de journaux système
9.4. Exemples d'affichage de la date et de l’heure pour la commande « ls -l » avec lenny
9.5. Liste des outils de manipulation d'images
9.6. Liste de paquets pour enregistrer un historique de configuration dans VCS
9.7. Listes de paquets de gestion de la partition du disque
9.8. Liste des paquets de gestion des systèmes de fichiers
9.9. Liste d'utilitaires de chiffrement des données
9.10. Liste des outils de surveillance et de contrôle de l’activité des programmes
9.11. Liste des valeurs de politesse pour la priorité d'ordonnancement
9.12. Liste des styles de la commande ps
9.13. Liste des commandes pour top
9.14. Liste des signaux couramment utilisés avec la commande kill
9.15. Listes des touches de commande SAK (« Secure attention keys »)
9.16. Listes des outils d'identification du matériel
9.17. Liste des outils de configuration du matériel
9.18. Liste des paquets son
9.19. Liste des commandes pour désactiver l’économiseur d'écran
9.20. Taille mémoire affichée
9.21. Liste d'outils pour la vérification et la sécurité et de l’intégrité du système
9.22. Liste des paquets-clés à installer pour la compilation du noyau sur un système Debian
9.23. Liste des outils de virtualisation
10.1. Liste des outils d'archivage et de compression
10.2. Liste des outils de copie et de synchronisation
10.3. Liste de suites d'utilitaires de sauvegarde
10.4. Liste de paquets permettant à un utilisateur normal de monter des périphériques amovibles sans qu'il y ait une entrée correspondante dans « /etc/fstab »
10.5. Liste de choix de systèmes de fichiers pour des périphériques amovibles avec des scénarios typiques d'utilisation
10.6. Liste des services réseau à choisir avec le scénario typique d'utilisation
10.7. Liste des paquets permettant de visualiser et d'éditer des données binaires
10.8. Liste des paquets pour manipuler les fichiers sans monter le disque
10.9. Liste d'outils pour ajouter des données de redondance aux fichiers
10.10. Liste de paquets pour pour la récupération de données et l’analyse par autopsie
10.11. Liste es outils d'une infrastructure de sécurité des données
10.12. Liste des commandes de GNU Privacy Guard pour la gestion des clés
10.13. Liste de la signification des codes de confiance
10.14. Liste des commandes de GNU Privacy Guard sur des fichiers
10.15. Liste d'outils destinés à fusionner du code source
10.16. Liste d'outils pour les systèmes de contrôle de version
10.17. Comparaison des commandes natives de VCS
10.18. Options importantes des commandes CVS (à utiliser comme premier(s)paramètre(s) à cvs(1))
10.19. Options importantes des commandes de Subversion (à utiliser comme premier(s) paramètre(s) de svn(1))
10.20. Liste des paquets et des commandes relatifs à git
11.1. Liste des outils de conversion de texte
11.2. Liste de valeurs de codage et leur utilisation
11.3. Liste des styles d'EOL pour différentes plateformes
11.4. Liste des commande de conversion de TAB des paquets bsdmainutils et coreutils
11.5. Liste d'outils pour extraite des données en texte brut
11.6. Liste des outils pour mettre en évidence des données de texte brut
11.7. Liste des entités XML prédéfinies
11.8. Liste d'outils XML
11.9. Liste des outils DSSL
11.10. Liste d'outils d'extraction de données XML
11.11. Liste d'outils sympa d'impression XML
11.12. Liste des interpréteurs Ghostscript PostScript
11.13. Liste des utilitaires pour les données imprimables
11.14. Liste des outils de typographie
11.15. Liste de paquets facilitant la création de pages de manuel
11.16. Liste de paquets facilitant la conversion de données de courrier électronique
11.17. Liste d'outils pour les données graphiques
11.18. Liste d'outils divers de conversion de données
12.1. Liste de paquets pour aider à la programmation
12.2. Liste de bashismes typiques
12.3. Liste des paramètres de l’interpréteur de commandes
12.4. Liste des expansions de paramètres de l’interpréteur
12.5. Liste des substitutions-clés de paramètres de l’interpréteur
12.6. Liste des opérateurs de comparaison dans les expressions conditionnelles
12.7. Liste des opérateurs de comparaison de chaîne de caractères dans les expressions conditionnelles
12.8. Lites des paquets comportant des petits programmes utilitaires pour les scripts de l’interpréteur de commandes
12.9. Liste de programme d'interface utilisateur
12.10. Liste des variables automatiques de make
12.11. Liste de l’expansion des variables de make
12.12. Liste des commandes avancées de gdb
12.13. Liste des outils de détection des fuites de mémoire
12.14. Liste des outils d'analyse du code statique :
12.15. Liste de générateurs d'analyseur LALR compatibles avec Yacc
12.16. Liste des outils de conversion de code source

Préface

Cette Référence Debian (version 2) (2011-05-01 04:42:52 UTC) est destinée à fournir un large aperçu de l’administration système de Debian et un guide de l’utilisateur sur un système installé.

Le lecteur cible est quelqu'un qui désire apprendre les scripts de l’interpréteur de commandes mais qui ne souhaite pas lire toutes les sources en C pour comprendre le fonctionnement du système GNU /Linux.

1. Clause de non responsabilité

Toute garantie est rejetée. Toutes les marques déposées sont la propriété de leurs détenteurs respectifs.

Le système Debian lui-même est une cible mouvante. Ceci rend difficile le maintien à jour et l’exactitude de sa documentation. Bien que la version instable (« unstable ») du système Debian ait été utilisée pour écrire ce document, certaines parties peuvent être dépassées au moment où vous lisez ceci.

Veuillez prendre ce document comme une référence secondaire. Ce document ne remplace aucun des guides autorisés. L’auteur et les contributeurs ne pourront être tenus pour responsables des conséquences des erreurs, omissions ou ambiguïtés que comporte ce document.

2. Ce qu'est Debian

Le Projet Debian est une association de personnes qui ont fait cause commune afin de créer un système d'exploitation libre. Sa distribution est caractérisée par :

  • un engagement dans la liberté du logiciel : Le contrat social Debian et les Lignes directrices du logiciel libre selon Debian (DFSG) ;
  • un effort distribué, volontaire et bénévole, basé sur Internet : http://www.debian.org ;
  • un grand nombre de logiciels de grande qualité et déjà compilés ;
  • l’accent sur la stabilité et la sécurité avec un accès facile aux mises à jour de sécurité ;
  • l’accent sur une mise à niveau en douceur vers les dernières versions des logiciels par l’utilisation des archives unstable et testing ;
  • la prise en charge d'un grand nombre d'architectures matérielles.

Les éléments des logiciels libres de Debian proviennent de GNU, Linux, BSD, X, ISC, Apache, Ghostscript, Common Unix Printing System , Samba, GNOME, KDE, Mozilla, OpenOffice.org, Vim, TeX, LaTeX, DocBook, Perl, Python, Tcl, Java, Ruby, PHP, Berkeley DB, MySQL, PostgreSQL, Exim, Postfix, Mutt, FreeBSD, OpenBSD, Plan 9 et de nombreux autres projets de logiciels libres indépendants. Debian intègre cette diversité de logiciels libres dans un seul système.

3. À propos de ce document

3.1. Règles

Les règles suivantes ont été suivies lors de la compilation de ce document :

  • fournir un aperçu et passer les cas marginaux (vue d'ensemble) ;
  • le garder court et simple (KISS) ;
  • ne pas réinventer la roue (utiliser des liens pointant vers les références existantes) ;
  • mettre l’accent sur les outils n'ayant pas d'interface graphique ou en mode console (utiliser des exemples en ligne de commande) ;
  • être objectif (utiliser popcon, etc.).

Astuce

J'ai essayé d'élucider les aspects hiérarchiques et les niveaux les plus bas du système.

3.2. Exigences de départ

Avertissement

On attend de vous que vous fassiez des efforts pour rechercher des réponses par vous-même au-delà de cette documentation. Ce document ne donne que des points de départs efficaces.

Vous devez chercher vous-même une solution dans les sources primaires :

  • le site Debian se trouvant à http://www.debian.org pour les informations générales ;
  • la documentation se trouvant dans le répertoire « /usr/share/doc/<nom_paquet> » :
  • les pages de manuel (manpage) de style Unix  : « dpkg -L <nom_paquet> |grep '/man/man.*/' » ;
  • les pages info de style GNU : « dpkg -L <nom_paquet> |grep '/info/' » ;
  • les signalements de bogues : http://bugs.debian.org/<nom_paquet> ;
  • le Wiki Debian se trouvant à http://wiki.debian.org/ pour les sujets spécifiques ou changeants ;
  • les HOWTOs du Projet de documentation Linux (TLDP) se trouvant à http://tldp.org/ ;
  • « The Single UNIX Specification » depuis la page d'entrée « The UNIX System » de l’Open Group située à http://www.unix.org/
  • l’encyclopédie libre de Wikipedia se trouvant à http://www.wikipedia.org/.

Note

Pour accéder à une documentation détaillée, vous devrez installer les paquets de documentation qui correspondent au nom du paquet avec le suffixe « .doc ».

3.3. Conventions

Ce document fournit des informations en utilisant le style de présentation simplifié suivant, avec des exemples de commandes de l’interpréteur bash(1) :

# <commande avec le compte root>
$ <commande avec le compte d'un utilisateur>

Ces invites de l’interpréteur de commandes permettent de distinguer le compte utilisé et correspondent à la définition des variables d'environnement « PS1='\$' » et « PS2=' ' ». Ces valeurs ont été choisies pour ce document dans un but de lisibilité, elles ne sont pas représentatives d'un système réel.

Note

Voir la signification des variables d'environnement « $PS1 » et « $PS2 » dans bash(1).

L’action demandée à l’administrateur du système est écrite sous forme d'une phrase impérative, par exemple « Pressez la touche Entrée après la saisie de chaque chaîne de commande dans l’interpréteur de commandes. »

La colonne de description ou similaire dans le tableau peut contenir une locution nominale selon la convention de description courte du paquet qui supprime les articles se trouvant en tête tels que  « un » et « le » (« a », « the »). Elle peut contenir une phrase à l’infinitif comme locution nominale sans le « to » de tête (NdT : en français, une phrase impérative commençant par un verbe à l’infinitif), suivie de la description courte de la commande selon la convention des pages de manuel. Ceci peut sembler bizarre à certaines personnes mais ce sont les choix voulus par l’auteur afin de garder cette documentation la plus simple possible. Ces locutions nominales, selon cette convention de description courte, n'ont pas de majuscule à la première lettre et ne se terminent pas par un point.

Note

Les noms propres, y-compris les noms de commandes, gardent leur casse indépendamment de l’endroit où ils se trouvent.

Un morceau de commande cité dans le paragraphe d'un texte sera signalé par une police « typewriter » (machine à écrire) entre guillemets, comme par exemple « aptitude safe-upgrade ».

Les données textuelles d'un fichier de configuration citées dans un paragraphe seront signalées par une police de type machine à écrire entre guillemets, comme par exemple « deb-src ».

Une commande sera indiquée par son nom dans la police machine à écrire suivi, de manière optionnelle, par le numéro de section de la page de manuel entre parenthèses, comme par exemple bash(1). Vous êtes encouragé à rechercher des informations complémentaires en entrant :

$ man 1 bash

Une page de manuel est indiquée par son nom dans la police machine à écrire suivie, entre parenthèses, du numéro de la section de la page de manuel, comme par exemple, sources.list (5). Vous êtes encouragé à rechercher des informations complémentaires en entrant :

$ man 5 sources.list

Une page info est indiquée par un fragment entre guillemets de la commande correspondante dans la police machine à écrire, comme par exemple, « info make ». Vous êtes encouragé à rechercher des informations complémentaires en entrant :

$ info make

Un nom de fichier est indiqué par une police machine à écrire entre guillemets, comme par exemple, « /etc/passwd ». En ce qui concerne les fichiers de configuration, vous êtes encouragé à rechercher des informations complémentaires en entrant :

$ sensible-pager "/etc/passwd"

Un nom de répertoire est indiqué par la police machine à écrire entre guillemets, comme par exemple, « /etc/init.d/ ». Vous êtes encouragé à explorer son contenu en entrant :

$ mc "/etc/init.d/"

Un nom de paquet est indiqué par son nom dans la police machine à écrire, comme par exemple vim. Vous êtes encouragé à rechercher des informations complémentaires en entrant :

$ dpkg -L vim
$ apt-cache show vim
$ aptitude show vim

On peut indiquer l’emplacement d'une documentation par son nom de fichier dans la police machine à écrire entre guillemets, comme par exemple « /usr/share/doc/sysv-rc/README.runlevels.gz » et « /usr/share/doc/base-passwd/users-and-groups.html » ou par son URL, comme par exemple http://www.debian.org. Vous êtes encouragé à lire la documentation en entrant :

$ zcat "/usr/share/doc/sysv-rc/README.runlevels.gz" | sensible-pager
$ sensible-browser "/usr/share/doc/base-passwd/users-and-groups.html"
$ sensible-browse "http://www.debian.org"

Une variable d'environnement est indiquée par son nom précédé d’un « $ » dans la police machine à écrire entre guillemets, comme par exemple « $TERM ». Vous êtes encouragé à obtenir sa valeur actuelle en entrant :

$ echo "$TERM"

3.4. BTS Debian

Une astérisque « * » placée juste après chaque nom de paquet est liée au système de suivi des bogues de Debian (BTS) de chaque paquet.

3.5. Le concours de popularité (« popcon »)

Les données du popcon sont présentées comme une manière objective de mesurer la popularité de chaque paquet. Elles sont téléchargées depuis 2010-12-08 14:47:18 UTC et contiennent un total de 95150 soumissions de rapports pour 109197 paquets binaires et 19 architectures.

Note

Vous remarquerez que l’archive amd64 unstable ne contient actuellement que 30552 paquets. Les données de popularité contiennent des rapports venant de nombreuses installations anciennes.

Le numéro de « popcon », précédé par un « V: » pour « votes », est calculé par « 100 * (soumissions popcon pour le paquet exécuté récemment sur le PC)/(nombre total des soumissions popcon) ».

Le numéro de « popcon », précédé par un « I: » pour « installations », est calculé par « 100 * (soumissions popcon pour le paquet installé sur le PC)/(nombre total des soumissions popcon) ».

Note

Les données numériques de popcon ne doivent pas être considérées comme des mesures absolues de l’importance des paquets. Il y a de nombreux facteurs qui peuvent fausser les statistiques. Par exemple, certains systèmes participant au popcon ont monté des répertoires tels que « /bin » avec l’option « noatime » afin d'améliorer les performances du système et ont, de ce fait, désactivé le « vote » de tels systèmes.

3.6. Taille du paquet

Les données correspondant à la taille du paquet sont aussi présentées comme une mesure objective de chacun des paquets. Elles sont basées sur « Installed-Size: » (« taille installée ») indiquée par la commande « apt-cache show » ou « aptitude show  » (actuellement sur l’architecture amd64 et pour la version unstable). La taille est indiquée en Kio (kibioctet = unité pour 1024 octets).

Note

Si un paquet a une taille de faible valeur numérique, cela peut vouloir dire que le paquet de la version unstable est un paquet « dummy » qui permet l’installation par dépendances d'autres paquets ayant un contenu significatif. Un paquet dummy permet une transition en douceur ou un éclatement du paquet.

Note

Une taille de paquet suivie de « (*) » indique que la version unstable du paquet est absente et que la taille du paquet venant de la version experimental a été utilisée en remplacement.

3.7. Signalements de bogues concernant ce document

Si vous découvrez des problèmes dans ce document, veuillez signaler les bogues du paquet debian-reference en utilisant reportbug(1). Veuillez inclure des suggestions de correction en lançant « diff -u » sur la version en texte brut ou sur le source.

4. Quelques citations pour les nouveaux utilisateurs

Voici quelques citations intéressantes venant de la liste de diffusion Debian et qui peuvent aider les nouveaux utilisateurs à y voir plus clair :

  • « This is Unix. It gives you enough rope to hang yourself. » --- Miquel van Smoorenburg <miquels@cistron.nl> (C'est Unix. Il vous donne assez de corde pour vous pendre vous-même).
  • « Unix IS user friendly... It's just selective about who its friends are. » --- Tollef Fog Heen <tollef@add.no> (Unix EST l’ami de l’utilisateur... Il choisit juste qui sont ses amis).

Chapitre 1. Didacticiels GNU/Linux

Je pense qu’apprendre un système d'exploitation est comme apprendre une nouvelle langue étrangère. Bien que les livres de didacticiels et de documentation soient utiles, vous devrez pratiquer vous-même. Pour vous aider à vous lancer en douceur, je vais développer quelques points fondamentaux.

La puissance de la conception de Debian GNU/Linux vient du système d'exploitation Unix, c'est-à-dire un système d'exploitation multi-utilisateurs, multi-tâches. Vous devrez apprendre à tirer parti de la puissance de ces fonctionnalités et des similitudes entre Unix et GNU/Linux.

N’écartez pas des textes orientés Unix en ne vous reposant que sur les textes GNU/Linux, ceci vous priverait de beaucoup d'informations utiles.

Note

Si vous avez utilisé pendant un certain temps des systèmes ressemblant à Unix avec des outils en ligne de commande, vous connaissez sans doute tout ce que j'explique ici. Vous pourrez utiliser ce document pour actualiser vos connaissances.

1.1. Bases pour la console

1.1.1. L’invite de l’interpréteur de commandes

Au démarrage du système, si vous n'avez pas installé le système X Window avec un gestionnaire d'affichage tel que gdm, un écran d'identification en mode caractères vous est présenté. Supposons que le nom d'hôte de votre machine soit toto, l’invite d'identification ressemblera alors à ceci :

toto login:

Si vous avez installé un environnement graphique (GUI) tel que GNOME ou KDE, vous pouvez alors obtenir une telle invite d'identification par Ctrl-Alt-F1, vous pourrez ensuite revenir à l’environnement graphique par Alt-F7 (voir Section 1.1.6, « Consoles virtuelles » ci-dessous pour davantage d'informations).

À l’invite d'identification, entrez votre nom d'utilisateur, par exemple pingouin, et pressez la touche Entrée, entrez ensuite votre mot de passe et pressez de nouveau la touche Entrée.

Note

Conformément à la tradition Unix, l’identifiant de l’utilisateur et le mot de passe sur un système Debian sont sensibles à la casse. L’identifiant de l’utilisateur est habituellement choisi uniquement en minuscules. Le premier compte d'utilisateur est normalement créé lors de l’installation. Des comptes d'utilisateurs supplémentaires peuvent être créés avec la commande adduser(8) par l’administrateur (root).

Le système démarre avec le message de bienvenue qui se trouve dans « /etc/motd » (Message du jour : « Message Of The Day ») et présente une invite de commande comme :

Debian GNU/Linux lenny/sid toto tty1
toto login: pingouin
Password:
Last login: Sun Apr 22 09:29:34 2007 on tty1
Linux snoopy 2.6.20-1-amd64 #1 SMP Sun Apr 15 20:25:49 UTC 2007 x86_64

The programs included with the Debian GNU/Linux system are free software;
the exact distribution terms for each program are described in the
individual files in /usr/share/doc/*/copyright.

Debian GNU/Linux comes with ABSOLUTELY NO WARRANTY, to the extent
permitted by applicable law.
toto:~$

Dans cet exemple, la partie principale du message d'accueil peut être personnalisée en éditant le fichier « /etc/motd.tail ». La première ligne est générée à partir des informations du système obtenues par la commande «  uname -snrvm ».

Vous êtes maintenant sous l’interpréteur de commandes (« shell »). Le shell interprète vos commandes.

1.1.2. Invite de l’interpréteur de commandes sous X

Si, lors de l’installation, vous avez installé, avec le système X Window, un gestionnaire graphique de session tel que gdm de GNOME en sélectionnant la tâche « Environnement de bureau », un écran d'identification graphique vous sera présenté au démarrage de votre système. Entrez votre nom d'utilisateur et votre mot de passe pour vous connecter à un compte d'utilisateur sans privilège. Utilisez la touche de tabulation pour passer du champ d'entrée de l’utilisateur à celui du mot de passe ou utilisez la souris et un clic-gauche.

Sous X, vous pouvez obtenir une invite de l’interpréteur de commandes en lançant un programme d'émulation de terminal-x comme gnome-terminal(1), rxvt(1) ou xterm(1). Sous l’environnement de bureau GNOME, il suffit de cliquer « Applications » → « Accessoires » → « Terminal ».

Vous pouvez aussi consulter la Section 1.1.6, « Consoles virtuelles » ci-dessous.

Sous d'autres environnements de bureau (comme fluxbox), il peut ne pas y avoir de point d'entrée de menu évident. Si cela se produit, essayez simplement de faire un clic-droit au milieu de l’écran en espérant voir apparaître un menu.

1.1.3. Compte de l’administrateur (root)

Le compte de l’administrateur (root) est encore appelé superutilisateur ou utilisateur privilégié. Depuis ce compte, vous pouvez effectuer les opérations d'administrations du système suivantes :

  • lire, écrire et effacer n'importe quel fichier du système quelles que soient ses permissions ;
  • définir le propriétaire et les permissions de n'importe quel fichier du système ;
  • définir le mot de passe de n'importe quel utilisateur non-privilégié du système ;
  • vous connecter à n'importe quel compte sans mot de passe.

La puissance illimitée du compte de l’administrateur fait que vous devez être attentif et responsable lorsque vous l’utilisez.

Avertissement

Ne donnez jamais le mot de passe de l’administrateur à d'autres personnes.

Note

Les permissions d'un fichier (y-compris les fichiers de périphériques tels que les CD-ROM ou autres, qui ne sont que des fichiers parmi d'autres pour le système Debian) peuvent le rendre inutilisable ou inaccessible à des utilisateurs autres que l’administrateur. Bien que l’utilisation du compte de l’administrateur soit un moyen rapide de test dans une telle situation, sa résolution devra être effectuée en définissant les droits de fichiers et les membres des groupes d'utilisateurs corrects (voir Section 1.2.3, « Permissions du système de fichiers »).

1.1.4. Invite de l’interpréteur de commandes pour l’administrateur

Voici quelques méthodes de base pour obtenir l’invite de l’interpréteur de commande de l’administrateur en utilisant le mot de passe de « root » :

  • entrez root à l’invite de connexion en mode caractère ;
  • sous l’environnement de bureau GNOME, cliquez « Applications » → « Accessoires » → « Terminal administrateur » ;
  • entrez « su -l » depuis une invite quelconque de l’interpréteur de commandes ;

    • ceci ne préserve pas l’environnement de l’utilisateur actuel.
  • entrez « su » depuis une invite quelconque de l’interpréteur de commandes.

    • ceci préserve une partie de l’environnement de l’utilisateur actuel.

1.1.5. Outils graphiques d'administration du système

Lorsque le menu de votre environnement de bureau ne démarre pas automatiquement, avec les droits appropriés, l’interface graphique des outils d'administration du système, vous pouvez les démarrer depuis l’invite de l’interpréteur du compte de l’administrateur dans un émulateur de terminal X, tel que gnome-terminal(1), rxvt(1) ou xterm(1). Voir Section 1.1.4, « Invite de l’interpréteur de commandes pour l’administrateur » et Section 7.8.4, « Faire tourner X avec le compte de l’administrateur ».

Avertissement

Ne jamais lancer un affichage X ou un gestionnaire de session avec le compte de l’administrateur en entrant root à l’invite d'un gestionnaire d'écran tel que gdm(1).

Avertissement

Ne jamais faire tourner de programme distant non sûrs avec une interface graphique sous X window lorsque des informations critiques sont affichées parce votre écran X peut être espionné.

1.1.6. Consoles virtuelles

Il y a, dans le système Debian par défaut, six consoles commutables en mode caractères de type VT100 disponibles pour lancer directement l’interpréteur de commandes sur la machine Linux. À moins que vous ne disposiez d'un environnement graphique, vous pouvez basculer entre les consoles virtuelles en pressant la touche Alt de gauche et, simultanément, l’une des touches F1 à F6. Chaque console en mode caractères permet de se connecter de manière indépendante à un compte et offre un environnement multi-utilisateurs. Cet environnement multi-utilisateurs est une fonctionnalité intéressante d’Unix, très vite, on ne peut plus s'en passer.

Depuis le système, vous avez accès à la console 1 en pressant la combinaison de touches Ctrl-Alt-F1, c'est-à-dire que la touche Ctrl de gauche, la touche Alt de gauche et la touche F1 sont pressées simultanément. Vous pouvez revenir au système X Window, qui tourne normalement sur la console virtuelle 7, en pressant Alt-F7.

Vous pouvez aussi changer de console virtuelle, par exemple pour la console 1, par la commande :

# chvt 1

1.1.7. Comment quitter l’invite de l’interpréteur de commandes

Pour arrêter l’activité de l’interpréteur de commandes, entrez Ctrl-D, c'est-à-dire la touche Ctrl de gauche et la touche d pressées simultanément, à l’invite de l’interpréteur. Si vous êtes sur une console en mode caractères, ceci vous fera retourner alors à l’invite d'identification. Même si on se réfère à ces caractères de commande avec « control D » en majuscule, il n'est pas nécessaire de presser la touche majuscule. Le raccourci ^D, est aussi utilisé pour Ctrl-D. Vous pouvez aussi entrer « exit ».

Si vous êtes sur un émulateur de x-terminal(1), vous pouvez fermer la fenêtre de l’émulateur de terminal-x de la même manière.

1.1.8. Comment arrêter le système

Comme tout autre système d'exploitation moderne où les opérations sur les fichiers mettent en œuvre un cache de données en mémoire afin d'améliorer les performances, le système Debian demande que l’on exécute une procédure d'arrêt adaptée avant que le système ne puisse être mis hors tension. Ceci permet de maintenir l’intégrité des fichiers, en forçant l’écriture sur disque de toutes les informations conservées en mémoire. Si un logiciel de contrôle de l’alimentation est disponible, la procédure d'arrêt coupera automatiquement l’alimentation du système. (Sinon, vous devrez presser le bouton d'alimentation pendant quelques secondes une fois la procédure d'arrêt terminée).

Dans le mode normal multi-utilisateurs, vous pouvez arrêter le système depuis la ligne de commandes :

# shutdown -h now

Dans le mode normal mono-utilisateur, vous pouvez arrêter le système depuis la ligne de commandes :

# poweroff -i -f

Pour arrêter le système, vous pouvez aussi utiliser Ctrl-Alt-Suppr (la touche Ctrl de gauche, la touche Alt de gauche et la touche Suppr pressées simultanément) si la ligne ca:12345:ctrlaltdel:/sbin/shutdown -t1 -a -h now » se trouve dans le fichier « /etc/inittab ». Voir inittab(5) pour davantage d'informations.

Voir Section 6.9.6, « Comment arrêter le système distant par SSH ».

1.1.9. Récupérer une console propre

Lorsque l’écran est corrompu après que vous ayez fait des choses amusantes comme « cat <un-fichier-binaire> » entrez « reset » à l’invite de commande. Il est possible que vous ne voyiez pas ce que vous entrez. Vous pouvez aussi entrer « clear » pour nettoyer l’écran.

1.1.10. Suggestions de paquets supplémentaires pour le débutant

Bien que même une installation minimale du système Debian sans aucune tâche d'environnement de bureau fournisse les fonctionnalités Unix de base, c'est une bonne idée pour les débutants d'installer pour commencer quelques paquets de ligne de commandes ou de terminal en mode caractères basé sur « curses » comme mc et vim avec apt-get(8) en utilisant les commandes suivantes :

# apt-get update
 ...
# apt-get install mc vim sudo
 ...

Si vous avez déjà installé ces paquets, aucun nouveau paquet ne sera installé.

Tableau 1.1. Liste de paquets de programmes intéressants en mode texte

paquet popcon taille description
mc * V:12, I:28 6508 gestionnaire de fichiers plein écran en mode texte
sudo * V:42, I:71 668 programme donnant aux utilisateurs des privilèges d'administration limités
vim * V:15, I:33 1792 éditeur de texte Unix Vi amélioré (Vi IMproved), éditeur de texte pour programmeurs (version standard)
vim-tiny * V:16, I:92 776 éditeur de texte Unix Vi amélioré (Vi IMproved), éditeur de texte pour programmeurs (version compacte)
emacs23 * V:3, I:4 13016 projet GNU Emacs, éditeur de texte extensible basé sur Lisp (version 23)
w3m * V:24, I:84 1992 navigateurs WWW en mode texte
gpm * V:3, I:4 484 couper-coller à la mode Unix sur une console texte (démon)

Ce peut être une bonne idée de lire quelques documentations.

Tableau 1.2. Liste de paquets de documentation

paquet popcon taille description
doc-debian * I:82 408 projet de documentation Debian, (FAQ Debian) et autres documents
debian-policy * I:3 3500 Charte Debian et documents associés
developers-reference * I:1.0 1388 Guides et informations pour les responsables Debian
maint-guide * I:0.7 776 Guide des nouveaux responsables Debian
debian-history * I:0.3 3736 Histoire du projet Debian
debian-faq * I:66 1224 FAQ Debian
doc-linux-text * I:82 8616 HOWTO et FAQ Linux (texte)
doc-linux-html * I:0.7 62564 HOWTO et FAQ Linux (html)
sysadmin-guide * I:0.2 964 Guide de l’administrateur système (« The Linux System Administrators' Guide »)

Vous pouvez installer quelques-uns de ces paquets en passant les commandes suivantes :

# apt-get install nom_paquet

1.1.11. Compte pour un utilisateur supplémentaire

Si vous ne souhaitez pas utiliser votre compte d'utilisateur principal pour les activités de formation qui suivent, vous pouvez créer un compte de formation, par exemple poisson en passant la commande qui suit :

# adduser poisson

Répondez à toutes les questions.

Ceci va créer un nouveau compte appelé poisson. Après vos exercices, vous pourrez supprimer ce compte d'utilisateur et son répertoire personnel par :

# deluser --remove-home poisson

1.1.12. Configuration de sudo

Pour une station de travail typique avec un seul utilisateur tel que le système de bureau Debian sur un PC de bureau, il est habituel de mettre en œuvre une configuration simple de sudo(8) comme suit afin que l’utilisateur non privilégié, par exemple pingouin, puisse obtenir les privilèges d'administration avec simplement son mot de passe personnel et non avec le mot de passe de l’administrateur :

# echo "pingouin  ALL=(ALL) ALL" >> /etc/sudoers

Il est aussi habituel, en remplacement, de faire comme suit afin que l’utilisateur non privilégié, par exemple pingouin, puisse obtenir les privilèges d'administration sans aucun mot de passe personnel.

# echo "pingouin ALL=(ALL) NOPASSWD:ALL" >> /etc/sudoers

Cette astuce ne doit être utilisée qu'avec une station de travail que vous administrez, n'ayant qu'un seul utilisateur et dont vous êtes le seul utilisateur.

Avertissement

Ne configurez pas de cette manière les utilisateurs normaux d'une station de travail multi-utilisateurs parce que cela serait très grave pour la sécurité du système.

Attention

Le mot de passe et le compte du pingouin de l’exemple précédent doivent bénéficier de la même protection que le mot de passe et le compte de l’administrateur.

Attention

Le privilège d'administration, dans ce contexte, appartient à quelqu'un autorisé à effectuer les tâches d'administration du système sur la station de travail. Ne jamais donner un tel privilège à un responsable du département administratif de votre entreprise ni à votre patron, à moins qu'ils n'y soient autorisés et en soient capables.

Note

Pour donner un accès privilégié à certains périphériques et certains fichiers, vous devriez envisager l’utilisation d'un groupe donnant un accès limité plutôt que d'utiliser le privilège de root par l’intermédiaire de sudo(8).

Note

Avec une configuration plus approfondie et prudente, sudo(8) peut permettre à d'autres utilisateurs d'obtenir des privilèges limités d'administration sur un système partagé sans partager le mot de passe de l’administrateur. Ceci peut faciliter la comptabilité sur les machines ayant plusieurs administrateurs de manière à ce que vous puissiez dire qui a fait quoi. D'un autre côté, vous ne devriez pas confier de tels privilèges à quelqu'un d'autre.

1.1.13. À vous de jouer

Vous êtres maintenant prêt à jouer avec le système Debian, sans risque aussi longtemps que vous utiliserez un compte d'utilisateur sans privilège.

Ceci, parce que le système Debian, même après l’installation initiale, est configuré avec des permissions de fichiers adaptées qui évitent aux utilisateurs non privilégiés d'endommager le système. Bien entendu, il peut y avoir certaines failles qui peuvent être exploités mais ceux qui s’inquiètent de ces problèmes ne devraient pas lire cette section mais plutôt le Manuel de sécurisation (« Securing Debian Manual »).

Nous allons apprendre le système Debian en tant que système semblable à Unix (« Unix-like ») avec :

1.2. Système de fichiers de type Unix

Avec GNU/Linux et d'autres systèmes d'exploitation semblables à Unix, les fichiers sont organisés en répertoires. Tous les fichiers et les répertoires sont disposés sous forme d'une grosse arborescence ancrée sur « / ». On l’appelle un arbre parce que si vous dessinez le système de fichiers, il ressemble à un arbre qui se trouverait disposé la tête en bas.

Ces fichiers et répertoires peuvent être répartis sur plusieurs périphériques. La commande mount(8) sert à attacher les systèmes de fichiers se trouvant sur certains périphériques à la grosse arborescence des fichiers. À l’opposé, la commande umount(8) les détachera de nouveau. Avec les noyaux Linux récents, mount(8) avec certaines options peut lier une partie d'une arborescence de fichiers à un autre emplacement ou peut monter un système de fichier de manière partagée, privée, esclave ou « non-liable ». Vous trouverez les options de montage prises en compte par chaque système de fichiers dans « /share/doc/linux-doc-2.6.*/Documentation/filesystems/ ».

Les répertoires d'un système Unix sont appelés dossiers sur d'autres systèmes. Vous remarquez aussi qu'il n'y a, sur aucun système Unix, de concept de lecteur tel que « A: ». Il y a un système de fichier qui comprend tout. C'est un gros avantage comparé à Windows.

1.2.1. Bases concernant les fichiers Unix

Voici les bases des fichiers Unix :

  • les noms de fichiers sont sensibles à la casse. Ce qui veut dire que « MONFICHIER » et « MonFichier » sont des fichiers différents ;
  • on se réfère au répertoire racine (« root directory »), qui est la racine du système de fichiers, simplement par « / ». Ne pas le confondre avec le répertoire personnel de l’utilisateur root : « /root » ;
  • un nom de répertoire peut être constitué de n'importe quelle lettre ou symbole sauf « / ». Le répertoire racine est une exception, son nom est « / » (prononcé « slash » ou « le répertoire racine »), il ne peut pas être renommé ;
  • chaque fichier ou répertoire est désigné par un nom de fichier entièrement qualifié, nom de fichier absolu ou chemin, indiquant la séquence de répertoires que l’on doit traverser pour l’atteindre. Les trois expressions sont synonymes ;
  • tous les noms de fichiers entièrement qualifiés commencent par le répertoire « / » et il y a un / » entre chaque répertoire ou fichier dans le nom du fichier. Le premier « / » est le répertoire de plus haut niveau, et les autres « / » séparent les sous-répertoires successifs jusqu'à ce que l’on atteigne la dernière entrée qui est le nom fichier proprement dit. Les mots utilisés ici peuvent être source de confusion. Prenez comme exemple le nom pleinement qualifié suivant : « /usr/share/keytables/us.map.gz ». Cependant, les gens utiliseront souvent son nom de base « us.map.gz » seul comme nom de fichier ;
  • le répertoire racine comporte de nombreuses branches, telles que « /etc/ » et « /usr/ ». Ces sous-répertoires se décomposent eux-mêmes en d'autres sous-répertoires comme « /etc/init.d/ » et « /usr/local/ ». L’ensemble de la chose, vu globalement, s'appelle l’arborescence des répertoires. Vous pouvez imaginer un nom de fichier absolu comme une route partant de la base de l’arbre (« / ») jusqu'à l’extrémité de certaines branches (le fichier). Vous entendrez aussi certains parler de l’arborescence des répertoire comme d'un arbre généalogique : les sous-répertoires ont alors des parents et un chemin montre l’ascendance complète d'un fichier. Il y a aussi des chemins relatifs qui commencent quelque part ailleurs qu'au niveau du répertoire racine. Il faut vous souvenir que le répertoire « ../ » indique le répertoire parent. Cette terminologie s'applique de la même manière aux autre structures ressemblant aux répertoires comme les structures de données hiérarchiques ;
  • il n'y a pas de chemin de répertoire spécial correspondant à un périphérique physique tel que votre disque dur. Ceci est différent de RT-11, CP/M, OpenVMS, MS-DOS, AmigaOS et Microsoft Windows, où le chemin comporte le nom du périphérique comme « C:\ ». (Il existe cependant des entrées de répertoire qui font référence aux périphériques physique en tant qu'élément du système de fichiers normal. Voir Section 1.2.2, « Fonctionnement interne du système de fichiers »).

Note

Bien que vous puissiez utiliser la plupart des lettres ou symboles dans un nom de fichier, c'est en pratique un mauvaise idée de le faire. Il est préférable d'éviter tous les caractères qui ont une signification particulière sur la ligne de commandes, comme les espaces, tabulations, sauts de ligne, et autres caractères spéciaux : { } ( ) [ ] ' ` " \ / > < | ; ! # & ^ * % @ $. Si vous voulez séparer des mots dans un nom, de bons choix sont le point, le tiret et le tiret souligné. Vous pouvez aussi mettre une majuscule en tête de chaque mot « CommeCeci ». Les utilisateurs Linux expérimentés on tendance à aussi à éviter les espaces dans les noms de fichiers.

Note

Le mot « root » signifie soit « utilisateur root », soit « répertoire root » Le contexte de son utilisation devrait permettre de les distinguer.

Note

Le mot chemin (« path ») n’est pas utilisé que pour les noms de fichiers entièrement qualifiés comme ci-dessus mais aussi pour le chemin de recherche des commandes. La signification voulue est habituellement claire selon le contexte.

Les meilleures façons de faire en ce qui concerne la hiérarchie des fichiers sont détaillées dans le « Standard de hiérarchie du système de fichier » (« Filesystem Hierarchy Standard ») (« /usr/share/doc/debian-policy/fhs/fhs-2.3.txt.gz » et hier(7)). Vous devriez, pour commencer, mémoriser les éléments suivants :

Tableau 1.3. Utilisation des répertoires-clés

répertoire utilisation du répertoire
/ répertoire racine
/etc/ fichiers de configuration valables pour l’ensemble du système
/var/log/ fichiers journaux du système
/home/ tous les répertoires personnels des utilisateurs non privilégiés

1.2.2. Fonctionnement interne du système de fichiers

En suivant la tradition Unix, le système Debian GNU/Linux fournit un système de fichiers où les données physiques se trouvent sur des disques durs et d’autres périphériques de stockage et où les interaction avec les périphériques physiques tels que les écrans de console et les consoles distantes connectées en séries sont représentées de manière unifiée dans « /dev/ ».

Chaque fichier, répertoire, tube nommé (une manière pour les programmes de partager des données) ou périphérique physique sur un système Debian GNU/Linux possède une structure de données appelée i-nœud (« inode ») qui décrit les attributs qui lui sont associés comme l’utilisateur qui le possède (propriétaire), le groupe auquel il appartient, l’heure de dernier accès, etc. Si vous êtes vraiment intéressé, voir dans « /usr/include/linux/fs.h » la définition exacte de « struct inode » dans le système Debian GNU/Linux. L’idée de pouvoir presque tout représenter dans le système de fichiers était une innovation d’Unix, et les noyaux modernes de Linux ont encore développé plus loin cette idée. À l’heure actuelle, même les informations concernant les processus qui tournent sur le système se trouvent sur le système de fichiers.

Cette représentation abstraite et unifiée des entités physiques et des processus internes est très puissante puisque ceci nous permet d'utiliser la même commande pour le même type d'opération sur des périphériques complètement différents. Il est même possible de changer la manière dont fonctionne le noyau en écrivant des données dans des fichiers spéciaux liés aux processus en cours d'exécution.

Astuce

Si vous avez besoin de connaître la correspondance entre une arborescence de fichiers et un périphérique physique, lancez la commande mount(8) sans paramètre.

1.2.3. Permissions du système de fichiers

Les permissions du système de fichiers d'un système basé sur Unix sont définies pour trois catégories d'utilisateurs :

  • l’utilisateur qui possède le fichier (u) ;
  • les autres utilisateurs du groupe à qui appartient le fichier (g) ;
  • tous les autres utilisateurs (o) dont on parle aussi en tant que « monde entier » ou « tout le monde ».

Pour les fichiers, chaque permission correspondante permet les actions suivantes :

  • la permission en lecture (r) permet à son propriétaire de voir le contenu du fichier ;
  • la permission en écriture (w) permet à son propriétaire de modifier le fichier ;
  • la permission d'exécution (x) permet à son propriétaire de lancer le fichier comme une commande.

Pour les répertoires, chaque permission correspondante permet les actions suivantes :

  • la permission en lecture (r) permet à son propriétaire d'afficher le contenu du répertoire ;
  • la permission en écriture (w) permet à son propriétaire d'ajouter ou supprimer des fichiers de ce répertoires ;
  • la permission d'exécution (x) permet à son propriétaire d'accéder aux fichiers du répertoire.

Ici, la permission en exécution sur un répertoire ne signifie pas uniquement l’autorisation de lire des fichiers dans ce répertoire mais aussi l’autorisation de voir leurs attributs, tels que leur taille et l’heure de modification.

ls(1) est utilisé pour afficher les informations de permissions (et davantage) des fichiers et répertoires. Lorsque cette commande est passée avec l’option « -l », elle affiche les informations suivantes dans l’ordre donné :

  • type de fichier (premier caractère) ;
  • autorisation d'accès au fichier (neuf caractères, constitués de trois caractères pour l’utilisateur, le groupe et « les autres », dans cet ordre) ;
  • nombre de liens durs vers le fichier ;
  • nom de l’utilisateur propriétaire du fichier ;
  • nom du groupe a qui appartient le fichier ;
  • taille du fichier en caractères (octets) ;
  • date et heure du fichier (mtime) ;
  • nom du fichier.

Tableau 1.4. Liste des premiers caractères de la sortie de « ls -l » :

caractère signification
- fichier normal
d répertoire
l lien symbolique
c nœud de périphérique en mode caractère
b nœud de périphérique en mode bloc
p tube nommé
s socket

chown(1) est utilisé depuis le compte de l’administrateur pour modifier le propriétaire d'un fichier. chgrp(1) est utilisé depuis le compte du propriétaire du fichier ou de l’administrateur pour changer le groupe du fichier. chmod(1) est utilisé depuis le compte du propriétaire du fichier ou de l’administrateur pour changer les droits d'accès à un fichier ou un répertoire. La syntaxe de base pour manipuler le fichier toto est la suivante :

# chown <nouvel_utilisateur> toto
# chgrp <nouveau_groupe> toto
# chmod  [ugoa][+-=][rwxXst][,...] toto

Vous pouvez, par exemple, faire qu'une arborescence de répertoires soit la propriété de l’utilisateur toto et partagée par le groupe titi en faisant ce qui suit :

# cd /un/emplacement/
# chown -R toto:titi .
# chmod -R ug+rwX,o=rX .

Il existe trois bits qui donnent des permissions particulières :

  • le bit set user ID (s ou S situé à la place du x) de l’utilisateur ;
  • le bit set group ID (s ou S situé à la place du x) du groupe ;
  • le bit collant « sticky bit » (t ou T situé à la place du x) des « autres ».

Ici la sortie de « ls -l » avec ces bits est en majuscules si les bits d'exécution cachés par ces sorties ne sont pas positionnés.

Définir set user ID sur un fichier exécutable permet à un utilisateur d'exécuter les fichier avec l’identifiant du propriétaire du fichier (par exemple root). De la même manière, définir set group ID sur un fichier exécutable permet d'exécuter le fichier avec l’identifiant de groupe du fichier (par exemple root). Parce que ces positionnements de bits peuvent créer des risques de sécurité, il ne faut les activer qu'avec des précautions extrêmes.

Définir set group ID sur un répertoire permet la création de fichiers à la BSD où tous les fichiers créés dans un répertoire appartiennent au groupe du répertoire.

Positionner le sticky bit d'un répertoire empêche un fichier de ce répertoire d'être supprimé par un utilisateur qui n'est pas le propriétaire du fichier. Pour sécuriser le contenu d'un fichier dans des répertoires pouvant être écrits par tout le monde tels que « /tmp » ou dans des répertoires pouvant être écrits par le groupe, il ne faut pas uniquement supprimer la permission du fichier en écriture mais aussi positionner le sticky bit sur le répertoire. Sinon, le fichier pourra être supprimé et un nouveau fichier créé avec le même nom par un utilisateur quelconque ayant l’accès en écriture au répertoire.

Voici quelques exemples intéressants de permissions de fichiers.

$ ls -l /etc/passwd /etc/shadow /dev/ppp /usr/sbin/exim4
crw------- 1 root root   108, 0 2007-04-29 07:00 /dev/ppp
-rw-r--r-- 1 root root     1427 2007-04-16 00:19 /etc/passwd
-rw-r----- 1 root shadow    943 2007-04-16 00:19 /etc/shadow
-rwsr-xr-x 1 root root   700056 2007-04-22 05:29 /usr/sbin/exim4
$ ls -ld /tmp /var/tmp /usr/local /var/mail /usr/src
drwxrwxrwt 10 root root  4096 2007-04-29 07:59 /tmp
drwxrwsr-x 10 root staff 4096 2007-03-24 18:48 /usr/local
drwxrwsr-x  4 root src   4096 2007-04-27 00:31 /usr/src
drwxrwsr-x  2 root mail  4096 2007-03-28 23:33 /var/mail
drwxrwxrwt  2 root root  4096 2007-04-29 07:11 /var/tmp

Il existe aussi un mode numérique pour décrire les permissions des fichiers avec chmod(1). Ce mode numérique utilise des nombres en base 8 (radix=8) codés sur 3 ou 4 chiffres.

Tableau 1.5. Mode numérique des permissions de fichiers dans les commandes chmod(1)

chiffre signification
1er chiffre optionnel somme de set user ID (=4), set group ID (=2), et sticky bit (=1)
2ème chiffre somme des permissions de lecture (=4), écriture (=2), et exécution (=1) pour l’utilisateur
3ème chiffre identique pour groupe
4ème chiffre identique pour autres

Ceci peut sembler compliqué mais c'est en fait assez simple. Si vous regardez les quelques premières colonnes (2-10) de la sortie de la commande « ls -l » et que vous lisez en représentation binaire (base 2) les permissions des fichiers (le « - » représentant « 0 » et « rwx » représentant « 1 »), les trois derniers chiffres de la valeur numérique du mode devraient vous donner la représentation des permissions du fichier en octal (base 8).

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ touch toto titi
$ chmod u=rw,go=r toto
$ chmod 644 titi
$ ls -l toto titi
-rw-r--r-- 1 pingouin pingouin 17 2007-04-29 08:22 titi
-rw-r--r-- 1 pingouin pingouin 12 2007-04-29 08:22 toto

Astuce

Si vous avez besoin d'accéder aux informations affichées par « ls -l » depuis un script de l’interpréteur de commandes, vous devrez utiliser des commandes pertinentes telles que test(1), stat(1) et readlink(1). Vous pouvez aussi utiliser les commandes internes du shell, telles que « [ » ou « test ».

1.2.4. Contrôle des permissions pour les fichiers nouvellement créés : umask

Les permissions appliquées à un fichier ou à un répertoire venant d'être créé sont restreintes par la commande interne du shell umask. Voir dash(1), bash(1) etbuiltins(7).

 (permissions du fichier) = (permissions demandées pour le fichier) & ~(valeur de umask)

Tableau 1.6. Exemples de valeurs de umask

umask permissions des fichiers créés permissions des répertoires créés utilisation
0022 -rw-r--r-- -rwxr-xr-x ne peut être écrit que par l’utilisateur
0002 -rw-rw-r-- -rwxrwxr-x peut être écrit par le groupe

Le système Debian utilise par défaut un schéma de groupe privé par utilisateur (UPG). Un UPG est créé chaque fois qu'un utilisateur est ajouté au système. Un UPG a le même nom que l’utilisateur pour lequel il a été créé et cet utilisateur est le seul membre de l’UPG. Un principe d'UPG rend sûr le positionnement de umask à 0002 car chaque utilisateur a son propre groupe privé. (Sur certaines variantes d’Unix, il est assez courant de faire appartenir tous les utilisateurs au même groupe users et, dans ce cas, c'est une bonne idée de définir umask à 0022 pour des raisons de sécurité).

1.2.5. Permissions pour les groupes d'utilisateurs (group)

Pour que les droits d'un groupe s'appliquent à un utilisateur particulier, il faut donner à cet utilisateur l’appartenance au groupe en utilisant « sudo vigr ».

Note

Vous pouvez aussi ajouter dynamiquement des utilisateurs aux groupes durant le processus d'authentification en ajoutant la ligne « auth optional pam_group.so » au fichier « /etc/pam.d/common-auth » et en définissant « /etc/security/group.conf ». (Voir Chapitre 4, Authentification).

Sous le système Debian, les périphériques ne sont qu'un autre type de fichier. Si vous avez des problèmes pour accéder à des périphériques tel qu'un CD-ROM ou une clé USB depuis le compte d'un utilisateur, il faudra rendre cet utilisateur membre du groupe concerné.

Certains groupes importants fournis par le système permettent à leurs membres l’accès à des fichiers et des périphériques particuliers sans avoir les privilèges de l’administrateur.

Tableau 1.7. Liste des groupes importants fournis par le système pour l’accès aux fichiers

groupe description des fichiers et périphériques accessibles
dialout accès complet et direct aux ports série (« /dev/ttyS[0-3] »)
dip accès limité aux ports série pour une connexion « Dialup IP (réseau commuté) vers des pairs de confiance
cdrom lecteurs et graveurs de CD-ROM, DVD+/-RW.
audio périphérique audio
video périphérique vidéo
scanner dispositifs de numérisation (scanners)
adm journaux de surveillance du système
staff quelques répertoires où effectuer du travail d'administration de début : « /usr/local », « /home ».

Astuce

Vous devez être membre du groupe dialout pour pouvoir reconfigurer un modem, numéroter vers n'importe où, etc. Mais si l’administrateur crée dans « /etc/ppp/peers/ » des fichiers de configuration pour des pairs de confiance, vous ne devrez appartenir qu'au groupe dip pour créer une connexion commutée (« Dialup IP ») vers ces pairs de confiance avec commandes pppd(8), pon(1) et poff(1).

Certains groupes faisant partie du système, permettent à leurs membres d'exécuter des commandes particulières sans les privilèges de l’administrateur (root).

Tableau 1.8. Liste des groupes importants fournis par le système pour l’exécution de commandes particulières

groupe commandes accessibles
sudo exécuter sudo sans son mot de passe.
lpadmin exécuter des commandes pour ajouter, modifier et supprimer des imprimantes de la base de données des imprimantes
plugdev exécuter pmount(1) pour des disques amovibles tels que des mémoires USB

Pour une liste complète des groupes et des utilisateurs fournis par les système, veuillez consulter une version récente du document « Utilisateurs et groupes » (« Users and Groups » se trouvant dans  /usr/share/doc/base-passwd/users-and-groups.html » qui est fourni par le paquet base-passwd.

Voir passwd(5), group(5), shadow(5), newgrp(1), vipw(8), vigr(8) et pam_group(8) pour les commande de gestion des utilisateurs et des groupes du système.

1.2.6. Horodatage

Il existe trois types d'horodatage pour un fichier GNU/Linux.

Tableau 1.9. Liste des types d'horodatage

type signification
mtime date de modification du fichier (ls -l)
ctime date de changement d'état du fichier (ls -lc)
atime date de dernier accès au fichier (ls -lu)

Note

ctime n'est pas la date de création du fichier.

  • Écraser un fichier va modifier tous les attributs mtime, ctime et atime du fichier.
  • Modifier le propriétaire ou les droits d'un fichier va changer les attributs ctime et atime du fichier.
  • La lecture d'un fichier va modifier l’attribut atime du fichier.

Note

Sur un système Debian, même la simple lecture d'un fichier provoque normalement une opération d'écriture afin de mettre à jour l’information atime dans l’i-nœud. Monter un système de fichiers avec l’option « noatime » ou « relatime » fait que le système n'effectuera pas cette opération et, en conséquence, les accès aux fichiers en lecture seront plus rapides. Ceci est souvent recommandé pour les portables, parce que cela réduit l’activité disque et préserve l’autonomie de la batterie. Voir mount(8).

Utilisez la commande touch(1) pour modifier l’horodatage des fichiers existants.

En ce qui concerne l’horodatage, la commande ls affiche des chaînes différentes avec les paramètres linguistiques modernes (« en_US.UTF-8 ») de ce qui était affiché avec les anciens(« C »).

$ LANG=en_US.UTF-8  ls -l toto
-rw-r--r-- 1 pingouin pingouin 3 2008-03-05 00:47 toto
$ LANG=C  ls -l toto
-rw-r--r-- 1 pingouin pingouin 3 Mar  5 00:47 toto

Astuce

Voir Section 9.2.5, « Affichage personnalisé de la date et de l’heure » pour personnaliser la sortie de « ls -l ».

1.2.7. Liens

Il existe deux méthodes pour associer le fichier « toto » avec un nom de fichier différent « titi » :

  • Lien dur

    • Nom dupliqué d'un fichier existant
    • « ln toto titi »
  • Lien symbolique ou <symlink>

    • Fichier spécial pointant vers un autre fichier par son nom
    • « ln -s toto titi »

Voir dans l’exemple suivant des modifications du nombre de liens et les subtiles différences dans le résultat de la commande rm.

$ echo "Contenu d'origine" > toto
$ ls -li toto
2398521 -rw-r--r-- 1 pingouin pingouin 17 2007-04-29 08:15 toto
$ ln toto titi        # hard link
$ ln -s toto tutu  # symlink
$ ls -li toto titi tutu
2398521 -rw-r--r-- 2 pingouin pingouin 17 2007-04-29 08:15 titi
2398538 lrwxrwxrwx 1 pingouin pingouin  3 2007-04-29 08:16 tutu -> toto
2398521 -rw-r--r-- 2 pingouin pingouin 17 2007-04-29 08:15 toto
$ rm toto
$ echo "Nouveau contenu" > toto
$ ls -li toto titi tutu
2398521 -rw-r--r-- 1 pingouin pingouin 17 2007-04-29 08:15 titi
2398538 lrwxrwxrwx 1 pingouin pingouin  3 2007-04-29 08:16 tutu -> toto
2398540 -rw-r--r-- 1 pingouin pingouin 12 2007-04-29 08:17 toto
$ cat titi
Contenu d'origine
$ cat tutu
Nouveau contenu

Un lien dur peut être mis en place à l’intérieur du même système de fichiers, il partage le même numéro d'i-nœud, ce que montre l’option « -i » de ls(1).

Le lien symbolique a toujours les permissions d'accès nominale au fichier de « rwxrwxrwx » comme il apparaît dans l’exemple ci-dessus, alors que les permissions d'accès effectives sont celles du fichier vers lequel il pointe.

Attention

En général, il est souhaitable de ne pas créer de liens symboliques compliqués ni de liens durs, à moins que vous n'ayez une très bonne raison. Ceci peut provoquer des cauchemars lorsque la combinaison logique des liens symboliques crée une boucle dans le système de fichiers.

Note

Il est généralement préférable d'utiliser des liens symboliques plutôt que des liens durs à moins que vous n'ayez une bonne raison d'utiliser un lien dur.

Le répertoire « . » est lié au répertoire dans lequel il apparaît, le nombre de liens de n'importe quel nouveau répertoire commence donc à 2. Le répertoire « .. » est lié au répertoire-père, le nombre de liens du répertoire augmente donc lors de l’ajout de nouveaux sous-répertoires.

Si vous venez de passer à Linux depuis Windows, la bonne conception d'un système de fichiers Unix comparé à l’équivalent le plus proche que sont les « raccourcis Windows » deviendra vite claire. Parce qu'il est implémenté dans le système de fichiers, les application ne voient pas de différence entre un fichier lié et son original. Dans le cas de liens durs, il n'y a vraiment aucune différence.

1.2.8. Tubes nommés (FIFO)

Un tube nommé est un fichier qui se comporte comme un tuyau. Vous mettez quelque chose dans le tuyau et il ressort à l’autre bout. C'est donc appelé une FIFO, ou « premier entré - premier sorti » (First-In-First-Out) : la première chose que vous mettez dans le tuyau est la première chose qui ressortira à l’autre bout.

Si vous écrivez vers un tube nommé, le processus qui écrit dans le tube ne se termine pas avant que l’information ne soit lue depuis le tube. Si vous effectuez une lecture depuis un tube nommé, le processus de lecture attendra jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à lire avant de se terminer. La taille d'un tube est toujours nulle --- il ne stocke pas de données, ce n'est qu'un lien entre deux processus comme le « | » de l’interpréteur de commandes. Cependant, comme ce tube a un nom, il n'est pas nécessaire que les deux processus se trouvent sur la même ligne de commandes ni même qu'ils soient lancés par le même utilisateur. Les tubes sont une innovation influente d’Unix.

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ cd; mkfifo montube
$ echo "hello" >montube & # mettre en arrière-plan
[1] 8022
$ ls -l montube
prw-r--r-- 1 pingouin pingouin 0 2007-04-29 08:25 montube
$ cat montube
hello
[1]+  Done                    echo "hello" >montube
$ ls montube
montube
$ rm montube

1.2.9. Sockets

Les sockets sont utilisées de manière intensives dans les communications par Internet, les bases de données et le système d'exploitation lui-même. Elles sont semblables aux tubes nommés (FIFO) et permettent aux processus d'échanger des informations même s'ils tournent sur des ordinateurs différents. Pour la socket, ces processus n'ont pas besoin de tourner en même temps ni de tourner en tant que fils du même processus père. C'est le point d'aboutissement du processus d'intercommunication (IPC). (« interprocess communication »). L’échange d'informations peut avoir lieu entre deux machines au travers du réseau. Les deux plus courantes sont la socket Internet (« Internet socket ») et la socket du domaine Unix (« Unix domain socket »).

Astuce

« netstat -an » fournit un aperçu très utile des sockets qui sont ouvertes sur un système donné.

1.2.10. Fichiers de périphériques

Fichiers de périphériques fait référence aux périphériques virtuels ou physiques de votre système, tels que vos disques durs, carte vidéo, écran ou clavier. Un exemple de périphérique virtuel est la console, représentée par « /dev/console »

Il y a 2 types de fichiers de périphériques :

  • périphérique en mode caractère (« character device ») :

    • permettent l’accès à un caractère à la fois
    • 1 caractère = 1 octet
    • par exemple, les claviers, les ports série, ...
  • Périphériques en mode bloc (« block device ») :

    • accèdent aux données par éléments plus importants appelés blocs
    • 1 bloc > 1 octet
    • par exemple, les disques durs, ...

Vous pouvez lire et écrire sur les fichiers de périphériques, cependant, le fichier peut fort bien contenir des données binaires qui peuvent être du charabia incompréhensible pour les êtres humains. Écrire des données directement dans ces fichiers est parfois utile pour déboguer des connexions matérielles. Vous pouvez, par exemple, vider un fichier texte vers le périphérique d'impression « /dev/lp0 » ou envoyer des commandes de modem vers le port série approprié « /dev/ttyS0 ». Mais, à moins que ce ne soit fait avec précautions, ceci peut provoquer un désastre majeur. Soyez donc prudent.

Note

Pour l’accès normal à une imprimante, utilisez lp(1).

On affiche le numéro de nœud du périphérique en utilisant la commande ls(1) comme suit :

$ ls -l /dev/hda /dev/ttyS0 /dev/zero
brw-rw---- 1 root cdrom   3,  0 2007-04-29 07:00 /dev/hda
crw-rw---- 1 root dialout 4, 64 2007-04-29 07:00 /dev/ttyS0
crw-rw-rw- 1 root root    1,  5 2007-04-29 07:00 /dev/zero
  • « /dev/hda » a le numéro majeur de périphérique 3 et le numéro mineur de périphérique 0. Il est accessible en lecture et écriture par les utilisateurs qui appartiennent au groupe cdrom.
  • « /dev/ttyS0 » a le numéro majeur de périphérique 4 et le numéro mineur de périphérique 64. Il est accessible en lecture et écriture par les utilisateurs qui appartiennent au groupe dialout.
  • « /dev/zero » a le numéro majeur de périphérique 1 et le numéro mineur de périphérique 5. Il est accessible en lecture et écriture par tout le monde.

Avec le système Linux 2.6, le système de fichiers sous « /dev/ » est automatiquement rempli par udev(7).

1.2.11. Fichiers spéciaux de périphériques

Il y a aussi certains fichiers spéciaux de périphériques.

Tableau 1.10. Liste des fichiers spéciaux de périphériques

fichier de périphérique action description de la réponse
/dev/null lire retourne le « caractère fin de fichier (EOF) »
/dev/null écrire ne retourne rien (un puits de données sans fond)
/dev/zero lire retourne le « caractère \0 (NULL) » (qui n'est pas identique au chiffre zéro ASCII)
/dev/random lire retourne des caractères aléatoires depuis un générateur de nombres aléatoires réel, en donnant une vraie entropie (lent)
/dev/urandom lire retourne des caractères aléatoires depuis un générateur de nombres pseudo-aléatoires, sécurisé par chiffrement
/dev/full écrire retourne une erreur disque plein (ENOSPC)

Ils sont fréquemment utilisés en conjonction avec une redirection du shell (voir Section 1.5.8, « Séquences de commandes typiques et redirection de l’interpréteur de commandes »).

1.2.12. procfs et sysfs

procfs et sysfs montés sur « /proc » et « /sys sont des pseudo-systèmes de fichiers, ils présentent dans l’espace utilisateur des structures de données internes du noyau. En d'autres termes, ces entrées sont virtuelles, ce qui signifie qu'elles présentent une fenêtre sur le fonctionnement du système d'exploitation.

Le répertoire « /proc » contient (entre autres choses), pour chacun des processus tournant sur le système, un sous-répertoire dont le nom est l’identifiant du processus (PID). Les utilitaires du système qui accèdent aux information des processus, tels que ps(1), obtiennent leurs informations depuis cette structure de répertoires.

Les répertoires qui se trouvent sous « /proc/sys/ » contiennent une interface permettant de modifier certains paramètres du système alors qu'il est en fonctionnement. (Vous pouvez faire la même chose au travers de la commande spécialisée sysctl(8) ou de son fichier de configuration « /etc/sysctrl.conf ).

Note

Le noyau de Linux peut émettre un message « Too many open files » (trop de fichiers ouverts). Vous pouvez corriger cela en augmentant la valeur de « file-max » depuis l’interpréteur de commandes de l’administrateur. Par exemple, « echo "65536" > /proc/sys/fs/file-max » (Ceci était nécessaire avec les noyaux plus anciens).

Certaines personnes paniquent lorsqu'elles remarquent un fichier particulier - « /proc/kcore » - qui est particulièrement énorme. Ceci est (plus ou moins) le contenu de la mémoire de votre ordinateur. Il est utilisé pour déboguer le noyau. C'est un fichier virtuel qui pointe vers la mémoire de l’ordinateur, ne vous inquiétez donc pas de sa taille.

Les répertoires sous « /sys » contiennent des structures de données exportées depuis le noyau, leurs attributs et les liens entre elles. Ils contiennent aussi des interfaces pour modifier certains paramètres du noyau pendant son fonctionnement.

Voir « proc.txt(.gz) », « sysfs.txt(.gz) » et d'autres documents en rapport dans la documentation du noyau de Linux (« /usr/share/doc/linux-doc-2.6.*/Documentation/filesystems/* ») fournie par le paquet linux-doc-2.6.*.

1.3. Midnight Commander (MC)

Midnight Commander (MC) est un « couteau de l’armée Suisse » GNU pour la console Linux et d'autres environnements de terminaux. Il permet au débutant d'acquérir une expérience de la console pilotée par des menus, ce qui est bien plus facile à apprendre que les commandes Unix standard.

Il vous faudra peut-être installer le paquet Midnight Commander dont le nom est « mc » en effectuant ce qui suit :

$ sudo apt-get install mc

Utilisez la commande mc(1) pour parcourir le système Debian. C'est la meilleure manière d'apprendre. Vous pouvez explorer certains emplacements intéressants en utilisant simplement les touches de curseur et la touche Entrée :

  • « /etc » et ses sous-répertoires
  • « /var/log » et ses sous-répertoires
  • « /usr/share/doc » et ses sous-répertoires
  • « /sbin » et « /bin »

1.3.1. Personnalisation de MC

Pour que MC modifie le répertoire de travail en quittant, et cd vers le répertoire, je vous suggère de modifier « ~/.bashrc » afin d'inclure un script fourni par le paquet mc :

. /usr/share/mc/bin/mc.sh

Vous trouverez une explication dans mc(1) (option « -P »). (Si vous ne comprenez pas exactement ce dont je parle ici, vous pourrez le faire plus tard).

1.3.2. Démarrer MC

MC peut être lancé par :

$ mc

MC prend en charge toutes les opérations sur les fichiers par l’intermédiaire de son menu, ce qui ne demande que peu d'effort de la part de l’utilisateur. Pressez simplement F1 pour obtenir l’écran d'aide. Vous pouvez jouer avec MC simplement en pressant les touches de curseur et les touches de fonctions.

Note

Sur certaines consoles telles que gnome-terminal(1), les actions sur les touches de fonctions peuvent être récupérées par le programme de console. Vous pouvez désactiver cette fonctionnalité par « Éditer » → « Raccourcis clavier » pour le terminal gnome.

Si vous rencontrez un problème de codage de caractères qui entraîne une corruption de l’affichage, ajouter « -a » à la ligne de commandes de MC peut aider à éviter les problèmes.

Si ceci ne résout pas vos problèmes d'affichage avec MC, voir Section 9.6.6, « Configuration du terminal ».

1.3.3. Gestionnaire de fichiers de MC

Il y a par défaut, deux panneaux de répertoires affichant les listes de fichiers. Un autre mode utile est de définir la fenêtre de droite à « information » afin de voir les informations de privilèges d'accès aux répertoires. Vous trouverez ci-après quelques raccourcis clavier essentiels. Si le démon gpm(8) tourne, une souris iest utilisable avec les consoles Linux en mode caractères. (Assurez-vous de presser la touche majuscules pour obtenir le comportement normal de couper-coller avec MC).

Tableau 1.11. Touches de raccourcis de MC

touche affectation
F1 menu d'aide
F3 visualisateur interne de fichiers
F4 éditeur interne
F9 activer le menu déroulant
F10 quitter Midnight Commander
Tabulation passer d'une fenêtre à l’autre
Ins ou Ctrl-T marquer le fichier pour des opérations sur plusieurs fichiers telles que copier
Suppr effacer le fichier (attention---configurez MC dans le mode d'effacement sécurisé)
Touches de curseur auto-explicatif

1.3.4. Astuces de la ligne de commandes dans MC

  • la commande cd changera le répertoire affiché sur l’écran sélectionné ;
  • Ctrl-Entrée ou Alt-Entrée copiera un nom de fichier sur la ligne de commandes. Utilisez ceci avec les commandes cp(1) et mv(1) en association avec l’édition de la ligne de commandes ;
  • Alt-Tab affichera les choix de l’interpréteur de commandes pour l’expansion du nom de fichier ;
  • on peut indiquer le répertoire de départ pour les deux fenêtres en paramètre de MC. Par exemple « mc /etc /root » ;
  • Échap + touche nFn (par exemple Échap + 1F1, etc. ; Échap + 0F10) ;
  • Presser la touche Échap avant une touche a le même effet que presser simultanément Alt et la touche. Par exemple, entrez Échap + c pour Alt-C. Échap est appelée méta-touche et parfois notée « M- ».

1.3.5. Éditeur interne de MC

L’éditeur interne possède une manière intéressante d'effectuer un copier-coller. Presser F3 marque le début de la sélection, F3 pressé une seconde fois marque la fin de la sélection et la met en surbrillance. Vous pouvez ensuite déplacer votre curseur. Si vous appuyez sur F6, la zone sélectionnée sera déplacée jusqu'à l’emplacement du curseur. Si vous pressez sur F5, la zone sélectionnée sera copiée et insérée à l’emplacement du curseur. F2 enregistrera le fichier. F10 vous permettra de quitter l’éditeur. La plupart des touches de déplacement du curseur fonctionnent de manière intuitive.

Cet éditeur peut être directement lancé avec un fichier en utilisant l’une des commandes suivantes :

$ mc -e fichier_à_éditer
$ mcedit fichier_à_éditer

Il ne s'agit pas d'un éditeur multi-fenêtres mais on peut faire usage de plusieurs consoles Linux pour obtenir le même effet. Pour copier d'une fenêtre sur l’autre, utilisez les touches Alt-F<n> pour basculer d'une console virtuelle à l’autre et utilisez « File→Insert file » ou «File→Copy to file» pour déplacer une portion de fichier dans un autre fichier.

Cet éditeur interne peut être remplacé par n'importe quel autre éditeur externe de votre choix.

De nombreux programmes utilisent aussi les variables d'environnement « $EDITOR » ou « $VISUAL » afin de décider quel éditeur utiliser. Si, au départ, vous n'êtes à l’aise ni avec vim(1) ni avec nano(1), vous pouvez définir ces variable à « mcedit » en ajoutant les lignes suivantes au fichier « ~/.bashrc » :

export EDITOR=mcedit
export VISUAL=mcedit

Je recommande de les définir à « vim » si possible.

Si vous n'êtes pas à l’aise avec vim(1), vous pouvez continuer à utiliser mcedit(1) pour la plupart des tâches de maintenance du système.

1.3.6. Visualisateur interne de MC

MC possède un visualisateur intelligent. C'est un très bon outil pour rechercher des mots dans des documents. Je l’utilise toujours pour lire les fichiers qui sont dans le répertoire « /usr/share/doc ». C'est la manière la plus rapide de naviguer dans les masses d'informations sur Linux. Ce visualisateur peut être chargé directement utilisant l’une des commandes suivantes :

$ mc -v chemin/vers/fichier_à_voir
$ mcview chemin/vers/fichier_à_voir

1.3.7. Possibilités de démarrage automatique de MC

Pressez Entrée sur un fichier, et le programme approprié prendra en charge le contenu du fichier (voir Section 9.5.11, « Personnaliser le programme à lancer »). Il s'agit là d'une fonctionnalité très pratique de MC.

Tableau 1.12. Réaction à la touche Entrée dans MC

type de fichier réaction à la touche Entrée
fichier exécutable exécuter la commande
fichier de page de manuel envoyer (« pipe ») le contenu au logiciel de visualisation
fichier html envoyer (« pipe ») le contenu au navigateur web
fichiers « *.tar.gz » et « *.deb » parcourir le contenu comme si c'était un sous-répertoire

Afin de permettre le fonctionnement de ces visualisateurs et de ces fonctionnalités de fichiers virtuels, les fichiers pouvant être visualisés ne doivent pas être définis comme étant exécutables. Modifiez leur état avec la commande chmod(1) ou par l’intermédiaire du menu fichiers de MC.

1.3.8. Système de fichiers FTP virtuel de MC

MC peut être utilisé pour accéder à des fichiers au travers d'Internet en utilisant FTP. Allez au menu en pressant F9, entrez ensuite « p » pour activer le système de fichiers virtuel FTP. Entrez une URL sous la forme « nomutilisateur:motdepasse@nommachine.nomdomaine » ce qui va permettre de récupérer un répertoire distant qui apparaît alors comme s'il était local.

Essayez l’URL « [http.us.debian.org/debian] » et parcourez l’archive Debian.

1.4. L’environnement élémentaire de travail de type Unix

Bien que MC vous permette de faire à peu près n'importe quoi, il est très important que vous appreniez comment utiliser les outils en ligne de commande appelés depuis l’invite de l’interpréteur de commandes et que vous vous familiarisiez avec un environnement de travail de type Unix.

1.4.1. L’interpréteur de commandes de connexion

Vous pouvez choisir votre interpréteur de commandes de connexion à l’aide de chsh(1).

Tableau 1.13. Liste de programme d'interprétation des commandes (« shells »)

paquet popcon taille Interpréteur POSIX description
bash * V:91, I:99 3536 Oui Bash : Shell GNU Bourne Again. (standard de fait)
tcsh * V:4, I:27 768 Non Shell TENEX C : version améliorée de csh de Berkeley
dash * V:25, I:32 248 Oui Le Shell Almquist de Debian. Bon pour les scripts en shell
zsh * V:3, I:6 12784 Oui Z shell : interpréteur standard avec de nombreuses améliorations
pdksh * V:0.2, I:1.1 468 Oui version du domaine public de l’interpréteur Korn
csh * V:0.6, I:2 404 Non C Shell OpenBSD, une version de csh de Berkeley
sash * V:0.2, I:1.0 856 Oui Interpréteur de commande autonome avec des commandes intégrées. (Ne convient pas en tant que « /bin/sh » standard)
ksh * V:0.5, I:1.6 2800 Oui la vraie version de AT&T du shell Korn
rc * V:0.16, I:1.6 204 Non implémentation du shell rc Plan 9 de AT&T
posh * V:0.01, I:0.11 228 Oui Policy-compliant Ordinary SHell (dérivé de pdksh)

Dans ce chapitre du didacticiel, l’interpréteur interactif sera toujours bash.

1.4.2. Personnaliser bash

Vous pouvez personnaliser le comportement de bash(1) à l’aide de « ~/.bashrc ».

Essayez, par exemple, ce qui suit :

# CD en quittant MC
. /usr/share/mc/bin/mc.sh

# définir une valeur valable de CDPATH
CDPATH=.:/usr/share/doc:~/Desktop:~
export CDPATH

PATH="${PATH}":/usr/sbin:/sbin
# définir le PATH pour qu'il comporte un répertoire bin privé de l’utilisateur s'il existe
if [ -d ~/bin ] ; then
  PATH=~/bin:"${PATH}"
fi
export PATH

EDITOR=vim
export EDITOR

Astuce

Vous pourrez trouver davantage d'informations concertant les astuces de personnalisation de bash, comme Section 9.2.7, « Commandes colorisées », dans Chapitre 9, Astuces du système.

1.4.3. Combinaisons particulières de touches

Dans un environnement « de type Unix », certaines séquences de touches ont une signification particulière. Vous remarquerez que sur une console Linux normale en mode caractères, seules les touches Ctrl et Alt situées à gauche fonctionnent de la manière voulue. Voici quelques séquences de touches dont il est intéressant de se souvenir :

Tableau 1.14. Liste des raccourcis clavier de bash

touche description des raccourcis clavier
Ctrl-U effacer la ligne avant le curseur
Ctrl-H effacer le caractère précédant le curseur
Ctrl-D terminer l’entrée (quitter l’interpréteur si vous en utilisez un)
Ctrl-C terminer un programme en cours d'exécution
Ctrl-Z arrêter temporairement un programme en le mettant en tâche de fond
Ctrl-S arrêter le défilement de l’affichage à l’écran
Ctrl-Q reprendre le défilement de l’affichage
Ctrl-Alt-Suppr redémarrer ou arrêter le système, voir inittab(5).
Touche Alt de gauche (optionnellement, touche Windows) touche « meta » pour les interfaces utilisateurs Emacs et similaires
Flèche haute lancer la recherche dans l’historique des commandes sous bash
Ctrl-R lancer la recherche incrémentale dans l’historique des commandes sous bash
Tabulation complèter l’entrée du nom de fichier de la ligne de commandes sous bash
Ctrl-V Tab entrer une Tabulation sans expansion de la ligne de commande sous bash

Astuce

La fonctionnalité Ctrl-S du terminal peut être désactivée en utilisant stty(1).

1.4.4. Opérations de style Unix avec la souris

Les opérations de style Unix avec la souris sont basée sur une souris ayant 3 boutons.

Tableau 1.15. Liste des opérations de style Unix avec la souris

action réponse
Clic-gauche et glisser de la souris sélectionner et copier dans le presse-papiers
Clic-gauche sélectionner le début de la sélection
Clic-droit sélectionner la fin de la sélection et placez-là dans le presse-papiers
Clic du milieu coller le contenu du presse-papiers à l’emplacement du curseur

La molette centrale des souris à molette modernes est considérée comme le bouton du milieu et peut être utilisée pour les clics-milieu. Cliquer simultanément le bouton de gauche et le bouton de droite sert à émuler le bouton du milieu sur les systèmes ayant une souris à 2 boutons. Pour pouvoir utiliser une souris avec les consoles Linux en mode caractère, il faut que gpm(8) tourne en tant que démon.

1.4.5. Le visualisateur de fichiers

less(1) est le visualisateur avancé (afficheur de contenu de fichier). Pressez « h » pour obtenir de l’aide. Il peut faire beaucoup plus de choses que more(1) et peut être surchargé en exécutant « eval $(lesspipe) » ou « eval $(lessfile) » dans le script de démarrage de l’interpréteur de commandes. Vous trouverez davantage d'informations dans « /usr/share/doc/lessf/LESSOPEN ». L’option « -R » permet la sortie en mode caractères bruts et permet les séquences d'échappement de couleurs ANSI. Voir less(1).

1.4.6. L’éditeur de texte

Il faudrait que vous soyez compétant avec l’une des variantes des programmes Vim ou d'Emacs qui sont très populaires sur les systèmes semblables à Unix.

Je pense que s'habituer aux commandes de Vim est une bonne chose, car l’éditeur Vi est toujours présent dans le monde Linux et Unix. (En pratique, le vi d'origine ou le nouveau nvi sont des programmes que vous trouvez partout. Pour les débutants, j'ai plutôt choisi Vim parce qu'il propose de l’aide par l’intermédiaire de la touche F1 tout en restant assez semblable et plus puissant).

Si vous choisissez plutôt Emacs ou XEmacs comme éditeur, c'est aussi un bon choix évidemment, particulièrement pour la programmation. Emacs possède une pléthore d'autres fonctionnalités, y-compris un lecteur de nouvelles, un éditeur de répertoires, un programme de courriel, etc. Lorsqu'il est utilisé pour programmer ou éditer des scripts en shell, il reconnaît de manière intelligente le format de ce sur quoi vous être en train de travailler et il essaie de vous aider. Certaines personnes affirment que le seul programme dont ils ont besoin sous Linux est Emacs. Dix minutes d'apprentissage d'Emacs maintenant vous économiseront des heures plus tard. Il est grandement recommandé d'avoir le manuel de GNU Emacs comme référence lors de son apprentissage.

Tous ces programmes sont habituellement accompagnés d'un programme d'apprentissage pour vous aider à les utiliser par la pratique. Lancez Vim en entrant « vim » et en pressant la touche F1. Vous devriez au moins en lire les 35 premières lignes. Suivez ensuite le cours en ligne en déplaçant le curseur sur « |tutor| » et en pressant Ctrl-].

Note

Avec les options appropriées, de bons éditeurs, tels que Vim et Emacs, peuvent être utilisés pour manipuler correctement des textes en UTF-8 ou dans d'autres codages exotiques dans un émulateur de terminal x sous X en utilisant les paramètres linguistiques UTF-8 avec le paramétrage de police approprié. Veuillez vous référer à leur documentation relative au texte multi-octets.

1.4.7. Définir un éditeur de texte par défaut

Debian est fourni avec de nombreux éditeurs différents. Nous recommandons d'installer le paquet vim, comme indiqué ci-dessus.

Debian offre un accès unifié à l’éditeur par défaut du système par l’intermédiaire de la commande « /usr/bin/editor ». Ceci permet à d'autres programmes (par exemple reportbug(1)) de pourvoir l’appeler. Vous pouvez le modifier par la commande qui suit :

$ sudo update-alternatives --config editor

Pour les débutants, je recommande de choisir « /usr/bin/vim.basic » plutôt que « /usr/bin/vim.tiny » car il prend en charge la mise en évidence de la syntaxe.

Astuce

De nombreux programmes utilisent les variables d'environnement « $EDITOR » ou « $VISUAL » pour décider de l’éditeur à utiliser (voir Section 1.3.5, « Éditeur interne de MC » et Section 9.5.11, « Personnaliser le programme à lancer »). Pour des raisons de cohérence sur le système Debian, définissez-les à « /usr/bin/editor ». (Historiquement « $EDITOR » était défini à « ed » et « $VISUAL » était défini à « vi »).

1.4.8. Personnaliser vim

Vous pouvez personnaliser le comportement de vim(1) à l’aide de « ~/.vimrc ».

Essayez, par exemple, ce qui suit :

" -------------------------------
" Configuration des paramètres linguistiques
"
set nocompatible
set nopaste
set pastetoggle=<f2>
syn on
if $USER == "root"
 set nomodeline
 set noswapfile
else
 set modeline
 set swapfile
endif
" remplissage pour éviter que la ligne du dessus ne soit identifiée comme une ligne de mode (modeline)
" remplissage
" remplissage

1.4.9. Enregistrer les actions de l’interpréteur de commandes

La sortie d'une commande de l’interpréteur peut défiler, quitter votre écran et être définitivement perdue. C'est une bonne habitude d'enregistrer l’activité de l’interpréteur de commandes dans un fichier afin de la consulter plus tard. Ce type d'enregistrement est essentiel lorsque vous effectuez une tâche d'administration quelconque.

La méthode de base pour enregistrer l’activité de l’interpréteur de commandes est de la lancer sous script(1).

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ script
Script started, file is typescript

Lancez une commande quelconque sous script.

Pressez Ctrl-D pour quitter le script.

$ vim typescript

Voir Section 9.2.3, « Enregistrer proprement l’activité de la console » .

1.4.10. Commandes Unix de base

Apprenons les commandes Unix de base. J'utilise ici « Unix » dans son sens générique. Tous les clones d’Unix proposent habituellement des commandes équivalentes. Le système Debian ne fait pas exception. Ne vous inquiétez pas si certaines commandes ne fonctionnent pas comme vous le voudriez maintenant. Si un alias est utilisé dans le shell, la sortie correspondante sera différente. Ces exemples ne sont pas destinés à être exécutés dans cet ordre.

Essayez toutes les commandes qui suivent en utilisant un compte non privilégié :

Tableau 1.16. Liste des commandes Unix de base

commande description
pwd afficher le nom du répertoire actuel ou de travail
whoami afficher le nom de l’utilisateur actuel.
id afficher l’identité de l’utilisateur actuel (nom, uid, gid, et groupes associés)
file <toto> afficher le type de fichier du fichier « <toto> »
type -p <nom-de-commande> afficher l’emplacement du fichier de la commande « <nom-de-commande>  »
which <nom-de-commande> , ,
type <nom-de-commande> afficher des informations sur la commande « <nom-de-commande> »
apropos <mot-clé> rechercher les commandes ayant un rapport avec « <mot-clé> »
man -k <mot-clé> , ,
whatis <nom-de-commande> afficher une ligne d'explication sur la commande « <nom-de-commande> »
man -a <nom-de-commande> afficher une explication sur la commande « <nom-de-commande> » (style Unix)
info <nom-de-commande> afficher une explication assez longue de la commande « <nom-de-commande> » (style GNU)
ls afficher le contenu du répertoire (tous les fichiers et répertoires non cachés)
ls -a afficher le contenu du répertoire (tous les fichiers et répertoires)
ls -A afficher le contenu du répertoire (presque tous les fichiers et répertoires, par exemple sauter « .. » et « . »)
ls -la afficher tout le contenu du répertoire de façon détaillée
ls -lai afficher tout le contenu du répertoire avec les numéros d'i-nœuds et les informations détaillées
ls -d afficher tous les sous-répertoires du répertoire actuel
tree afficher le contenu de l’arborescence des fichiers
lsof <toto> afficher l’état d'ouverture du fichier « <toto> »
lsof -p <pid> afficher les fichiers ouverts par le processus de numéro : « <pid> »
mkdir <toto> créer le nouveau répertoire « <toto> » dans le répertoire en cours
rmdir <toto> supprimer le répertoire « <toto> » du répertoire actuel
cd <toto> allez au répertoire « <toto> » se trouvant dans le répertoire actuel ou dans le répertoire figurant dans la variable « $CDPATH »
cd / aller au répertoire racine
cd aller au répertoire personnel de l’utilisateur actuel
cd /<toto> aller au répertoire de chemin absolu « /<toto> »
cd .. aller au répertoire parent
cd ~<toto> aller au répertoire « <foo> » se trouvant dans le répertoire personnel de l’utilisateur
cd - aller au répertoire précédent
</etc/motd visualisateur afficher le contenu de « /etc/motd » en utilisant le visualisateur (« pager ») par défaut
touch <fichier-poubelle> créer un fichier vide « <fichier-poubelle> »
cp <toto> <titi> copier le fichier « <toto> » existant dans le nouveau fichier « <titi> »
rm <fichier-poubelle> supprimer le fichier « <fichier-poubelle> »
mv <toto> <titi> renommer le fichier existant « <toto> » avec le nouveau nom « <titi> » (« <titi> » ne doit pas exister)
mv <toto> <titi> déplacer le fichier existant « <toto> » vers le nouvel emplacement « <titi>/<toto> » (le répertoire « <titi> » doit exister)
mv <toto> <titi>/<tutu> déplacer le fichier existant « <toto> » vers un nouvel emplacement avec le nouveau nom « <titi>/<tutu> » (le répertoire « <titi> » doit exister mais le répertoire « <titi>/<tutu> » ne doit pas exister)
chmod 600 <toto> rendre le fichier « <toto> » non lisible et non modifiable par les autres personnes (non exécutable pour tous)
chmod 644 <toto> rendre un fichier existant « <toto> » accessible en lecture mais non modifiable par les autres personnes (non exécutable pour tous)
chmod 755 <toto> rendre un fichier existant « <toto> » accessible en lecture mais non modifiable par les autres utilisateurs (exécutable pour tous)
find . -name <motif> rechercher les noms de fichier contenant le « <motif> » de l’interpréteur de commandes (plus lent).
locate -d . <motif> rechercher les noms de fichiers contenant en utilisant un « <motif> » de l’interpréteur de commandes (plus rapide si on utilise une base de données régulièrement générée)
grep -e "<motif>" *.html rechercher un « <motif> » dans tous les fichiers se terminant par « .html » dans le répertoire actuel et tous les afficher
top afficher en plein écran les informations sur les processus, pressez « q » pour quitter
ps aux | visualisateur afficher les informations concernant tous les processus actifs en utilisant un affichage de type BSD
ps -ef | visualisateur afficher les informations concernant tous les processus actifs en utilisant un affichage de type Unix System-V
ps aux | grep -e "[e]xim4*" afficher tous les processus faisant appel à « exim » et « exim4 »
ps axf | visualisateur afficher les informations concernant tous les processus en cours en utilisant une sortie ASCII pseudo-graphique
kill <1234> tuer le processus identifié par l’identifiant de processus : « <1234> »
gzip <toto> compresser « <toto> » afin de créer «  <toto>.gz » en utilisant le codage Lempel-Ziv (LZ77)
gunzip <toto>.gz décompresser « <toto>.gz » afin de créer « <toto> ».
bzip2 <toto> compresser « <toto> » pour créer «  <toto>.bz2 » en utilisant l’algorithme de compression de tri de texte Burrows-Wheeler et le codage de Huffman (meilleure compression que gzip)
bunzip2 <toto>.bz2 décompresser « <toto>.bz2 » afin de créer « <toto> »
xz <toto> compresser « <toto> » pour créer «  <toto>.xz » en utilisant l’algorithme de compression de Lempel-Ziv-Markov chain (meilleure compression que bzip2)
unxz <toto>.xz décompresser « <toto>.xz » afin de créer « <toto> ».
tar -xvf <toto>.tar extraire les fichiers de l’archive « <toto>.tar »
tar -xvzf <toto>.tar.gz extraire les fichiers d'une archive « gzippée » « <toto>.tar.gz »
tar -xvjf <toto>.tar.bz2 extraire les fichiers de l’archive « <toto>.tar.bz2 »
tar -xvJf <toto>.tar.xz extraire les fichiers de l’archive « <toto>.tar.xz »
tar -cvf <toto>.tar <titi>/ archiver le contenu du répertoire « <titi>/ » dans l’archive « <toto>.tar »
tar -cvzf <toto>.tar.gz <titi>/ archiver le contenu du répertoire « <titi>/ » dans l’archive compressée « <toto>.tar.gz »
tar -cvjf <toto>.tar.bz2 <titi>/ archiver le contenu du répertoire « <titi>/ » sans l’archive « <toto>.tar.bz2 »
tar -cvJf <toto>.tar.xz <titi>/ archiver le contenu du répertoire « <titi>/ » sans l’archive « <toto>.tar.xz »
zcat README.gz | visualisateur afficher le contenu du fichier compressé « README.gz » en utilisant le visualisateur (« pager ») par défaut
zcat README.gz > toto créer le fichier « toto » avec le contenu décompressé de « README.gz »
zcat README.gz >> toto ajouter le contenu décompressé de « README.gz » à la fin du fichier. (S'il n'existe pas, créez-le d'abord).

Note

Unix a pour tradition de cacher les fichiers dont le nom commence par un « . ». Ce sont traditionnellement des fichiers qui contiennent des informations de configuration et des préférences de l’utilisateur.

Note

Pour la commande cd, voir builtins(7).

Note

Le visualisateur (« pager ») par défaut d'un système Debian non personnalisé est more(1) qui ne permet pas le défilement vers l’arrière. En installant le paquet less à l’aide de la ligne de commandes « apt-get install less », less(1) deviendra le visualisateur par défaut et vous pourrez faire défiler le texte vers l’arrière à l’aide des touches de curseur.

Note

« [ » et « ] » dans l’expression rationnelle de la commande « ps aux | grep -e "[e]xim4*"" » ci-dessus permet d'éviter une correspondance de grep avec lui-même. Le « 4* » de l’expression rationnelle signifie 0 ou plusieurs instances du caractère « 4 » et permet donc à grep de trouver la correspondance à la fois avec « exim » et « exim4 ». Bien que « * » soit utilisé dans le motif générique (« glob ») des noms de fichiers de l’interpréteur de commandes et dans l’expression rationnelle, leurs significations sont différentes. Vous pourrez apprendre les expression rationnelles dans grep(1).

À titre d'exercice, parcourez les répertoires et jetez un coup d'œil au système en vous servant des commandes ci-dessus. Si vous avez des questions sur ces commandes de la console, veuillez consulter la page de manuel.

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ man man
$ man bash
$ man builtins
$ man grep
$ man ls

Il peut être un peu difficile de s'habituer au style des pages de manuel parce qu'elles sont plutôt succinctes, particulièrement les plus anciennes, celles qui sont vraiment traditionnelles. Mais une fois que vous y serez familiarisé, vous apprécierez leur concision.

Remarquez que beaucoup de commandes Unix, y compris celles de GNU et BSD, affichent une information d'aide courte si vous les exécutez de l’une des façons suivantes (ou parfois sans paramètre) :

$ <nom-de-commande> --help
$ <nom-de-commande> -h

1.5. La commande simple de l’interpréteur de commandes

Vous avez maintenant une certaine sensation sur la manière d'utiliser un système Debian. Nous allons regarder plus profondément le mécanisme d'exécution des commandes sous le système Debian. J'ai ici, pour les débutants, simplifié la réalité. Voir bash(1) pour l’explication exacte.

Une simple commande est une séquence de :

  1. assignations de variables (optionnelles) ;
  2. nom de la commande ;
  3. paramètres (optionnels) ;
  4. redirections (optionnelles : > , >> , < , <<, etc.) ;
  5. opérateur de contrôle (optionnels : &&, || , <nouvelle ligne> , ;, &, ( , ) ).

1.5.1. Exécution d'une commande et variables d'environnement

Les valeurs de certaines variables d'environnement modifient le comportement de certaines commandes Unix.

Les valeurs par défaut des variables d'environnement sont définies initialement par le système PAM, certaines d'entre-elles peuvent donc être réinitialisées par certains programmes d'application :

  • le gestionnaire graphique de session tel que gdm réinitialise les variables d'environnement ;
  • dans son code de démarrage, l’interpréteur de commandes réinitialise les variables d'environnement dans « ~/bash_profile » et « ~/.bashrc ».

1.5.2. Variable « $LANG »

La valeur complète des paramètres linguistiques indiqués par la variable « $LANG est constituée de trois parties « xx_YY.ZZZZ ».

Tableau 1.17. Les trois parties des paramètres linguistiques


Pour les codes de langues et de pays, voir la description dans « info gettext ».

Vous devriez toujours définir le codage des caractères d'un système Debian moderne à UTF-8 à moins que vous ne vouliez spécifiquement en utiliser un ancien avec de bonnes raisons et les connaissances de bases associées.

Pour des informations détaillées sur la configuration des paramètres linguistiques, voir Section 8.3, « Les paramètres linguistiques (« locale ») ».

Note

« LANG=en_US » n'est pas « LANG=C » ni « LANG=en_US.UTF-8 ». C'est « LANG=en_US.ISO-8859-1 » (voir Section 8.3.1, « Bases du codage »).

Tableau 1.18. Liste des recommandations de paramètres linguistiques

recommandation de paramètres linguistiques Langue (zone)
en_US.UTF-8 anglais (USA)
en_GB.UTF-8 anglais (Grande-Bretagne)
fr_FR.UTF-8 français (France)
de_DE.UTF-8 allemand (Allemagne)
it_IT.UTF-8 italien (Italie)
es_ES.UTF-8 espagnol (Espagne)
ca_ES.UTF-8 catalan (Espagne)
sv_SE.UTF-8 suédois (Suède)
pt_BR.UTF-8 portugais (Brésil)
ru_RU.UTF-8 russe (Russie)
zh_CN.UTF-8 chinois (RP de Chine)
zh_TW.UTF-8 chinois (Taiwan)
ja_JP.UTF-8 japonais (Japon)
ko_KR.UTF-8 coréen (République de Corée)
vi_VN.UTF-8 vietnamien (Vietnam)

L’exécution typique d'une commande utilise une séquence de lignes telle que la suivante :

$ date
Sun Jun  3 10:27:39 JST 2007
$ LANG=fr_FR.UTF-8 date
dimanche 3 juin 2007, 10:27:33 (UTC+0900)

Ici, le programme date(1) est exécuté comme tâche d'avant-plan avec différentes valeurs de la variable d'environnement « $LANG ».

  • Avec la première commande, « $LANG » est définie à la valeur des paramètres linguistiques par défaut du système « en_US.UTF-8 ».
  • Avec la deuxième commande, « $LANG » est définie à la valeur des paramètres linguistiques UTF-8 français « fr_FR.UTF-8 ».

Habituellement, la plupart des exécutions de commandes ne sont pas précédées de la définition de variables d'environnement. Pour les exemple ci-dessus, vous pouvez aussi exécuter :

$ LANG=fr_FR.UTF-8
$ date
dimanche 3 juin 2007, 10:27:33 (UTC+0900)

Comme vous pouvez le voir ici, la sortie de la commande est affectée par la variable d'environnement afin que la sortie s'effectue en français. Si vous désirez que la variable d'environnement hérite du sous-processus (par exemple le script appelant), vous devrez alors l’exporter de la manière suivante :

$ export LANG

Astuce

En déposant un signalement de bogue, c'est une bonne idée de lancer et de vérifier la commande « LANG=en_US.UTF-8 » si vous utilisez un environnement autre que l’environnement anglais.

Voir locale(5) et locale(7) pour les variables d'environnement « $LANG » et associées.

Note

Je vous recommande de configurer l’environnement du système en ne touchant qu'à la variable « $LANG » en laissant de côté les variables « $LC_* » à moins que ce ne soit absolument nécessaire.

1.5.3. Variable « $PATH »

Lorsque vous entrez une commande dans l’interpréteur, il recherche la commande dans la liste des répertoires contenus dans la variable d'environnement « $PATH ». La valeur de la variable d'environnement « $PATH » est aussi appelée « chemin de recherche de l’interpréteur de commandes ».

Dans une installation Debian par défaut, la variable d'environnement « $PATH » des comptes d'utilisateurs peut ne pas inclure « /sbin » ni « /usr/sbin ». Par exemple, la commande ifconfig doit être lancée avec son chemin complet « /sbin/ifconfig ». (La commande similaire ip est située dans « /bin ».)

Vous pouvez modifier la variable d'environnement « $PATH » de l’interpréteur de commandes Bash par l’intermédiaire des fichiers« ~/.bash_profile » ou « ~/.bashrc ».

1.5.4. Variable « $HOME »

De nombreuses commandes enregistrent la configuration spécifique à un utilisateur dans son répertoire personnel et modifient leur comportement en fonction de son contenu. Le répertoire personnel est identifié par la variable d'environnement « $HOME ».

Tableau 1.19. Afficher les valeurs de la variable « $HOME »

valeur de « $HOME » situation d'exécution d'un programme
/ programme lancé par le processus init (démon)
/root programme lancé depuis l’interpréteur de commandes normal de l’administrateur (« root »)
/home/<utilisateur_normal> programme lancé depuis l’interpréteur de commandes d'un utilisateur normal
/home/<utilisateur_normal> programme lancé depuis le menu du bureau de l’interface graphique de l’utilisateur
/home/<utilisateur_normal> programmes lancé en tant qu'administrateur avec « sudo programme »
/root programme lancé en tant qu'administrateur avec « sudo -H programme »

Astuce

L’interpréteur de commandes étend « ~/ » pour former le répertoire personnel réel de l’utilisateur, par exemple, « $HOME/ ». L’interpréteur de commande étend « ~foo/ » sous la forme du répertoire personnel de foo, par exemple, « /home/foo/ ».

1.5.5. Options de la ligne de commandes

Certaines commandes prennent des paramètres. Les paramètres qui commencent par « - » ou « -- » sont appelés options et contrôlent le comportement de la commande.

$ date
Mon Oct 27 23:02:09 CET 2003
$ date -R
Mon, 27 Oct 2003 23:02:40 +0100

Ici, le paramètre de la ligne de commandes « -R » modifie le comportement de la commande date(1) afin qu'elle donne en sortie une chaîne de date conforme à la RFC2822.

1.5.6. Motifs génériques (« glob ») de l’interpréteur de commandes

Souvent, vous voudrez utiliser une commande sur un groupe de fichiers sans avoir à tous les entrer. Ceci est facilité par l’utilisation des motifs génériques d'expansion du nom de fichier de l’interpréteur de commandes (glob), (on les appelle parfois jokers).

Tableau 1.20. Motifs génériques d'expansion du nom de fichier de l’interpréteur de commandes

motif générique de l’interpréteur description de la règle de correspondance
* nom de fichier (segment) ne commençant pas par « . »
.* nom de fichier (segment) commençant par « . »
? exactement un caractère
[…] un caractère exactement, chaque caractère étant l’un de ceux entre crochets
[a-z] exactement un caractère, chaque caractère étant compris entre « a » et « z »
[^…] exactement un caractère devant être différent de tous les caractères entre crochets (sauf « ^ »)

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ mkdir poubelle; cd poubelle; touch 1.txt 2.txt 3.c 4.h .5.txt ..6.txt
$ echo *.txt
1.txt 2.txt
$ echo *
1.txt 2.txt 3.c 4.h
$ echo *.[hc]
3.c 4.h
$ echo .*
. .. .5.txt ..6.txt
$ echo .*[^.]*
.5.txt ..6.txt
$ echo [^1-3]*
4.h
$ cd ..; rm -rf poubelle

Voir glob(7).

Note

Contrairement à l’expansion normale du nom de fichier par l’interpréteur de commandes, le motif « * » de l’interpréteur testé par find(1) avec « -name » test etc., correspond au « . » du nom de fichier. (Nouvelle fonctionnalité POSIX).

Note

On peut modifier le comportement d'expansion de fichiers selon des motifs génériques de BASH (« glob ») avec ses options « shopt » incluses telles que « dotglob », « noglob », « nocaseglob », « nullglob », « nocaseglob », « extglob  », etc. Voir bash(1).

1.5.7. Valeur de retour d'une commande

Toutes les commandes retournent comme valeur de retour leur état de fin d'exécution (variable : « $? »).

Tableau 1.21. Codes de retour de la commande

état de sortie de la commande valeur numérique de retour valeur logique de retour
succès zéro, 0 VRAI
erreur non-nulle, -1 FAUX

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ [ 1 = 1 ] ; echo $?
0
$ [ 1 = 2 ] ; echo $?
1

Note

Vous remarquerez que, dans le contexte logique de l’interpréteur de commandes, un succès est traité comme la valeur logique VRAIE qui possède la valeur 0 (zéro). C'est parfois un peu contre-intuitif et il fallait le rappeler ici.

1.5.8. Séquences de commandes typiques et redirection de l’interpréteur de commandes

Essayez de retenir les idiomes suivants de l’interpréteur de commandes entrés sur une seule ligne en tant qu'extrait d'une commande de l’interpréteur.

Tableau 1.22. Idiomes des commandes de l’interpréteur

idiome de commande description
commande & exécuter la commande en arrière-plan dans le sous-shell
commande1 | commande2 la sortie standard de commande1 est passée (« piped ») à l’entrée standard de commande2. Les deux commandes peuvent tourner simultanément
commande1 2>&1 | commande2 La sortie standard et la sortie d'erreur standard de commande1 sont toutes les deux passées à l’entrée standard de commande2. Les deux commandes peuvent tourner simultanément
commande1 ; commande2 exécuter commande1 et commande2 séquentiellement
commande1 && commande2 exécuter commande1, en cas de succès, exécutercommande2 séquentiellement (retourne un succès si à la fois commande1 et commande2 ont été réussies)
commande1 || commande2 exécuter commande1, en cas d'échec, exécuter commande2 séquentiellement (retourne un succès si commande1 ou commande2 a été réussie)
commande > toto rediriger la sortir standard de commande vers le fichier toto (l’écraser)
commande 2> toto rediriger la sortie d'erreur standard de la commande vers le fichier toto (l’écraser)
commande >> toto rediriger la sortie standard de la commande vers le fichier toto (ajouter à la fin du fichier)
commande 2>> toto rediriger la sortie d'erreur standard de la commande vers le fichier toto (ajouter à la fin du fichier)
commande > toto 2>&1 rediriger à la fois la sortie standard et l’erreur standard de la commande vers le fichier « toto »
commande < toto rediriger l’entrée standard de la commande vers le fichier toto
commande << délimiteur rediriger l’entrée standard de la commande vers les lignes suivantes jusqu'à ce que le « délimiteur » soit rencontré (ce document)
command <<- délimiteur rediriger l’entrée standard de commande vers les lignes qui suivent jusqu'à ce que le « délimiteur » soit rencontré, les caractères de tabulation de tête sont supprimés des lignes d'entrée)

Le système Debian est un système multi-tâches. Les travaux s'exécutant en arrière-plan permettent aux utilisateur de faire tourner plusieurs programmes depuis un seul interpréteur de commandes. La gestion des processus en arrière-plan fait appel aux commandes internes de l’interpréteur : jobs, fg, bg et kill. Veuillez lire les sections de bash(1) se trouvant sous « SIGNAUX » et « CONTRÔLE DES TÂCHES » ainsi que builtins(1).

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ </etc/motd visualisateur
$ visualisateur </etc/motd
$ visualisateur /etc/motd
$ cat /etc/motd | visualisateur

Bien que ces 4 exemples de redirections de shell affichent la même chose, le dernier exemple utilise la commande supplémentaire cat et gaspille des ressources sans raison.

Le shell vous permet d'ouvrir des fichiers en utilisant la commande interne exec avec un descripteur de fichier arbitraire.

$ echo Hello >toto
$ exec 3<toto 4>titi  # ouvrir les fichiers
$ cat <&3 >&4       # rediriger stdin vers 3, stdout vers 4
$ exec 3<&- 4>&-    # fermer les fichiers
$ cat titi
Hello

Ici, « n<&- » et « n>&- » indiquent de fermer le descripteur de fichier « n ».

Les descripteurs de fichiers 0-2 sont prédéfinis.

Tableau 1.23. Descripteurs de fichier prédéfinis

périphérique description descripteur de fichier
stdin entrée standard 0
stdout sortie standard 1
stderr erreur standard 2

1.5.9. Alias de commande

Vous pouvez définir des alias pour les commandes fréquemment utilisées.

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ alias la='ls -la'

Maintenant, « la » fonctionnera comme un raccourci pour « ls -la » qui donne la liste de tous les fichier dans le format de liste long.

Vous pouvez afficher la liste de tous les alias existants par la commande alias (voir bash(1) sous « COMMANDES INTERNES DU SHELL »).

$ alias
...
alias la='ls -la'

Vous pouvez identifier le chemin exact ou identifier la commande par type (voir bash(1) sous « COMMANDES INTERNES DU SHELL  »).

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ type ls
ls is hashed (/bin/ls)
$ type la
la is aliased to ls -la
$ type echo
echo is a shell builtin
$ type file
file is /usr/bin/file

Ici, ls a été récemment recherché alors que « file » ne l’a pas été, donc « ls » est « hachée », c'est-à-dire que l’interpréteur de commandes possède un enregistrement interne permettant un accès rapide à l’emplacement de la commande « ls ».

1.6. Traitement des données textuelles à la Unix

Dans un environnement de travail à la Unix, le traitement du texte est effectué en passant le texte par des tubes au travers d'une chaîne d'outils standard de traitement du texte. C'est une autre innovation cruciale d’Unix.

1.6.1. Outils de traitement du texte d’Unix

Il existe quelques outils standard de traitement du texte qui sont très souvent utilisés sur les systèmes « Unix-like ».

  • Aucune expression rationnelle n'est utilisée :

    • cat(1) concatène des fichiers et en affiche le contenu complet ;
    • tac(1) concatène des fichiers et les affiche en ordre inverse ;
    • cut(1) sélectionne des parties de lignes et les affiche  ;
    • head(1) affiche le début d'un fichier ;
    • tail(1) affiche la fin d'un fichier ;
    • sort(1) trie des lignes de texte ;
    • uniq(1) supprime les lignes dupliquées d'un fichier trié  ;
    • tr(1) traduit ou supprime des caractères ;
    • diff(1) compare des fichiers ligne par ligne.
  • Une expression rationnelle de base (« Basic regular expression - BRE ») est utilisée :

    • grep(1) analyse la correspondance d'un texte avec des motifs ;
    • ed(1) est un éditeur par ligne primitif ;
    • sed(1) est un éditeur de flux ;
    • vim(1) est un éditeur en mode écran ;
    • emacs(1) est un éditeur en mode écran. (un peu étendu BRE).
  • Une expression rationnelle étendue (« Extended regular expression - ERE ») est utilisée :

    • egrep(1) fait correspondre du texte avec des motifs ;
    • awk(1) effectue un traitement simple du texte ;
    • tcl(3tcl) peut effectuer tous les traitements possibles du texte : re_syntax(3). Souvent utilisé avec tk(3tk) ;
    • perl(1) peut effectuer tous les traitements imaginables sur du texte.perlre(1) ;
    • pcregrep(1) du paquet pcregrep fait la correspondance de texte avec des motifs d'expressions rationnelles compatibles avec Perl (PCRE) (« Perl Compatible Regular Expressions ») ;
    • python(1) avec le module re peut faire tous les traitements imaginables sur du texte. Voir « /usr/share/doc/python/html/index.html ».

Si vous n'êtes pas certain de ce que font exactement ces commandes veuillez utiliser la commande « man » pour vous en faire une idée par vous-même.

Note

L’ordre de tri et la plage d'une expression dépendent des paramètres linguistiques. Si vous désirez obtenir le comportement traditionnel d'une commande, utilisez alors C plutôt que UTF-8 en faisant précéder la commande de « LANG=C » (voir Section 1.5.2, « Variable « $LANG » » and Section 8.3, « Les paramètres linguistiques (« locale ») »).

Note

Les expressions rationnelles de Perl (perlre(1)), Expressions rationnelles compatible avec Perl (PCRE) et les expressions rationnelles de Python proposées par le module re ont de nombreuses extensions courantes par rapport aux expressions rationnelles étendues ERE.

1.6.2. Expressions rationnelles

Les expressions rationnelles sont utilisées avec de nombreux outils de traitement du texte. Elles sont analogues aux motifs génériques « globs » du shell mais elles sont plus compliquées et plus puissantes.

L’expression rationnelle décrit le motif de correspondance, elle est constituée de caractères de texte et de méta-caractères.

Un méta-caractères est simplement un caractère ayant une signification particulière. Il en existe deux styles principaux, BRE et ERE suivant les outils de texte décrits ci-dessus.

Tableau 1.24. Méta-caractères pour BRE et ERE

BRE ERE description de l’expression rationnelle
\ . [ ] ^ $ * \ . [ ] ^ $ * méta-caractères courants
\+ \? \( \) \{ \} \|   meta-caractères uniquement BRE, déspécifiés par « \ »
  + ? ( ) { } | meta-caractères uniquement ERE, non déspécifiés par « \ »
c c correspond au non méta-caractère « c »
\c \c correspond au caractère littéral « c » même si « c » est un méta-caractère en lui-même
. . correspond à n'importe quel caractère y-compris le saut de ligne
^ ^ position au début d'une chaîne de caractères
$ $ position à la fin d'une chaîne de caractères
\< \< position au début d'un mot
\> \> position à la fin d'un mot
\[abc…\] [abc…] correspond à n'importe quel caractère dans « abc… »
\[^abc…\] [^abc…] correspond à n'importe quel caractère sauf ceux se trouvant dans « abc… »
r* r* correspond à aucune ou plusieurs instances de l’expression rationnelle identifiée par « r »
r\+ r+ correspond à une ou plusieurs instances de l’expression rationnelle identifiée par « r »
r\? r? correspond à aucune ou une instance de l’expression rationnelle identifiée par « r »
r1\|r2 r1|r2 correspond à une instance de l’expression rationnelle identifiée par « r1 » ou« r2 ».
\(r1\|r2\) (r1|r2) correspond à une des expressions rationnelles identifiées par « r1 » ou « r2 » et la traite comme une expression rationnelle entre crochets

Une expression rationnelle d'emacs est BRE de base mais elle a été étendue afin de traiter « + » et « ? » comme des méta-caractères comme dans les ERE. Il n'est dont pas nécessaire de les déspécifier avec « \ » dans les expression rationnelles d'emacs.

grep(1) peut être utilisé pour effectuer de la recherche de texte en utilisant une expression rationnelle.

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ egrep 'GNU.*LICENSE|Yoyodyne' /usr/share/common-licenses/GPL
GNU GENERAL PUBLIC LICENSE
GNU GENERAL PUBLIC LICENSE
Yoyodyne, Inc., hereby disclaims all copyright interest in the program

1.6.3. Expressions de remplacement

Pour l’expression de remplacement, certains caractères ont une signification particulière.

Tableau 1.25. Expressions de remplacement

expressions de remplacement description du texte destiné à remplacer l’expression de replacement
& ce à quoi correspond l’expression rationnelle (utilisez \& avec emacs)
\n ce à quoi la nième expression rationnelle entre crochets correspond (« n » étant un nombre)

Pour les chaînes de remplacement en Perl « $n » est utilisé à la place de « \n » et « & » n'a pas de signification particulière.

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ echo zzz1abc2efg3hij4 | \
sed -e 's/\(1[a-z]*\)[0-9]*\(.*\)$/=&=/'
zzz=1abc2efg3hij4=
$ echo zzz1abc2efg3hij4 | \
sed -e 's/\(1[a-z]*\)[0-9]*\(.*\)$/\2===\1/'
zzzefg3hij4===1abc
$ echo zzz1abc2efg3hij4 | \
perl -pe 's/(1[a-z]*)[0-9]*(.*)$/$2===$1/'
zzzefg3hij4===1abc
$ echo zzz1abc2efg3hij4 | \
perl -pe 's/(1[a-z]*)[0-9]*(.*)$/=&=/'
zzz=&=

Vous prêterez ici une attention particulière au style de l’expression rationnelle entre crochets et à la manière dont les chaînes qui correspondent sont utilisées dans le processus de remplacement du texte avec les différents outils.

Ces expressions rationnelles peuvent aussi être utilisées pour les déplacements du curseur et des actions de remplacement de texte dans certains éditeurs.

Un « back slash » (« \ ») en fin de ligne sur la ligne de commandes du shell déspécifie le saut de ligne en un caractère d'espacement et permet de poursuivre la ligne de commandes de l’interpréteur sur la ligne suivante.

Pour apprendre ces commandes, veuillez lire les pages de manuel correspondantes.

1.6.4. Substitution globale avec des expressions rationnelles

La commande ed(1) peut remplacer toutes les instances de « REGEX_SOURCE » par « TEXTE_DESTINATION dans « fichier » :

$ ed fichier <<EOF
,s/REGEX_SOURCE/TEXT_DESTINATION/g
w
q
EOF

La commande sed(1) peut remplacer toutes les instances de « REGEX_SOURCE » par « TEXTE_DESTINATION dans « fichier » :

$ sed file 's/REGEX_SOURCE/TEXTE_DESTINATION/g' | sponge fichier

Astuce

La commande sponge(8) est un outil non standard d’Unix proposé par le paquet moreutils. C'est assez utile lorsque vous désirez écraser le fichier d'origine.

La commande vim(1) peut remplacer toutes les instances de « REGEX_SOURCE » avec « TEXTE_DESTINATION » dans « file » en utilisant les commandes « ex(1) :

$ vim '+%s/REGEX_SOURCE/TEXTE_DESTINATION/gc' '+w' '+q' fichier

Astuce

L’indicateur « c » dans l’exemple qui précède permet une confirmation interactive de chaque substitution.

Plusieurs fichiers ( fichier1 », « fichier2 » et « fichier3 ») peuvent être traités de manière similaire par une expression rationnelle avec vim(1) ou perl(1) :

$ vim '+argdo %s/REGEX_SOURCE/TEXT_DESTINATION/ge|update' '+q' fichier1 fichier2 fichier3

Astuce

L’indicateur « e » de l’exemple précédent évite qu'une erreur « No match » (pas de correspondance) ne casse un mapping :

$ perl -i -p -e 's/REGEX_SOURCE/TEXTE_DESTINATION/g;' fichier1 fichier2 fichier3

Dans l’exemple en perl(1) ci-dessus, « -i » permet l’édition en situation, « -p » demande une boucle explicite sur les fichiers.

Astuce

L’utilisation du paramètre « -i.bak » à la place de «  -i » conserve le fichier d'origine en ajoutant « .bak » à son nom de fichier. Ceci permet la récupération plus facile d'erreurs lors de substitutions complexes.

Note

ed(1) et vim(1) sont BRE ; perl(1) est ERE.

1.6.5. Extraire des données d'un tableau contenu dans un fichier texte

Considérons un fichier texte « DPL » dans lequel les noms de certains des responsables du projet Debian d'avant 2004 et leur date d'investiture sont présentées dans un format séparés par des espaces :

Ian     Murdock   August  1993
Bruce   Perens    April   1996
Ian     Jackson   January 1998
Wichert Akkerman  January 1999
Ben     Collins   April   2001
Bdale   Garbee    April   2002
Martin  Michlmayr March   2003

Astuce

Voir « Bref historique de Debian » pour la dernière Debian leadership history.

Awk est fréquemment utilisé pour extraire des données de ce type de fichiers.

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ awk '{ print $3 }' <DPL                   # mois d'investiture
August
April
January
January
April
April
March
$ awk '($1=="Ian") { print }' <DPL          # DPL appelé Ian
Ian     Murdock   August  1993
Ian     Jackson   January 1998
$ awk '($2=="Perens") { print $3,$4 }' <DPL # quand Perens a été investi
April 1996

Des interpréteurs de commandes comme Bash peuvent aussi être utilisés pour analyser ce genre de fichiers.

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ while read first last month year; do
    echo $month
  done <DPL
... même sortie que le premier exemple Awk

Ici, la commande interne read utilise les caractères de « $IFS » (séparateurs de champs internes) pour scinder les lignes en mots.

Si vous changez « $IFS » en « : », vous pouvez analyser facilement le fichier « /etc/passwd » :

$ oldIFS="$IFS"   # préserver l’ancienne valeur
$ IFS=":"
$ while read user password uid gid rest_of_line; do
    if [ "$user" = "osamu" ]; then
      echo "ID de $user est $uid"
    fi
  done < /etc/passwd
ID de osamu est 1001
$ IFS="$oldIFS"   # remet l’ancienne valeur

(Si Awk est utilisé pour faire la même chose, utilisez « FS=':' » pour définir le séparateur de champs).

IFS est aussi utilisé par l’interpréteur de commandes pour scinder le résultat de l’expansion des paramètres, de la substitution de commande et de l’expansion arithmétique. Ceci ne se produit pas pour les mots entre double ou simple apostrophes. La valeur de IFS par défaut est <space>, <tab> et <newline> combinés.

Faites attention en utilisant cette astuce IFS dans un shell. Des choses étranges peuvent survenir lorsque le shell interprète certaines parties du script comme son entrée.

$ IFS=":,"                        # utiliser « : » et « , » pour IFS
$ echo IFS=$IFS,   IFS="$IFS"     # echo est une commande interne de Bash
IFS=  , IFS=:,
$ date -R                         # simplement une sortie de commande
Sat, 23 Aug 2003 08:30:15 +0200
$ echo $(date -R)                 # sous-shell --> entrée du shell principal
Sat  23 Aug 2003 08 30 36 +0200
$ unset IFS                       # réinitialiser IFS à sa valeur par défaut
$ echo $(date -R)
Sat, 23 Aug 2003 08:30:50 +0200

1.6.6. Bouts de scripts pour les tubes

Les scripts suivants font des choses sympa avec les tubes.

Tableau 1.26. Liste de parties de scripts pour enchaîner (piping) les commandes

fragment de script (à entrer sur une seule ligne) effet de la commande
find /usr -print rechercher tous les fichiers se trouvant sous « /usr »
seq 1 100 imprimer 1 à 100
| xargs -n 1 <commande> lancer la commande de manière répétitive en utilisant chaque élément provenant du tube (pipe) comme paramètre
| xargs -n 1 echo scinder les éléments séparés par des espaces provenant du tube (pipe) en différentes lignes
| xargs echo concaténer les lignes provenant du tube en une seule ligne
| grep -e <motif_expression_rationnelle> extraire du tube les lignes contenant <motif_expression_rationnelle>
| grep -v -e <motif_expression_rationnelle> extraire du tube les lignes ne contenant pas <motif_expression_rationnelle>
| cut -d: -f3 - extraire du tube le troisième champ, séparé par « : » (fichier passwd, etc.)
| awk '{ print $3 }' extraire du tube le troisième champ séparé par des caractères d'espacement
| awk -F'\t' '{ print $3 }' extraire du tube le troisième champ séparé par une tabulation
| col -bx supprimer le retour arrière (backspace) et convertir les tabulations en espaces
| expand - convertir les tabulations en espaces
| sort| uniq trier et supprimer les doublons
| tr 'A-Z' 'a-z' convertir de majuscules en minuscules
| tr -d '\n' concaténer les lignes en une seule ligne
| tr -d '\r' supprimer le retour à la ligne (CR)
| sed 's/^/# /' ajouter « # » au début de chaque ligne
| sed 's/\.ext//g' supprimer « .ext »
| sed -n -e 2p afficher la seconde ligne
| head -n 2 - afficher les deux premières lignes
| tail -n 2 - afficher les deux dernières lignes

Un script de l’interpréteur d'une seule ligne peut reboucler sur de nombreux fichier en utilisant find(1) et xargs(1) afin d'effectuer des tâches assez complexes. Voir Section 10.1.5, « Idiomes pour la sélection de fichiers » et Section 9.5.9, « Répéter une commande en bouclant entre des fichiers ».

Lorsque l’utilisation de l’interpréteur de commandes en mode interactif devient trop compliquée, pensez à écrire un script en shell (voir Section 12.1, « Les scripts de l’interpréteur de commande »).

Chapitre 2. Gestion des paquets Debian

Note

Ce chapitre a été écrit en supposant que le nom de code de la dernière version stable est squeeze.

Debian est une association de volontaires qui construit des distributions cohérentes de paquets binaires de logiciels libres pré-compilés et les distribue depuis son archive.

L’archive Debian est proposée depuis de nombreux sites-miroirs distants, on peut y accéder par les méthodes HTTP et FTP. Elle est aussi disponible sous forme de CD-ROM/DVD.

Le système de gestion des paquets Debian, lorsqu'il est proprement utilisé, permet à l’utilisateur d'installer sur le système des ensembles cohérents de paquets binaires à partir de l’archive. Il y a actuellement 30552 paquets disponibles pour l’architecture amd64.

Le système de gestion des paquets de Debian possède un riche historique et de nombreux choix de programmes d'interface pour l’utilisateur final et de méthodes de fond pour l’accès aux archives. Actuellement, nous recommandons ce qui suit :

  • apt-get(8) pour toutes les opérations en ligne de commandes, y-compris, l’installation et la suppression de paquet et dist-upgrades.
  • aptitude(8) pour une interface interactive en mode texte permettant de gérer les paquets installés et de faire des recherches parmi les paquets disponibles.
  • update-manager(8) pour maintenir à jour votre système si vous utilisez l’environnement de bureau GNOME par défaut.

Tableau 2.1. Liste des outils de gestion des paquets de Debian

paquet popcon taille description
apt * V:90, I:99 5600 Advanced Packaging Tool (APT) (« outil avancé de paquetage »), frontal de dpkg permettant les méthodes d'accès à l’archive « http », « ftp » et « file » (les commandes apt-get et apt-cache sont comprises)
aptitude * V:25, I:98 11916 gestionnaire de paquets interactif en mode terminal avec aptitude(8)
update-manager-gnome * V:7, I:10 1221 application GNOME gérant les mises à jour du logiciel avec update-manager(8)
tasksel * V:5, I:93 904 outil de sélection de tâches pour l’installation sur un système Debian (frontal d'APT)
unattended-upgrades * V:4, I:31 280 paquet d'amélioration d'APT permettant une installation automatique des mises à niveau de sécurité
dselect * V:2, I:30 2404 gestionnaire de paquets en mode terminal (standard précédent, frontal d'APT et d'autres anciennes méthodes d'accès)
dpkg * V:92, I:99 6804 système de gestion des paquets pour Debian
synaptic * V:13, I:40 6464 gestionnaire de paquets graphique (interface graphique GNOME pour APT)
apt-utils * V:51, I:99 516 Programmes utilitaires d'APT : apt-extracttemplates(1), apt-ftparchive(1) et apt-sortpkgs(1)
apt-listchanges * V:11, I:17 280 outil de notification des modifications d'un paquet
apt-listbugs * V:1.4, I:2 508 affiche la liste des bogues critiques avant chaque installation par APT
apt-file * V:2, I:9 188 utilitaire de recherche de paquet d'APT — interface en ligne de commandes
apt-rdepends * V:0.13, I:0.9 92 afficher de manière récursive la liste des dépendances du paquet

2.1. Prérequis pour la gestion des paquets Debian

2.1.1. Configuration de paquets

Voici quelques points-clés de la configuration des paquets sur un système Debian :

  • la configuration manuelle effectuée par l’administrateur du système est respectée. En d'autres termes, le système de configuration des paquets effectue, pour des raisons de commodité, une configuration non intrusive ;
  • chaque paquet possède son propre script de configuration avec une interface utilisateur standardisée appelée debconf(7) qui permet de faciliter le processus initial d'installation du paquet ;
  • les développeurs Debian font de leur mieux pour que vos mises à jour se fassent de manière impeccable avec les scripts de configuration du paquet ;
  • l’administrateur du système peut utiliser toutes les fonctionnalités des paquets de logiciels. Cependant, celles qui présentent un risque de sécurité sont désactivées lors de l’installation par défaut ;
  • si vous activez vous-même un service qui présente certains risques de sécurité, vous êtes responsable du confinement du risque ;
  • des configurations ésotériques peuvent être activées manuellement par l’administrateur du système. Ceci peut créer des interférences avec les programmes génériques d'assistance à la configuration du système.

2.1.2. Précautions de base

Avertissement

Ne pas installer de paquets provenant d'un mélange aléatoire de suites. Ceci va probablement casser la cohérence des paquets et demande une connaissance en profondeur de la gestion du système, comme l’ABI, d'un compilateur, la version d'une bibliothèque, les fonctionnalités d'un interpréteur, etc.

L’administrateur débutant d'un système Debian devrait conserver la version stable de Debian en appliquant les mises à jour de sécurité. Je veux dire qu'il vaut mieux éviter, par précaution, certaines des actions valables suivantes, jusqu'à ce que vous ayez très bien compris le système Debian. Voici quelques rappels :

  • ne pas inclure testing, ni unstable dans « /etc/apt/sources.list » ;
  • ne pas mélanger des archives standard de Debian avec d'autres archives telles qu'Ubuntu dans « /etc/apt/sources.list » ;
  • ne pas créer le fichier « /etc/apt/preferences » ;
  • ne pas modifier le comportement par défaut des outils de gestion des paquets au travers des fichiers de configuration sans en connaître toutes les conséquences ;
  • ne pas installer de paquets quelconques à l’aide de « dpkg -i <paquet_quelconque> » ;
  • ne jamais installer de paquets quelconques à l’aide de « dpkg --force-all -i <paquet_quelconque> » ;
  • ne pas effacer ni modifier les fichiers se trouvant dans « /var/lib/dpkg/ » ;
  • ne pas écraser les fichiers systèmes en installant des logiciels directement depuis les sources.

    • Au besoin, les installer dans « /usr/local » ou « /opt ».

Les effets non compatibles avec le système de gestion des paquets Debian engendrés par les actions ci-dessus peuvent rendre votre système inutilisable.

L’administrateur système Debian sérieux, qui s'occupe de serveurs dont la mission est critique, devra prendre des précautions supplémentaires :

  • ne pas installer de paquets, y-compris les mises à jour de sécurité provenant de Debian sans les avoir testés soigneusement, avec votre configuration particulière, dans des conditions sûres.

    • Vous êtes finalement, en tant qu'administrateur système, responsable de votre système.
    • La longue histoire de stabilité du système Debian n'est pas, en elle-même, une garantie.

2.1.3. La vie avec d'éternelles mises à jour

En dépit de mes avertissements précédents, je sais que de nombreux lecteurs de ce document voudront utiliser versions testing ou unstable de Debian comme système principal pour des environnements de bureau auto-administrés. Ceci parce qu'elles fonctionnent très bien, sont fréquemment mises à jour et offrent les fonctionnalités les plus récentes.

Attention

Pour votre serveur de production, la suite stable avec les mises à jour de sécurité est recommandée. On peut dire la même chose des PC de bureau sur lesquels vous ne pouvez dépenser que des efforts limités d'administration, par exemple le PC de votre belle-mère.

Cela ne demande rien d'autre que de définir la chaîne de la distribution dans « /etc/apt/sources.list » avec le nom de suite « testing » ou « unstable », ou le nom de code « wheezy » ou « sid ». Ceci vous permettra de vivre la vie des mises à jour éternelles.

Il y a beaucoup de plaisir à prendre en utilisant testing ou unstable mais aussi quelques risques. Même si la version unstable du système Debian semble très stable la plupart du temps, il y a eu certains problèmes de paquets sur les versions testing et unstable et certains d'entre-eux n'ont pas été aisé à résoudre. Ce peut être assez douloureux pour vous. Quelquefois, vous pouvez avoir un paquet cassé ou une fonctionnalité manquante pendant quelques semaines.

Voici quelques idées pour vous assurer une récupération rapide et facile lors de bogues dans les paquets Debian :

  • faites un système avec un double démarrage en installant la suite stable du système Debian sur une autre partition ;
  • tenez à disposition le CD d'installation pour un démarrage de secours ;
  • pensez à installer apt-listbugs afin de vérifier les informations du Système Debian de suivi des bogues (BTS) avant de faire une mise à jour ;
  • apprenez suffisamment l’infrastructure du système de paquets pour contourner le problème ;
  • Créez un environnement isolé (« chroot ») ou similaire et faites-y tourner à l’avance la dernière version du système (voir Section 9.8, « Système virtualisé »).

(si vous ne savez pas faire l’une quelconque de ces actions de précaution, vous n'êtes probablement pas prêt pour les versions testing et unstable).

La Lumière provenant de ce qui suit sauvera une personne de l’éternelle lutte karmique de l’enfer des mises à jour et lui permettra d'atteindre le nirvana de Debian.

2.1.4. Bases concernant l’archive Debian

Jetez un œil sur l’archive Debian avec le point de vue d'un utilisateur du système.

Astuce

La charte officielle de l’archive Debian est définie dans la Charte Debian, chapitre 2 - l’archive Debian.

Pour un accès HTTP typique, l’archive est indiquée de la manière suivante dans le fichier « /etc/apt/sources.list », par exemple pour le système stable = squeeze actuel :

deb http://ftp.XX.debian.org/debian/ squeeze main contrib non-free
deb-src http://ftp.XX.debian.org/debian/ squeeze main contrib non-free

deb http://security.debian.org/ squeeze/updates main contrib
deb-src http://security.debian.org/ squeeze/updates main contrib

Veuillez noter que « ftp.XX.debian.org » doit être remplacé par l’URL du site miroir approprié à votre lieu de résidence, « ftp.us.debian.org » pour les États-Unis (et « ftp.fr.debian.org » pour la France). On peut la trouver dans la liste mondiale des sites miroirs Debian. L’état de ces serveurs peut être vérifié sur le site de vérification des miroirs Debian.

Ici, j'ai tendance à utiliser le nom de code « squeeze » plutôt que le nom de la suite « stable » afin d'éviter des surprises lorsque la version stable suivante sera diffusée.

La signification de « /etc/apt/sources.list » est décrite dans sources.list(5), ses points-clés sont les suivants :

  • la ligne « deb » définit les paquets binaires ;
  • la ligne « deb-src » définit les paquets sources ;
  • le premier paramètre est l’URL-racine de l’archive Debian ;
  • le deuxième paramètre est le nom de la distribution : soit le nom de la suite, soit son nom de code ;
  • le troisième paramètre et les suivants sont la liste des noms de zones d'archives valables dans l’archive Debian.

Les lignes deb-src peuvent être omises sans risque (ou mises en commentaire en mettant un « # » au début de la ligne) si ce n'est qu'aptitude ne pourra pas avoir accès aux méta-données liées aux sources. Ceci accélérera les mises à jour des méta-données de l’archive. L’URL peut-être « http:// », « ftp:// », « file:// », ...

Astuce

Si « sid » est utilisé dans l’exemple ci-dessus plutôt que « squeeze », il n’est pas obligatoire d'avoir la ligne « deb:http://security.debian.org/ » pour les mises à jour de sécurité dans le fichier « /etc/apt/sources.list » parce qu’il n'y a pas de mises à jour de sécurité pour « sid » (unstable).

Voici la liste des URL des sites d'archives de Debian et les noms de suite ou les noms de code utilisés dans le fichier de configuration :

Tableau 2.2. Liste des sites d'archive de Debian

URL de l’archive nom de la suite (nom de code) but
http://ftp.XX.debian.org/debian/ stable (squeeze) édition stable (squeeze)
http://ftp.XX.debian.org/debian/ testing (wheezy) édition testing (wheezy)
http://ftp.XX.debian.org/debian/ unstable (sid) édition unstable (sid)
http://ftp.XX.debian.org/debian/ experimental pré-version expérimental (optionnelle, uniquement pour les développeurs)
http://ftp.XX.debian.org/debian/ stable-proposed-updates mises à jour pour la prochaine version de stable (optionnel)
http://security.debian.org/ stable/updates mises à jour de sécurité pour la version stable (important)
http://security.debian.org/ testing/updates mises à jour de sécurité pour la version testing (important)
http://ftp.XX.debian.org/debian/ squeeze-updates mises à jour compatibles pour le filtrage de spam, les clients de messagerie instantanée, etc. pour squeeze
http://backports.debian.org/debian-backports/ squeeze-backports paquets plus récents rétroportés pour squeeze (optionnel)

Attention

Seule la version stable pure avec les mises à jour de sécurité présente la meilleure stabilité. Faire tourner une version principalement stable mélangée à quelques paquets venant des versions testing ou unstable est plus risqué que d'utiliser une version unstable pure parce que des versions de bibliothèques peuvent ne pas correspondre, etc. Si vous avez réellement besoin de la dernière version de certains programme sous la version stable, utilisez alors les paquets venant du squeeze-updates et des services backports.debian.org (voir Section 2.7.4, « Updates et Backports »). Ces services doivent être utilisés avec des précautions supplémentaires.

Attention

De base, vous ne devriez avoir qu'une seule des suites stable, testing ou unstable sur la ligne « deb ». Si vous avez une combinaison des suites stable, testing et unstable sur la ligne « deb », les programmes APT vont être ralentis bien que seule la dernière archive soit utilisée. Des mentions multiples ont un intérêt lorsqu'on utilise le fichier « /etc/apt/preferences » avec des objectifs clairs (voir Section 2.7.3, « Ajuster la version candidate »).

Astuce

Pour les systèmes Debian ayant les versions stable et testing, c'est une bonne idée d'inclure les lignes ayant « http://security.debian.org/ » dans le fichier « /etc/apt/sources.list » afin d'activer les mises à jour de sécurité comme dans l’exemple ci-dessus.

Note

Les bogues de sécurité de l’archive stable sont corrigés par l’équipe de sécurité de Debian. Cette activité a été assez rigoureuse et fiable. Ceux de l’archive testing peuvent être corrigés par l’équipe de sécurité de Debian. Pour diverses raisons, cette activité n’est pas aussi rigoureuse que pour stable et vous pouvez avoir à attendre la migration de paquets corrigés de unstable. Ceux de l’archive unstable sont corrigés par les responsables individuels. Les paquets de unstable maintenu de manière active sont habituellement maintenu dans un assez bon état par mise à niveau avec les dernières corrections de sécurité des développeurs amonts. Voir FAQ de sécurité de Debian concernant la manière dont Debian gère les bogues de sécurité.

Tableau 2.3. Liste des zones d'archive de Debian

zone nombre de paquets critères de composant du paquet
main 29887 conforme à DSFG sans dépendance vers non-free
contrib 202 conforme à DSFG mais avec des dépendances vers non-free
non-free 463 non conforme à DSFG

Ici, le nombre de paquets est celui de l’architecture amd64. Strictement parlant, seule la zone main de l’archive peut être considérée comme le système Debian.

La meilleure manière d'étudier l’organisation de l’archive Debian est de pointer votre navigateur vers chacune des URL des archives en y ajoutant dists ou pool.

On se réfère à la distribution de deux manières, la version ou le nom de code. Le mot « distribution » est aussi utilisé comme synonyme de version dans de nombreuses documentations. La relation entre la version et le nom de code peut être résumée comme suit :

Tableau 2.4. Relation entre version et nom de code

calendrier version = stable version = testing version = unstable
après la diffusion de squeeze nom de code = squeeze nom de code = wheezy nom de code = sid
après la diffusion de wheezy nom de code = wheezy nom de code = wheezy+1 nom de code = sid

L’histoire des noms de code a été décrite dans la FAQ Debian : 6.3.1 Quels noms de code ont déjà été utilisés ?

Dans la terminologie la plus stricte de l’archive Debian, le mot « section » est spécifiquement utilisé pour la catégorisation des paquets par zone d'application. (Cependant l’expression « section principale » peut parfois être utilisée pour décrire la zone de l’archive Debian qui fournit la zone « main »).

Chaque fois qu'un nouveau chargement est fait par un développeur Debian (DD) vers l’archive unstable (par l’intermédiaire du traitement d'incoming), le DD doit s'assurer que les paquets chargés sont compatibles avec le dernier ensemble de paquets de l’archive unstable.

Si le DD casse intentionnellement cette compatibilité en raison de la mise à jour d'une bibliothèque importante, etc., il y a habituellement une annonce sur la liste de diffusion debian-devel, etc.

Avant qu'un ensemble de paquets ne soit déplacé par le script de maintenance de l’archive Debian depuis l’archive unstable vers l’archive testing, le script de maintenance de l’archive ne se contente pas vérifier sa maturité (environ 10 jours) et l’état des rapports de bogues pour ces paquets mais essaie aussi de s'assurer qu'ils sont compatibles avec le dernier ensemble des paquets de l’archive testing. Ce processus rend l’archive testing très actuelle et utilisable.

Par le processus de gel progressif de l’archive dirigé par l’équipe de diffusion (« release team »), l’archive testing est mûrie afin de la rendre entièrement cohérente et sans bogue avec quelques interventions manuelles. Ensuite, la nouvelle version stable est créée en assignant le nom de code de l’ancienne archive testing à la nouvelle archive stable et en créant un nouveau nom de code pour la nouvelle archive testing. Le contenu initial de la nouvelle archive testing est exactement le même que celui de l’archive stable qui vient d'être diffusée.

Les archives unstable et testing peuvent toutes les deux souffrir temporairement de problèmes en raison de divers facteurs :

  • chargement vers l’archive cassé (la plupart du temps, ceci concerne unstable) ;
  • délai pour accepter un nouveau paquet dans l’archive (la plupart du temps, ceci concerne unstable) ;
  • problème de temps de synchronisation de l’archive (à la fois pour testing et unstable) ;
  • intervention manuelle sur l’archive comme la suppression d'un paquet (davantage pour testing), etc.

Si vous décidez donc d'utiliser ces archives, vous devriez être capable de corriger ou de contourner ces types de problèmes.

Attention

Pendant les quelques mois qui suivent la diffusion d'une nouvelle version stable, la plupart des utilisateur de machines de bureau devraient utiliser l’archive stable avec ses mises à jour de sécurité même s'ils utilisent habituellement les archives unstable ou testing. Pendant cette période de transition, les archives unstable et testing ne sont pas bonnes pour la plupart des gens. Votre système sera difficile à conserver dans un bon état de fonctionnement avec l’archive unstable car elle souffre de pics d'importantes mises à jour de paquets fondamentaux. L’archive testing n'est pas utile non plus car elle a sensiblement le même contenu que l’archive stable sans la prise en compte de la sécurité (Debian testing-security-announce 2008-12). Après environ un mois, l’archive unstable peut être utilisée avec précautions.

Astuce

Lors du suivi de l’archive testing, un problème causé par la suppression d'un paquet est habituellement contourné en installant le paquet correspondant de l’archive unstable qui est chargé pour la correction du bogue.

Voir la Charte Debian pour la définition des archives.

2.1.5. Dépendances des paquets

Le système Debian offre un ensemble cohérent de paquets binaires par l’intermédiaire de son mécanisme de déclaration de dépendances binaires versionnées dans les champs du fichier « control ». En voici une définition un peu simplifiée :

  • « Depends »

    • Ceci déclare une dépendance absolue du paquet et tous les paquets listés dans ce champ doivent être installés en même temps ou à l’avance.
  • « Pre-Depends »

    • Comme pour « Depends » excepté que ceci demande une installation complète et à l’avance des paquets cités.
  • « Recommends »

    • Ceci déclare une dépendance forte mais non absolue. La plupart des utilisateurs n'installeront pas le paquet si tous les paquets cités dans ce champs ne sont pas installés.
  • « Suggests »

    • Ceci déclare une dépendance lâche. De nombreux utilisateurs de ce paquet pourront tirer profit de l’installation des paquets cités dans ce champs mais auront cependant des fonctionnalités acceptables sans eux.
  • « Enhances »

    • Ceci déclare une dépendance lâche comme « Suggests » mais fonctionne à l’inverse.
  • « Casse »

    • Ceci déclare une incompatibilité de paquet avec habituellement une indication de version. La solution est en général de mettre à jour tous les paquets indiqués dans ce champ.
  • « Conflicts »

    • Ceci déclare une incompatibilité absolue. Tous les paquets cités dans ce champs doivent être supprimés pour installer ce paquet.
  • « Replaces »

    • Ceci est déclaré lorsque les fichiers installés par ce paquet remplacent des fichiers des paquets cités.
  • « Provides »

    • Ceci est déclaré lorsque ce paquet fournit tous les fichiers et les fonctionnalités des paquets cités.

Note

Remarquez que définir simultanément « Provides », « Conflicts » and « Replaces » pour un paquet virtuel est une configuration saine. Ceci permet de s'assurer que ne puisse être installé à un moment donné installer qu'un seul paquet réel fournissant ce paquet virtuel.

La définition officielle, y-compris les dépendances de sources, se trouve dans la Charte Debian ; Chapitre 7 - Déclaration des dépendances entre paquets.

2.1.6. Flux des événements dans la gestion d'un paquet

Voici un résumé du flux simplifié des événements de la gestion d'un paquet par APT.

  • Mettre à jour (« update ») (« aptitude update » ou « apt-get update ») :

    1. Rechercher les méta-données d'une archive depuis l’archive distante
    2. Reconstruire et mettre à jour les méta-données locales pour qu'elles puissent être utilisées par APT
  • Mettre à niveau (« upgrade ») (« aptitude safe-upgrade » et « aptitude full-upgrade » ou « apt-get upgrade » et « apt-get dist-upgrade ») :

    1. Choisir la version candidate, qui est habituellement la dernière version disponible, pour tous les paquets installés (voir Section 2.7.3, « Ajuster la version candidate » pour les exceptions)
    2. Effectuer la résolution des dépendances du paquet
    3. Rechercher le paquet binaire sélectionné depuis l’archive distante si la version candidate est différente de la version installée
    4. Dépaqueter les paquets binaires ayant été téléchargés
    5. Lancer le script preinst
    6. Installer les fichiers binaires
    7. Lancer le script postinst
  • Installer (« aptitude install … » ou « apt-get install … ») :

    1. Choisir les paquets indiqués sur la ligne de commandes
    2. Effectuer la résolution des dépendances du paquet
    3. Récupérer les paquets binaires sélectionnés depuis l’archive distante
    4. Dépaqueter les paquets binaires ayant été téléchargés
    5. Lancer le script preinst
    6. Installer les fichiers binaires
    7. Lancer le script postinst
  • Supprimer (« aptitude remove … » ou « apt-get remove … ») :

    1. Choisir les paquets indiqués sur la ligne de commandes
    2. Effectuer la résolution des dépendances du paquet
    3. Lancer le script prerm
    4. Supprimer les fichiers installés à l’exception des fichiers de configuration
    5. Lancer le script postrm
  • Purger (« aptitude purge … » ou « apt-get purge … ») :

    1. Choisir les paquets indiqués sur la ligne de commandes
    2. Effectuer la résolution des dépendances du paquet
    3. Lancer le script prerm
    4. Supprimer les fichiers installés y-compris leurs fichiers de configuration
    5. Lancer le script postrm

J'ai ici intentionnellement sauté des détails techniques dans le souci d’avoir un vue d'ensemble.

2.1.7. Première réponse aux problèmes de gestion de paquets

Vous devriez lire l’excellente documentation officielle. Le premier document à lire est « /usr/share/doc/<nom_paquet>/README.Debian » qui est spécifique à Debian. Les autres documents dans « /usr/share/doc/<nom_paquet>/ » devraient aussi être consultés. Si vous avez configuré l’interpréteur de commande comme dans Section 1.4.2, « Personnaliser bash », entrez ce qui suit :

$ cd <nom_paquet>
$ pager README.Debian
$ mc

Vous aurez besoin d'installer le paquet de documentation correspondant au paquet dont le nom possède le suffixe « -doc » pour des informations détaillées.

Si vous rencontrez des problèmes avec un paquet particulier, faites d'abord une recherche sur le site du système de suivi des bogues Debian (BTS).

Tableau 2.5. Liste de sites web clés pour résoudre les problèmes avec un paquet particulier

site web commande
Page d'accueil du système de suivi des bogues Debian (BTS) sensible-browser « http://bugs.debian.org/ »
Signalement de bogue d'un nom de paquet connu sensible-browser « http://bugs.debian.org/<package_name> »
Rapport de bogue concernant un numéro de bogue connu sensible-browser « http://bugs.debian.org/<bug_number> »

Rechercher sur Google avec des mots de recherche comprenant « site:debian.org », « site:wiki.debian.org », « site:lists.debian.org », etc.

Pour déposer un signalement de bogue, veuillez utiliser la commande reportbug(1).

2.2. Opérations de base de la gestion des paquets

Les opérations de base de gestion des paquets avec le système Debian peuvent être réalisées à l’aide d’un quelconque des outils de gestion des paquets disponibles avec le système Debian. Nous décrirons ici les outils de base de gestion des paquets : apt-get / apt-cache et aptitude.

Pour les opération de gestion des paquets qui concernent l’installation des paquets ou les mises à jour des méta-données des paquets, vous aurez besoin des privilèges de l’administrateur.

2.2.1. apt-get / apt-cache comparés à aptitude

Les commandes apt-get et apt-cache sont les outils les plus basiques de gestion des paquets.

  • apt-get et apt-cache n’offre qu’une interface utilisateur en ligne de commandes.
  • apt-get est le mieux adapté pour les mises à jour majeures du système entre les diffusions, etc.
  • apt-get offre un système de résolution des paquets robuste et stable qui utilise les données habituelles d’états des paquets.
  • apt-get a été mis à jour afin de prendre en charge l’installation automatique et la suppression automatique des paquets recommandés.
  • apt-get a été mis à jour afin de prendre en charge la tenue d’un journal de l’activité des paquets.
  • apt-cache offre une recherche basée sur des expressions rationnelles standard sur les noms et les descriptions des paquets.
  • apt-get et apt-cache peuvent gérer des versions multiples des paquets en utilisant /etc/apt/preferences mais est assez lourd.

La commande aptitude est l’outil de gestion des paquets le plus flexible.

  • aptitude offre une interface utilisateur interactive en plein écran en mode texte.
  • aptitude offre aussi une interface utilisateur en ligne de commandes.
  • aptitude est le mieux adapté pour la gestion interactive journalière des paquets comme, par exemple, la vérification des paquets installés et la recherche de paquets disponibles.
  • aptitude offre un solveur avancé de paquets qui utilise aussi des données d’état supplémentaires des paquets qui ne sont utilisées que par aptitude.
  • aptitude prend en charge l’installation automatique et la suppression automatique des paquets recommandés.
  • aptitude prend en charge la tenue d’un journal de l’activité des paquets.
  • aptitude offre une recherche avancée basées sur des expression rationnelles pour la recherche sur toutes les méta-données des paquets.
  • aptitude peut gérer des versions multiples des paquets sans utiliser /etc/apt/preferences et est assez intuitif.

Note

Bien que la commande aptitude soit disponible avec de riches fonctionnalités comme son solveur de paquets avancé, cette complexité a causé (et peut encore causer) certaines régressions comme le bogue #411123, le bogue #514930 et le bogue #570377. En cas de doute, veuillez utiliser les commandes apt-get et apt-cache plutôt que la commande aptitude.

2.2.2. Opérations de base de gestion des paquets en ligne de commandes

Voici les opérations de base de gestion des paquets en ligne de commandes en utilisant aptitude(8), apt-get(8) et apt-cache(8) :

Tableau 2.6. Opérations de base de gestion des paquets avec la ligne de commandes en utilisant aptitude(8), apt-get(8) et apt-cache(8)

syntaxe d'aptitude syntaxe d'apt-get et apt-cache description
aptitude update apt-get update mettre à jour les méta-données de l’archive du paquet
aptitude install toto apt-get install toto installer la version candidate du paquet « toto » ainsi que ses dépendances
aptitude safe-upgrade apt-get upgrade installer les versions candidates des paquets installés sans supprimer aucun autre paquet
aptitude full-upgrade apt-get dist-upgrade <paquet> installer les versions candidates des paquets installés en supprimant d'autres paquets si nécessaire
aptitude remove toto apt-get remove toto supprimer le paquet « toto » en laissant ses fichiers de configuration
N/A apt-get autoremove supprimer les paquets installés automatiquement lorsqu'ils ne sont plus nécessaires
aptitude purge toto apt-get purge toto purger le paquet « toto » ainsi que ses fichiers de configuration
aptitude clean apt-get clean nettoyer complètement le dépôt local des fichiers de paquets récupérés
aptitude autoclean apt-get autoclean nettoyer le dépôt local des fichiers des paquets périmés
aptitude show toto apt-cache show <paquet> afficher des informations détaillées concernant le paquet « toto »
aptitude search <expression rationnelle> apt-cache search <expression rationnelle> rechercher les paquets qui correspondent à l’<expression rationnelle>
aptitude why <expression rationnelle> N/A expliquer les raisons qui font que les paquets correspondant à l’<expression rationnelle> devront être installés
aptitude why-not <expression rationnelle> N/A expliquer les raisons pour lesquels les paquets qui correspondent à l’<expression rationnelle> ne peuvent pas être installés

Note

Puisqu'apt-get et aptitude partagent l'état de paquet installé automatiquement (voir Section 2.5.5, « État des paquets pour APT ») après lenny, vous pouvez mélanger ces outils sans trop de problème (voir le Bogue #594490).

La différence entre « safe-upgrade »/« upgrade » et « full-upgrade »/« dist-upgrade » n'apparaît que lorsque les nouvelles versions des paquets reposent sur des relations de dépendances différentes des anciennes versions de ces paquets. La commande « aptitude safe-upgrade » n'installe pas de nouveau paquet et ne supprime aucun des paquets installés.

« aptitude why <expression-rationnelle> » peut afficher plus d'informations par « aptitude -v why <expression_rationnelle> ». On peut obtenir des informations similaires par « apt-cache rdepends <paquet> ».

Lorsque la commande aptitude est lancée en mode ligne de commande, et rencontre des problèmes tels que des conflits de paquets, vous pouvez passez en mode plein écran en pressant ensuite la touche « e » à l’invite de commande

Vous pouvez indiquer les options de commande juste après « aptitude ».

Tableau 2.7. Options importantes de la commande aptitude(8)

option de la commande description
-s simuler le résultat de la commande
-d charger les paquets uniquement sans les installer ni les mettre à jour
-D afficher une courte explication avant les installations ou les suppressions automatiques

Voir aptitude(8) et le « manuel de l’utilisateur d'aptitude » à « /usr/share/doc/aptitude/README » pour en apprendre davantage.

Astuce

Le paquet dselect est encore disponible et était l’outil de gestion des paquets en mode plein écran préféré des versions précédentes.

2.2.3. Utilisation interactive d'aptitude

Pour une gestion interactive des paquets, lancez aptitude en mode interactif depuis l’invite de l’interpréteur de commandes à la console comme suit :

$ sudo aptitude -u
Password:

Ceci va mettre à jour la copie locale des informations de l’archive et afficher la liste des paquets en plein écran avec un menu. On trouvera la configuration d'aptitude dans « ~/.aptitude/config ».

Astuce

Si vous désirez utiliser la configuration de l’administrateur (root) plutôt que celle de l’utilisateur, utilisez la commande « sudo -H aptitude … » en remplacement de « sudo aptitude … » dans l’expression précédente.

Astuce

Aptitude définit automatiquement les actions en attente lorsqu'il est lancé de manière interactive. Si elles ne vous conviennent pas, vous pouvez le réinitialiser depuis le menu : « Action » → « Annuler les opérations en attente ».

2.2.4. Raccourcis clavier d'aptitude

Les raccourcis clavier principaux pour parcourir l’état des paquets et pour définir les « actions prévues » sur ces paquets dans le mode plein écran sont les suivants :

Tableau 2.8. Liste des raccourcis clavier d'aptitude

touche affectation
F10 ou Ctrl-t menu
? afficher l’aide pour les raccourcis clavier (liste plus complète)
F10 → Aide → Manuel de l’utilisateur afficher le Manuel de l’utilisateur
u mettre à jour les informations de l’archive des paquets
+ marquer le paquet pour mise à niveau ou installation
- marquer le paquet pour suppression (conserver ses fichiers de configuration)
_ marquer le paquet pour être purgé (supprimer ses fichiers de configuration)
= mettre le paquet dans l’état « conservé »
U marquer tous les paquets susceptibles de mise à niveau (fonctionne comme full-upgrade)
g lancer le téléchargement et l’installation des paquets sélectionnés
q quitter l’écran actuel et enregistrer les modifications
x quitter l’écran actuel en abandonnant les modifications
Entrée afficher les informations concernant un paquet
C afficher le journal des modifications (« changelog ») d'un paquet
l modifier les limites pour les paquets affichés
/ rechercher la première correspondance
\ répéter la dernière recherche

L’indication du nom de fichier sur la ligne de commandes et à l’invite du menu après avoir pressé « l » et « // » prend l’expression rationnelle d'aptitude telle que décrite ci-dessous. Une expression rationnelle d'aptitude peut correspondre explicitement à un nom de paquet en utilisant une chaîne de caractère commençant par « ~n » et suivie du nom de paquet.

Astuce

Vous devrez presser « U » pour obtenir la mise à niveau de tous les paquets installés vers la version candidate de l’interface visuelle. Sinon, seuls les paquets sélectionnés et certains paquets ayant des dépendances versionnées sur ces paquets seront mis à niveau vers la version candidate.

2.2.5. Vues des paquets sous aptitude

Dans le mode interactif en plein écran d'aptitude(8), les paquets de la liste des paquets sont affichés comme dans l’exemple suivant.

idA   libsmbclient                             -2220ko 3.0.25a-1  3.0.25a-2

Cette ligne signifie, en partant de la gauche :

  • Indicateur d'« état actuel » (la première lettre)
  • Indicateur d'« action prévue » (la seconde lettre)
  • Indicateur « automatique » (la troisième lettre)
  • Nom du paquet
  • Modification de l’utilisation du disque attribuée à l’« action prévue »
  • Version actuelle du paquet
  • Version candidate du paquet

Astuce

La liste complète des indicateurs est donnée en bas de l’écran d’Aide affiché en pressant « ? ».

La version candidate est choisie en fonction des préférences locales actuelles (voir apt_preferences(5) et Section 2.7.3, « Ajuster la version candidate »).

Plusieurs types de vues de paquets sont disponibles depuis le menu « Vues ».

Tableau 2.9. Liste des vues d'aptitude

vue état description de la vue
Vue des paquets Bon voir Tableau 2.10, « Classement par catégories des vues de paquets standard » (défaut)
Recommendations d'audit Bon liste des paquets qui sont recommandés par certains paquets installés mais qui ne sont pas encore installés sur le système
Liste de paquet « à plat » Bon liste des paquets sans regroupement par catégories (pour l’utilisation avec des expression rationnelles)
Navigateur de Debtags Très utilisable liste des paquets classés selon leur entrée debtags
Navigateur par catégories Obsolète liste des paquets classés selon leur catégorie (utiliser plutôt Debtags Browser)

La « Vue des paquets » standard classe les paquets un peu comme le fait dselect avec quelques fonctionnalités supplémentaires.

Tableau 2.10. Classement par catégories des vues de paquets standard

catégorie description de la vue
Paquets susceptibles de mise à jour liste des paquets organisée sous la forme sectionzonepaquet
Nouveaux paquets , ,
Paquets installés , ,
Paquets non installés , ,
Paquets obsolètes ou créés localement , ,
Paquets virtuels liste des paquets ayant la même fonction
Tâches liste des paquets ayant les différentes fonctions généralement nécessaires à une tâche

Astuce

La vue des tâches peut être utilisée pour choisir les paquets nécessaires à votre tâche.

2.2.6. Options de la méthode de recherche avec aptitude

Aptitude vous offre différentes options pour rechercher des paquets en utilisant sa formule d'expressions rationnelles.

  • Ligne de commande du shell :

    • « aptitude search '<expression_rationnelle_aptitude>' » afin d'afficher l’état d'installation, le nom du paquet et une courte description des paquets correspondants
    • « aptitude show '<nom_paquet>' » pour afficher la description détaillée du paquet
  • Mode interactif plein écran :

    • « l » pour limiter la vue des paquets à ceux qui correspondent
    • « / » pour rechercher un paquet correspondant
    • « \ » pour rechercher en arrière un paquet correspondant
    • « n » pour rechercher le suivant
    • « N » pour rechercher le suivant (en arrière)

Astuce

La chaîne du <nom_paquet> est traitée comme la correspondance exacte de chaîne pour le nom de paquet à moins qu'il ne soit lancé explicitement avec « ~ » pour être la formule d'expression rationnelle.

2.2.7. Les formules d'expressions rationnelles d'aptitude

La formule des expressions rationnelles d'aptitude est étendue ERE de manière similaire à mutt (voir Section 1.6.2, « Expressions rationnelles ») et la signification des extensions de règles de correspondance spécifiques à aptitude est la suivante :

Tableau 2.11. Liste des formules d'expressions rationnelles d'aptitude

description des règles étendues de correspondance formules d'expressions rationnelles
correspond au nom du paquet ~n<expression_rationnelle_nom>
correspond à la description ~d<expression_rationnelle_description>
correspond au nom de la tâche ~t<expression_rationnelle_tâche>
correspond à l’étiquette debtag ~G<expression_rationnelle_debtag>
correspond au responsable du paquet ~m<expression_rationnelle_responsable>
correspond à la section du paquet ~s<expression_rationnelle_section>
correspond à la version du paquet ~V<expression_rationnelle_version>
correspond à l’archive ~A{sarge,etch,sid}
correspond à l’origine ~O{debian,…}
correspond à la priorité ~p{extra,important,optional,required,standard}
correspond aux paquets essentiels ~E
correspond aux paquets virtuels ~v
correspond aux nouveaux paquets ~N
correspond aux actions en attente ~a{install,upgrade,downgrade,remove,purge,hold,keep}
correspond aux paquets installés ~i
correspond aux paquets installés ayant la marque A (paquets installés automatiquement) ~M
correspond aux paquets installés n'ayant pas la marque A (paquets sélectionnés par l’administrateur) ~i!~M
correspond aux paquets installés et pouvant être mis à jour ~U
correspond aux paquets supprimés mais non purgés ~c
correspond aux paquets supprimés, purgés ou pouvant être supprimés ~g
correspond aux paquets ayant une relation cassée ~b
correspond aux paquets ayant des dépendances, prédépendances ou conflits cassés ~B<type>
correspond aux paquets depuis lesquels une relation <type> est définie vers le paquet <term> ~D[<type>:]<term>
correspond aux paquets depuis lesquels une relation de <type> casse est définie vers le paquet <term> ~DB[<type>:]<term>
correspond aux paquets vers lesquels le paquet <term> définit une relation <type> ~R[<type>:]<term>
correspond aux paquets vers lesquels le paquet <term> définit un <type> de relation casse ~RB[<type>:]<term>
correspond aux paquets desquels dépendent d'autres paquets installés ~R~i
correspond aux paquets desquels ne dépend aucun autre paquet !~R~i
correspond aux paquets vers lesquels d'autres paquets installés dépendent ou qu'ils recommandent ~R~i|~Rrecommends:~i
correspond au paquet <term> dont la version est filtrée ~S filter <term>
correspond à tous les paquets (vrai) ~T
ne correspond à aucun paquet (faux) ~F

  • La partie expression rationnelle est la même ERE que celle utilisée dans les outils Unix typiques en utilisant « ^ », « .* », « $ » etc. comme dans egrep(1), awk(1) et perl(1).
  • La relation <type> est prise dans la liste (depends, predepends, recommends, suggests, conflicts, replaces, provides).
  • Le type de relation par défaut est « depends ».

Astuce

Lorsqu'un <motif d'expression rationnelle> (« regex_pattern> ») est une chaîne de caractère vide, placez « ~T » directement après la commande.

Voici quelques raccourcis.

  • « ~P<term> » == « ~Dprovides:<term> »
  • « ~C<term> » == « ~Dconflicts:<term> »
  • « …~W term » == « (…|term) »

Les utilisateurs familiers avec mutt comprendront rapidement car mutt a été la source d'inspiration pour la syntaxe des expressions. Voir « SEARCHING, LIMITING, AND EXPRESSIONS » dans le manuel de l’utilisateur (« /usr/share/doc/aptitude/README »).

Note

Avec la version lenny d'aptitude(8), la nouvelle forme longue de la syntaxe comme « ?broken » peut être utilisée pour la correspondance des expressions rationnelles en remplacement de l’ancien équivalent « ~b » en forme courte. Le caractère d'espacement «   » est maintenant considérée comme l’un des caractères de terminaison d'une expression rationnelle en plus du caractère tilde « ~ ». Voir la syntaxe de la nouvelle forme longue dans le « Manuel de l’utilisateur ».

2.2.8. Résolution des dépendances par aptitude

La sélection d'un paquet dans aptitude récupère non seulement les paquets définis dans son champ « Depends: » mais aussi ceux définis dans le champ « Recommends: » si la configuration a été faite dans ce sens dans le menu « F10 → Options → Préférences → Gestion des dépendances ». Ces paquets installés automatiquement seront supprimés automatiquement s'ils ne sont plus nécessaires sous aptitude.

Note

Avant la diffusion de lenny, apt-get et d'autre outils standard d'APT n'offraient pas la fonctionnalité de suppression automatique (« autoremove »).

2.2.9. Journaux d'activité des paquets

Vous pouvez vérifier l’activité de l’historique des paquets dans les fichiers journaux.

Tableau 2.12. Fichiers journaux de l’activité des paquets

fichier contenu
/var/log/dpkg.log Enregistrement des actions au niveau de dpkg pour l’activité de tous les paquets
/var/log/apt/term.log Journal de l’activité générique d'APT
/var/log/aptitude Journal des actions de la commande aptitude

En réalité, il n'est pas aussi facile de comprendre la signification de ces journaux. Voir Section 9.2.10, « Enregistrer les modifications dans des fichiers de configuration » pour une façon de faire plus simple.

2.3. Exemples d'opérations avec aptitude

Voici quelques exemples d'opérations d'aptitude(8).

2.3.1. Afficher les paquets dont les noms correspondent à une expression rationnelle

La commande suivante affiche les paquets dont les noms correspondent à une expression rationnelle.

$ aptitude search '~n(pam|nss).*ldap'
p libnss-ldap - NSS module for using LDAP as a naming service
p libpam-ldap - Pluggable Authentication Module allowing LDAP interfaces

Il vous est assez facile de trouver le nom exact d'un paquet.

2.3.2. Parcours en correspondance avec une expression rationnelle

L’expression rationnelle « ~dipv6 » entrée dans la vue « Nouvelle liste des paquets » (« New Flat Package List » depuis l’invite « l » limite la vue aux paquets dont la description correspond à cette expression rationnelle et vous permet de parcourir les informations de manière interactive.

2.3.3. Purger pour de bon les paquets supprimés

Vous pouvez supprimer tous les fichiers de configuration subsistant des paquets supprimés.

Vérifiez le résultat de la commande suivante :

# aptitude search '~c'

Si vous pensez que les paquets affichés doivent être purgés, exécutez la commande suivante :

# aptitude purge '~c'

Vous pouvez avoir envie de faire la même chose en mode interactif avec un contrôle plus fin.

Indiquez l’expression rationnelle « ~c » dans la « Nouvelle liste des paquets » en utilisant l’invite « l ». Ceci limite la vue des paquets à ceux qui correspondent à l’expression rationnelle, c'est-à-dire « supprimé mais non purgé ». On peut visualiser tous les paquets correspondant à cette expression rationnelle en pressant « [ » depuis une section de haut niveau.

Pressez ensuite « _ » depuis une fenêtre de haut niveau comme « Paquets installés ». Seuls les paquets correspondants à l’expression rationnelle se trouvant dans cette section seront marqués comme devant être purgés par cette commande. Vous pouvez exclure certains paquets de cette opération en pressant de manière interactive la touche « = » en face de chacun d'eux.

Cette technique est assez pratique et fonctionne avec de nombreuses autres touches de commande.

2.3.4. Toilettage de l’état d'installation automatique / manuel

Voici comment je nettoie l’état d'installation automatique / manuel des paquets (après avoir utilisé un installateur de paquets autre qu'aptitude, etc.).

  1. Démarrer aptitude en mode interactif en tant qu'administrateur.
  2. Entrer « u », « U », « f » et « g » pour mettre à jour la liste des paquets et mettre à niveau les paquets.
  3. Entrer « l » afin de définir la limite d'affichage des paquets avec « ~i(~R~i|~Rrecommends:~i) » et entrez « M » sur « Paquets installés » automatiquement.
  4. Entrer « l » afin de définir la limite d'affichage des paquets avec « ~prequired|~pimportant|~pstandard|~E » et entrez « m » sur les « Paquets installés » manuellement.
  5. Entrer « l » pour définir la limite d'affichage des paquets avec « ~i!~M » et supprimez tous les paquets inutilisés en entrant - » sur chacun d'eux après les avoir affichés en entrant « [ » sur « Paquets installés ».
  6. Entrer « l » pour définir la limite d'affichage des paquets avec « ~i » et entrez m » sur les « Tâches » manuellement installées.
  7. Quitter aptitude.
  8. Lancer « apt-get -s autoremove|less » en tant qu'administrateur pour vérifier les paquets non utilisés.
  9. Redémarrer aptitude en mode interactif et marquer les paquets nécessaires comme « m ».
  10. Redémarrer « apt-get -s autoremove|less » en tant qu'administrateur et vérifier à nouveau que « REMOVED » ne contient que les paquets voulus.
  11. Lancer « apt-get autoremove|less » en tant qu'administrateur pour supprimer automatiquement les paquets inutilisés.

L’action « m » sur les « Tâches » est optionnelle pour éviter une situation de suppression en masse de paquets dans le futur.

2.3.5. Mise à jour pour l’ensemble du système

Note

Lors du changement vers une nouvelle version, etc., vous devriez envisager d'effectuer une installation propre d'un nouveau système même si Debian peut être mis à niveau comme décrit ci-dessous. Ceci vous donne une chance de supprimer les résidus amassés et vous présente la meilleure combinaison des derniers paquets. Bien entendu, vous devrez effectuer une sauvegarde totale de votre système vers un endroit sûr (voir Section 10.1.6, « Sauvegarde et restauration ») avant de faire cela. Je vous recommande de faire une configuration dual boot en utilisant des partitions différentes afin d'effectuer une transition en douceur.

Vous pouvez effectuer une mise à niveau de l’ensemble du système vers une nouvelle version en modifiant le contenu du fichier « /etc/apt/sources.list » pour qu'il pointe vers la nouvelle version et en lançant la commande « apt-get update; apt-get dist-upgrade ».

Pour effectuer la mise à jour depuis stable vers testing ou unstable, remplacez « squeeze » dans le fichier « /etc/apt/sources.list » d'exemple donné dans Section 2.1.4, « Bases concernant l’archive Debian » par « wheezy » ou « sid ».

En réalité, vous pouvez rencontrer quelques complications en raison de problèmes de transition de paquets, le plus souvent pour des problèmes de dépendances de paquets. Plus la mise à jour est importante, plus vous avez de chances de rencontrer des problèmes importants. Lors de la transition de l’ancienne version stable vers la nouvelle version stable après sa diffusion, afin de minimiser les problèmes vous pouvez lire ses nouvelles Notes de diffusion et suivre la procédure exacte qui y est décrite.

Lorsque vous décidez de changer de la version stable vers la version testing avant sa diffusion formelle, il n'y a pas de Notes de diffusion pour vous aider. La différence entre stable et testing peut être devenue assez importante depuis la diffusion de la version stable précédente et rendre compliquée la situation de la mise à jour.

Vous devriez aller vers la mise à niveau complète avec précaution tout en récupérant les dernières informations depuis les listes de diffusion et en usant de bon sens.

  1. Lire les « Notes de diffusion » précédentes.
  2. Faire la sauvegarde de l’ensemble du système (particulièrement les données et les informations de configuration).
  3. Avoir un support amorçable prêt au cas où le chargeur initial serait cassé.
  4. Informer les utilisateurs du système bien à l’avance.
  5. Enregistrer l’activité de mise à jour avec script(1).
  6. Appliquer « unmarkauto » aux paquets nécessaires, par exemple « aptitude unmarkauto vim », afin d'en éviter la suppression.
  7. Minimiser les paquets installés pour réduire les chances de conflits de paquets, par exemple supprimer les paquets de la tâche « bureau ».
  8. Supprimer le fichier « /etc/apt/preferences » (désactiver l’épinglage apt « apt-pinning »).
  9. Essayer de mettre à jour par étapes  : oldstablestabletestingunstable.
  10. Mettre à jour le fichier « /etc/apt/sources.list » afin qu'il pointe uniquement vers la nouvelle archive et lancer « aptitude update ».
  11. Installer d'abord, de manière optionnelle, le nouveau core packages, par exemple « aptitude install perl »
  12. Lancer la commande « apt-get -s dist-upgrade » pour contrôler quel en sera l’impact.
  13. Et enfin lancer la commande « apt-get dist-upgrade ».

Attention

Il n'est pas sage de sauter une version majeure de Debian lors de la mise à niveau entre versions stable.

Attention

Dans les « Notes de diffusion » précédentes, GCC, Linux Kernel, initrd-tools, Glibc, Perl, APT tool chain, etc. ont demandé une attention particulière pour une mise à niveau de l’ensemble du système.

Pour une mise à jour quotidienne d'unstable, voir Section 2.4.3, « Protection contre les problèmes de paquets ».

2.4. Opérations avancées de gestion des paquets

2.4.1. Opérations avancées de gestion des paquets en ligne de commandes

Voici la liste des autres opérations de gestion des paquets pour lesquelles aptitude est de trop haut niveau ou n'a pas la fonctionnalité requise.

Tableau 2.13. Liste des opération avancées de gestion des paquets

commande action
COLUMNS=120 dpkg -l <motif_nom_paquet> afficher l’état d'un paquet installé pour le signalement de bogue
dpkg -L <nom_paquet> afficher le contenu d'un paquet installé.
dpkg -L <nom_paquet> | egrep '/usr/share/man/man.*/.+' afficher les pages de manuel d'un paquet installé.
dpkg -S <motif_nom_fichier> afficher les paquets installés dont le nom correspond
apt-file search <motif_nom_fichier> afficher les paquets de l’archive dont le nom correspond
apt-file list <motif_nom_paquet> afficher le contenu d'un paquet correspondant de l’archive
dpkg-reconfigure <nom_paquet> reconfigurer le paquet exact
dpkg-reconfigure -p=low <nom_paquet> reconfigurer le paquet exact avec la question la plus détaillée
configure-debian reconfigurer les paquets depuis le menu en plein écran
dpkg --audit système de vérification des paquets partiellement installés
dpkg --configure -a configurer tous les paquets partiellement installés
apt-cache policy <nom_paquet_binaire> afficher la version disponible, la priorité et les informations concernant l’archive du paquet binaire
apt-cache madison <nom_paquet> afficher la version disponible et les informations de l’archive concernant un paquet
apt-cache showsrc <nom_paquet_binaire> afficher les informations concernant le paquet source d'un paquet binaire
apt-get build-dep <nom_paquet> installer les paquets nécessaires à la construction d'un paquet
apt-get source <nom_paquet> télécharger une source (depuis l’archive standard)
dget <URL pour le fichier dsc> télécharger un paquet source (depuis une autre archive)
dpkg-source -x <nom_paquet>_<version>-<version_debian>.dsc construire une arborescence source depuis un ensemble de paquets source(« *.tar.gz » et « *.diff.gz »)
debuild binary construire des paquets depuis une arborescence source locale
make-kpkg kernel_image construire un paquet du noyau à partir de l’arborescence source du noyau
make-kpkg --initrd kernel_image construire un paquet du noyau à partir de l’arborescence source du noyau avec initramfs activé
dpkg -i <nom_paquet><version>-<version_debian><arch>.deb installer un paquet local sur le système
debi <nom_paquet><version>-<version_debian><arch>.dsc installer des paquets locaux sur le système
dpkg --get-selections '*' >selection.txt enregistrer l’information d'état de la sélection des paquets au niveau de dpkg
dpkg --set-selections <selection.txt définir l’information d'état de sélection des paquets au niveau de dpkg
echo <package_name> hold | dpkg --set-selections définir l’information d'état de sélection des paquets au niveau de dpkg à hold (gelé, équivalent à aptitude hold <package_name>)

Attention

Un outil de plus bas niveau tel que « dpkg -i … » et « debi … » devra être utilisé avec précautions par l’administrateur du système. Il ne s'assure pas automatiquement des dépendances exigées par le paquet. Les options « --force-all » et similaires de la ligne de commandes de dpkg (voir dpkg(1)) ne sont prévues pour être utilisées que par des experts. Les utiliser sans comprendre entièrement leurs effets peut casser l’ensemble de votre système.

Veuillez noter ce qui suit :

2.4.2. Vérifier les fichiers de paquets installés

L’installation de debsums permet, avec debsums(1), la vérification des fichiers des paquets installés d'après les valeurs de MD5sum se trouvant dans le fichier « /var/lib/dpkg/info/*.md5sums » Voir Section 10.4.5, « La somme de contrôle MD5 » pour le fonctionnement de MD5sum.

Note

Comme la base de données MD5sum peut être trafiquée par un intrus, debsums(1) est d'une utilité restreinte en tant qu'outil de sécurité. Il n'est bon que pour la vérification locale des modifications de l’administrateur ou des défectuosités en raison de problèmes de support.

2.4.3. Protection contre les problèmes de paquets

De nombreux utilisateurs préfèrent suivre la version unstable du système Debian parce qu'elle propose de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux paquets. Ceci rend le système davantage sujet à être touché par des bugs critiques de paquets.

L’installation du paquet apt-listbugs protège votre système contre les bogues critiques en recherchant automatiquement dans le BTS de Debian les bogues critiques lors de la mise à jour par l’intermédiaire du système APT.

L’installation du paquet apt-listchanges indique les nouveautés importantes se trouvant dans « NEWS.Debian » lors de la mise à jour du système avec APT.

2.4.4. Rechercher dans les méta-données du paquet

Bien que visiter le site Debian à http://packages.debian.org/ permette aujourd'hui de rechercher facilement les méta-données des paquets, voyons les méthodes plus traditionnelles :

Les commandes grep-dctrl(1), grep-status(1) et grep-available(1) peuvent être utilisées pour effectuer des recherches dans tous les fichiers dont le format général est celui d'un fichier de contrôle de Debian.

« dpkg -S <motif_nom_fichier> » peut être utilisé pour rechercher les noms de paquets installés par dpkg.qui contiennent des fichiers dont le nom correspond au motif. Mais les fichiers créés par les scripts du responsable du paquet ne sont pas pris en compte.

Si vous devez faire des recherches plus élaborées sur les méta-données de dpkg, il vous faudra lancer la commande « grep -e motif_expression_rationnelle * » dans le répertoire « /var/lib/dpkg/info/ ». Ceci vous permet de rechercher des mots mentionnés dans les scripts des paquets et les textes des requêtes d'installation.

Pour rechercher de manière récursive les dépendances de paquets, vous devrez utiliser apt-rdepends(8).

2.5. Fonctionnement interne de la gestion des paquets Debian

Voyons comment le système Debian de gestion des paquets fonctionne de manière interne. Ceci vous permettra de créer votre propre solution à certains problèmes de paquets.

2.5.1. Méta-données de l’archive

Les fichiers de méta-données de chaque distribution se trouvent sur chaque miroir Debian, dans « dist/<nom_de_code> », par exemple, « http://ftp.us.debian.org/debian/ ». On peut parcourir la structure de son archive à l’aide d'un navigateur web. Il existe 5 types de méta-données clés :

Tableau 2.14. Contenu des méta-données de l’archive Debian

fichier emplacement contenu
Release sommet de la distribution description de l’archive et informations d'intégrité
Release.gpg sommet de la distribution fichier signature du fichier « Release » signé avec la clé de l’archive
Contents-<architecture> sommet de la distribution liste de tous les fichiers pour tous les paquets dans l’archive pertinente
Release sommet de chaque combinaison de distribution/zone/architecture description de l’archive utilisée pour la règle de apt_preferences(5)
Packages sommet de chaque combinaison de distribution/zone/binary-architecture debian/control concaténés des paquets binaires
Sources sommet de chaque combinaison distribution/zone/source debian/control concaténés des paquets sources

Dans les archives récentes, ces méta-données sont enregistrée sous forme compressée et différentielles afin de limiter le trafic réseau.

2.5.2. Fichier « Release » de plus haut niveau et authenticité

Astuce

Le fichier « Release » de plus haut niveau est utilisé pour signer l’archive au moyen du système secure APT.

Chaque version de l’archive Debian possède un fichier « Release » de plus haut niveau, par exemple, « http://ftp.us.debian.org/debian/dists/unstable/Release », comme ci-dessous :

Origin: Debian
Label: Debian
Suite: unstable
Codename: sid
Date: Sat, 26 Jan 2008 20:13:58 UTC
Architectures: alpha amd64 arm hppa hurd-i386 i386 ia64 m68k mips mipsel powerpc s390 sparc
Components: main contrib non-free
Description: Debian x.y Unstable - Not Released
MD5Sum:
 e9f11bc50b12af7927d6583de0a3bd06 22788722 main/binary-alpha/Packages
 43524d07f7fa21b10f472c426db66168  6561398 main/binary-alpha/Packages.gz
...

Note

Vous pouvez trouver ici ma justification pour l’utilisation de « suite », « nom de code » dans Section 2.1.4, « Bases concernant l’archive Debian ». La « distribution » est utilisée pour désigner à la fois « suite » et « nom de code ». Touts les noms de « zones » de l’archive proposés par l’archive sont indiqués sous « Composantes ».

L’intégrité du fichier « Release » de plus haut niveau est vérifiée par une infrastructure cryptographique appelée secure apt.

  • Le fichier de signature chiffré « Release.gpg » est créé à partir du fichier « Release » réel de plus haut niveau et de la clé secrète de l’archive Debian.
  • La clé publique de l’archive Debian peut être placée dans « /etc/apt/trusted.gpg » ;

  • Le système secure APT vérifie de manière cryptographique, à l’aide du fichier « Release.gpg » et de la clé publique de l’archive Debian de « /etc/apt/trusted.gpg », l’intégrité du fichier « Release » de plus haut niveau téléchargé .

L’intégrité de tous les fichiers « Packages » et « Sources » est vérifiée en utilisant les valeurs des sommes MD5 se trouvant dans son fichier de plus haut niveau « Release ». L’intégrité de tous les fichiers de paquets est vérifiée en utilisant les valeurs des sommes MD5 se trouvant dans les fichiers « Packages » et « Sources ». Voir debsums(1) et Section 2.4.2, « Vérifier les fichiers de paquets installés ».

Comme la vérification de la signature cryptographique est un processus beaucoup plus consommateur de CPU que les calculs de sommes MD5, l’utilisation d'une somme MD5 pour chacun des paquets tout en utilisant une signature cryptographique pour le fichier « Release » de plus haut niveau allie une bonne sécurité avec de bonnes performances (voir Section 10.4, « Infrastructure de sécurité des données »).

2.5.3. Fichiers « Release » au niveau de l’archive

Astuce

Les fichiers « Release » au niveau de l’archive sont utilisés pour la règle d'apt_preferences(5).

Il y a des fichiers « Release » du niveau de l’archive pour tous les emplacements d’archives indiqués par une ligne « deb » dans « /etc/apt/sources.list » comme, par exemple, « http://ftp.us.debian.org/debian/dists/unstable/main/binary-amd64/Release » ou « http://ftp.us.debian.org/debian/dists/sid/main/binary-amd64/Release » comme suit :

Archive: unstable
Component: main
Origin: Debian
Label: Debian
Architecture: amd64

Attention

Pour l’entrée « Archive: », les noms de version (« stable », « testing », « unstable », …) sont utilisés dans l’archive Debian alors que les noms de code (« dapper", « feisty », « gutsy », « hardy », « intrepid », …) sont utilisés dans l’archive Ubuntu.

Pour certaines archives, comme experimental, et squeeze-backports, qui contiennent des paquets qui ne devraient pas être installés automatiquement, il y a une ligne supplémentaire, par exemple « http://ftp.us.debian.org/debian/dists/experimental/main/binary-amd64/Release » comme suit :

Archive: experimental
Component: main
Origin: Debian
Label: Debian
NotAutomatic: yes
Architecture: amd64

Remarquez que les archives normales, sans « NotAutomatic: yes », la valeur par défaut de « Pin-Priority » est de 500, alors que pour les archives spéciales avec « NotAutomatic: yes » la valeur par défaut de « Pin-Priority » est de 1 (voir apt_preferences(5) et Section 2.7.3, « Ajuster la version candidate »).

2.5.4. Récupérer les méta-données d'un paquet

Lorsqu'on utilise les outils APT, comme aptitude, apt-get, synaptic, apt-file, auto-apt, …, il faut mettre à jour les copies locales des méta-données contenant les informations de l’archive Debian. Ces copies locales ont les noms suivants, qui correspondent aux noms de la distribution, de la zone et de l’architecture indiquées dans « /etc/apt/sources.list » (voir Section 2.1.4, « Bases concernant l’archive Debian »).

  • « /var/lib/apt/lists/ftp.us.debian.org_debian_dists_<distribution>_Release »
  • « /var/lib/apt/lists/ftp.us.debian.org_debian_dists_<distribution>_Release.gpg »
  • « /var/lib/apt/lists/ftp.us.debian.org_debian_dists_<distribution>_<area>_binary-<architecture>_Packages »
  • « /var/lib/apt/lists/ftp.us.debian.org_debian_dists_<distribution>_<area>_source_Sources »
  • « /var/cache/apt/apt-file/ftp.us.debian.org_debian_dists_<distribution>_Contents-<architecture>.gz » (pour apt-file)

Les quatre premiers types de fichiers sont partagés par toutes les commandes APT pertinentes et sont mis à jour depuis la ligne de commandes par « apt-get update » et « aptitude update ». Les méta-données « Packages » sont mises à jour s'il y a une ligne « deb » dans le fichier « /etc/apt/sources.list ». Les méta-données « Sources » sont mises à jour s'il y a une ligne « deb-src » dans le fichier « /etc/apt/sources.list ».

Les méta-données « Packages » et « Sources » contiennent une entrée « Filename: » pointant vers l’emplacement du paquet binaire et du paquet source. Actuellement, ces paquets sont situés dans l’arborescence du répertoire « pool/ » afin d'améliorer le passage d'une version à l’autre.

On peut effectuer des recherches interactivement dans les copies locales des méta-données « Packages » à l’aide d'aptitude. La commande de recherche spécialisée grep-dctrl(1) peut effectuer des recherches dans les copies locales des méta-données « Packages » et « Sources ».

La copie locale des méta-données « Contents-<architecture> » peut être mise un jour par « apt-file update », son emplacement est différent des quatre autres. Voir apt-file(1). (auto-apt utilise par défaut un emplacement différent pour la copie locale de « Contents-<architecture>.gz »).

2.5.5. État des paquets pour APT

En plus des méta-données récupérées par téléchargement, l’outil APT des versions ultérieures à lenny enregistre l’état des l’installation généré localement dans « /var/lib/apt/extended_states » qui est utilisé par tous les outils APT afin de suivre tous les paquets installés automatiquement.

2.5.6. État des paquets pour aptitude

En plus des méta-données récupérée par téléchargement, la commande aptitude enregistre l’état de l’installation généréelocalement dans « /var/lib/aptitude/pkgstates » qu'il est le seul à utiliser.

2.5.7. Copies locales des paquets téléchargés

Tous les paquets ayant été téléchargés au moyen du mécanisme APT sont enregistrés dans le répertoire « /var/cache/apt/packages » jusqu'à ce qu'ils en soient supprimés.

2.5.8. Nom de fichier d'un paquet Debian

Les fichiers de paquets Debian ont une structure de nom particulière.

Tableau 2.15. Structure du nom des paquets Debian :

type de paquet structure du nom
Paquet binaire (encore appelé deb) <nom_paquet>_<epoch>:<version_amont>-<version_debian>-<architecture>.deb
Paquet binaire (encore appelé udeb) <nom_paquet>_<epoch>:<version_amont>-<version_debian>-<architecture>.udeb
paquet source (source amont) <nom_paquet>_<epoch>:<version_amont>-<version_debian>.orig.tar.gz
Paquet source 1.0 (modifications Debian) <nom_paquet>_<epoch>:<version_amont>-<version_debian>.diff.gz
Paquet source 3.0 (quilt) (modifications Debian) <nom_paquet>_<epoch>:<version_amont>-<version_debian>.debian.tar.gz
paquet source (description) <nom_paquet>_<epoch>:<version_amont>-<version_debian>.dsc

Astuce

Seuls les formats de paquets source de base sont décrits ici. Voir dpkg-source(1) pour davantage d’informations.

Tableau 2.16. Caractères utilisables pour chacune des composantes des noms de paquets Debian

nom de la composante caractères utilisables (expression rationnelle) existence
<nom_paquet> [a-z,A-Z,0-9,.,,-] nécessaire
<epoch>: [0-9]+: optionnel
<version_amont> [a-z,A-Z,0-9,.,,-,:] nécessaire
<version_debian> [a-z,A-Z,0-9,.,,~] optionnel

Note

Vous pouvez vérifier l’ordre des versions d'un paquet à l’aide de dpkg(1), par exemple, « dpkg --compare-versions 7.0 gt 7.~pre1 ; echo $? ».

Note

L’installateur Debian (d-i) utilise udeb comme extension du nom de fichier de ses paquets binaires plutôt que le deb normal. Un paquet udeb est un paquet deb allégé dont certaines parties non essentielles du contenu, comme la documentation, sont supprimées afin d'économiser de la place en relâchant les exigences de la charte des paquets. Les paquet deb et udeb partagent la même structure de paquet. Le « u » signifie micro.

2.5.9. La commande dpkg

dpkg(1) est l’outil de plus bas niveau pour la gestion des paquets de Debian. C'est un outil très puissant et il faut l’utiliser avec précaution.

Lors de l’installation d'un paquet appelé « <nom_paquet> », dpkg le traite selon l’ordre suivant :

  1. dépaquetage du fichier deb (équivalent à « ar -x ») ;
  2. exécution de « <nom_paquet>.preinst » en utilisant debconf(1) ;
  3. installation du contenu du paquet sur le système (équivalent à « tar -x » ;
  4. exécution de « <nom_paquet>.postinst » en utilisant debconf(1).

Le système debconf fournit une interaction standardisée avec l’utilisateur avec la prise en charge de I18N and L10N (Chapitre 8, I18N et L10N).

Tableau 2.17. Fichiers particuliers créés par dpkg

fichier description du contenu
/var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.conffiles liste de fichiers de configuration. (modifiables par l’utilisateur)
/var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.list liste des fichiers et répertoires installés par le paquet
/var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.md5sums liste des valeurs de hachage MD5 pour les fichiers installés par le paquet
/var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.preinst script du paquet exécuté avant l’installation du paquet
/var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.postinst script du paquet exécuté après l’installation du paquet
/var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.prerm script du paquet exécuté avant la suppression du paquet
/var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.postrm script du paquet exécuté après la suppression du paquet
/var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.config script du paquet pour le système debconf
/var/lib/dpkg/alternatives/<nom_paquet> information d'alternative utilisé par la commande update-alternatives command
/var/lib/dpkg/available information de disponibilité de tous les paquets
/var/lib/dpkg/diversions informations de diversions utilisées par dpkg(1) et définies par `dpkg-divert`(8)
/var/lib/dpkg/statoverride information « stat override » utilisée par dpkg(1) et définie par `dpkg-statoverride`(8)
/var/lib/dpkg/status informations d'état pour tous les paquets
/var/lib/dpkg/status-old fichier de sauvegarde de première génération du fichier « var/lib/dpkg/status »
/var/backups/dpkg.status* fichier de sauvegarde de seconde génération du fichier « var/lib/dpkg/status »

Le fichier « status » est aussi utilisé par des outils comme dpkg(1), « dselect update » et « apt-get -u dselect-upgrade ».

La commande de recherche spécialisée grep-dctrl(1) peut rechercher des copies locales des méta-données « status » et « available »

Astuce

Dans l’environnement de l’installateur debian, la commande udpkg est utilisée pour ouvrir les paquets udeb. La commande udpkg est une version allégée de la commande dpkg.

2.5.10. Commande update-alternative

Le système Debian possède un mécanisme pour installer paisiblement des paquets qui présentent un certain recouvrement en utilisant update-alternatives(8). Par exemple, vous pouvez faire que la commande vi choisisse de lancer vim alors que les paquets vim et nvi sont tous deux installés.

$ ls -l $(type -p vi)
lrwxrwxrwx 1 root root 20 2007-03-24 19:05 /usr/bin/vi -> /etc/alternatives/vi
$ sudo update-alternatives --display vi
...
$ sudo update-alternatives --config vi
  Selection    Command
 ----------------------------------------------
      1        /usr/bin/vim
*+    2        /usr/bin/nvi

Appuyez sur <Entrée> pour conserver la valeur par défaut[*] ou choisissez le numéro sélectionné :

Le système d'alternatives de Debian utilise des liens symboliques dans « /etc/alternatives/ » pour enregistrer ses sélections. Le processus de sélection utilise le fichier correspondant de « /var/lib/dpkg/alternatives/ ».

2.5.11. Commande dpkg-statoverride

Stat overrides, fournie par la commande dpkg-statoverride(8) est un moyen d'indiquer à dpkg(1) d'utiliser un propriétaire ou un mode différent pour un fichier lorsqu'un paquet est installé. Si « --update » est indiqué et que le fichier existe, il est immédiatement configuré avec le nouveau propriétaire et le nouveau mode.

Attention

Une modification directe par l’administrateur du propriétaire ou du mode d'un fichier dont le propriétaire est le paquet en utilisant les commandes chmod ou chown sera réinitialisée lors d'une nouvelle mise à niveau du paquet.

Note

J'utilise ici le mot fichier, mais en réalité, ce peut être n'importe quel objet d'un système de fichiers que gère dpkg, y-compris les répertoires, les périphériques, etc.

2.5.12. Commande dpkg-divert

Les fichiers diversions fournis par la commande dpkg-divert(8) sont un moyen de forcer dpkg(1) à ne pas installer un fichier à son emplacement par défaut, mais à un emplacement détourné (« diverted »). L’utilisation de dpkg-divert est destinée à la maintenance de paquets par des scripts. Son utilisation occasionnelle par l’administrateur du système est obsolète.

2.6. Récupérer un système cassé

En utilisant le système unstable, l’administrateur peut avoir à restaurer le système à partir d'une situation où la gestion des paquets est défectueuse.

Attention

Certaines des méthodes décrites ici sont des actions très risquées. Vous avez été prévenu !

2.6.1. Incompatibilité avec une ancienne configuration de l’utilisateur

Si un programme avec une interface graphique présente une instabilité après une mise à niveau amont importante, vous devriez songer à des interférences avec les anciens fichiers de configurations locaux qu'il avait créé. S'il est stable avec un compte d'utilisateur fraîchement créé, cette hypothèse est confirmée. (C'est un bogue de réalisation du paquet et c'est le plus souvent évité par le responsable du paquet).

Pour retrouver la stabilité, vous devrez déplacer les fichiers de configuration locaux et redémarrer le programme ayant une interface graphique. Il vous faudra peut-être lire le contenu de l’ancien fichier de configuration pour retrouver plus tard vos informations de configuration. (Ne les effacez pas trop rapidement).

2.6.2. Différents paquets ayant des fichiers communs

Les système de gestion d'archive au niveau du paquet, tels qu'aptitude(8) ou apt-get(1) ne tenteront même pas, grâce aux dépendances des paquets, d'installer des paquet ayant des fichiers qui se superposent (voir Section 2.1.5, « Dépendances des paquets »).

Des erreurs du responsable du paquet ou le déploiement de sources d'archives mélangées et incohérentes (voir Section 2.7.2, « Paquets venant de sources mélangées ») par l’administrateur du système peuvent créer une situation où les dépendances des paquets sont décrites de manière incorrecte. Lorsque, dans une telle situation, vous installez un paquet qui écrase des fichiers en utilisant aptitude(8) ou apt-get(1), dpkg(1) qui dépaquette le paquet va retourner une erreur au programme appelant sans écraser les fichiers existants.

Attention

L’utilisation de programmes tierce partie introduit un risque significatif par l’intermédiaire des scripts du responsable qui sont lancés avec les privilèges de l’administrateur et peuvent effectuer n'importe quoi sur votre système. La commande dpkg(1) ne protège que contre l’écrasement des fichiers lors du dépaquetage.

Vous pouvez contourner un tel problème d'installation cassée en supprimant d'abord l’ancien paquet, <ancien_paquet>, qui pose des problèmes.

$ sudo dpkg -P <ancien_paquet>

2.6.3. Corriger les scripts cassés des paquets

Lorsqu'une commande dans le script du paquet retourne une erreur pour une raison quelconque et que le script retourne une erreur, le système de gestion des paquets arrête son action et se termine en laissant des paquets partiellement installés. Lorsqu'un paquet comporte des bogues dans les scripts de suppression, le paquet peut devenir impossible à supprimer et assez déplaisant.

Pour les problèmes avec le script de paquet de « <nom_paquet> », il vous faudra regarder dans les scripts du paquet suivants :

  • « /var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.preinst »
  • « /var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.postinst »
  • « /var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.prerm »
  • « /var/lib/dpkg/info/<nom_paquet>.postrm »

Éditez le script du paquet posant problème avec le compte de l’administrateur en utilisant les techniques suivantes :

  • désactiver la ligne posant problème avec un « # » en tête de ligne ;
  • forcer un retour avec succès en ajoutant à la fin de la ligne qui pose problème « || true ».

Configurez tous les paquets partiellement installés à l’aide de la commande suivante :

# dpkg --configure -a

2.6.4. Récupération avec la commande dpkg

Comme dpkg est un outil de gestion des paquets de très bas niveau, il peut fonctionner dans des situations très difficiles telles qu'un système qu'on ne peut pas démarrer et qui n'a pas de connexion réseau. Supposons que le paquet toto soit cassé et doive être remplacé.

Vous pouvez trouver des copies de l’ancienne version du paquet foo sans bogue dans le répertoire de cache des paquets « /var/cache/apt/archives/ ». (Si ce n'est pas le cas, vous pouvez télécharger l’archive depuis http://snapshot.debian.net/ ou la copier depuis le cache des paquets d'une machine qui fonctionne).

Si vous pouvez démarrer le système, vous pouvez l’installer avec la commande suivante :

# dpkg -i /chemin/vers/toto_<ancienne-version>_<arch>.deb

Astuce

Si la casse du système est minime, vous pouvez faire un retour en arrière (downgrade) de tout le système comme Section 2.7.7, « Retour d'urgence à une version précédente (downgrade)  » en utilisant le système de plus haut niveau APT.

Si votre système ne peut pas être démarré depuis le disque dur, vous devrez rechercher d'autres manières de le démarrer :

  1. Démarrez le système en utilisant le CD de l’installateur Debian en mode secours (« rescue mode »).
  2. Montez le système qui ne veut pas démarrer sur le disque dur sur « /target ».
  3. Installez une version plus ancienne du paquet toto en faisant ce qui suit :
# dpkg --root /target -i /chemin/vers/toto_<ancienne_version>_<arch>.deb

Cet exemple fonctionne même si la commande dpkg qui se trouve sur le disque dur est cassée.

Astuce

Tous les systèmes GNU/Linux démarrés depuis un autre système sur le disque dur, depuis un CD autonome GNU/Linux, depuis une clé USB amorçable, depuis le réseau peuvent être utilisés de manière similaire pour restaurer un système cassé.

Si la tentative d'installation d'un paquet de cette manière échoue en raison de la violation de certaines dépendances et que vous voulez vraiment le faire, vous pouvez, en dernier ressort, outrepasser les dépendances en utilisant les options « --ignore-depends », « --force-depends » de dpkg et d'autres options. Si vous le faites, vous aurez un sérieux effort à faire pour restaurer les dépendances correctes par la suite. Voir dpkg(8) pour davantage d'informations.

Note

Lorsque votre système est sérieusement cassé, vous devriez faire une sauvegarde complète du système dans un endroit sûr (voir Section 10.1.6, « Sauvegarde et restauration ») et effectuer une installation propre. Cela demande moins de temps et donne, en fin de compte, de meilleurs résultats.

2.6.5. Récupérer les données de sélection des paquets

Si le fichier « /var/lib/dpkg/status » est corrompu pour une raison quelconque, le système Debian perd les données de paquets sélectionnés et est sérieusement endommagé. Regardez l’ancienne version du fichier « /var/lib/dpkg/status » dans « /var/lib/dpkg/status-old » ou « /var/backups/dpkg.status.* ».

Conserver « /var/backups/ » sur une partition séparée peut être une bonne idée car ce répertoire contient de nombreuses données importantes du système.

Pour les casses sévères, je recommande de faire une réinstallation propre après avoir fait une sauvegarde du système. Même si vous avez perdu tout ce qui se trouve dans « /var/ », vous pouvez encore récupérer certaines informations depuis les répertoires qui se trouvent dans « /usr/share/doc/ » afin de vous guider dans votre nouvelle installation.

Réinstaller un système (de bureau) minimum.

# mkdir -p /chemin/vers/ancien/système

Montez l’ancien système sur « /chemin/vers/ancien/système/ ».

# cd /chemin/vers/ancien/système/usr/share/doc
# ls -1 >~/ls1.txt
# cd /usr/share/doc
# ls -1 >>~/ls1.txt
# cd
# sort ls1.txt | uniq | less

Le système vous présentera alors les noms de paquets à installer. (Il peut y avoir des noms qui ne soient pas des noms de paquets, comme, par exemple, « texmf »).

2.7. Astuces pour la gestion des paquets

2.7.1. Comment obtenir des paquets Debian

Vous pouvez rechercher les paquets qui satisfont à vos besoins avec aptitude à partir de la description du paquet ou depuis la liste se trouvant dans « Tasks ».

Si vous trouvez deux paquets similaires et que vous vous demandez lequel installer sans faire des efforts d'« essais et erreurs », vous pouvez user de bon sens. Je considère que les points suivants constituent de bonnes indications pour les paquets à privilégier :

  • Essential : yes > no
  • Composante : main > contrib > non-free
  • Priorité : required > important > standard > optional > extra
  • Tâches : paquets affichés dans les tâches tels que « Environnement de bureau »
  • Les paquets sélectionnés par le paquet de dépendances (par exemple, python2.4 par python)
  • Popcon : les votes et le nombre d'installations les plus élevés
  • Journaux des modifications (« Changelog ») : mises à jour régulières par le responsable
  • BTS : pas de bogue RC (pas de bogue critique, grave ou sérieux)
  • BTS : réactivité du responsable aux signalements de bogues
  • BTS : le plus grand nombre de bogues réglés récemment
  • BTS : le plus faible nombre de bogues restants qui ne soient pas dans la liste des vœux

Debian étant un projet basé sur le volontariat avec un modèle développement distribué, son archive contient de nombreux paquets avec des cibles différentes et de qualité variable. Vous devrez choisir vous-même ce que vous voulez en faire.

2.7.2. Paquets venant de sources mélangées

Attention

Installer des paquets provenant de sources d'archives mélangées n'est pas pris en charge par la distribution officielle de Debian sauf pour la prise en charge officielle d'une combinaison particulière d'archives telle que stable avec security updates et squeeze-updates.

Voici un exemple des opérations pour inclure des paquets d'une version amont spécifique plus récente se trouvant dans unstable pour une seule occasion tout en suivant testing :

  1. modifier le fichier « /etc/apt/sources.list » de manière temporaire avec la seule entrée « unstable » ;
  2. lancer « aptitude update » ;
  3. lancer « aptitude install <nom_paquet> » ;
  4. rétablir le fichier « /etc/apt/sources.list » pour testing.
  5. lancer « aptitude update » ;

Vous ne créez pas le fichier « /etc/apt/preferences » et vous n'avez pas besoin de vous préoccuper de l’épinglage apt (« apt-pinning ») avec cette approche manuelle. Mais c'est très lourd.

Attention

En utilisant une source d'archive mixte, vous devez vous assurer par vous-même de la compatibilité des paquets car Debian ne la garantit pas. S'il existe des incompatibilités de paquets, vous pouvez casser votre système. Vous devrez être capable d'apprécier ces exigences techniques. L’utilisation de sources mixtes d'archives aléatoires est une opération entièrement optionnelle et son utilisation est quelque chose que je ne vous encourage pas à faire.

Les règles générales pour l’installation de paquets de différentes archives sont les suivantes :

  • Les paquets non binaires (« Architecture: all ») sont plus sûrs à installer :

    • paquets de documentation : pas d'exigence particulière
    • paquet de programmes d'interpréteur : un interpréteur compatible doit être disponible
  • Les paquets binaires (qui ne sont pas « Architecture: all ») sont confrontés à de nombreux barrages et ne sont pas sûrs à installer

    • compatibilité des versions de bibliothèques (y-compris « libc »)
    • compatibilité des versions des programmes utilitaires en rapport
    • compatibilité avec l’ABI du noyau
    • compatibilité avec l’ABI C++

Note

De manière à rendre un paquet plus sûr à installer, certains programmes commerciaux binaires et non libres peuvent être fournis liés avec des bibliothèques complètement statiques. Vous devrez quand même vérifier leurs problèmes de compatibilité avec l’ABI, etc.

Note

Sauf pour éviter à court terme un paquet cassé, installer des paquets binaires depuis des archives officiellement non supportées est en général une mauvaise idée. Ceci est vrai même si vous utilisez l’épinglage apt (« apt-pinning ») (voir Section 2.7.3, « Ajuster la version candidate »). Vous devriez envisager chroot ou des techniques similaires (voir Section 9.8, « Système virtualisé ») afin de faire tourner des programmes en provenance d'archives différentes.

2.7.3. Ajuster la version candidate

Sans le fichier « /etc/apt/preferences », le système APT choisit, en utilisant la chaîne de version, la dernière version disponible comme version candidate. C'est l’état normal et l’utilisation la plus recommandée du système APT. Toutes les combinaisons d'archives officiellement prises en charge n'exigent pas le fichier « /etc/apt/preferences » car certaines archives qui ne peuvent pas être utilisées comme source des mises à jour automatiques sont marquées NotAutomatic et gérées proprement.

Astuce

La règle de comparaison de la chaîne de version peut être vérifiée avec, par exemple « dpkg --compare-versions ver1.1 gt ver1.1~1; echo $? » (voir dpkg(1)).

Lorsque vous installez régulièrement des paquets depuis un mélange de sources d'archives (voir Section 2.7.2, « Paquets venant de sources mélangées »), vous pouvez automatiser ces opérations compliquées en créant le fichier « /etc/apt/preferences » avec les entrées correctes et en ajustant la règle de sélection des paquets pour la version candidate comme décrit dans apt_preferences(5). Ceci est appelé épinglage apt (« apt-pinning »).

Avertissement

L’utilisation de l’épinglage apt par un débutant est une source certaine de problèmes majeurs. Vous devriez éviter l’utilisation de l’épinglage apt sauf si vous avez absolument besoin.

Attention

Lorsque vous utilisez l’épinglage apt, vous devez vous assurer vous-même de la compatibilité des paquets car le système Debian ne la garantit pas. L’épinglage apt est une opération entièrement optionnelle et je ne vous encourage pas à l’utiliser.

Attention

Les fichiers Release au niveau de l’archive (voir Section 2.5.3, « Fichiers « Release » au niveau de l’archive ») sont utilisés pour la règle de apt_preferences(5). L’épinglage apt ne fonctionne donc qu'avec le nom de « suite » pour les archives normales de Debian et les archives de sécurité de Debian. (Ceci est différents des archives Ubuntu). Par exemple, dans le fichier « /etc/apt/preferences », il est possible de mettre « Pin: release a=unstable  » mais pas « Pin: release a=sid »

Attention

Lorsque vous utilisez une archive ne venant pas de Debian en tant que partie d'épinglage apt, vous devez vérifier ce pour quoi elles sont prévues et aussi vérifier leur crédibilité. Par exemple, Ubuntu et Debian ne sont pas prévues pour être mélangées.

Note

Même si vous ne créez pas le fichier « /etc/apt/preferences », vous pouvez effectuer des opérations assez complexes sur le système sans épinglage apt (voir Section 2.6.4, « Récupération avec la commande dpkg » et Section 2.7.2, « Paquets venant de sources mélangées »).

Voici une explication simplifiée de la technique d'apt-pinning (épinglage apt) :

Le système APT choisit la mise à niveau du paquet de plus haute priorité d'épinglage (« Pin-Priority ») dans la liste des sources de paquets disponible dans le fichier « /etc/apt/sources.list » comme paquet de « version candidate. Si la priorité d'épinglage du paquet est supérieure à 1000, cette restriction de version pour la mise à niveau est levée afin de permettre le retour vers une version précédente (voir Section 2.7.7, « Retour d'urgence à une version précédente (downgrade)  »).

La valeur de priorité d'épinglage de chaque paquet est définie par l’entrée « Pin-Priority » dans le fichier « /etc/apt/preferences » ou utilise sa valeur par défaut.

Tableau 2.18. Liste des valeurs par défaut de la priorité d'épinglage pour chaque type de source

priorité d'épinglage par défaut type de source de paquets
990 archive version cible
500 archive normale
100 paquet installé
1 archive non automatique

Il y a plusieurs méthodes pour définir l’archive version cible :

  • fichier de configuration « /etc/apt/apt.conf » avec la ligne « APT::Default-Release "stable"; »
  • option de la ligne de commandes, par exemple, « apt-get install -t testing un_paquet »

L’archive non automatique (« NotAutomatic ») est définie par le serveur d'archive dont le fichier Release au niveau de l’archive (voir Section 2.5.3, « Fichiers « Release » au niveau de l’archive ») comporte « NotAutomatic: yes ».

La situation d'épinglage apt de <paquet> provenant de sources d'archive multiple est affichée par « apt-cache policy <paquet> ».

  • Une ligne commençant par « Package pin: » affiche la version d'épinglage du paquet si l’association n'est définie que pour <paquet> par exemple, « Package pin: 0.190 ».
  • Il n'existe pas de ligne avec « Package pin: » s'il n'y a pas d'association définie uniquement avec <paquet>.
  • La valeur de Pin-Priority associée uniquement avec <paquet> est affichée sur la partie droite de toutes les chaînes de version, par exemple, « 0.181 700 ».
  • « 0 » est affiché à droite de toutes les chaînes de version s'il n'y a pas d'association définie avec uniquement <package>, par exemple, « 0.181 0 ».
  • Les valeurs de Pin-Priority des archives (définies par « Package: * » dans le fichier « /etc/apt/preferences ») sont affichées sur la gauche de tous les chemins vers les archives, par exemple, « 200 http://backports.debian.org/debian-backports/ squeeze-backports/main Packages ».

Voici un exemple de technique d'épinglage apt permettant d'inclure de manière régulière une version amont plus récente de paquets spécifiques se trouvant dans unstable tout en suivant testing. Listez toutes les archives nécessaires dans le fichier « /etc/apt/sources.list » de la manière suivante :

deb http://ftp.fr.debian.org/debian/ testing main contrib non-free
deb http://ftp.fr.debian.org/debian/ unstable main contrib non-free
deb http://security.debian.org/ testing/updates main contrib

Configurez le fichier « /etc/apt/preferences » comme suit :

Package: *
Pin: release a=testing
Pin-Priority: 500

Package: *
Pin: release a=unstable
Pin-Priority: 200

Lorsque vous désirez installer un paquet appelé « <nom_paquet> » avec ses dépendances depuis l’archive unstable avec cette configuration, vous utilisez la commande suivante qui modifie la version cible avec l’option « -t » (la priorité d'épinglage de unstable devient 990.).

$ sudo apt-get install -t unstable <nom_paquet>

Avec cette configuration, l’exécution habituelle de « apt-get upgrade » et « apt-get dist-upgrade » (ou « aptitude safe-upgrade » et « aptitude full-upgrade » met à niveau les paquets qui avaient été installés depuis l’archive testing en utilisant l’archive testing actuelle et les paquets qui avaient été installés depuis l’archive unstable en utilisant l’archive unstable actuelle.

Attention

Faites bien attention à ne pas supprimer l’entrée « testing » du fichier « /etc/apt/sources.list ». Sans l’entrée « testing », le système APT mettra à niveau les paquets en utilisant la nouvelle archive unstable.

Astuce

J'édite habituellement le fichier « /etc/apt/sources.list » en commentant l’entrée correspondant à l’archive « unstable » juste après avoir effectué les opérations ci-dessus. Ceci évite un processus de mise à jour lent en raison du nombre trop important d'entrées dans le fichier « /etc/apt/sources.list » bien que ceci ne permette pas de mettre à niveau les paquets qui avaient été installés depuis l’archive unstable en utilisant l’archive unstable actuelle.

Astuce

Si on utilise « Pin-Priority: 20 » à la place de Pin-Priority: 200 » pour le fichier « /etc/apt/preferences », les paquets déjà installés ayant une valeur de Pin-Priority de 100 ne seront pas mis à niveau depuis l’archive unstable même si l’entrée « testing » du fichier « /etc/apt/sources.list » est supprimée.

Si vous désirez suivre automatiquement un paquet particulier dans unstable sans une installation initiale « -t unstable », vous devrez créer le fichier « /etc/apt/preferences » et lister explicitement en début de ce fichier tous ces paquets de la manière suivante :

Package: <paquet-1>
Pin: release a=unstable
Pin-Priority: 700

Package: <paquet-2>
Pin: release a=unstable
Pin-Priority: 700

Ceci définit la valeur de Pin-Priority pour chacun de ces paquets spécifiques. Par exemple, pour suivre la dernière version unstable de cette « Référence Debian » en français, vous devrez ajouter les entrées suivantes dans le fichier « /etc/apt/preferences ».

Package: debian-reference-fr
Pin: release a=unstable
Pin-Priority: 700

Package: debian-reference-common
Pin: release a=unstable
Pin-Priority: 700

Astuce

Cette technique d'épinglage apt est aussi valable si vous suivez l’archive stable. Jusqu'à présent et selon mon expérience, les paquets de documentation ont toujours été sûrs à installer depuis l’archive unstable.

Voici un autre exemple de technique d'épinglage apt destinée à inclure une version amont plus récente de paquets spécifiques se trouvant dans experimental tout en suivant unstable. Vous listez toutes les archives nécessaires dans fichier « /etc/apt/sources.list » de la manière suivante :

deb http://ftp.us.debian.org/debian/ unstable main contrib non-free
deb http://ftp.us.debian.org/debian/ experimental main contrib non-free
deb http://security.debian.org/ testing/updates main contrib

La valeur de Pin-Priority par défaut pour l’archive experimental est toujours de 1 (<<100) car c'est une archive NotAutomatic (voir Section 2.5.3, « Fichiers « Release » au niveau de l’archive »). Il n'y a pas besoin de définir explicitement de valeur de Pin-Priority dans le fichier « /etc/apt/preferences » simplement pour utiliser l’archive experimental à moins que vous ne désiriez suivre des paquets particulier dans cette archive de manière automatique pour la mise à niveau suivante.

2.7.4. Updates et Backports

Les archives du squeeze-updates et backports.debian.org fournissent des paquets mis à niveau pour stable (squeeze).

Avertissement

N'utilisez pas tous les paquets disponibles dans des archives NotAutomatic telles que squeeze-backports. N'utilisez que des paquets sélectionnés qui répondent à vos besoins.

Voici un exemple de technique d'épinglage apt pour inclure une version amont plus récente de paquets spécifiques se trouvant dans squeeze-backports tout en suivant squeeze et squeeze-updates. Vous listez tous les archives nécessaires dans le fichier « /etc/apt/sources.list » comme suit :

deb http://ftp.us.debian.org/debian/ squeeze main contrib non-free
deb http://security.debian.org/ squeeze/updates main contrib
deb http://ftp.us.debian.org/debian/ squeeze-updates main contrib non-free
deb http://backports.debian.org/debian-backports/ squeeze-backports main contrib non-free

La valeur de Pin-Priority par défaut pour l’archive backports.debian.org est toujours de 1 (<<100) car c'est une archive NotAutomatic (voir Section 2.5.3, « Fichiers « Release » au niveau de l’archive »). Il n'y a pas besoin de définir explicitement de valeur de Pin-Priority dans le fichier « /etc/apt/preferences » simplement pour utiliser l’archive backports.debian.org à moins que vous ne désiriez suivre des paquets particulier dans cette archive de manière automatique pour la mise à niveau suivante.

Donc, chaque fois que vous désirerez installer un paquet nommé « <nom_paquet> » avec ses dépendances depuis l’archive squeeze-backports, vous utiliserez la commande suivante en changeant de version cible avec l’option « -t » :

$ sudo apt-get install -t squeeze-backports <package-nom_paquet>

Si vous désirez mettre à niveau des paquets particuliers, vous devez créer le fichier « /etc/apt/preferences » et y lister explicitement tous les paquets comme suit :

Package: <package-1>
Pin: release o=Backports.org archive
Pin-Priority: 700

Vous pouvez aussi configurer le fichier « /etc/apt/preferences » de la manière suivante :

Package: *
Pin: release a=stable , o=Debian
Pin-Priority: 500

Package: *
Pin: release a=squeeze-updates, o=Debian
Pin-Priority: 500

Package: *
Pin: release a=squeeze-backports, o=Backports.org archive
Pin-Priority: 200

L’exécution d’« apt-get upgrade » et « apt-get dist-upgrade » (ou « aptitude safe-upgrade » et « aptitude full-upgrade ») met à niveau les paquets qui avaient été installés depuis l’archive stable en utilisant l’archive stable actuelle et les paquets qui avaient été installés depuis d'autres archives en utilisant l’archive actuelle correspondante pour toutes les archives figurant dans le fichier « /etc/apt/sources.list ».

2.7.5. Chargement et mise à niveau automatique de paquets

Le paquet apt est diffusé avec son propre script d'événements planifiés (cron) « /etc/cron.daily/apt » afin de gérer le téléchargement automatique de paquets. Ce script peut être amélioré afin d'effectuer la mise à niveau automatique des paquets en installant le paquet unattended-upgrades. Ceci peut être personnalisé à l’aide de paramètres se trouvant dans « /etc/apt/apt.conf.d/02backup » et « /etc/apt/apt.conf.d/50unattended-upgrades » comme décrit dans « /usr/share/doc/unattended-upgrades/README ».

Le paquet unattended-upgrades est principalement destiné à des mises à jour de sécurité des systèmes stable. Si le risque de casser un système stable existant par la mise à niveau automatique est plus faible que celui d'avoir un système cassé par un intrus utilisant une de ses failles de sécurité qui a été fermée par une mise à jour de sécurité, vous devriez envisager d'utiliser cette mise à niveau automatique avec les paramètres de configuration suivants :

APT::Periodic::Update-Package-Lists "1";
APT::Periodic::Download-Upgradeable-Packages "1";
APT::Periodic::Unattended-Upgrade "1";

Si vous faites tourner un système unstable, vous ne devriez pas utiliser les mises à niveau automatiques car ceci cassera probablement votre système un jour ou l’autre. Même dans ce cas, avec unstable, vous pourrez télécharger des paquets à l’avance afin de gagner du temps pour la mise à niveau interactive avec les paramètres de configuration suivants :

APT::Periodic::Update-Package-Lists "1";
APT::Periodic::Download-Upgradeable-Packages "1";
APT::Periodic::Unattended-Upgrade "0";

2.7.6. Diminuer la bande passante utilisée par APT

Si vous désirez limiter la bande passante utilisée par APT à, par exemple, 800Kib/sec (=100kio/sec), vous devrez configurer APT avec son paramètre de configuration comme suit :

APT::Acquire::http::Dl-Limit "800";

2.7.7. Retour d'urgence à une version précédente (downgrade)

Attention

Le retour vers une version antérieure n'est pas officiellement géré par Debian dans sa conception. Ce ne devrait être fait qu'en tant que partie d'un processus de récupération d'urgence. Malgré cette situation, on sait que cela fonctionne bien pour de nombreux incidents. Avec les systèmes critiques vous devrez effectuer un sauvegarde des données importantes du système après l’opération de récupération et réinstaller le nouveau système depuis le départ.

Vous pouvez être assez chanceux pour revenir en arrière depuis une archive plus récente vers une archive plus ancienne afin de récupérer une mise à jour du système en manipulant la version candidate (voir Section 2.7.3, « Ajuster la version candidate »). Cette méthode est un remplacement de paresseux des nombreuses et fastidieuses commandes « dpkg -i <paquet-cassé>_<ancienne-version>.deb » (voir Section 2.6.4, « Récupération avec la commande dpkg »).

Recherchez les lignes du fichier « /etc/apt/sources.list » permettant de suivre unstable ayant la forme suivante :

deb http://ftp.us.debian.org/debian/ sid main contrib non-free

Remplacez-la avec la suivante pour suivre testing :

deb http://ftp.us.debian.org/debian/ wheezy main contrib non-free

Définissez comme suit le fichier « /etc/apt/preferences » :

Package: *
Pin: release a=testing
Pin-Priority: 1010

Lancez « apt-get dist-upgrade » pour forcer l’installation à une version antérieure des paquets du système.

Supprimez ce fichier spécial « /etc/apt/preferences » après ce retour en arrière d'urgence.

Astuce

C'est une bonne idée de supprimer (sans purger) autant de paquets que possible afin de limiter les problèmes de dépendances. Vous devrez peut-être supprimer et installer manuellement un certain nombre de paquets afin de remettre le système dans un étant antérieur. Le noyau de Linux, le gestionnaire d'amorçage, udev, PAM, APT, et les paquets relatifs au réseau ainsi que leurs fichiers de configuration demandent une attention particulière.

2.7.8. Qui a chargé le paquet ?

Bien que le nom du responsable figure dans « /var/lib/dpkg/available » et « /usr/share/doc/package_name/changelog » procure quelques informations sur « qui se trouve derrière l’activité de construction des paquets », celui qui a réellement chargé le paquet est un peu obscur. who-uploads(1) dans le paquet devscripts identifie celui qui a réellement chargé les paquets sources Debian.

2.7.9. Paquet equivs

Si vous devez compiler un programme à partir de ses sources pour remplacer un paquet Debian, le mieux est d'en faire un paquet local réellement « debianisé » (*.deb) et d'utiliser une archive privée.

Si vous choisissez de compiler un programme depuis ses sources et de l’installer plutôt sous « /usr/local », vous pouvez avoir besoin d'utiliser equivs en dernier ressort pour satisfaire les dépendances des paquets manquants.

Package: equivs
Priority: extra
Section: admin
Description: Passer outre les dépendances de paquets.
 Ceci est paquet qui peut être utilisé pour créer des paquets Debian qui ne
 contiennent que des informations sur les dépendances.

2.7.10. Porter un paquet vers le système stable

Pour des mises à niveau partielles du système stable, il est souhaitable de reconstruire un paquet dans son environnement en utilisant le paquet source. Ceci évite des mises à niveau massives de paquets en raison de leurs dépendances.

Ajoutez les entrées suivantes au fichier « /etc/apt/sources.list » d'un système stable :

deb-src http://http.us.debian.org/debian unstable  main contrib non-free

Installez les paquets nécessaires à la compilation et téléchargez les sources comme suit :

# apt-get update
# apt-get dist-upgrade
# apt-get install fakeroot devscripts build-essential
$ apt-get build-dep toto
$ apt-get source toto
$ cd toto*

Ajustez les paquets installés si nécessaire.

Exécutez ce qui suit :

$ dch -i

Incrémentez la version du paquet, en ajoutant, par exemple « +bp1 » dans « debian/changelog »

Construisez les paquets et installez-les sur le système en faisant ce qui suit :

$ debuild
$ cd ..
# debi toto*.changes

2.7.11. Serveur mandataire (proxy) pour APT

Comme effectuer le miroir complet d'une sous-section d'une archive Debian gaspille de l’espace disque et de la bande passante du réseau, il est souhaitable, lorsque vous administrez de nombreux systèmes sur le LAN, de mettre en œuvre un serveur mandataire (« proxy ») local pour APT. APT peut être configuré pour utiliser un serveur mandataire web (http) générique comme squid (voir Section 6.10, « Autres serveurs d'applications réseau ») tel que décrit dans apt.conf(5) et dans « /usr/share/doc/apt/examples/configure-index.gz ». La variable d'environnement « $http_proxy » peut être utilisée pour outrepasser le serveur mandataire définit dans le fichier « /etc/apt/apt.conf ».

Il y a des outils de proxy spécifiques pour l’archive Debian. Vous devriez consulter le BTS avant de les installer.

Tableau 2.19. Liste des outils de proxy spécifiques à l’archive Debian

paquet popcon taille description
approx * V:0.3, I:0.3 3896 serveur proxy avec cache pour les fichiers de l’archive Debian (programme OCaml compilé)
apt-cacher * V:0.3, I:0.4 308 proxy avec cache pour les paquets et les fichiers source Debian (programme Perl)
apt-cacher-ng * V:0.3, I:0.4 1092 proxy avec cache pour la distribution de paquets de logiciel (programme C++ compilé)
debtorrent * V:0.12, I:0.17 1185 proxy bittorrent pour le téléchargement de paquets Debian (programme Python)

Attention

Lors que Debian réorganise la structure de son archive, ces outils de proxy spécialisés ont tendance à exiger que le code soit réécrit par le responsable du paquet et peuvent ne plus fonctionner pendant un certain temps. D'un autre côté, les serveur mandataires web (http) génériques sont plus robustes et s'accommodent plus facilement de tel changements.

2.7.12. Petite archive publique de paquets

Voici un exemple de création d'une petite archive publique de paquets compatible avec le système moderne d'APT sécurisée system (voir Section 2.5.2, « Fichier « Release » de plus haut niveau et authenticité »). Définissons un certain nombre de choses :

  • Nom du compte : « toto »
  • Nom de machine : « www.example.com »
  • Paquets nécessaires : apt-utils, gnupg, et autres paquets
  • URL : « http://www.example.com/~toto/ » ( → « /home/foo/public_html/index.html »)
  • Architecture des paquets : « amd64 »

Créez une clé d'archive APT de Toto sur votre serveur en faisant ce qui suit :

$ ssh foo@www.example.com
$ gpg --gen-key
...
$ gpg -K
...
sec   1024D/3A3CB5A6 2008-08-14
uid                  Toto (ARCHIVE KEY) <toto@www.example.com>
ssb   2048g/6856F4A7 2008-08-14
$ gpg --export -a 3A3CB5A6 >toto.public.key

Publiez le fichier contenant la clé de l’archive « toto.public.key » avec l’ID de clé « 3A3CB5A6 » pour toto

Créez une arborescence d'archive appelée « Origin: Toto » comme suit :

$ umask 022
$ mkdir -p ~/public_html/debian/pool/main
$ mkdir -p ~/public_html/debian/dists/unstable/main/binary-amd64
$ mkdir -p ~/public_html/debian/dists/unstable/main/source
$ cd ~/public_html/debian
$ cat > dists/unstable/main/binary-amd64/Release << EOF
Archive: unstable
Version: 4.0
Component: main
Origin: Foo
Label: Foo
Architecture: amd64
EOF
$ cat > dists/unstable/main/source/Release << EOF
Archive: unstable
Version: 4.0
Component: main
Origin: Foo
Label: Foo
Architecture: source
EOF
$ cat >aptftp.conf <<EOF
APT::FTPArchive::Release {
  Origin "Foo";
  Label "Foo";
  Suite "unstable";
  Codename "sid";
  Architectures "amd64";
  Components "main";
  Description "Archive publique de Toto";
};
EOF
$ cat >aptgenerate.conf <<EOF
Dir::ArchiveDir ".";
Dir::CacheDir ".";
TreeDefault::Directory "pool/";
TreeDefault::SrcDirectory "pool/";
Default::Packages::Extensions ".deb";
Default::Packages::Compress ". gzip bzip2";
Default::Sources::Compress "gzip bzip2";
Default::Contents::Compress "gzip bzip2";

BinDirectory "dists/unstable/main/binary-amd64" {
  Packages "dists/unstable/main/binary-amd64/Packages";
  Contents "dists/unstable/Contents-amd64";
  SrcPackages "dists/unstable/main/source/Sources";
};

Tree "dists/unstable" {
  Sections "main";
  Architectures "amd64 source";
};
EOF

Vous pouvez automatiser les mises à jour répétitives du contenu de l’archive APT sur votre serveur en configurant dupload.

Placez tous les fichiers de paquets dans « ~toto/public_html/debian/pool/main/ » en exécutant « dupload -t toto changes_file » dans le client avec « ~/.dupload.conf  » contenant ce qui suite :

$cfg{'toto'} = {
  fqdn => "www.example.com",
  method => "scpb",
  incoming => "/home/toto/public_html/debian/pool/main",
  # dinstall de ftp-master s'envoie lui-même des courriels
  dinstall_runs => 1,
};

$cfg{'toto'}{postupload}{'changes'} = "
  echo 'cd public_html/debian ;
  apt-ftparchive generate -c=aptftp.conf aptgenerate.conf;
  apt-ftparchive release -c=aptftp.conf dists/unstable >dists/unstable/Release ;
  rm -f dists/unstable/Release.gpg ;
  gpg -u 3A3CB5A6 -bao dists/unstable/Release.gpg dists/unstable/Release'|
  ssh toto@www.example.com  2>/dev/null ;
  echo 'Archive de paquets créée.'";

Le script automatique (« hook » postupload lancé par dupload(1) crée une archive mise à jour des fichiers lors de chaque dépôt (« upload »).

Vous pouvez ajouter cette petite archive publique à la ligne apt de votre système client par ce qui suit :

$ sudo bash
# echo "deb http://www.example.com/~foo/debian/ unstable main" \
   >> /etc/apt/sources.list
# apt-key add toto.public.key

Astuce

Si l’archive est située sur le système de fichiers local, vous pouvez utiliser à la place « deb file:///home/toto/debian/ … ».

2.7.13. Enregistrer et copier la configuration du système

Vous pouvez faire une copie locale de l’état de la sélection des paquets et de debconf à l’aide des commandes suivantes :

# dpkg --get-selections '*' > selection.dpkg
# debconf-get-selections    > selection.debconf

Ici, « * » fait que « selection.dpkg » comportera aussi les entrées de paquets à « purger ».

Vous pouvez transférer ces 2 fichiers vers un autre ordinateur, et les y installer avec :

# dselect update
# debconf-set-selections < myselection.debconf
# dpkg --set-selections  < myselection.dpkg
# apt-get -u dselect-upgrade    # ou dselect install

Si vous envisagez de gérer de nombreux serveur dans une grappe avec pratiquement la même configuration, vous devriez envisager d'utiliser un paquet spécialisé tel que fai pour gérer l’ensemble du système.

2.7.14. Convertir ou installer un paquet binaire non Debian

alien(1) permet de convertir des paquets binaires fournis dans les fichiers de format rpm de Red Hat, slp, de Stampede, tgz de Slackware et pkg de Solaris sous forme de paquet deb de Debian. Si vous voulez utiliser des paquets d'une autre distribution Linux que celle sur laquelle vous avez installé sur votre système, vous pouvez utiliser alien pour les convertir depuis votre format de paquets préféré et les installer. alien prend aussi en charge les paquets LSB.

Avertissement

alien(1) ne devrait pas être utilisé pour remplacer des paquets essentiels du système, tels que sysvinit, libc6, libpam-modules, etc. En pratique, alien(1) ne devrait être utilisé que pour des paquets non libres uniquement binaires qui soient conforme à LSB et liés statiquement. Pour les logiciels libres, vous devriez utiliser leur paquet source pour en faire de vrais paquets Debian.

2.7.15. Extraire un paquet sans dpkg

Le contenu du paquet « *.deb » actuel peut être extrait sans utiliser dpkg(1) sur un environnement quelconque Unix-like en utilisant les commandes standard ar(1) et tar(1).

# ar x /path/to/dpkg_<version>_<arch>.deb
# ls
total 24
-rw-r--r-- 1 bozo bozo  1320 2007-05-07 00:11 control.tar.gz
-rw-r--r-- 1 bozo bozo 12837 2007-05-07 00:11 data.tar.gz
-rw-r--r-- 1 bozo bozo     4 2007-05-07 00:11 debian-binary
# mkdir control
# mkdir data
# tar xvzf control.tar.gz -C control
# tar xvzf data.tar.gz -C data

Vous pouvez aussi parcourir le contenu du paquet en utilisant la commande mc.

2.7.16. Autres lectures concernant la gestion des paquets

Vous pouvez en apprendre davantage sur la gestion des paquets dans les documentations suivantes :

Chapitre 3. Initialisation du système

En tant tant qu'administrateur du système, il est sage que vous sachiez en gros comment le système Debian est démarré et configuré. Bien que les détails exacts figurent dans les fichiers sources des paquets installés et dans leurs documentations, c'est un peu pénible pour la plupart d'entre-nous.

J'ai fait de mon mieux pour fournir un aperçu rapide des points-clés du système Debian et de sa configuration pour vous servir de référence en me basant sur mes propres connaissances actuelles et antérieures et celles des autres. Comme le système Debian est une cible changeante, la situation sur le système peut avoir changé. Avant de faire une quelconque modification au système, vous devrez vous référer à la dernière documentation de chacun des paquets.

3.1. Aperçu du processus d'amorçage du système

Le système informatique subit plusieurs phases de processus d'amorçage (« boot strap process ») depuis l’événement de mise sous tension jusqu'à ce qu'il offre à l’utilisateur un système d'exploitation (OS) pleinement fonctionnel.

Pour des raison de simplicité, je limiterai la discussion à une plateforme PC typique avec l’installation par défaut.

Le processus d'amorçage typique est comme une fusée à quatre étages. Chaque étage de la fusée passe le contrôle du système à l’étage suivant.

Bien entendu, elles peuvent être configurées de manière différente. Par exemple, si vous avez compilé votre propre noyau, vous pouvez sautez l’étape avec le système mini-Debian. Ne supposez donc pas que c'est le cas sur votre système avant de l’avoir vérifié vous-même.

Note

Pour les plateformes autres que les PC traditionnels tels que les systèmes SUN ou Macintosh, le BIOS sur la ROM et la partition sur le disque peuvent être assez différents (Section 9.3.1, « Configuration de la partition du disque »). Veuillez dans ce cas rechercher ailleurs une documentation spécifique à votre plateforme.

3.2. Étage 1 : le BIOS

Le BIOS est la première étape du processus d'amorçage, il est est démarré par l’événement de mise sous tension. Le BIOS, qui est implanté sur une mémoire à lecture seule (ROM), est exécuté depuis l’adresse mémoire particulière à laquelle le pointeur de programme de la CPU est initialisé par l’événement de mise sous tension.

Ce BIOS effectue l’initialisation de base du matériel (POST : autotest à la mise sous tension) (« power on self test ») et passe le contrôle du système à l’étape suivante que vous luis indiquez. Le BIOS est habituellement fourni avec le matériel.

L’écran de démarrage du BIOS indique en général quelle(s) touche(s) presser pour entrer dans l’écran de configuration du BIOS afin de paramétrer son comportement. Des touches courantes sont F1, F2, F10, Échap, Ins et Suppr. Si l’écran de démarrage de votre BIOS est caché par un bel écran graphique, vous pouvez essayer de presser différentes touches comme Échap pour désactiver cet écran. Ces touches dépendent beaucoup du matériel.

L’emplacement du matériel et la priorité du code lancé par le BIOS peuvent être définis depuis l’écran de configuration du BIOS. Typiquement, quelques secteurs de début du premier périphérique sélectionné qui est trouvé (disque dur, disquette, CD-ROM, …) sont chargés en mémoire et le code initial est exécuté. Ce code peut être l’un des suivants :

  • code du chargeur initial ;
  • code du noyau d'un OS de transition comme FreeDOS ;
  • code du système d'exploitation cible s'il peut tenir dans cet espace réduit.

Typiquement, le système est amorcé depuis la partition spécifiée du disque dur primaire. Les deux premiers secteurs du disque dur d'unPC traditionnel contiennent l’enregistrement maître d'amorçage (MBR). (« master boot record »). Les informations de partition du disque, y-compris la sélection de l’amorçage, sont enregistrée à la fin de ce MBR. Le code initial du chargeur d'amorçage exécuté depuis le BIOS occupe le reste de ce MBR.

3.3. Étage 2 : le chargeur initial

Le chargeur initial (« boot loader ») est le deuxième étage du processus d'amorçage, il est lancé depuis le BIOS. Il charge en mémoire l’image du noyau du système et l’image initrd et leur passe le contrôle. Cette image mémoire initiale (« initrd image ») est l’image du système de fichiers racine et sa prise en compte dépend du chargeur initial utilisé.

Le système Debian utilise normalement le noyau de Linux comme noyau de système par défaut. L’image mémoire initiale de l’actuel noyau de Linux 2.6 est techniquement l’image initramfs (initial RAM filesystem : système de fichiers initial en mémoire). L’image initramfs est une archive cpio, compressée à l’aide de gzip des fichiers du système de fichiers racine.

L’installation par défaut du système Debian place, pour la plateforme PC, le premier étage du code du chargeur initial GRUB sur le MBR. Il existe de nombreux chargeurs d'amorçage et d'options de configuration possibles.

Tableau 3.1. Liste des chargeurs initiaux

chargeur initial paquet popcon taille initrd description
GRUB Legacy grub-legacy * V:0.4, I:1.1 1984 Supporté assez intelligent pour comprendre le partitionnement du disque et des systèmes de fichiers tels que vfat, ext3, …. (par défaut sous lenny)
GRUB 2 grub-pc * V:7, I:25 2480 Supporté assez intelligent pour comprendre le partitionnement du disque et des systèmes de fichiers tels que vfat, ext3, ….
GRUB 2 grub-rescue-pc * V:0.04, I:0.5 3896 Supporté images de secours amorçables de GRUB 2 (CD et disquettes) (versions PC/BIOS)
Lilo lilo * V:0.5, I:2 1236 Supporté réside sur les emplacements des secteurs de données du disque dur. (Ancien)
Isolinux syslinux * V:1.3, I:8 204 Supporté il comprend le système de fichiers ISO9660. C'est utilisé pour le CD d'amorçage CD.
Syslinux syslinux * V:1.3, I:8 204 Supporté il comprend le système de fichiers MSDOS (FAT). Il est utilisé par la disquette d'amorçage.
Loadlin loadlin * V:0.03, I:0.2 144 Supporté un nouveau système est démarré depuis le système FreeDOS/MSDOS.
MBR par Neil Turton mbr * V:0.8, I:5 96 Non supporté c'est un logiciel libre qui se substitue au MBR de MSDOS. Il ne comprend que les partitions sur disques.

Avertissement

Ne jouez pas avec les chargeurs d'amorçage sans avoir un support de secours amorçable (CD ou disquette) créé à partir des images du paquet grub-rescue-pc. Il vous permettra de démarrer votre système sans même avoir de chargeur initial fonctionnel sur le disque dur.

Le menu de configuration de GRUB Legacy est situé en « /boot/grub/menu.lst ». Il peut, par exemple, avoir les entrées suivantes :

title           Debian GNU/Linux
root            (hd0,2)
kernel          /vmlinuz root=/dev/hda3 ro
initrd          /initrd.img

Le fichier de menu de configuration de GRUB 2 est situé en  /boot/grub/grub.cfg ». Il est automatiquement créé par « /usr/sbin/update-grub » depuis les modèles situés dans « /etc/grub.d/* » et les paramètres situés en « /etc/default/grub ». Il peut, par exemple, avoir les entrées suivantes :

menuentry "Debian GNU/Linux" {
        set root=(hd0,3)
        linux /vmlinuz root=/dev/hda3
        initrd /initrd.img
}

Les paramètres de GRUB pour ces exemples ont la signification suivantes :

Tableau 3.2. Signification des paramètres de GRUB

Paramètres de GRUB signification
root utiliser la 3ème partition du premier disque en la désignant par « (hd0,2) » avec GRUB legacy ou par « (hd0,3) » dans GRUB 2
kernel utiliser le noyau se trouvant en « /vmlinuz » avec le paramètre du noyau : « root=/dev/hda3 ro »
initrd utiliser l’image initrd/initramfs située en « /initrd.img »

Note

La valeur du numéro de partition utilisé par le programme « GRUB legacy » est inférieure d'un unité à celle normalement utilisée par le noyau de Linux et les outils utilitaires. Le programme GRUB 2 corrige ce problème.

Astuce

Un UUID (voir Section 9.3.2, « Accès à une partition en utilisant l’UUID ») peut être utilisé pour identifier un périphérique spécial par bloc plutôt que son nom de fichier comme « /dev/hda3 », par exemple, « root=UUID=81b289d5-4341-4003-9602-e254a17ac232 ro ».

Astuce

Vous pouvez démarrer un chargeur d'amorçage depuis un autre chargeur d'amorçage en utilisant une technique appelée chargement en chaîne (« chain loading »).

Voir « info grub » et grub-install(8).

3.4. Étage 3 : le système mini-Debian

Le système mini-Debian est la troisième étape du processus d'amorçage lancé par le chargeur d'amorçage. Elle lance le noyau du système avec son système de fichiers racine en mémoire. C'est une étape préparatoire optionnelle du processus de démarrage.

Note

Le terme « système mini-Debian » est utilisé par l’auteur pour décrire dans ce document cette 3ème étape du processus de démarrage. On désigne souvent ce système par système initrd. Un système semblable en mémoire est utilisé par l’installateur Debian.

Le script « /init » est exécuté en tant que premier programme sur le système de fichiers racine en mémoire. C'est un script de l’interpréteur de commandes qui initialise le noyau dans l’espace utilisateur et passe le contrôle au reste de l’étage. Ce système mini-Debian offre au système d'amorçage une flexibilité comme l’ajout de modules du noyau avant le processus de démarrage principal ou le montage du système de fichiers racines en mode chiffré.

Vous pouvez interrompre cette partie du processus d'amorçage afin d'obtenir l’invite de l’interpréteur de l’administrateur en indiquant « break=init » etc. comme paramètre de démarrage du noyau. Voir le script « /init » pour d'autres conditions d'interruption. Cet environnement d'interpréteur de commandes est suffisamment sophistiqué pour effectuer une bonne inspection du matériel de votre machine.

Les commandes disponibles avec ce système mini-Debian sont des commandes réduites et sont principalement fournies par un outil GNU appelé busybox(1).

Attention

Vous devrez utiliser l’option « -n » de la commande mount lorsque vous êtes sur le système de fichiers en lecture seule.

3.5. Étage 4 : le système Debian normal

Tableau 3.3. Voici une liste d'utilitaires d'amorçage initial pour le système Debian :

paquet popcon taille description
initscripts * V:91, I:99 284 scripts pour initialiser et arrêter le système
sysvinit * V:85, I:99 208 Utilitaires init(8) de type System-V
sysv-rc * V:91, I:99 300 Mécanisme de changement de niveau de fonctionnement de type System-V
sysvinit-utils * V:91, I:99 224 Utilitaires de type System-V (startpar(8), bootlogd(8), ...)
lsb-base * V:91, I:99 36 Linux Standard Base 3.2 fonctionnalité de script d'initialisation
insserv * V:22, I:26 292 outil pour organiser la séquence de démarrage en utilisant les dépendances du script LSB de init.d
upstart * V:0.15, I:0.2 700 démon init(8) basé sur des événements pour la concurrence (remplacement de sysvinit)
readahead-fedora * V:0.3, I:0.5 144 readahead(8) pour précharger les fichiers nécessaires au démarrage ;
uswsusp * V:4, I:14 536 outil permettant d'utiliser le programme de l’espace utilisateur de mise en veille fourni par Linux
kexec-tools * V:0.17, I:0.5 320 outil kexec pour le redémarrage par kexec(8) (redémarrage à chaud)
bootchart * V:0.13, I:0.7 132 analyseur des performances du processus de démarrage
bootchart-view * V:0.10, I:0.6 280 analyseur des performances du processus de démarrage (virtualisation)
mingetty * V:0.2, I:0.5 64 getty(8) en mode console uniquement
mgetty * V:0.19, I:0.6 416 modem intelligent (« smart modem ») remplaçant de getty(8)

Note

Cette section décrit le démarrage classique dans le style System V sur lenny. Debian se tourne vers un système de démarrage piloté par événements. Voir Le futur du système d'amorçage de Debian et Séquence de démarrage basée sur des dépendances.

Astuce

Tous les mécanismes de redémarrage sont compatibles par l’intermédiaire des scripts « /etc/init.d/rc », « /etc/init.d/rcS », « /usr/sbin/update-rc.d » et « /usr/sbin/invoke-rc.d ».

Astuce

Le paquet readahead-fedora peut accélérer le démarrage d'un système équipé d'une quantité suffisante de DRAM.

Le système Debian normal est le quatrième étage du processus d'amorçage, il est lancé par le système mini-Debian. Le noyau du système mini-Debian continue de tourner dans cet environnement. Le système de fichiers racine passe de celui en mémoire à celui, réel, lu sur le disque dur.

Le programme « /sbin/init » est exécuté en tant que premier programme et réalise le processus principal d'amorçage. Debian utilise normalement le schéma sysvinit traditionnel à l’aide du paquet sysv-rc. Voir init(8), inittab(5) et « /usr/share/doc/sysv-rc/README.runlevels.gz » pour une explication exacte. Le processus d'amorçage principal effectue essentiellement ce qui suit :

  1. Le système Debian passe au niveau de fonctionnement N (« runlevel N ») (aucun) pour initialiser le système selon la description de « /etc/inittab ».
  2. Le système Debian passe au niveau de fonctionnement S pour initialiser le système en mode utilisateur unique afin de terminer l’initialisation matérielle, etc.
  3. Pour démarrer les services du système, le système Debian passe alors à l’un des niveaux de fonctionnement multi-utilisateurs (2 à 5) indiqués.

Le niveau de fonctionnement initial utilisé pour le mode multi-utilisateurs est indiqué par le paramètre de démarrage « init= » du noyau ou par la ligne « initdefault » du fichier « /etc/inittab ». Le système Debian tel qu'il est installé démarre au niveau de fonctionnement 2.

Tous les fichiers de scripts réels exécutés par le système init sont situés dans le répertoire « /etc/init.d/ ».

3.5.1. Signification du niveau de fonctionnement (« runlevel »)

Chaque niveau de fonctionnement utilise un répertoire pour sa configuration, il possède la signification particulière décrite ci-dessous :

Tableau 3.4. Liste des niveaux de fonctionnement et description de leur utilisation

niveau de fonctionnement répertoire description de l’utilisation du niveau de fonctionnement (runlevel)
N aucun niveau d'amorçage du système (NONE) (pas de répertoire « /etc/rcN.d/ »)
0 /etc/rc0.d/ arrêter le système
S /etc/rcS.d/ mode utilisateur unique lors du démarrage (alias : « s »)
1 /etc/rc1.d/ mode utilisateur unique commuté depuis le mode multi-utilisateurs
2 /etc/rc2.d/ mode multi-utilisateurs
3 /etc/rc3.d/ ,,
4 /etc/rc4.d/ ,,
5 /etc/rc5.d/ ,,
6 /etc/rc6.d/ redémarrer le système
7 /etc/rc7.d/ mode multi-utilisateurs valable mais normalement non utilisé
8 /etc/rc8.d/ ,,
9 /etc/rc9.d/ ,,

Vous pouvez aussi changer de niveau de fonctionnement depuis la console, par exemple 4 en faisant ce qui suit :

$ sudo telinit 4

Attention

Le système Debian n'assigne pas par avance de différence spéciale de signification entre les niveaux de fonctionnement compris entre de 2 et 5.. L’administrateur du système d'un système Debian peut modifier ce comportement. (C'est-à-dire que Debian n'est ni Red Hat Linux, ni Solaris de Sun Microsystems, ni HP-UX de Hewlett Packard, ni AIX d'IBM, ni …)

Attention

Le système Debian ne remplit pas les répertoires des niveaux de fonctionnement entre 7 et 9 lors de l’installation du paquet. Les variantes d’Unix traditionnelles n'utilisent pas ces niveaux de fonctionnement.

3.5.2. Configuration des niveaux de fonctionnement (« runlevel »)

Note

Dans Debian squeeze, la dépendance basée sur l’ordre de démarrage fournies par le paquet insserv est utilisée en remplacement de l’ordre alphabétique classique. la valeur « CONCURRENCY » dans «  /etc/default/rcS » contrôle sont niveau de concurrence, « none » signifie qu’il n’y a pas de concurrence, « startpar » pour la concurrence au sein d’un même numéro de séquence ou « makefile » pour une concurrence complète. Voir « /usr/share/doc/insserv/README.Debian ».

Le nom du lien symbolique dans chaque répertoire de niveau de fonctionnement est de la la forme « S<nombre_sur_2_digits><nom_origine> » ou « K<nombre_sur_2_digits><nom_origine> ». Le nombre_sur_2_digits est utilisé pour déterminer l’ordre dans lequel les scripts seront lancés. « S » signifie « Start » (lancement) et « K » signifie « Kill » (tuer).

Avec « CONCURRENCY=none », lorsque la commande init(8) ou telinit(8) arrive au niveau « <n> », elle exécute les scripts suivants :

  1. Les noms de scripts de « /etc/rc<n>.d/ » commençant par un « K » sont exécutés dans l’ordre alphabétique avec le paramètre unique « stop » (arrêt des services).
  2. Les noms de scripts de « /etc/rc<n>.d/ » commençant par un « S » sont exécutés dans l’ordre alphabétique avec le paramètre unique « start » (lancement des services).

Par exemple, si vous avez les liens « S10sysklogd » et « S20exim4 » dans un répertoire de niveau de fonctionnement, « S10sysklogd » qui est lié symboliquement à « ../init.d/sysklogd » sera lancé avant « S20exim4 » qui est lié symboliquement à « ../init.d/exim4 ».

Pour « CONCURRENCY=makefile » (nouvelle valeur par défaut), on utilise la dépendance du paquet définie dans les scripts d’initialisation pour les séquencer.

Avertissement

Il n'est pas conseillé de faire des changements quelconques aux liens symboliques se trouvant dans « /etc/rcS.d/ » à moins que vous n'en sachiez davantage que le responsable du paquet.

3.5.3. Exemple de gestion de niveau de fonctionnement

Définissons, par exemple, définissons un niveau de fonctionnement du système comme Red Hat Linux de la manière suivante :

  • init démarre le système au niveau 3 qui est la valeur par défaut ;
  • init ne démarre pas gdm(1) aux niveaux 0,1,2,6 ;
  • init démarre gdm(1) aux niveaux 3,4,5 ;

Ceci peut être fait en éditant le fichier « /etc/inittab » afin de modifier les niveaux de lancement et en utilisant des outils conviviaux de gestion des niveaux de fonctionnement tels que sysv-rc-conf ou bum pour éditer le niveau de fonctionnement. Si vous ne devez utiliser que la ligne de commande, voici comment faire (après l’installation par défaut du paquet gdm et sa sélection comme gestionnaire d'affichage).

# cd /etc/rc2.d ; mv S21gdm K21gdm
# cd /etc ; perl -i -p -e 's/^id:.:/id:3:/' inittab

Veuillez noter que le fichier « /etc/X11/default-display-manager » est vérifié lors du démarrage des démon de gestion d'affichage : xdm, gdm, kdm, et wdm.

Note

Vous pouvez toujours lancer X depuis l’interpréteur de commandes de n'importe quelle console avec la commande startx(1).

3.5.4. Paramètre par défaut de chaque script init

Le paramètre par défaut de chacun des scripts d'initialisation de « /etc/init.d/ » est donné par le fichier correspondant se trouvant dans « /etc/default/ » qui ne contient que des assignations de variables d'environnement. Ce choix de nom de répertoire est spécifique au système Debian. Il est en gros l’équivalent du répertoire « /etc/sysconfig » qu'on trouve dans Red Hat Linux et d'autres distributions. Par exemple, « /etc/default/cron » peut être utilisé pour contrôler la manière dont fonctionne « /etc/init.d/cron ».

Le fichier « /etc/default/rcS » peut être utilisé pour personnaliser les valeurs par défaut au moment du démarrage demotd(5), sulogin(8), etc.

Si vous ne pouvez pas obtenir le comportement que vous souhaitez en modifiant ces variables, alors vous pouvez modifier les scripts init eux-mêmes. Ce sont des fichiers de configuration qui peuvent être édités par les administrateurs du système.

3.5.5. Nom de machine (« hostname »)

Le noyau conserve le nom de machine du système. Le script d'initialisation du niveau de fonctionnement S qui est lié symboliquement à « /etc/init.d/hostname.sh » définit le nom de machine « hostname » au moment du démarrage (en utilisant la commande hostname) avec le nom qui est enregistré dans « /etc/hostname ». Ce fichier ne devra contenirque le nom de machine du système et pas un nom de domaine pleinement qualifié.

Pour afficher le nom de la machine utilisée, lancez la commande hostname (1) sans paramètre.

3.5.6. Le système de fichiers

Alors que le système de fichiers racine est monté par le noyau lors de son démarrage, les autres systèmes de fichiers sont montés dans le niveau de fonctionnement (runlevel) S à l’aide des scripts d'initialisation suivants :

  • « `/etc/init.d/mountdevsubfs.sh » pour les systèmes de fichiers du noyau se trouvant en « /proc », « /sys », etc.
  • « `/etc/init.d/mountdevsubfs.sh » pour les systèmes de fichier virtuels de « /dev »
  • « `/etc/init.d/mountall.sh » pour les systèmes de fichiers normaux qui utilisent « /etc /fstab »
  • « `/etc/init.d/mountnfs.sh » pour les systèmes de fichiers à accès par le réseau en utilisant « /etc/fstab »

Les options de montage du système de fichiers sont définies dans « /etc/fstab ». Voir Section 9.3.5, « Optimisation du système de fichiers à l’aide des options de montage ».

Note

Le montage effectif des systèmes de fichiers à accès par le réseau attendra le démarrage de l’interface réseau.

Avertissement

Une fois de tous les systèmes de fichiers montés, les fichiers temporaires se trouvant dans « /tmp », « /var/lock » et « /var/run » sont effacés lors de chaque démarrage du système.

3.5.7. Initialisation de l’interface réseau

Les interfaces réseau sont initialisées dans le niveau de fonctionnement S par le script d'initialisation ayant un lien symbolique vers « /etc/init.d/ifupdown-clean » et « /etc/init.d/ifupdown ». Voir Chapitre 5, Configuration du réseau pour la manière de les configurer.

3.5.8. Initialisation des services réseau

De nombreux services réseau (voir Chapitre 6, Applications réseau) sont directement démarrés en tant que démons sous le mode multi-utilisateurs lors du démarrage du système par le script d'initialisation, par exemple « /etc/rc2.d/S20exim4 » (pour RUNLEVEL=2) qui est un lien symbolique vers « /etc/init.d/exim4 ».

Certains services réseau peuvent être démarrés à la demande en utilisant le super-serveur inetd (ou un équivalent). inetd est lancé lors au démarrage du système par « /etc/rc2.d/S20inetd » (pour RUNLEVEL=2) qui est un lien symbolique vers « /etc/init.d/inetd ». Fondamentalement, inetd permet à un démon en cours de fonctionnement d'en appeler plusieurs autres, ce qui réduit la charge du système.

Lorsqu'une requête pour un service arrive au super-serveur inetd, le protocole et le service sont identifiés par une recherche dans les bases de données se trouvant dans « /etc/protocols » et « /etc/services ». inetd recherche ensuite un service Internet normal dans la base de données « /etc/inetd.conf » ou un service basé sur Open Network Computing Remote Procedure Call (ONC RPC)/Sun RPC dans « /etc/rpc.conf ».

Parfois, inetd ne lance pas directement le serveur voulu mais exécute le programme d'enveloppe du démon TCP/IP tcpd(8) avec, en paramètre dans « /etc/inetd.conf », le service demandé. Dans ce cas, tcpd lance le serveur approprié après avoir enregistré la requête dans le journal et avoir fait quelques autres vérifications à l’aide de « /etc/hosts.deny » et « /etc/hosts.allow ».

Afin d'assurer la sécurité du système, désactivez autant de services réseau que possible. Voir Section 4.6.3, « Restreindre l’accès à certains services du serveur ».

Voir inetd(8), inetd.conf(5), protocols(5), services(5), tcpd(8), hosts_access(5), hosts_options(5), rpcinfo(8), portmap(8) et « /usr/share/doc/portmap/portmapper.txt.gz ».

3.5.9. Messages du système

Les messages du système peuvent être personnalisés au moyen de « /etc/syslog.conf » à la fois pour le fichier journal et pour l’affichage à l’écran. Voir syslogd(8) et syslog.conf(5). Voir aussi Section 9.2.2, « Analyseur de journaux ».

3.5.10. Messages du noyau

Les messages du noyau peuvent être personnalisés au moyen de « /etc/init.d/klogd » à la fois pour le fichier journal et l’affichage à l’écran. Positionnez « KLOGD='-c 3' » dans ce fichier et lancez « /etc/init.d/klogd restart ». Voir klogd(8).

Vous pouvez modifier directement le niveau d'erreur des messages de la manière suivante :

# dmesg -n3

Tableau 3.5. Liste des niveaux d'erreur du noyau

valeur du niveau d'erreur nom du niveau d'erreur signification
0 KERN_EMERG le système est inutilisable
1 KERN_ALERT une action doit être entreprise immédiatement
2 KERN_CRIT conditions critiques
3 KERN_ERR conditions d'erreur
4 KERN_WARNING conditions d'avertissement
5 KERN_NOTICE condition normale mais significative
6 KERN_INFO information
7 KERN_DEBUG messages du niveau de débogage

3.5.11. Le système udev

Pour le noyau Linux 2.6, le système udev fournit un mécanisme de découverte et d'initialisation automatiques du matériel (voir udev(7)). Lors de la découverte de chaque périphérique par le noyau, le système udev lance un processus utilisateur qui utilise les informations provenant du système de fichiers sysfs (voir Section 1.2.12, « procfs et sysfs »), charge les modules du noyau nécessaires pour sa prise en charge en utilisant le programme modprobe(8) (voir Section 3.5.12, « Initialisation des modules du noyau ») et crée les nœuds de périphériques en conséquences.

Astuce

Si « /lib/modules/<kernel-version>/modules.dep » n'a pas été proprement créé par depmod(8) pour quelque raison, les modules peuvent ne pas être chargés par le système udev comme on le souhaiterait. Lancez « depmod -a » pour corriger ce problème.

Le nom des nœuds de périphériques peut être configuré par les fichiers de règle de udev se trouvant dans « /etc/udev/rules.d/ ». Les règles actuelles par défaut tendent à créer des noms générés dynamiquement ce qui donne des noms de périphériques non statiques excepté pour les périphériques cd et réseau. En ajoutant vos règles personnalisées semblables à celles existantes pour les périphériques cd et réseau, vous pouvez aussi créer des noms de périphériques statiques pour les autres périphériques comme les clés USB. Voir « Écrire des règles udev » ou « /usr/share/doc/udev/writing_udev_rules/index.html ».

Comme le système udev est une cible quelque peu mouvante, je laisse les détails pour d'autres documentations et je ne donnerai ici qu'un minimum d'informations.

Astuce

Les nœuds de périphériques n'ont pas besoin d'être statiques pour les règles de montage se trouvant dans « /etc/fstab ». Vous pouvez utiliser UUID à la place de leur nom de périphérique tel que« /dev/sda » pour monter les périphériques . Voir Section 9.3.2, « Accès à une partition en utilisant l’UUID ».

3.5.12. Initialisation des modules du noyau

Le programme modprobe(8) nous permet de configurer, depuis un processus utilisateur, un noyau Linux en cours d'exécution en ajoutant ou en supprimant des modules du noyau. Le système udev (voir Section 3.5.11, « Le système udev ») en automatise l’appel afin d'aider à l’initialisation du module du noyau.

Il existe des modules non liés au matériels et des modules qui pilotent des éléments matériels particuliers comme les suivants qui demandent à être pré-chargés en les déclarant dans le fichier « /etc/modules » (vois modules(5)).

Les fichiers de configuration du programme modprobe(8) se trouvent dans le répertoire « /etc/modprobes.d/ » comme c'est expliqué dans modprobe.conf(5). (Si vous souhaitez que certains modules du noyau ne soient pas chargés automatiquement, vous pouvez les mettre en liste noire dans le fichier« /etc/modprobes.d/blacklist »).

Le fichier « /lib/modules/<version>/modules.dep » généré par le programme depmod(8) décrit les dépendances des modules utilisés par le programme modprobe(8).

Note

Si vous rencontrez des problèmes de chargement de modules lors du chargement des modules au démarrage ou avec modprobe(8), « depmod -a » peut résoudre ces problèmes en reconstruisant « modules.dep ».

Le programme modinfo(8) affiche des informations concernant les modules du noyau.

Le programme lsmod(8) formate de manière agréable le contenu de « /proc/modules », affichant quels sont les modules du noyau actuellement chargés.

Astuce

Vous pouvez identifier le matériel exact installé sur votre système. Voir Section 9.6.3, « Identification du matériel ».

Astuce

Vous pouvez configurer le matériel au moment du démarrage pour activer les fonctionnalités désirées de ce matériel. Voir Section 9.6.4, « Configuration matérielle ».

Astuce

Vous pouvez ajouter la prise en charge de votre périphérique en recompilant le noyau. Voir Section 9.7, « Le noyau ».

Chapitre 4. Authentification

Lorsqu'une personne (ou un programme) demande l’accès au système, l’authentification confirme que l’identité est autorisée.

Avertissement

Des erreurs de configuration de PAM peuvent vous mettre à la porte de votre propre système. Vous devez avoir un CD de secours prêt ou une partition de démarrage de remplacement. Pour restaurer, démarrez le système depuis l’un de ces moyens de secours et corrigez les choses depuis là.

4.1. Authentification normale d’Unix

L’authentification normale d’Unix est fournie le module pam_unix(8) avec PAM (Pluggable Authentication Modules : « Modules attachables d'authentification ») . Il y a 3 fichiers de configuration importants, dont les entrées sont séparées par des « : », ce sont :

Tableau 4.1. 3 fichiers de configuration importants pour pam_unix(8)

fichier autorisation utilisateur groupe description
/etc/passwd -rw-r--r-- root root informations des comptes utilisateurs (assainie)
/etc/shadow -rw-r----- root shadow informations sécurisées des comptes utilisateurs
/etc/group -rw-r--r-- root root informations des groupes

« /etc/passwd » contient ce qui suit :

 ...
utilisateur1:x:1000:1000:Nom Utilisateur1,,,:/home/utilisateur1:/bin/bash
utilisateur2:x:1001:1001:Nom Utilisateur2,,,:/home/utilisateur2:/bin/bash
 ...

Comme il est expliqué dans passwd(5), les entrées de ce fichier, séparées par des « : », ont la signification suivante :

  • nom de l’utilisateur pour la connexion ;
  • entrée de spécification du mot de passe ;
  • identifiant numérique de l’utilisateur ;
  • identifiant numérique du groupe ;
  • nom de l’utilisateur ou champ de commentaire ;
  • répertoire personnel de l’utilisateur ;
  • interpréteur de commandes, optionnel, de l’utilisateur.

La seconde entrée de « /etc/passwd » était autrefois utilisée comme entrée de mot de passe chiffré. Depuis l’introduction de « /etc/shadow », cette entrée est utilisée comme entrée de spécification du mot de passe.

Tableau 4.2. Contenu de la seconde entrée de « /etc/passwd »

contenu signification
(vide) compte sans mot de passe
x le mot de passe chiffré se trouve dans « /etc/shadow »
* ce compte ne peut pas se connecter
! ce compte ne peut pas se connecter

« /etc/shadow » contient ceci  :

 ...
utilisateur1:$1$Xop0FYH9$IfxyQwBe9b8tiyIkt2P4F/:13262:0:99999:7:::
utilisateur2:$1$vXGZLVbS$ElyErNf/agUDsm1DehJMS/:13261:0:99999:7:::
 ...

Comme c'est expliqué dans shadow(5), les différentes entrées de ce fichier, séparées par des « : » ont les significations suivantes :

  • nom de l’utilisateur pour la connexion ;
  • mot de passe chiffré (le « $1$ » du début indique l’utilisation d'un chiffrement MD5. Le signe « * » indique que le compte ne peut pas se connecter) ;
  • nombre de jours, à partir du 1er janvier 1970, depuis que ce mot de passe a été modifié pour la dernière fois ;
  • nombre de jours restants avant que l’on ne doive être modifier le mot de passe ;
  • nombre de jours après lequel on doit modifier le mot de passe ;
  • nombre de jours pendant lesquels l’utilisateur est averti que son mot de passe arrive en fin de validité ;

« /etc/group » contient ce qui suit :

group1:x:20:utilisateur1,utilisateur2

Comme il est expliqué dans group(5), les entrées de ce fichier, séparées par des « : », ont la signification suivante :

  • nom du groupe ;
  • mot de passe chiffré (non utilisé en pratique) ;
  • identifiant numérique du groupe ;
  • liste des noms d'utilisateurs séparée par des « , ».

Note

« /etc/gshadow » fournit les mêmes fonctions que « /etc/shadow » pour « /etc/group » mais n'est pas réellement utilisé.

Note

Le groupe d'appartenance réel d'un utilisateur peut être ajouté dynamiquement si la ligne « auth optional pam_group.so » est ajoutée à « /etc/pam.d/common-auth » et défini dans « /etc/security/group.conf ». Voir pam_group(8).

Note

Le paquet base-passwd contient une liste faisant autorité d'utilisateurs et de groupes : « /usr/share/doc/base-passwd/users-and-groups.html ».

4.2. Gestion des informations des comptes et des mots de passes

Voici quelques commandes importantes pour gérer les informations des comptes :

Tableau 4.3. Liste des commandes servant à gérer les informations des comptes

commande fonction
getent passwd <nom_utilisateur> consulter les informations du compte « <nom_utilisateur> »
getent shadow <nom_utilisateur> consulter les informations cachées du compte « <nom_utilisateur> »
getent group <nom_groupe> consulter les informations du groupe « <nom_ groupe> »
passwd gérer le mot de passe de ce compte
passwd -e définir un mot de passe à usage unique pour l’activation du compte
chage gérer les informations de durée de validité du mot de passe

Vous pouvez avoir besoin des droits de l’administrateur pour certaines fonctions. Voir crypt(3) pour le chiffrement des mots de passe et des données.

Note

Sur les systèmes configurés avec PAM et NSS comme la machine alioth de Debian, le contenu des fichiers locaux « /etc/passwd », « /etc/group » et « /etc/shadow » peut ne pas être utilisé de manière active par le système. Le commandes ci-dessus restent valables même sous un tel environnement.

4.3. Mot de passe de qualité

Lors de la création d'un mot de passe à de l’installation de votre système ou avec la commande passwd(1), il vous faudra choisir un bon mot de passe composé de 6 à 8 caractères, comprenant au moins un des caractères appartenant à l’ensemble suivant conformément à passwd(1) :

  • caractères alphabétiques en minuscules ;
  • chiffres de 0 à 9 ;
  • marques de ponctuation.

Avertissement

Ne pas choisir comme mot de passe des mots qui puissent être devinés.

4.4. Créer un mot de passe chiffré

Il y a des outils séparés permettant de créer des mots de passe chiffrés à partir d'une « semence ».

Tableau 4.4. Liste d'outils permettant de générer des mots de passe

paquet popcon taille commande fonction
whois * V:10, I:88 396 mkpasswd frontal de la bibliothèque crypt(3) avec fonctionnalités surabondantes
openssl * V:56, I:91 2380 openssl passwd calculer le hachage du mot de passe (OpenSSL). passwd(1ssl)

4.5. PAM et NSS

De nombreux systèmes modernes semblable à Unix, comme le système Debian, fournissent les mécanismes PAM (Pluggable Authentication Modules) et NSS (Name Service Switch) pour la configuration du système par l’administrateur local. Leur rôle peut être résumé de la manière suivante :

  • PAM offre un mécanisme d'authentification souple qui est utilisé par les logiciels applicatifs lorsqu'ils ont besoins d'échanger des mots de passe.
  • NSS fournit un mécanisme souple de service de noms qui est fréquemment utilisé par la bibliothèque standard C pour obtenir le nom de groupe de programmes comme ls(1) et id(1).

Ces systèmes PAM et NSS doivent être configurés de manière cohérente.

Les paquets importants des systèmes PAM et NSS sont les suivants :

Tableau 4.5. Liste des paquets importants des systèmes PAM et NNS

paquet popcon taille description
libpam-modules * V:88, I:99 1036 PAM (« Pluggable Authentication Modules »), Modules attachables d'authentification (service de base)
libpam-ldap * V:2, I:4 408 Modules attachables d'authentification permettant l’utilisation d'interfaces LDAP
libpam-cracklib * V:2, I:2 104 Modules attachables d'authentification permettant la prise en compte de cracklib
libpam-doc * I:0.6 1208 Modules attachables d'authentification (documentation en html et texte)
libc6 * V:97, I:99 10012 bibliothèque GNU C Library : bibliothèques partagées qui fournissent aussi le service « Name Service Switch »
glibc-doc * I:3 2008 bibliothèque GNU C : pages de manuel
glibc-doc-reference * I:1.4 12156 bibliothèque GNU C : manuel de référence dans les formats info, pdf et html (non libre)
libnss-mdns * I:49 116 module NSS pour la résolution des noms DNS Multicast
libnss-ldap * I:4 268 module NSS pour l’utilisation de LDAP comme service de nommage
libnss-ldapd * V:0.18, I:0.5 144 module NSS pour l’utilisation de LDAP en tant que service de nommage (nouveau compagnon de libnss-ldap)

  • « The Linux-PAM System Administrators' Guide » de libpam-doc est essentiel à l’apprentissage de la configuration de PAM.
  • La section « System Databases and Name Service Switch » de glibc-doc-reference est essentielle pour l’apprentissage de la configuration de NSS.

Note

Vous en trouverez une liste plus complète et actuelle avec la commande « aptitude search 'libpam-|libnss-' ». L’acronyme NSS peut aussi signifier « Network Security Service » qui est différent de « Name Service Switch ».

Note

PAM est la manière la plus élémentaire d'initialiser des variables d'environnement pour tous les programmes avec des valeurs par défaut valables pour l’ensemble du système.

4.5.1. Fichiers de configuration auxquels accèdent PAM et NSS

Voici quelques fichiers de configuration importants auxquels PAM peut accéder :

Tableau 4.6. Liste des fichiers de configuration auxquels PAM accède

fichier de configuration fonction
/etc/pam.d/<nom_programme> définir la configuration de PAM pour le « <nom_programme> », voir pam(7) et pam.d(5)
/etc/nsswitch.conf définir la configuration de NSS avec une entrée pour chaque service. Voir nsswitch.conf(5)
/etc/nologin limiter la connexion de l’utilisateur à l’aide du module pam_nologin(8)
/etc/securetty limiter l’accès de l’administrateur à certains tty à l’aide du module pam_securetty(8)
/etc/security/access.conf limiter les accès à l’aide du module pam_access(8)
/etc/security/group.conf définir les limitations en fonction du groupe à l’aide du module pam_group(8)
/etc/security/pam_env.conf définir des variables d'environnement à l’aide du module pam_env(8)
/etc/environment définir des variables d'environnement supplémentaires à l’aide du module pam_env(8) avec le paramètre « readenv=1 »
/etc/default/locale définir les paramètres linguistiques (« locale ») à l’aide du module pam_env(8) avec le paramètre « readenv=1 envfile=/etc/default/locale » (Debian)
/etc/security/limits.conf définir les limitations de ressources (ulimit, core, …) à l’aide du module pam_linits(8)
/etc/security/time.conf définir les restrictions de temps à l’aide du module pam_time(8)

Les limitations dans la sélection des mots de passe est implémentée par les modules PAM pam_unix(8) et pam_cracklib(8). Ils peuvent être configurés à l’aide de leurs paramètres.

Astuce

Les noms de fichiers des modules PAM ont le suffixe « .so ».

4.5.2. Le système de gestion centralisée moderne

La gestion centralisée du système peut être mis en œuvre en utilisant le serveur centralisé LDAP Protocole léger d'accès aux répertoires (« Lightweight Directory Access Protocol ») pour administrer de nombreux systèmes semblables à Unix ou autres sur le réseau. Le logiciel OpenLDAP est l’implémentation à sources ouvertes du protocole LDAP

Sur un système Debian, le serveur LDAP fournit les informations de compte en utilisant PAM et de NSS avec les paquets libpam-ldap et libnss-ldap. Un certain nombre d'actions sont nécessaires pour l’activer (je n'ai pas utilisé cette configuration et ce qui suit est une information secondaire. Veuillez la lire dans ce contexte) :

  • définissez un serveur LDAP centralisé en faisant tourner un programme tel que le démon LDAP, slapd(8) ;
  • modifiez les fichiers de configuration de PAM dans le répertoire « /etc/pam.d/ » pour utiliser « pam_ldap.so » plutôt que le module par défaut « pam_unix.so » ;

    • Debian utilise « /etc/pam_ldap.conf » comme fichier de configuration de libpam-ldap et «nbsp;/etc/pam_ldap.secret » pour enregistrer le mot de passe de root.
  • modifiez la configuration de NSS dans le fichier « /etc/nsswitch.conf » pour utiliser « ldap » plutôt que ce qui s'y trouve par défaut (« compat » ou « file ») ;

    • Debian utilise « /etc/libnss-ldap.conf » comme fichier de configuration de libnss-ldap.
  • vous devez configurer libpam-ldap de manière à ce qu'il utilise une connexion SSL (ou TLS) pour la sécurité du mot de passe ;
  • vous pouvez configurer libnss-ldap de manière à ce qu'il utilise une connexion SSL (ou TLS) afin d'assurer l’intégrité des données au prix d'une surcharge du réseau LDAP ;
  • Afin de réduire le trafic réseau de LDAP, vous devrez faire tourner nscd(8) localement pour mettre en cache les résultats de recherche de LDAP .

Voir les documentations dans pam_ldap.conf(5) et « /usr/share/doc/libpam-doc/html/ » qui sont fournies par le paquet libpam-doc et « info libc 'Name Service Switch' fournie par le paquet glibc-doc.

De manière similaire, vous pouvez mettre en œuvre des systèmes centralisés de remplacement avec d'autres méthodes :

4.5.3. « Pourquoi la commande su de GNU ne gère-t-elle pas le groupe wheel »

C'est la célèbre phrase de Richard M. Stallman en bas de l’ancienne page info su. Ne pas s'inquiéter : la commande su actuelle de http://www.debian.org utilise PAM, on peut donc restreindre l’accès de su au groupe root en activant la ligne de « /etc/pam.d/su »comportant « pam_wheel.so ».

4.5.4. Règle de mots de passe plus stricte

L’installation du paquet libpam-cracklib vous permet de forcer des règles plus strictes concernant les mots de passe en mettant, par exemple, les lignes suivantes dans « /etc/pam.d/common-password » :

Pour lenny :

password required pam_cracklib.so retry=3 minlen=9 difok=3
password required pam_unix.so use_authtok nullok md5

Pour squeeze :

password required pam_cracklib.so retry=3 minlen=9 difok=3
password [success=1 default=ignore] pam_unix.so use_authtok nullok md5
password requisite pam_deny.so
password required pam_permit.so

4.6. Autres contrôles d'accès

4.6.1. sudo

sudo(8) est un programme conçu pour permettre à un administrateur système de donner des privilèges d'administration limités aux utilisateurs et d'enregistrer dans un journal les actions de l’administrateur (« root ». sudo ne demande que le mot de passe d'un utilisateur normal. Installez le paquet sudo et activez-le en définissant les options dans « /etc/sudoers ». Voir l’exemple de configuration dans « /usr/share/doc/sudo/examples/sudoers ».

Mon utilisation de sudo sur un système avec un seul utilisateur (voir Section 1.1.12, « Configuration de sudo ») est destinée à me protéger moi-même contre ma propre stupidité. Personnellement, je considère que l’utilisation de sudo est une meilleure alternative que l’utilisation permanente du système depuis le compte de l’administrateur. Par exemple, les modifications suivantes du propriétaire de « <un_fichier> » par « <mon_nom> » :

$ sudo chown <mon_nom> <un_fichier>

Bien sûr, si vous connaissez le mot de passe de root (comme beaucoup d'utilisateurs de Debian qui ont installé eux-mêmes leur système), n'importe quelle commande peut être lancée en tant qu'administrateur depuis un compte utilisateur par « su -c ».

4.6.2. SELinux

Security-Enhanced Linux (SELinux) est une infrastructure pour resserrer davantage le modèle des privilèges que le modèle de sécurité ordinaire des systèmes semblables à Unix avec les règles de contrôle d'accès obligatoire (MAC) (« mandatory access control »). La puissance de l’administrateur peut être restreinte sous certaines conditions.

4.6.3. Restreindre l’accès à certains services du serveur

Pour la sécurité du système, c'est une bonne idée de désactiver autant de programmes de serveurs que possible. Ceci devient critique pour les services par l’intermédiaire du réseau. Avoir des services réseau inutilisés, qu'ils soient activés directement en tant que démon ou par l’intermédiaire du programme super-serveur, est considéré comme un risque de sécurité.

De nombreux programmes, tels que sshd(8), utilisent un contrôle d'accès basé sur PAM. Il y a de nombreuses manières de restreindre l’accès à certains serveurs de services :

Voir Section 3.5.3, « Exemple de gestion de niveau de fonctionnement », Section 3.5.4, « Paramètre par défaut de chaque script init », Section 4.5.1, « Fichiers de configuration auxquels accèdent PAM et NSS », Section 3.5.8, « Initialisation des services réseau » et Section 5.9, « Infrastructure de netfilter ».

Astuce

Les services Sun RPC doivent être actif pour NFS et les autres programmes basés sur RPC.

Astuce

Si vous avez des problèmes pour les accès à distance sur un système Debian récent, commentez la ligne de configuration posant problème, comme « ALL: PARANOID » de « /etc/hosts.deny » si elle existe. (Mais vous devrez faire attention au risque de sécurité induit par ce type d'action).

4.7. Sécurité de l’authentification

Les informations données ici ne suffiront pas à remplir vos besoins de sécurité mais constituent un bon point de départ.

4.7.1. Mot de passe sûr avec Internet

La couche de transport de nombreux services populaires communique les messages, y-compris les mots de passe d'authentification, en texte clair. C'est une très mauvaise idée de transmettre un mot de passe en texte clair dans la jungle d'Internet où il peut être intercepté. Vous pouvez faire tourner des services sur une couche de transport sécurisée « Sécurité de la couche de transport (« Transport Layer Security ») » (TLS) ou son prédécesseur « Secure Sockets Layer » (SSL) pour sécuriser par chiffrement de la communication dans son ensemble, y-compris le mot de passe.

Tableau 4.7. Liste des services et ports sûrs et non sûrs

nom de service non sûr port nom de service sûr port
www (http) 80 https 443
smtp (courrier électronique) 25 ssmtp (smtps) 465
données ftp 20 données ftps 989
ftp 21 ftps 990
telnet 23 telnets 992
imap2 143 imaps 993
pop3 110 pop3s 995
ldap 389 ldaps 636

Le chiffrement coûte du temps CPU. Comme solution de remplacement pour économiser du temps CPU, vous pouvez continuer à effectuer les communications en texte clair tout en ne sécurisant que le mot de passe avec un protocole d'authentification sécurisé comme « Authenticated Post Office Protocol » (APOP) pour POP et « Challenge-Response Authentication Mechanism MD5 » (CRAM-MD5) pour SMTP et IMAP. (Depuis peu, pour envoyer des messages de courrier électronique au travers d'internet à votre serveur de courrier depuis votre client de courrier, il est devenu habituel d'utiliser le port 587 en remplacement du port SMTP 25 habituel pour soumettre le courrier afin d'éviter le blocage du port 25 par le fournisseur d'accès au réseau tout en vous authentifiant avec CRAM-MD5).

4.7.2. Le shell sûr (Secure Shell)

Le programme SSH, Shell sûr (« Secure Shell ») permet une communication chiffrée sûre entre deux machines qui ne soient pas « de confiance » au travers d'un réseau non sûr avec une authentification sûre. Il est constitué du client OpenSSH, de ssh(1), et du démon OpenSSH, sshd (8). SSH peut être utilisé pour « tunneler » de manière sécurisée un protocole de communications non sûr tel que POP et X au travers d'Internet à l’aide de la fonctionnalité de transfert de port.

Le client essaie de s'authentifier en utilisant l’authentification basée sur l’hôte, une clé publique d'authentification, une authentification par question-réponse ou une authentification par mot de passe. L’utilisation d'une authentification par clé publique permet la connexion à distance sans mot de passe. Voir Section 6.9, « Le serveur et les utilitaires d'accès à distance (SSH) ».

4.7.3. Mesures de sécurité supplémentaires pour Internet

Même si vous tournez avec des services sécurisés comme des serveurs Secure Shell (SSH) et Point-to-point tunneling protocol (PPTP), il reste des chance de break-ins en utilisant depuis Internet une attaque de force brute pour trouver le mot de passe, etc. L’utilisation d'une politique de parefeu (voir Section 5.9, « Infrastructure de netfilter ») conjointement avec les outils sûrs qui suivent peut améliorer la sécurité :

Tableau 4.8. Liste des outils fournissant des mesures de sécurité supplémentaires

paquet popcon taille description
knockd * V:0.15, I:0.3 164 démon knockd(1) et client konck(1) légers de rituel d'ouverture de ports « port-knocking »
denyhosts * V:2, I:2 356 utilitaire pour aider les administrateurs système à contrecarrer les pirates par ssh
fail2ban * V:4, I:5 660 bannir les IP qui provoque des erreurs d'authentification multiples
libpam-shield * V:0.01, I:0.05 104 verrouiller les attaquants distants cherchant à deviner le mot de passe

4.7.4. sécuriser le mot de passe de l’administrateur

Afin d'éviter que des personnes accèdent à votre machine avec les privilèges de l’administrateur, vous devez prendre les mesures suivante :

  • rendre impossible l’accès physique au disque dur ;
  • verrouiller le BIOS et interdire l’amorçage depuis un support amovible ;
  • définir un mot de passe pour la session interactive de GRUB ;
  • verrouiller l’édition du menu de GRUB.

Avec un accès physique au disque, réinitialiser le mot de passe est relativement facile en suivant les étapes suivantes :

  1. Déplacer le disque dur sur un PC dont le BIOS permet le démarrage depuis un CD.
  2. Démarrer le système avec un support de secours (disque d'amorçage de Debian, CD Knoppix, CD GRUB, ..)
  3. Monter la partition racine avec les droits en lecture et écriture.
  4. Éditer « /etc/passwd » de la partition racine et vider la seconde entrée du compte root.

Si vous avez l’accès en édition au menu GRUB (voir Section 3.3, « Étage 2 : le chargeur initial »), avec grub-rescue-pc, il est encore plus simple d'effectuer les étapes suivantes au moment du démarrage :

  1. Démarrer le système avec les paramètres du noyau modifiés en quelque chose qui ressemble à « root=/dev/hda6 rw init=/bin/sh ».
  2. Éditer « /etc/passwd » et vider la seconde entrée du compte root.
  3. Redémarrer le système.

L’interpréteur de commandes de l’administrateur est maintenant accessible sans mot de passe.

Note

Une fois que quelqu'un a accès à l’interpréteur de commandes de l’administrateur, il peut accéder à l’ensemble du système et en réinitialiser tous les mots de passe. De plus, il peut compromettre le mot de passe de n'importe quel utilisateur en utilisant des outils de cassage de mots de passe par force brute tels que les paquets john et crack (voir Section 9.6.11, « Vérification de la sécurité et de l’intégrité du système »). Ces mots de passes cassés peuvent permettre de compromettre d'autres systèmes.

La seule solution logicielle raisonnable pour éviter tout ça est d'utiliser une partition racine (ou une partition « /etc ») chiffrée par logiciel en utilisant dm-crypt et initramfs (voir Section 9.4, « Astuces de chiffrement des données »). Vous aurez alors toujours besoin d'un mot de passe pour vous connecter au système.

Chapitre 5. Configuration du réseau

Astuce

Pour un guide d'ordre général concernant le réseau sous GNU/Linux, lire le Guide de l’administrateur réseau de Linux (« Linux Network Administrators Guide »).

5.1. L’infrastructure de base du réseau

Passons en revue l’infrastructure de base du réseau sur un système Debian moderne.

Tableau 5.1. Liste des outils de configuration du réseau

paquets popcon taille type description
ifupdown * V:60, I:99 228 config::ifupdown outil standard pour activer ou désactiver le réseau (spécifique à Debian)
ifplugd * V:0.4, I:0.9 244 , , gérer automatiquement le réseau filaire
ifupdown-extra * V:0.04, I:0.2 124 , , script de test du réseau pour améliorer le paquet « ifupdown »
ifmetric * V:0.02, I:0.10 100 , , définir la métriques de routage d'une interface réseau
guessnet * V:0.07, I:0.3 516 , , script de cartographie réseau améliorant le paquet « ifupdown » par l’intermédiaire du fichier « /etc/network/interfaces »
ifscheme * V:0.03, I:0.08 132 , , script de cartographie réseau pour améliorer le paquet « ifupdown »
ifupdown-scripts-zg2 * V:0.00, I:0.04 232 , , scripts d'interface de Zugschlus fournissant une méthode manuelle à ifupdown
network-manager * V:24, I:33 2628 config::NM NetworkManager (démon) : gère automatiquement le réseau
network-manager-gnome * V:17, I:29 5616 , , NetworkManager (frontal de GNOME)
network-manager-kde * V:2, I:3 264 , , NetworkManager (frontal de KDE)
cnetworkmanager * V:0.05, I:0.2 208 , , NetworkManager (client en ligne de commandes)
wicd * V:0.5, I:2 88 config::wicd gestionnaire de réseau filaire ou sans fi (métapaquet)
wicd-cli * V:0.04, I:0.2 128 , , gestionnaire de réseau filaire ou sans fil (client en ligne de commandes)
wicd-curses * V:0.15, I:0.4 236 , , gestionnaire de réseau filaire ou sans fil (client Curses)
wicd-daemon * V:1.9, I:2 1780 , , gestionnaire de réseau filaire ou sans fil (démon)
wicd-gtk * V:1.6, I:2 772 , , gestionnaire de réseau filaire ou sans fil (client GTK+)
iptables * V:27, I:99 1316 config::Netfilter outils d'administration pour le filtrage des paquets et NAT (Netfilter)
iproute * V:41, I:88 1044 config::iproute2 iproute2, IPv6 et autres configurations avancées du réseau : ip(8), tc(8), etc
ifrename * V:0.2, I:0.6 236 , , renommer une interface réseau en fonction de divers critères statiques : ifrename(8)
ethtool * V:4, I:13 208 , , afficher ou modifier les paramètres d'un périphérique ethernet
iputils-ping * V:36, I:99 96 test::iproute2 tester l’accessibilité d'une machine distance par nom de machine ou adresse IP (iproute2)
iputils-arping * V:0.6, I:6 36 , , tester l’accessibilité réseau d'une machine distante spécifiée par une adresse ARP
iputils-tracepath * V:0.4, I:2 72 , , tracer le chemin du réseau vers une machine distante
net-tools * V:70, I:99 1016 config::net-tools boîte à outils réseau NET-3 (net-tools, configuration réseau IPv4) : ifconfig(8), etc.
inetutils-ping * V:0.03, I:0.12 296 test::net-tools tester l’accessibilité réseau d'une machine distante par nom de machine ou adresse IP (ancien, GNU)
arping * V:0.5, I:3 104 , , tester l’accessibilité réseau d'une machine distante spécifiée par une adresse ARP (ancien)
traceroute * V:13, I:99 192 , , tracer le chemin réseau vers une machine distante (ancien, console)
dhcp3-client * V:32, I:92 60 config::low-level client DHCP
wpasupplicant * V:28, I:39 828 , , client prenant en charge WPA et WPA2 (IEEE 802.11i)
wireless-tools * V:7, I:22 420 , , outils pour manipuler les « Extension Linux sans fil » (Linux Wireless Extensions)
ppp * V:6, I:26 1016 , , connexion PPP/PPPoE avec chat
pppoeconf * V:0.4, I:3 344 config::helper assistant de configuration d'une connexion PPPoE
pppconfig * V:0.2, I:2 964 , , assistant de configuration pour une connexion PPP avec chat
wvdial * V:0.5, I:2 416 , , assistant de configuration pour une connexion PPP avec wvdial et ppp
mtr-tiny * V:2, I:26 120 test::low-level tracer le chemin réseau vers une machine distante (curses)
mtr * V:0.7, I:3 180 , , tracer le chemin réseau vers une machine distante (curses et GTK+)
gnome-nettool * V:2, I:33 2848 , , outils pour des opérations d'informations habituelles sur le réseau (GNOME)
nmap * V:6, I:31 7112 , , cartographie réseau / balayage de ports (Nmap, console)
zenmap * V:0.2, I:1.3 2400 , , cartographie réseau / balayage de ports (GTK+)
knmap * V:0.10, I:0.6 712 , , cartographie réseau / balayage de ports (KDE)
tcpdump * V:3, I:24 1020 , , analyseur de trafic réseau (Tcpdump, console)
wireshark * V:1.4, I:9 2052 , , analyseur de trafic réseau (Wireshark, GTK+)
tshark * V:0.4, I:3 276 , , analyseur de trafic réseau (console)
nagios3 * V:1.0, I:1.8 32 , , système de surveillance et de gestion pour les machines, les services et les réseaux (Nagios)
tcptrace * V:0.05, I:0.4 436 , , produit un résumé des connexions à partir d'une sortie de tcpdump
snort * V:0.6, I:0.8 1260 , , système souple de détection d'intrusion par le réseau (Snort)
ntop * V:1.2, I:2 11124 , , afficher l’utilisation du réseau dans le navigateur web
dnsutils * V:14, I:90 412 , , clients réseau fournis par BIND : nslookup(8), nsupdate(8), dig(8)
dlint * V:0.4, I:6 96 , , vérifier les zones d'information DNS en utilisant des requêtes du serveur de noms
dnstracer * V:0.11, I:0.5 92 , , tracer une chaîne de serveurs DNS jusqu'à la source

5.1.1. Nom de domaine

La désignation du nom de domaine est délicate pour l’utilisateur d'une station de travail normale de type PC. La station de travail de type PC peut être mobile, se déplaçant sur le réseau, ou située derrière un parefeu de type NAT, inaccessible depuis Internet. Dans de tels cas, il ne faudra pas que le nom de domaine soit un nom valide afin d'éviter les collisions de noms.

Astuce

Lorsque vous utilisez un nom de domaine non valable, vous devez usurper le nom de domaine utilisé par certains programmes tels que le MTA afin qu’ils puissent fonctionner normalement. Voir Section 6.3.3, « Configuration de l’adresse de courriel ».

Selon la rfc2606, « invalid » semble être le choix à faire pour le domaine de haut niveau (TLD) pour construire des noms de domaine dont on est certain qu'ils ne seront pas valable sur Internet.

Le protocole de découverte de réseau mDNS (Apple Bonjour et Apple Rendezvous, Avahi sur Debian) utilise <local> comme pseudo domaine de haut niveau. Microsoft semble aussi utiliser « local » comme TLD pour les réseaux locaux.

Avertissement

Si le service DNS sur votre réseau local utilise « local » comme TLD pour votre LAN, il peut interférer avec mDNS.

D'après l’analyse des courriels que je reçois, d'autres choix courants de TLD non valables semblent être « localdomain », « lan », « localnet » ou « home »

5.1.2. Résolution du nom d'hôte

La résolution du nom d'hôte est actuellement prise en charge aussi par le mécanisme NSS (Name Service Switch). Le flux de cette résolution est le suivant :

  1. Le fichier « /etc/nsswitch.conf » avec une entrée comme « hosts: files dns » donne l’ordre de la résolution du nom d'hôte. (Ceci remplace l’ancienne fonctionnalité de l’entrée « order » dans « /etc/host.conf »).
  2. La méthode files est d'abord appelée. Si le nom d'hôte est trouvé dans le fichier « /etc/hosts », elle retourne toutes les adresses valables qui y correspondent et quitte. (Le fichier « /etc/host.conf » contient « multi on »).
  3. La méthode dns est appelée. Si le nom d'hôte est trouvé par une requête au Système de noms de domaine Internet (DNS) (« Internet Domain Name System ») identifié par le fichier « /etc/resolv.conf », elle retourne toutes les adresses valables correspondantes et quitte.

Le fichier « /etc/hosts » associe les adresses IP avec les noms d'hôtes, il contient ce qui suit :

127.0.0.1 localhost
127.0.1.1 <nom_hote>.<nom_domaine> <nom_hote>

# Les lignes suivantes servent pour les machines pouvant utiliser IPv6
::1     ip6-localhost ip6-loopback
fe00::0 ip6-localnet
ff00::0 ip6-mcastprefix
ff02::1 ip6-allnodes
ff02::2 ip6-allrouters
ff02::3 ip6-allhosts

Ici, <nom_hote> correspond au propre nom de la machine défini dans le fichier « /etc/hostname ». Ici, le <nom_domaine> est le nom de domaine pleinement qualifié (FQDN) de cette machine.

Astuce

Pour <nom_domaine> d'un PC mobile dans FQDN (nom de domaine pleinement qualifié) réel, vous pouvez prendre un TLD sûr et en erreur tel que « lan », « home », « invalid », « localdomain », « none » et « private ».

« /etc/resolv.conf » est un fichier statique si le paquet resolvconf n'est pas installé. S'il est installé, c'est un lien symbolique. Dans tous les cas, il contient des informations qui initialisent les routines du résolveur. Si le DNS est trouvé à l’IP=« 192.168.11.1 », il contient ce qui suit :

nameserver 192.168.11.1

Le paquet resolvconf fait de ce « /etc/resolv.conf » un lien symbolique et gère son contenu automatiquement par le script hook.

La résolution du nom de machine par le DNS Multicast (en utilisant Zeroconf encore appelé Apple Bonjour / Apple Rendezvous), qui permet une résolution efficace des noms à l’aide de programmes courants Unix/Linux dans le domaine mDNS ad-hoc « local », peut être fourni en installant le paquet libnss-mdns. Le fichier « /etc/nsswitch.conf » devra avoir une entrée semblable à « hosts: files mdns4_minimal [NOTFOUND=return] dns mdns4 » afin d'activer cette fonctionnalité.

5.1.3. Nom de l’interface réseau

Le nom de l’interface réseau, par exemple eth0, est assigné dans le noyau Linux à chaque matériel par le mécanisme udev de configuration de l’espace utilisateur (voir Section 3.5.11, « Le système udev »), lorsqu'il est trouvé. On appelle l’interface réseau interface physique (« physical interface ») dans ifup(8) et interfaces(5).

De manière à ce que les interfaces réseau aient un nom homogène lors des rédémarrages en utilisant l’adresse MAC, etc., il existe un fichier d'enregistrement « /etc/udev/rules.d/70-persistent-net.rules ». Ce fichier est créé automatiquement par le programme « /lib/udev/write_net_rules », probablement lancé par le fichier de règle « persistent-net-generator.rules ». Vous pouvez le modifier pour changer la règle de nommage.

Attention

En éditant le fichier de règles « /etc/udev/rules.d/70-persistent-net.rules », vous devrez conserver chaque règle sur une seule ligne et l’adresse MAC en minuscule. Par exemple, su vous trouvez « Firewire device » et « PCI device » dans ce fichier, vous voudrez probablement nommer eth0 le « PCI device » et le configurer comme interface réseau primaire.

5.1.4. Plage d'adresses réseau du réseau local (« LAN »)

Un rappel des plages d'adresses IPv4 32 bits de chacune des classes réservées à l’utilisation sur un réseau local (LAN) par la rfc1918. Ces adresses garantissent qu'aucun conflit ne sera créé avec aucune des adresses présentes sur Internet proprement dit.

Tableau 5.2. Liste des plages d'adresses de réseau

Classe adresses de réseau masque de réseau masque de réseau /bits nombre de sous-réseaux
A 10.x.x.x 255.0.0.0 /8 1
B 172.16.x.x — 172.31.x.x 255.255.0.0 /16 16
C 192.168.0.x — 192.168.255.x 255.255.255.0 /24 256

Note

Si une de ces adresses est assignée à une machine, cette machine ne doit alors pas accéder directement à Internet mais passer par une passerelle qui agit en tant que serveur mandataire (« proxy ») pour les services individuels ou sinon effectuer une traduction d'adresse réseau (NAT) (« Network Address Translation ». Un routeur à large bande effectue en général la NAT pour l’environnement du LAN de l’utilisateur grand public.

5.1.5. La gestion du périphérique réseau

La plupart des périphériques matériels sont pris en charge par le système Debian, il y a quelques périphériques de réseau qui exigent, pour les gérer, des pilotes matériels non libres selon DSFG. Veuillez consulter Section 9.7.8, « Pilotes de matériel non libres ».

5.2. Configuration moderne de réseau pour l’ordinateur de bureau

Les systèmes Debian squeeze peuvent gérer la connexion au réseau à l’aide de démons tels que NetworkManager (NM) (paquet network-manager et les paquets associés) ou Wicd (paquet wicd et les paquets associés).

  • Il sont fournis avec leur propre interface utilisateur graphique (GUI) et en ligne de commandes.
  • Ils ont leur propre démon en tant que sytème dorsal.
  • Ils permettent une connexion facile de votre système à Internet.
  • Ils permettent une gestion facile de la configuration du réseau filaire ou sans fil.
  • Ils nous permettent de configurer le réseau indépendamment de l’ancien paquet « ifupdown »

Note

Ne pas utiliser ces outils de configuration automatique du réseau sur un serveur. Ils ont été prévus principalement pour les utilisateurs de système de bureau tournant sur des ordinateurs portables.

Ce outils moderne de configuration du réseau doivent être configurés correctement afin d’éviter des conflits avec l’ancien paquet ifupdown et son fichier de configuration « /etc/network/interfaces ».

Note

Certaines fonctionnalités de ces outils de configuration automatique du réseau peuvent souffrir de régressions. Ils ne sont pas aussi robustes que l’ancien paquet ifupdown. Consultez le BTS de network-manager et le BTS de wicd pour en savoir plus sur les problèmes et les limitations actuels.

5.2.1. Outils graphiques de configuration du réseau

Les documentations officielles de NM et Wicd sous Debian sont fournies respectivement par « /usr/share/doc/network-manager/README.Debian » et « /usr/share/doc/wicd/README.Debian ».

Essentiellement, la onfiguration réseau pour l’ordinateur de bureau est faite de la manière suivante :

  1. Rendez l’utilisateur du bureau, par exemple toto, membre du groupe « netdev » à l’aide de la commande suivante (vous pouvez aussi le faire automatiquement à l’aide de D-bus sous les environnements de bureau modernes comme GNOME et KDE) :

    $ sudo adduser toto netdev
  2. Gardez la configuration de « /etc/network/interfaces » aussi simple que possible comme ce qui suit :

    auto lo
    iface lo inet loopback
  3. Redémarrez NM ou Wicd de la manière suivante :

    $ sudo /etc/init.d/network-manager restart
    $ sudo /etc/init.d/wicd restart
  4. Configurez votre réseau à l’aide d'une interface graphique.

Note

Afin d'éviter les conflits avec ifupdown, seules les interfaces qui ne sont pas listées dans « /etc/network/interfaces » ou qui ont été configurées avec « auto … » ou « allow-hotplug … » et « iface … inet dhcp » (avec aucune autre option) sont gérées par NM.

Astuce

Si vous désirez étendre les possibilités de configuration de NM, veuillez récupérer les modules d’extension appropriés et les paquets supplémentaires tels que network-manager-openconnect, network-manager-openvpn-gnome, network-manager-pptp-gnome, mobile-broadband-provider-info, gnome-bluetooth, etc. Il en va de même pour ceux de Wicd.

Attention

Ces outils de configuration automatique peuvent ne pas être compatibles avec des configurations ésotériques de l’ancien ifupdown dans « /etc/network/interfaces » telles que celles se trouvant en Section 5.5, « Configuration de base du réseau avec ifupdown (ancienne) » et Section 5.6, « Configuration réseau avancée avec ifupdown (ancienne) ». Consultez le BTS de network-manager et le BTS de wicd pour les problèmes et les limitations actuels.

5.3. Ancienne méthode de configuration et connexion réseau

Lorsque la méthode décrite dans Section 5.2, « Configuration moderne de réseau pour l’ordinateur de bureau » ne suffit pas à vos besoins, vous pouvez utiliser les anciennes connexion au réseau et méthode de configuration qui combinent de nombreux outils simples.

L’ancienne connexion au réseau est spécifique pour chacune des méthodes (voir Section 5.4, « Méthode de connexion réseau (ancienne) »).

Il existe deux types de programmes de bas niveau pour la configuration du réseau sous un système Linux (voir Section 5.7.1, « Commandes Iproute2 »).

  • Les programmes net-tools anciens (ifconfig(8), …) provienne du système de réseau NET-3 de Linux. La plupart d'entre-eux sont aujourd'hui obsolètes.
  • Les nouveau programmes Linux iproute2 (ip(8), …) représentent le système actuel de gestion du réseau sous Linux.

Bien que ces programmes de bas niveau soient puissants, ils sont lourds à utiliser. Des systèmes de haut niveau de configuration du système ont donc été créés.

Le paquet ifupdown est le standard de fait pour un tel système de configuration de haut niveau du réseau sur Debian. Il vous permet d'activer un réseau en utilisant simplement, par exemple, « ifup eth0 ». Son fichier de configuration est le fichier /etc/network/interfaces » est son contenu typique est le suivant :

auto lo
iface lo inet loopback

auto eth0
iface eth0 inet dhcp

La paquet resolvconf a été créé pour en complément au système ifupdown afin de prendre en charge une reconfiguration en douceur de la résolution d'adresse du réseau en automatisant la réécriture du fichier de configuration de la résolution « /etc/resolv.conf ». Maintenant, la plupart des paquets de Debian servant à la configuration du réseau sont modifiés pour utiliser le paquet resolvconf (voir « /usr/share/doc/resolvconf/README.Debian »).

Des scripts d'assistant au paquet ifupdown comme ifplugd, guessnet, ifscheme, etc. ont été créés pour automatiser la configuration de l’environnement réseau comme dans le cas d'un PC mobile sur un réseau local câblé. Ils sont relativement difficiles à utiliser mais fonctionnent bien en conjonction avec une système ifupdown existant.

Elles sont expliquées en détails avec des exemples (voir Section 5.5, « Configuration de base du réseau avec ifupdown (ancienne) » et Section 5.6, « Configuration réseau avancée avec ifupdown (ancienne) »).

5.4. Méthode de connexion réseau (ancienne)

Attention

La méthode de test de connexion décrite dans cette section est destinée à des buts de test. Elle n'est pas destinée à être directement utilisée pour la connexion réseau de tous les jours. Vous êtes invité à l’utiliser par l’intermédiaire de NM, Wicd, ou du paquet ifupdown (voir Section 5.2, « Configuration moderne de réseau pour l’ordinateur de bureau » et Section 5.5, « Configuration de base du réseau avec ifupdown (ancienne) »).

La connexion typique au réseau et le chemin de connexion pour un PC peuvent être résumés comme suit :

Tableau 5.3. Liste des méthodes de connexions réseau et des chemins de connexion

PC méthode de connexion chemin de connexion
Port série (ppp0) PPP modem ⇔ POTS ⇔ point d'accès réseau commuté ⇔ FAI
Port ethernet (eth0) PPPoE/DHCP/Statique ⇔ BB-modem ⇔ BB service ⇔ BB access point ⇔ FAI
Port ethernet (eth0) DHCP/Statique ⇔ LAN ⇔ routeur BB avec traduction d'adresse (NAT) (⇔ modem BB …)

Voici un résumé des scripts de configuration de chaque méthode de connexion :

Tableau 5.4. Liste des configurations de connexions réseau

méthode de connexion configuration paquets(s) de support
PPP pppconfig pour créer un chat déterministe pppconfig, ppp
PPP (alternative) wvdialconf pour créer un chat heuristique ppp, wvdial
PPPoE pppoeconf pour créer un chat déterministe pppoeconf, ppp
DHCP décrit dans « /etc/dhcp3/dhclient.conf » dhcp3-client
IP statique (IPv4) décrit dans « /etc/network/interfaces » net-tools
IP statique (IPv6) décrit dans « /etc/network/interfaces » iproute

Les acronymes de connexion au réseau ont la signification suivante :

Tableau 5.5. Liste des acronymes de connexion au réseau

acronyme signification
POTS service téléphonique analogique classique (« plain old telephone service »)
BB large bande
BB-service par exemple, l’ADSL, la télévision pat câble ou les services sur fibre optique (FTTP)
BB-modem par exemple, le modem ADSL, le modem sur réseau câblé ou le terminal de réseau optique (ONT)
LAN réseau local (« local area network »)
WAN réseau étendu
DHCP protocole de configuration dynamique des machines (« dynamic host configuration protocol »)
PPP protocole point à point (« point to point protocol »)
PPPoE protocole point à point avec encapsulation ethernet
FAI (« ISP ») fournisseur d'accès à Internet

Note

Les services de connexion au réseau étendu (WAN) par l’intermédiaire du câble du réseau de télévision sont en général servis par DHCP ou PPPoE. Ceux qui sont connecté en ADSL et FTTP sont en général servis par PPPoE. Vous devrez consulter votre FAI afin de connaître les exigences exactes de configuration de la connexion WAN.

Note

Lorsqu'un routeur large bande (« BB-router ») est utilisé pour créer un environnement de réseau local domestique, les PC sur le réseau local sont connectés au réseau étendu (WAN) par l’intermédiaire du routeur large bande par traduction d'adresse réseau (NAT). Dans ce cas, les interfaces réseau des PC sur le réseau local sont servies avec des adresses IP statiques ou par DHCP depuis le routeur large bande. Le routeur large bande, pour se connecter au réseau étendu, doit être configuré en suivant les instructions de votre FAI.

5.4.1. La connexion DHCP avec ethernet

Le réseau moderne domestique ou pour une petite entreprise typique (réseau local, LAN) connecté au réseau étendu (« WAN ») (Internet) en utilisant un routeur à large bande grand public. Le réseau local derrière ce routeur est habituellement configuré par un serveur de protocole de configuration dynamique de l’hôte (DHCP) (« dynamic host configuration protocol ») tournant sur le routeur.

Installez simplement le paquet dhcp3-client pour ethernet servi par le protocole de configuration dynamique de l’hôte (DHCP).

5.4.2. Connexion ethernet avec une adresse IP statique

Il n'y a pas d'action spécifique nécessaire pour la configuration ethernet avec une adresse IP statique.

5.4.3. La connexion PPP avec pppconfig

Le script de configuration pppconfig configure la connexion PPP de manière interactive en sélectionnant simplement les éléments suivants :

  • numéro de téléphone ;
  • identifiant chez le fournisseur d'accès (FAI) ;
  • mot de passe chez le FAI ;
  • vitesse du port ;
  • port de communication avec le modem ;
  • méthode d'authentification.

Tableau 5.6. Liste des fichiers de configuration pour la connexion PPP avec pppconfig

fichier fonction
/etc/ppp/peers/<nom_fai> fichier de configuration spécifique à <nom_fai> créé par pppconfig pour pppd
/etc/chatscripts/<nom_fai> fichier de configuration spécifique à <nom_fai> créé par pppconfig pour chat
/etc/ppp/options paramètres généraux d'exécution de pppd
/etc/ppp/pap-secret données d'authentification pour PAP (risque de sécurité)
/etc/ppp/chap-secret données d'authentification pour CHAP (plus sécurisé)

Attention

La valeur « <nom_fai> » du champ « provider » est supposée si les commandes pon et poff sont appelées sans paramètre.

Vous pouvez tester la configuration de la manière suivant en utilisant des outils de configuration du réseau de bas niveau :

$ sudo pon <nom_fai>
...
$ sudo poff <nom_fai>

Voir « /usr/share/doc/ppp/README.Debian.gz ».

5.4.4. Autre connexion PPP avec wvdialconf

Une approche différente de l’utilisation de pppd(8) est de le lancer depuis wvdial(1) qui est fourni par le paquet wvdial. Plutôt que pppd faisant tourner chat (8) pour numéroter et négocier la connexion, wvdial effectue la numérotation et la négociation initiale puis démarre pppd pour effectuer le reste.

Le script de configuration wvdialconf configure la connexion PPP de manière interactive en sélectionnant simplement ce qui suit :

  • numéro de téléphone ;
  • identifiant chez le fournisseur d'accès (FAI) ;
  • mot de passe chez le FAI ;

wvdial réussit à réaliser la connexion dans la plupart des cas et conserve automatiquement la liste des données d'authentification.

Tableau 5.7. Liste des fichiers de configuration pour une connexion PPP avec wvdialconf

fichier fonction
/etc/ppp/peers/wvdial fichier de configuration spécifique à wvdialcréé par wvdialconf pour pppd
/etc/wvdial.conf fichier de configuration créé par wvdialconf
/etc/ppp/options paramètres généraux d'exécution de pppd
/etc/ppp/pap-secret données d'authentification pour PAP (risque de sécurité)
/etc/ppp/chap-secret données d'authentification pour CHAP (plus sécurisé)

Vous pouvez tester la configuration de la manière suivant en utilisant des outils de configuration du réseau de bas niveau :

$ sudo wvdial
...
$ sudo killall wvdial

Voir wvdial(1) et wvdial.conf(5).

5.4.5. La connexion PPPoE avec pppoeconf

Lorsque votre FAI vous propose une connexion avec PPPoE et que vous décidez de connecter directement votre PC au WAN, le réseau de votre PC doit être configuré avec PPPoE. PPPoE signifie « PPP over Ethernet » (PPP encapsulé par ethernet). Le script de configuration pppoeconf configure la connexion PPPoE de manière interactive.

Les fichiers de configuration sont les suivants :

Tableau 5.8. Liste des fichiers de configuration pour une connexion PPPoE avec pppoeconf

fichier fonction
/etc/ppp/peers/fournisseur-accès-adsl fichier de configuration spécifique à pppoe créé par pppoeconf pour pppd
/etc/ppp/options paramètres généraux d'exécution de pppd
/etc/ppp/pap-secret données d'authentification pour PAP (risque de sécurité)
/etc/ppp/chap-secret données d'authentification pour CHAP (plus sécurisé)

Vous pouvez tester la configuration de la manière suivant en utilisant des outils de configuration du réseau de bas niveau :

$ sudo /sbin/ifconfig eth0 up
$ sudo pon fournisseur-accès-adsl
...
$ sudo poff fournisseur-accès-adsl
$ sudo /sbin/ifconfig eth0 down

Voir « /usr/share/doc/pppoeconf/README.Debian ».

5.5. Configuration de base du réseau avec ifupdown (ancienne)

La configuration traditionnelle du réseau TCP/IP sur un système Debian utilise le paquet ifupdown comme outil de haut niveau. Il y a deux cas typiques :

Ces méthodes traditionnelles de configuration sont assez utiles si vous désirez définir une configuration avancée (voir Section 5.5, « Configuration de base du réseau avec ifupdown (ancienne) »).

Le paquet ifupdown fournit l’ossature standardisées pour la configuration du réseau de haut niveau sur un système Debian. Dans cette section, nous apprenons les bases de la configuration du réseau avec ifupdown avec une introduction simplifiée et de nombreux exemples typiques.

5.5.1. La syntaxe de commande simplifiée

Le paquet ifupdown contient 2 commandes : ifup(8) et ifdown(8). Elles offrent une configuration de réseau de haut niveau à l’aide du fichier de configuration « /etc/network/interfaces ».

Tableau 5.9. Liste des commandes de base de configuration du réseau avec ifupdown

commande action
ifup eth0 activer l’interface réseau eth0 avec la configuration eth0 si l’entrée « iface eth0 » existe
ifdown eth0 désactiver l’interface réseau eth0 avec la configurationeth0 si l’entrée « iface eth0 »

Avertissement

Ne pas utiliser les outils de configuration de bas niveau tels que ifconfig(8) ni les commandes ip(8) pour configurer une interface se trouvant dans l’état actif (« up »).

Note

Il n'y a pas de commande ifupdown.

5.5.2. Syntaxe de base de « /etc/network/interfaces »

La syntaxe clé de « /etc/network/interfaces » telle qu'expliquée dans interfaces(5) peut être résumée comme suit :

Tableau 5.10. Liste des entrées de « /etc/network/interfaces »

entrée signification
« auto <nom_interface> » démarrer l’interface <nom_interface> lors du démarrage du système
« allow-auto <nom_interface> » , ,
« allow-hotplug <nom_interface> » démarrer l’interface <nom_interface> lorsque le noyau détecte un événement « à chaud » depuis cette interface
Les lignes qui commencent par « iface <nom_config> … » définissent la configuration de réseau <nom_config>
Les lignes qui commencent par « mapping <nom_interface_glob> » définissent une valeur de correspondance de <nom_config> pour l’interface correspondant à <nom_interface>
Une ligne commençant par le signe « # » est traitée comme commentaire et ignorée (les commentaire de fin de ligne ne sont pas pris en charge)
Une barre oblique inversée (« \ », « back slash » en anglais) en fin de ligne étend la configuration à la ligne suivante

Les lignes commençant par l’entrée iface ont la syntaxe suivante :

iface <nom_config> <famille_adresse> <nom_méthode>
 <option1> <valeur1>
 <option2> <valeur2>
 ...

Pour la configuration de base, l’entrée de mapping n'est pas utilisée si vous utilisez le nom de l’interface réseau comme nom de configuration du réseau (voir Section 5.6.5, « L’entrée « mapping » »).

Avertissement

Ne pas définir dans « /etc/network/interfaces » d'entrée « iface » en double pour une interface réseau

5.5.3. L’interface réseau de rebouclage (« loopback »)

L’entrée de configuration suivante du fichier « /etc/network/interfaces » active l’interface réseau « loopback » lo lors du démarrage du système (grâce à l’entrée auto) :

auto lo
iface lo inet loopback

Elle existe toujours dans le fichier « /etc/network/interfaces ».

5.5.4. Interfaces réseau gérées par DHCP

Après avoir préparé le système selon Section 5.4.1, « La connexion DHCP avec ethernet », l’interface réseau gérée par le DHCP est configurée en créant l’entrée de configuration suivante dans le fichier « /etc/network/interfaces » :

allow-hotplug eth0
iface eth0 inet dhcp
 hostname "ma_machine"

Lorsque le noyau de Linux détecte l’interface physique eth0, l’entrée allow-hotplug permet à ifup d'activer l’interface et l’entrée iface demande à ifup d'utiliser DHCP pour configurer l’interface.

5.5.5. Interface réseau avec une adresse IP fixe

Une interface réseau avec une adresse IP fixe est configurée en créant de la manière suivante une entrée de configuration du fichier « /etc/network/interfaces » :

allow-hotplug eth0
iface eth0 inet static
 address 192.168.11.100
 netmask 255.255.255.0
 broadcast 192.168.11.255
 gateway 192.168.11.1
 dns-domain lan
 dns-nameservers 192.168.11.1

Lorsque le noyau de Linux détecte l’interface physique eth0, l’entrée allow-hotplug permet à ifup d'activer l’interface utiliser l’IP statique pour la configurer.

Ici, je suppose ce qui suit :

  • plage d'adresses IP du réseau local : 192.168.11.0 - 192.168.11.255
  • adresse IP de la passerelle : 192.168.11.1
  • adresse IP du PC : 192.168.11.100
  • paquet resolvconf : installé
  • nom de domaine : « lan »
  • adresse IP address du serveur DNS : 192.168.11.1

Si le paquet resolvconf n'est pas installé, vous devrez faire vous-même la configuration associée au DNS en éditant le fichier « /etc/resolv.conf » comme suit :

nameserver 192.168.11.1
domain lan

Attention

Les adresses IP utilisées dans l’exemple ci-dessus ne sont pas destinées à être recopiées littéralement. Vous devrez adapter les adresses IP à la configuration réelle de votre réseau.

5.5.6. Les bases de l’interface réseau sans fil

Le réseau local sans fil (« wireless LAN ou WLAN ») permet une connexion sans fil à haute vitesse par une communication en spectre étalé « spread-spectrum » sur des bandes radio ne nécessitant pas de licence en utilisant un ensemble de normes appelées IEEE 802.11.

Les interfaces WLAN se comportent sensiblement de la même manière que les interfaces ethernet normales mais elles demandent un identifiant de réseau l’on doit fournir des données de clé de chiffrement lors de leur initialisation. Leurs outils réseau de haut niveau sont exactement les mêmes que pour les interfaces ethernet mais les noms des interfaces sont un peu différents, comme eth1, wlan0, ath0, wifi0, … selon les pilotes du noyau utilisés.

Astuce

Le périphérique wmaster0 est le périphérique-maître qui est un périphérique interne utilisé uniquement par SoftMAC avec la nouvelle API mac80211 de Linux.

Voici quelques mot-clés à se souvenir pour le WLAN :

Tableau 5.11. Liste d'acronymes pour le WLAN

acronyme en entier signification
NWID ID du réseau ID du réseau sur 16 bits utilisées par les réseaux WaveLAN pre-802.11 (complètement dépassé)
(E)SSID Service Set Identifier (étendu) nom de réseau des Points d'accès sans fil (AP) interconnectés pour former un réseau local sans fil 802.11, identifiant de domaine
WEP, (WEP2) Wired Equivalent Privacy (confidentialité équivalente à un réseau câblé) première génération de norme de chiffrement sans fil sur 64 bits (128 bits) avec une clé sur 40 bits (dépassé)
WPA Wi-Fi Protected Access (Accès Wi-Fi protégé) seconde génération de norme de chiffrement sans fil (la plus grande partie de 802.11i), compatible avec WEP
WPA2 Wi-Fi Protected Access 2 (Accès protégé Wi-FI 2) troisième génération de norme de chiffrement sans fil (802.11i complète), non compatible avec WEP

Le choix du protocole est normalement restreint par le routeur sans fil déployé.

5.5.7. L’interface de réseau local sans fil avec WPA/WPA2

Vous devrez installer le paquet wpasupplicant afin de prendre en compte le WLAN avec les nouveaux protocoles WPA/WPA2.

Dans le cas d'IP fournies par DHCP sur une connexion WLAN, l’entrée du fichier « /etc/network/interfaces » doit être similaire à la suivante :

allow-hotplug ath0
iface ath0 inet dhcp
 wpa-ssid zonemaison
 # la clé psk hexadécimale est encodée depuis une phrase de passe en texte clair
 wpa-psk 000102030405060708090a0b0c0d0e0f101112131415161718191a1b1c1d1e1f

Voir « /usr/share/doc/wpasupplicant/README.modes.gz ».

5.5.8. L’interface réseau local sans fil avec WEP

Vous devrez installer le paquet wireless-tools pour prendre en charge le WLAN avec l’ancien protocole WEP. (Votre routeur grand public peut encore utiliser cette infrastructure non sûre mais c'est mieux que rien).

Attention

Remarquez que le trafic réseau sur votre WLAN avec WEP peut être espionné par d'autres.

Dans le cas d'IP fournies par DHCP sur une connexion WLAN, l’entrée du fichier « /etc/network/interfaces » doit être similaire à la suivante :

allow-hotplug eth0
iface eth0 inet dhcp
 wireless-essid Maison
 wireless-key1 0123-4567-89ab-cdef
 wireless-key2 12345678
 wireless-key3 s:mot_de_passe
 wireless-defaultkey 2
 wireless-keymode open

Voir « /usr/share/doc/wireless-tools/README.Debian ».

5.5.9. La connexion PPP

Vous devrez d'abord configurer la connexion PPP comme décrit précédemment (voir Section 5.4.3, « La connexion PPP avec pppconfig »). Ensuite, ajoutez dans le fichier « /etc/network/interfaces » une entrée pour le périphérique PPP primaire ppp0 comme suit :

iface ppp0 inet ppp
 provider <nom_fai>

5.5.10. La connexion alternative PPP

Vous devrez d'abord configurer la connexion PPP alternative avec wvdial comme décrit précédemment (voir Section 5.4.4, « Autre connexion PPP avec wvdialconf »). Ajoutez ensuite dans le fichier « /etc/network/interfaces » une entrée pour le périphérique primaire PPP ppp0 comme suit :

iface ppp0 inet wvdial

5.5.11. La connexion PPPoE

Pour le PC directement connecté au WAN et utilisant PPPoE, vous devez configurer votre système pour une connexion PPPoE comme cela a été décrit précédemment (voir Section 5.4.5, « La connexion PPPoE avec pppoeconf »). Ajoutez ensuite dans le fichier « /etc/network/interfaces » une entrée pour le premier périphérique PPPoE eth0 comme suit :

allow-hotplug eth0
iface eth0 inet manual
 pre-up /sbin/ifconfig eth0 up
 up ifup ppp0=dsl
 down ifdown ppp0=dsl
 post-down /sbin/ifconfig eth0 down
# Ce qui suit est utilisé uniquement de manière interne
iface dsl inet ppp
 provider fournisseur-internet

5.5.12. État de configuration réseau de ifupdown

Le fichier « /etc/network/run/ifstate » enregistre l’état désiré de la connexion réseau pour toutes les interfaces réseau actuellement actives et gérées par le paquet ifupdown. Malheureusement, même si le système ifupdown échoue dans l’activation de l’interface comme désiré, le fichier « /etc/network/run/ifstate » l’affichera comme active.

Si la sortie de la commande ifconfig(8) d'une interface n'a pas de ligne telle que la suivante, elle ne peut pas être utilisée en tant qu'élément d'un réseau IPV4.

  inet addr:192.168.11.2  Bcast:192.168.11.255  Mask:255.255.255.0

Note

Pour un périphérique ethernet connecté en PPPoE, la sortie de la commande ifconfig(8) ne produit pas de ligne semblable à celle de l’exemple ci-dessus.

5.5.13. Configuration réseau de base

Lorsque vous tentez de reconfigurer une interface, par exemple eth0, vous devez d'abord la désactiver par la commande « sudo ifdown eth0 ». Ceci supprime l’entrée eth0 du fichier « /etc/network/run/ifstate ». (Ceci peut donner quelques messages d'erreur si eth0 n'est pas active ou a mal été configurée auparavant. Jusqu'à présent, il semble qu'il soit sûr de le faire n'importe quand sur une simple station de travail n'ayant qu'un seul utilisateur).

Vous pouvez maintenant réécrire le contenu du fichier « /etc/network/interfaces » selon vos besoins pour reconfigurer l’interface réseau eth0.

Ensuite, vous pourrez réactiver eth0 avec la commande  sudo ifup eth0 ».

Astuce

Vous pouvez (ré)initialiser l’interface réseau simplement par « sudo ifdown eth0;sudo ifup eth0 ».

5.5.14. La paquet ifupdown-extra

Le paquet ifupdown-extra fournit des tests de connexion au réseau facile à utiliser avec le paquet ifupdown.

  • La commande network-test(1) peut être utilisée depuis l’interpréteur de commandes.
  • Les scripts automatiques sont lancés pour chaque exécution de la commande ifup.

La commande network-test vous libère de l’exécution d'ennuyeuses commandes de bas niveau pour analyser les problèmes du réseau.

Les scripts automatiques sont installés dans « /etc/network/*/ » et effectuent ce qui suit :

  • vérifier la connexion du câble réseau
  • vérifier l’utilisation d'une adresse IP dupliquée
  • définir les routes statiques du système basées sur la définition de « /etc/network/routes »
  • vérifier si la passerelle réseau peut être atteinte
  • enregistrer les résultats dans le fichier « /var/log/syslog »

L’enregistrement dans syslog est assez utile pour l’administration des problèmes de réseau sur un système distant.

Astuce

Le comportement automatique du paquet ifupdown-extra est configurable par « /etc/default/network-test » Certaines de ces vérifications automatiques ralentissent un peu le démarrage du système car elle prennent un certain temps à l’écoute des réponses ARP.

5.6. Configuration réseau avancée avec ifupdown (ancienne)

Les fonctionnalités du paquet ifupdown peuvent être améliorées au-delà de ce qui est décrit dans Section 5.5, « Configuration de base du réseau avec ifupdown (ancienne) » avec des connaissances avancées.

Les fonctionnalités décrites ici sont entièrement optionnelles. Étant paresseux et minimaliste, je me suis rarement ennuyé à les utiliser.

Attention

Si vous n'êtes pas arrivé à établir une connexion réseau à l’aide des informations de Section 5.5, « Configuration de base du réseau avec ifupdown (ancienne) », vous ne ferez qu'empirer la situation en utilisant les informations qui suivent :

5.6.1. La paquet ifplugd

Le paquet ifplugd est l’ancien outil de configuration automatique du réseau, il ne peut gérer que les connexions ethernet. Il permet de régler le problème des connexions et déconnexions des câbles ethernet avec les PC mobiles, etc. Si vous avez installé NetworkManager ou Wicd (voir Section 5.2, « Configuration moderne de réseau pour l’ordinateur de bureau »), vous n'avez pas besoin de ce paquet.

Ce paquet fait tourner un démon qui remplace les fonctionnalités auto ou allow-hotplug (voir Tableau 5.10, « Liste des entrées de « /etc/network/interfaces » ») et qui active les interfaces lors de leur connexion au réseau.

Voici comment utiliser le paquet ifplugd pour le port ethernet interne, par exemple, eth0.

  1. Supprimez l’entrée « auto eth0 » ou « allow-hotplug eth0 » de « /etc/network/interfaces »
  2. Conservez les entrées « iface eth0 inet … » et « mapping … » de « /etc/network/interfaces »
  3. Installez le paquet ifplugd.
  4. Lancez « sudo dpkg-reconfigure ifplugd »
  5. Mettez eth0 comme interface « statique devant être surveillée par ifplugd ».

Le réseau fonctionne maintenant comme vous le désirez.

  • Lors de la mise sous tension ou lors de la découverte du matériel, l’interface est activée d'elle-même.

  • L’interface est activée lors de la découverte du câble ethernet.
  • L’interface est désactivée quelque temps après que le câble éthernet ait été débranché.
  • L’interface est activée dans le nouvel environnement de réseau lors de la connexion d'un autre câble ethernet.

Astuce

Les paramètres de la commande ifplugd(8) peuvent définir son comportement tel que le délai de reconfiguration des interfaces.

5.6.2. Le paquet ifmetric

Le paquet ifmeric nous permet de manipuler a posteriori la métrique de routes même avec DHCP.

Ce qui suit permettra de rendre l’interface eth0 prioritaire sur l’interface wlan0 :

  1. installer le paquet ifmetric :
  2. ajouter l’option avec « metric 0 » juste en-dessous de la ligne « iface eth0 inet dhcp » :
  3. ajouter une ligne d'option avec « metric 1 » juste en-dessous de la ligne « iface wlan0 inet dhcp ».

« metric 0 » indique la route de plus haute priorité et c'est celle par défaut. La plus grande valeur de « metric » indique une route de moindre priorité. L’adresse IP de l’interface active ayant la valeur de « metric » la plus basse devient celle d'origine. Voir ifmetric(8).

5.6.3. L’interface virtuelle

Une seule interface ethernet physique peut être configurée en tant que de multiples interfaces virtuelles avec différentes adresses IP. Habituellement, le but est de connecter une interface à plusieurs sous-réseaux ayant des IP différentes. Par exemple, l’hébergement web virtuel basé sur l’IP avec une seule interface réseau est une application de ce type.

Supposons, par exemple, ce qui suit :

  • une seule interface ethernet de votre machine est raccordée à un « hub ethernet » (pas au routeur à large bande) :
  • le concentrateur ethernet est connecté à la fois à Internet et au réseau local :
  • le réseau local utilise le sous-réseau 192.168.0.x/24 :
  • votre machine utilise une adresse IP fournie par DHCP avec l’interface physique eth0 pour Internet :
  • votre machine utilise 192.168.0.1 avec l’interface virtuelle eth0:0 pour le réseau local.

Les entrées suivantes de « /etc/network/interfaces » permettent de configurer votre réseau :

iface eth0 inet dhcp
 metric 0
iface eth0:0 inet static
 address 192.168.0.1
 netmask 255.255.255.0
 network 192.168.0.0
 broadcast 192.168.0.255
 metric 1

Attention

Bien que cet exemple de configuration avec traduction d'adresse réseau (NAT) en utilisant netfilter/iptables (voir Section 5.9, « Infrastructure de netfilter ») puisse fournir un routeur économique pour le réseau local avec une seule interface, il n'y a pas, avec votre configuration, de possibilité réelle de parefeu. Vous devriez utiliser deux interfaces physiques avec NAT afin de sécuriser le réseau local de ce qui provient d'Internet.

5.6.4. Syntaxe de commande avancée

Le paquet ifupdown fournit une configuration avancée du réseau en utilisant le nom configuration réseau et le nom interface réseau. J'utilise une terminologie un peu différente de celle utilisée dans ifup(8) et interfaces(5).

Tableau 5.12. Terminologie des périphériques réseau

terminologie de la page de manuel ma terminologie exemple dans le texte suivant : description
nom de l’interface physique nom de l’interface réseau lo, eth0, <nom_interface> nom donné dans le noyau Linux (utilisant le mécanisme udev)
nom de l’interface logique nom de la configuration réseau config1, config2, <nom_config> noms suivants iface dans le fichier « /etc/network/interfaces »

Les commandes élémentaires de configuration du réseau se trouvant dans Section 5.5.1, « La syntaxe de commande simplifiée » exigent que le nom de la configuration réseau de l’entrée iface corresponde au nom de l’interface réseau dans le fichier « /etc/network/interfaces ».

Les commandes avancées de configuration du réseau permettent de séparer de la manière suivante le nom de la configuration réseau et le nom de l’interface réseau dans le fichier « /etc/network/interfaces » :

Tableau 5.13. Liste des commandes avancées de configuration du réseau par ifupdown

commande action
ifup eth0=config1 activer une interface réseau eth0 avec la configuration config1
ifdown eth0=config1 désactiver une interface réseau eth0 avec la configuration config1
ifup eth0 activer une interface réseau eth0 avec la configuration sélectionnée par l’entrée mapping
ifdown eth0 désactiver une interface réseau eth0 avec la configuration sélectionnée par l’entrée mapping

5.6.5. L’entrée « mapping »

Nous avons sauté l’explication de l’entrée mapping du fichier « /etc/network/interfaces » dans la Section 5.5.2, « Syntaxe de base de « /etc/network/interfaces » » pour éviter des complications. Cette entrée possède la syntaxe suivante :

mapping <motif_nom_interface>
 script <nom_script>
 map <script_entrée1>
 map <script_entrée2>
 map ...

Ceci fournit une fonctionnalité avancée au fichier « /etc/network/interfaces » en automatisant le choix de la configuration avec le script de « mapping » indiqué par <nom_script>.

Suivons l’exécution de ce qui suit :

$ sudo ifup eth0

Lorsque « <motif_nom_interface> » correspond à « eth0 », cette exécution lance l’exécution de la commande suivante afin de configurer automatiquement eth0 :

$ sudo ifup eth0=$(echo -e '<script_entrée1> \n <script_entrée2> \n ...' | <nom_script> eth0)

Ici, les lignes d'entrée du script contenant « map » sont optionnelles et peuvent être répétées.

Note

Le motif générique (glob) pour l’entrée mapping fonctionne comme les motifs génériques des noms de fichiers de l’interpréteur de commandes (voir Section 1.5.6, « Motifs génériques (« glob ») de l’interpréteur de commandes »).

5.6.6. Configuration réseau commutable manuellement

Voici comment commuter manuellement entre plusieurs configurations de réseau sans réécrire le fichier « /etc/network/interfaces » comme dans Section 5.5.13, « Configuration réseau de base ».

Créez un unique fichier « /etc/network/interfaces » tel que le suivant pour toutes les configurations des réseaux auxquels vous désirez accéder :

auto lo
iface lo inet loopback

iface config1 inet dhcp
 hostname "ma_machine"

iface config2 inet static
 address 192.168.11.100
 netmask 255.255.255.0
 broadcast 192.168.11.255
 gateway 192.168.11.1
 dns-domain lan
 dns-nameservers 192.168.11.1

iface pppoe inet manual
 pre-up /sbin/ifconfig eth0 up
 up ifup ppp0=dsl
 down ifdown ppp0=dsl
 post-down /sbin/ifconfig eth0 down

# Ce qui suit n'est utilisé que de manière interne
iface dsl inet ppp
 provider fai_adsl

iface pots inet ppp
 provider fai

Vous remarquez que le nom de configuration de réseau qui est l’élément suivant iface n'utilise pas l’élément pour le nom d'interface réseau. Notez aussi qu'il n'y a pas d'entrée auto ni d'entrée allow-hotplugpour démarrer automatiquement l’interface réseau eth0 sur événement.

Vous êtes maintenant prêt à commuter la configuration de votre réseau.

Déplaçons votre PC vers un réseau local servi par DHCP. Vous activez l’interface réseau (l’interface physique) eth0 en lui assignant le nom de configuration réseau (le nom de l’interface logique) config1 de la manière suivante :

$ sudo ifup eth0=config1
Password:
...

L’interface eth0 est active, configurée par DHCP et connectée au réseau local.

$ sudo ifdown eth0=config1
...

L’interface eth0 est inactive est déconnectée du réseau local.

Déplaçons vitre PC vers un réseau local servi par une adresse IP. Vous activez l’interface réseau eth0 en lui assignant le nom de configuration réseau config2 de la manière suivante :

$ sudo ifup eth0=config2
...

L’interface eth0 est active, configurée avec une IP statique et connectée au réseau local. Les paramètres supplémentaires donnés sous la forme dns-* configurent le contenu de « /etc/resolv.conf ». Ce fichier « /etc/resolv.conf » est mieux géré si le paquet resolvconf est installé.

$ sudo ifdown eth0=config2
...

L’interface eth0 est de nouveau inactive et déconnectée du réseau local.

Déplaçons votre PC sur le port d'un modem large bande connecté au service par PPPoE. Vous activez l’interface réseaueth0 en lui assignant le nom de configuration réseau pppoe de la manière suivante :

$ sudo ifup eth0=pppoe
...

L’interface eth0 est active, configurée avec une connexion PPPoE, directement vers le FAI.

$ sudo ifdown eth0=pppoe
...

L’interface eth0 est de nouveau désactivée et déconnectée.

Déplaçons votre PC à un emplacement sans réseau local et sans modem large bande mais avec un POTS et un modem (modem sur le réseau commuté). Vous activez l’interface réseau ppp0 en lui assignant le nom de configuration réseau pots de la manière suivante :

$ sudo ifup ppp0=pots
...

L’interface ppp0 est active et connectée à Internet par PPP.

$ sudo ifdown ppp0=pots
...

L’interface ppp0 est inactive est déconnectée d'Internet.

Vous devriez vérifier l’état actuel de la configuration du réseau du système ifupdown dans le fichier « /etc/network/run/ifstate ».

Avertissement

Il se peut que vous ayez besoin d'ajuster le nombre à la fin de eth*, ppp*, etc. si vous avez plusieurs interfaces réseau.

5.6.7. Scripts avec le système ifupdown

Le système ifupdown lance automatiquement les scripts qui sont installés dans « /etc/network/*/ » en exportant les variables d'environnement vers les scripts.

Tableau 5.14. Liste des variables d'environnement passées par le système ifupdown

variable d'environnement valeur passée
« $IFACE » nom physique (nom d'interface) de l’interface en cours de traitement
« $LOGICAL » nom logique (nom de configuration) de l’interface en cours de traitement
« $ADDRFAM » <famille_d_adresses> de l’interface
« $METHOD » <nom_méthode> de l’interface. (par exemple « static »)
« $MODE » «  » si lancé depuis ifup, « stop » si lancé depuis ifdown
« $PHASE » comme pour « $MODE » mais avec une plus faible granularité permettant de distinguer les phases pre-up, post-up, pre-down et post-down
« $VERBOSITY » indique si « --verbose » a été utilisé. Positionnée à 1 dans ce cas, à 0 sinon
« $PATH » chemin de recherche de la commande : « /usr/local/sbin:/usr/local/bin:/usr/sbin:/usr/bin:/sbin:/bin »
« $IF_<OPTION> » valeur de l’option correspondante de l’entrée iface

Ici, chaque variable d'environnement, « $IF_<OPTION>  », est créée à partir du nom de l’option correspondante comme <option1> et <option2> en les préfixant avec « $IF_ », et en convertissant la casse en majuscules, en remplaçant les tirets (« - ») par des tirets soulignés (« _ ») et en supprimant les caractères non alphanumériques.

Astuce

Voir Section 5.5.2, « Syntaxe de base de « /etc/network/interfaces » » pour <famille_adresse>, <nom_méthode>, <option1> et <option2>.

Le paquet ifupdown-extra (voir Section 5.5.14, « La paquet ifupdown-extra ») utilise ces variables d'environnement pour étendre les fonctionnalités du paquet ifupdown. Le paquet ifmetric (voir Section 5.6.2, « Le paquet ifmetric ») installe le script « /etc/network/if-up.d/ifmetric » qui définit la métrique par l’intermédiaire de la variable « $IF_METRIC ». Le paquet guessnet (voir Section 5.6.8, « Cartographie réseau avec guessnet »), qui fournit une ossature simple et puissante pour la sélection automatique de la configuration du réseau par le mécanisme de cartographie de réseau (« mapping »), les utilise aussi.

Note

Pour des exemples plus spécifiques de scripts personnalisés de configuration du réseau en utilisant les variables d'environnement, vous pouvez consulter les scripts d'exemples se trouvant dans « /usr/share/doc/ifupdown/examples/* » et les scripts utilisés dans les paquets ifscheme et ifupdown-scripts-zg2. Ces scripts supplémentaires ont des fonctionnalités qui se chevauchent un peu avec les paquets de base ifupdown-extra et guessnet. Si vous installez ces scripts supplémentaires, vous devrez les personnaliser afin d'éviter des interférences.

5.6.8. Cartographie réseau avec guessnet

Plutôt que de choisir manuellement la configuration comme il est décrit dans la Section 5.6.6, « Configuration réseau commutable manuellement », vous pouvez utiliser le mécanisme de cartographie réseau décrit dans la Section 5.6.5, « L’entrée « mapping » » pour sélectionner automatiquement la configuration du réseau à l’aide de scripts personnalisés.

La commande guessnet-ifupdown(8) fournie par le paquet guessnet est conçue pour être utilisée comme script de cartographie réseau et fournit une infrastructure puissante pour améliorer le système ifupdown.

  • Vous listez la condition de test comme valeur des options de guessnet pour chacune des configurations de réseau de l’entrée iface.
  • La cartographie du réseau choisit la première entrée iface donnant un résultat qui ne soit pas en erreur comme configuration du réseau.

Cette double utilisation du fichier « /etc/network/interfaces » par le script de mapping, guessnet-ifupdown et l’infrastructure d'origine de configuration du réseau, ifupdown, n'a pas d'impact négatif car les options de guessnet n'exportent que des variables d'environnement supplémentaires vers les scripts lancés par le système ifupdown. Voir guessnet-ifupdown(8) pour davantage d'informations.

Note

Lorsqu'il est nécessaire d'avoir plusieurs lignes d'options de guessnet dans « /etc/network/interfaces », utilisez les lignes d'options commençant par guessnet1, guessnet2 et ainsi de suite, car le paquet ifupdown n'autorise pas que les chaînes de caractères de début des lignes d'options soient dupliquées.

5.7. Configuration réseau de bas niveau

5.7.1. Commandes Iproute2

Les commandes Iproute2 offrent des possibilités complètes de configuration de bas niveau du réseau. Voici une table de conversion des commandes obsolètes net-tools obsolètes vers les nouvelles commandes iproute2, etc.

Tableau 5.15. Table de conversion depuis les commandes obsolètes net-tools vers les nouvelles commandes iproute2

net-tools obsolètes nouveau iproute2, etc. manipulation
ifconfig(8) ip addr adresse de protocole (IP ou IPv6) d'un périphérique
route(8) ip route entrée de la table de routage
arp(8) ip neigh entrée de cache ARP ou NDISC
ipmaddr ip maddr adresse multicast
iptunnel ip tunnel tunnel sur IP
nameif(8) ifrename(8) nommer les interfaces réseau en se basant sur l’adresse MAC
mii-tool(8) ethtool(8) paramétrage du périphérique ethernet

Voir ip(8) et Howto de la suite utilitaire IPROUTE2.

5.7.2. Opérations sûres de bas niveau sur le réseau

Vous pouvez utiliser de manière sûre les commandes de réseau de bas niveau de la manière suivante car elles ne modifient pas la configuration du réseau :

Tableau 5.16. Liste des commande de réseau de bas niveau

commande description
ifconfig afficher l’état et l’adresse du lien des interfaces actives
ip addr show afficher l’état et l’adresse du lien des interfaces actives
route -n afficher toutes les tables de routage sous forme d'adresses numériques
ip route show afficher toutes les tables de routage sous forme d'adresses numériques
arp afficher le contenu actuel des tables de cache d'ARP
ip neigh afficher le contenu actuel des tables de cache d'ARP
plog afficher le journal du démon ppp
ping yahoo.com vérifier la connexion internet vers « yahoo.com »
whois yahoo.com vérifier qui a enregistré « yahoo.com » dans la base de données des domaines
traceroute yahoo.com tracer la connexion Internet vers « yahoo.com »
tracepath yahoo.com tracer la connexion Internet vers « yahoo.com »
mtr yahoo.com tracer la connexion Internet vers « yahoo.com » (de manière répétitive)
dig [@dns-serveur.com] example.com [{a|mx|any}] vérifier les enregistrements DNS de « example.com » par « dns-serveur.com » pour un enregistrement « a », « mx » ou « any »
iptables -L -n vérifier le filtre de paquets
netstat -a rechercher tous les ports ouverts
netstat -l --inet rechercher les ports à l’écoute
netstat -ln --tcp rechercher les ports TCP à l’écoute (numérique)
dlint example.com vérifier les information de zone DNS de « example.com »

Astuce

Certains de ces outils de configuration du réseau se trouvent dans « /sbin/ ». Il vous faudra peut-être utiliser le chemin complet vers la commande comme « /sbin/ifconfig » ou ajouter « /sbin » à la liste « $PATH » dans votre fichier « ~/.bashrc »

5.8. Optimisation du réseau

L’optimisation générique du réseau est en dehors des buts de cette documentation. Je ne parle que des sujets pertinents pour une connexion de l’utilisateur grand public.

Tableau 5.17. Liste des outils d'optimisation du réseau.

paquets popcon taille description
iftop * V:1.3, I:7 72 afficher l’utilisation de la bande passante d'une interface réseau
iperf * V:0.5, I:3 200 outil de mesure de la bande passante du protocole
apt-spy * V:0.17, I:1.7 204 écrire un fichier « /etc/apt/sources.list » en fonction de tests de bande passante
ifstat * V:0.2, I:1.2 88 InterFace STATistics Monitoring (surveillance des statistiques de l’interface)
bmon * V:0.2, I:0.9 188 surveillance portable de la bande passante et estimation du débit
ethstatus * V:0.10, I:0.7 84 script qui mesure rapidement le débit d"une interface réseau
bing * V:0.08, I:0.6 96 testeur de bande passante empirique et stochastique
bwm-ng * V:0.2, I:1.2 152 moniteur de bande passante simple en mode console
ethstats * V:0.05, I:0.3 52 moniteur de statistiques ethernet en mode console
ipfm * V:0.04, I:0.19 156 outil d'analyse de bande passante

5.8.1. Rechercher le MTU optimum

La valeur du Maximum Transmission Unit (MTU) (Unité de transmission maximum) peut être déterminée expérimentalement par ping(8) avec l’option « -M do » qui envoie des paquets ICMP dont la taille commence par 1500 (avec un décalage de 28 octets pour l’en-tête IP+ICMP) et recherche la taille la plus grande sans fragmentation d'IP.

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ ping -c 1 -s $((1500-28)) -M do www.debian.org
PING www.debian.org (194.109.137.218) 1472(1500) bytes of data.
From 192.168.11.2 icmp_seq=1 Frag needed and DF set (mtu = 1454)

--- www.debian.org ping statistics ---
0 packets transmitted, 0 received, +1 errors

Essayez 1454 à la place de 1500

Vous voyez que ping(8) a réussi avec 1454.

Ce processus est la découverte du chemin MTU (PMTU) (RFC1191) et la commande tracepath(8) peut l’automatiser.

Astuce

L’exemple ci-dessus avec une valeur de PMTU de 1454 correspond à mon fournisseur FTTP précédent qui utilisait Asynchronous Transfer Mode (ATM) comme réseau fédérateur (« backbone ») et servait ses clients avec PPPoE. La valeur réelle de PMTU dépend de votre environnement, par exemple, 1500 avec mon nouveau fournisseur FTTP.

Tableau 5.18. Lignes directrices pour une valeur optimum de MTU

environnement de réseau MTU justification
Lien commuté (IP : PPP) 576 standard
Lien ethernet (IP : DHCP ou fixe) 1500 standard et par défaut
lien ethernet (IP : PPPoE) 1492 (=1500-8) 2 octets pour l’en-tête PPP et 6 octets pour l’en-tête PPPoE
lien ethernet (épine dorsale de réseau du FAI : ATM, IP : DHCP ou fixe) 1462 (=48*31-18-8) spéculations de l’auteur : 18 pour l’en-tête ethernet, 8 pour le « trailer » SAR
lien ethernet (réseau fédérateur du FAI  : ATM, IP : PPPoE) 1454 (=48*31-8-18-8) voir une justification dans «  Configuration optimum du MTU pour les connexions ADSL PPPoE  »

En plus de ces lignes directrices, vous devriez savoir ce qui suit :

  • Toute utilisation d'une méthode de tunneling (VPN, etc.) peut réduire davantage le MTU optimal en raison de la surcharge qu'elles engendrent.
  • La valeur de MTU ne doit pas excéder la valeur expérimentale déterminée de PMTU .
  • La valeur de MTU la plus élevée est généralement meilleure lors que les autres limitations sont remplies.

5.8.2. Définir le MTU

Voici des exemples de définition de la valeur de MTU à partir de ses valeurs par défaut 1500 à 1454.

Pour le DHCP (voir Section 5.5.4, « Interfaces réseau gérées par DHCP »), vous pouvez remplacer les lignes d'entrée iface pertinentes du fichier « /etc/network/interfaces » avec ce qui suit :

iface eth0 inet dhcp
 hostname "ma_machine"
 pre-up /sbin/ifconfig $IFACE mtu 1454

Pour une IP statique (voirSection 5.5.5, « Interface réseau avec une adresse IP fixe »), vous pouvez remplacer les lignes d'entrées 'iface' pertinentes du fichier « /etc/network/interfaces » avec ce qui suit :

iface eth0 inet static
 address 192.168.11.100
 netmask 255.255.255.0
 broadcast 192.168.11.255
 gateway 192.168.11.1
 mtu 1454
 dns-domain lan
 dns-nameservers 192.168.11.1

Pour une connexion PPPoE directe (voir Section 5.4.5, « La connexion PPPoE avec pppoeconf »), vous pouvez remplacer la ligne « mtu » pertinente du fichier « /etc/ppp/peers/dsl-provider » par ce qui suit :

mtu 1454

La tille maximum de segment (MSS : « maximum segment size ») est utilisée comme mesure de remplacement de la taille des paquets. La relation entre MSS et MTU est la suivante :

  • MSS = MTU - 40 pour IPv4
  • MSS = MTU - 60 pour IPv6

Note

Les optimisations basées sur iptables(8) (voir Section 5.9, « Infrastructure de netfilter ») peuvent limiter la taille des paquets au MSS ce qui est utile pour le routeur. Voir "TCPMSS" dans iptables(8).

5.8.3. Optimisation de TCP sur le réseau Internet

Le débit de TCP peut être maximisé en ajustant les paramètres de taille de tampon TCP comme cela est décrit dans « Guide de réglage de TCP » (« TCP Tuning Guide ») et « réglage de TCP » (« TCP tuning ») pour les réseaux WAN modernes de haut débit et de faible latence. À ce jour, les paramètres par défaut de Debian fonctionnent bien même lorsque mon réseau local est connecté par l’intermédiaire d'un service rapide sur fibre optique (FTTP) à 1Gb/s.

5.9. Infrastructure de netfilter

Netfilter fournit l’infrastructure pour un parefeu d'état (« stateful firewall ») et la traduction d'adresses réseau (NAT) (« network address translation ») avec des modules du noyau de Linux (voir Section 3.5.12, « Initialisation des modules du noyau »).

Tableau 5.19. Liste d'outils de parefeu

paquets popcon taille description
iptables * V:27, I:99 1316 outils d'administration pour netfilter
iptstate * V:0.14, I:0.9 152 surveillance continue de l’état de netfilter (semblable à top(1))
shorewall-perl * V:0.15, I:0.5 76 Shoreline Firewall, générateur de fichier de configuration pour netfilter (basé sur Perl, recommandé pour lenny)
shorewall-shell * I:1.9 76 Shoreline Firewall, générateur de fichier de configuration pour netfilter (basé sur l’interpréteur de commandes, autre possibilité pour lenny)

L’outil netfilter principal de l’espace utilisateur est iptables(8). Vous pouvez configurer vous-même netfilter de manière interactive depuis l’interpréteur de commandes, enregistrer son état avec iptables-save(8) et le restaurer par l’intermédiaire d'un script d'init avec iptables-restore(8) lors du redémarrage du système.

Des scripts d'assistant tels que shorewall facilitent ce processus.

Voir les documentations se trouvant sur http://www.netfilter.org/documentation/ (ou dans « /usr/share/doc/iptables/html/ »).

Astuce

Bien qu'elles aient été écrites pour Linux 2.4, la commande iptables(8) et la fonction netfilter du noyau s'appliquent toutes deux à la version actuelle de LInux 2.6.

Chapitre 6. Applications réseau

Après avoir établi une connexion réseau (voir Chapitre 5, Configuration du réseau), vous pouvez faire tourner diverses applications réseau.

6.1. Navigateurs Web

Il y a de nombreux paquets de navigateurs web permettant d'accéder à des contenus distants avec le protocole de transfert hypertexte (« Hypertext Transfer Protocol (HTTP) »).

Tableau 6.1. Liste de navigateurs web

paquet popcon taille type description du navigateur web
iceweasel * V:30, I:48 3761 X Mozilla Firefox démarqué
iceape-browser * V:1.4, I:2 35686 , , Mozilla, supprimé en raisons de problèmes de sécurité bug#505565
epiphany-browser * V:13, I:34 1060 , , GNOME, Epiphany respectant HIG
galeon * V:0.9, I:1.4 1776 , , GNOME, Galeon, remplacé par Epiphany
konqueror * V:8, I:15 3584 , , KDE, Konqueror
w3m * V:24, I:84 1992 texte w3m
lynx * I:22 252 , , Lynx
elinks * V:2, I:5 1448 , , ELinks
links * V:3, I:9 1380 , , Links (texte uniquement)
links2 * V:0.7, I:3 3288 graphiques Links (graphique en mode console sans X)

6.1.1. Configuration du navigateur

Vous pouvez utiliser les chaînes d'URL spéciales suivantes pour confirmer le paramétrage de certain navigateurs :

  • « about: »
  • « about:config »
  • « about:plugins »

Debian propose de nombreux paquets de greffons libres pour les navigateurs dans la zone main qui peuvent gérer non seulement Java (plateforme logicielle) et Flash mais aussi les fichiers MPEG, MPEG2, MPEG4, DivX, Windows Media Video (.wmv), QuickTime (.mov), MP3 (.mp3), Ogg/Vorbis, les DVD, VCD, etc. Debian propose aussi, dans les zones contrib ou non-free, des paquets de programmes facilitant l’installation de greffons non libres pour les navigateurs.

Tableau 6.2. Liste des paquets de greffons pour les navigateurs

paquet popcon taille zone description
icedtea6-plugin * V:0.9, I:1.6 272 main Greffon Java basé sur OpenJDK et IcedTea
sun-java6-plugin * I:10 100 non-free greffon Java pour Java SE 6 de Sun (uniquement pour i386)
mozilla-plugin-gnash * V:0.4, I:4 60 main greffon Flash basé sur Gnash
flashplugin-nonfree * V:1.3, I:15 132 contrib assistant à l’installation du greffon Flash pour installer le lecteur Flash d'Adobe (i386 et amd64 uniquement)
mozilla-plugin-vlc * V:3, I:4 128 main greffon multimédia basé sur VLC media player
totem-mozilla * V:20, I:34 544 main greffon multimédia basé sur Totem media player de GNOME
gecko-mediaplayer * V:0.6, I:0.8 724 main greffon multimédia basé sur (GNOME) MPlayer
nspluginwrapper * V:1.8, I:3 472 contrib un « enrobeur » permettant de faire tourner les greffons i386 de Netscape sur une architecture amd64

Astuce

Bien que l’utilisation des paquets Debian ci-dessus soit plus facile, il est toujours possible d'installer vous-même des greffons de navigateur en installant les fichiers « *.so » dans les répertoires de greffons, (par exemple, « /usr/lib/iceweasel/plugins/ ») et en redémarrant le navigateur.

Certains sites web refusent les connexions en se basant sur la chaîne « user-agent » de votre navigateur. Vous pouvez contourner cette situation en usurpant la chaîne user-agent. Vous pouvez le faire, par exemple, en ajoutant la ligne suivante dans les fichiers de configuration de l’utilisateur tels que « ~/.gnome2/epiphany/mozilla/epiphany/user.js » ou « ~/.mozilla/firefox/*.default/user.js » :

user_pref{"general.useragent.override","Mozilla/4.0 (compatible; MSIE 7.0; Windows NT 6.0)"};

Vous pouvez aussi ajouter et réinitialiser cette variable en entrant l’URL « about:config » et en faisant un clic-droit pour afficher son contenu.

Attention

Usurper la chaîne user-agent peut provoquer de mauvais effets de bord avec Java.

6.2. Le système de courrier électronique

Attention

Si vous êtes sur le point de configurer le serveur de courrier pour échanger directement du courrier avec Internet, vous feriez mieux de lire ce document élémentaire.

Note

Les exemples de configuration suivants ne sont valables que pour une station de travail mobile typique avec des connexions internet de type grand public.

6.2.1. Bases du service de courrier électronique moderne

De manière à limiter les problèmes de spam (courriels non désirés et non sollicités), de nombreux fournisseurs d'accès à Internet qui fournissent une connexion Internet pour le grand public mettent en place des contre-mesures.

  • Le service smarthost pour l’envoi des messages de leurs clients utilise le port (587) défini dans la rfc4409 avec le service de mot de passe (SMTP AUTH) défini dans la rfc4954.
  • La connexion sur le port SMTP (25) depuis les machines de leur réseau interne (à l’exception de la sortie propre aux serveurs du FAI lui-même) vers Internet est bloquée.
  • La connexion au serveur de courrier entrant du FAI sur le port SMTP (25) depuis certaines machines d'une source externe douteuse est bloquée. (La connexion des machines dans la plage d'adresses IP dynamiques utilisée par les client du réseau commuté ou d'autres connexions Internet grand public sont les premières à être bloquées).

Lors de la configuration de votre système de courrier électronique, ou lors de la résolution de problèmes de diffusion de courrier, vous devez tenir compte de ces nouvelles limitations.

À la lumière de cette situation hostile d'Internet, certains fournisseurs de service de courrier électronique comme Yahoo.com et Gmail.com offrent un service de courrier électronique sécurisé que l’on peut connecter depuis n'importe où sur Internet en utilisant Transport Layer Security (TLS) et sont prédécesseur, Secure Sockets Layer (SSL).

  • Le service de smarthost pour que leurs clients puissent envoyer leurs messages utilise le port SMTP/SSL (465) ou le port de soumission de messages (587) avec mot de passe (service SMTP AUTH).
  • Le courrier électronique entrant est accessible par le port TLS/POP3 (995) par POP3.

Attention

Il n'est pas réaliste de mettre en œuvre un serveur SMTP sur un réseau grand-public pour envoyer de manière fiable le courrier électronique directement vers une machine distante.. Il sera probablement rejeté. Vous devez utiliser les services de smarthost services offerts par votre fournisseur d'accès ou par un fournisseur de courrier électronique indépendant. Pour faire simple, je supposerai, dans le texte qui suit, que le smarthost situé à « smtp.hostname.dom », exige SMTP AUTH, et utilise le port de soumission de messages (587).

6.2.2. Stratégie de configuration du courrier électronique pour une station de travail

La configuration de courrier électronique la plus simple est que le courrier électronique soit émis vers le smarthost du fournisseur d'accès et reçu du serveur POP3 de ce fournisseur d'accès par le MUA (voir Section 6.4, « Agent de courrier électronique de l’utilisateur (« MUA ») ») lui-même. Ce type de configuration est courant avec les MUA entièrement basés sur une interface graphique tels que icedove(1), evolution(1), etc. Si vous devez filtrer le courriel selon son type, vous utiliserez les fonctions de filtrage du MUA. Dans ce cas, l’agent de transport du courrier (MTA) local (voir Section 6.3, « Agent de transport de courrier électronique (« MTA ») ») n'aura que la distribution locale à effectuer.

La configuration de courriel de remplacement est que le courriel soit envoyé via un MTA local vers le smarthost du FAI et reçu du serveur POP3 du FAI par le logiciel de récupération du courriel (voir Section 6.5, « Utilitaire de récupération et de rediffusion du courriel distant ») vers une boîte à lettres locale. Si vous avez besoin de filtrer le courriel en fonction de son type, vous pouvez utiliser un MDA (agent de distribution du courriel) avec filtres (voir Section 6.6, « Agent de distribution du courriel (MDA) avec filtre ») pour filtrer les courriels vers des boîtes à lettres séparées. Ce type de configuration est populaire avec un simple MUA en mode console tel que mutt(1), gnus(1), etc., bien que ce soit possible avec n’importe quel MUA (voir Section 6.4, « Agent de courrier électronique de l’utilisateur (« MUA ») »). Dans ce cas, le MTA local (voir Section 6.3, « Agent de transport de courrier électronique (« MTA ») ») doit faire à la fois la diffusion vers le smarthost et la diffusion locale). Comme les station de travail mobiles n’ont pas de nom de domaine pleinement qualifié (FDQN) valable, vous devez configurer le MTA local pour masquer et simuler le nom de courrier local réel pour le courriel sortant afin d’éviter des erreurs de distribution (voir Section 6.3.3, « Configuration de l’adresse de courriel »).

Astuce

Vous pourrez avoir envie de configurer MUA/MDA afin d'utiliser Maildir pour stocker les messages de courrier électronique quelque part dans l’arborescence de votre répertoire personnel.

6.3. Agent de transport de courrier électronique (« MTA »)

Pour une station de travail normale le choix habituel pour l’agent de transport du courrier électronique (MTA) est soit le paquet exim4-*, soit postfix. C’est vraiment laissé à votre choix.

Tableau 6.3. Liste des paquets liés à l’agent de transport du courrier pour une station de travail

paquet popcon taille description
exim4-daemon-light * V:60, I:65 1104 Agent de transport de courrier électronique Exim4 (MTA : par défaut de Debian)
exim4-base * V:62, I:68 1688 Documentation d'Exim4 (texte) et fichiers communs
exim4-doc-html * I:0.6 3440 Documentation d'Exim4 (html)
exim4-doc-info * I:0.3 556 Documentation d'Exim4 (info)
postfix * V:18, I:20 3492 Agent de transport de courrier électronique Postfix (MTA : remplacement)
postfix-doc * I:1.9 3420 Documentation de Postfix (html+texte)
sasl2-bin * V:2, I:5 448 Implémentation de l’API Cyrus SASL (complément à postfix pour SMTP AUTH)
cyrus-sasl2-doc * I:2 284 Cyrus SASL - documentation

Bien que le nombre de votes popcon d'exim4-* semble plusieurs fois plus populaire que celui de postfix, ceci ne signifie pas que postfix n'est pas populaire avec les développeurs de Debian. Le système de serveur de Debian utiliser à la fois exim4 et postfix. L’analyse des en-tête de courriels des envois vers les listes de diffusion par les développeurs principaux de Debian montrent aussi que ces deux MTA ont la même popularité.

Les paquets exim4-* sont connus pour consommer très peut de mémoire et d'avoir une configuration très souple. Le paquet postfix est connu pour être compact, rapide, simple et sûr. Les deux sont livrés avec une large documentation, sont d'aussi bonne qualité et ont une aussi bonne licence.

Il existe dans l’archive Debian de nombreux choix pour les paquets d'agents de transport du courrier électronique (MTA) avec des possibilités et des objectifs différents.

Tableau 6.4. Liste des choix de paquets Debian d'agent de transport du courrier électronique (MTA)

paquet popcon taille possibilités et objectif
exim4-daemon-light * V:60, I:65 1104 complète
postfix * V:18, I:20 3492 complète (sécurité)
exim4-daemon-heavy * V:1.7, I:1.9 1220 complète (souple)
sendmail-bin * V:1.9, I:2 2052 complète (uniquement lorsque vous serez déjà familiarisé)
nullmailer * V:0.7, I:0.8 436 limitée, pas de courrier local
ssmtp * V:1.2, I:1.7 0 limitée, pas de courrier local
courier-mta * V:0.14, I:0.15 12316 très complète (interface web, etc.)
xmail * V:0.14, I:0.16 836 légère
masqmail * V:0.04, I:0.05 624 légère
esmtp * V:0.09, I:0.2 172 légère
esmtp-run * V:0.07, I:0.11 64 légère (extension de compatibilité avec sendmail vers esmtp)
msmtp * V:0.3, I:0.8 340 légère
msmtp-mta * V:0.11, I:0.15 32 légère (extension de compatibilité avec sendmail vers msmtp)

6.3.1. Configuration d'exim4

Pour le courrier d'Internet par l’intermédiaire d'un smarthost, vous (re)configurerez les paquets exim4-* comme suit :

$ sudo /etc/init.d/exim4 stop
$ sudo dpkg-reconfigure exim4-config

Choisir « envoi via relais (« smarthost ») - réception SMTP ou fetchmail » : pour « Configuration du serveur de courriel ».

Définir « Nom de courriel su système » à sa valeur par défaut qui est le nom pleinement qualifié (FQDN, voir Section 5.1.2, « Résolution du nom d'hôte »).

Définir « Liste d'adresses IP où Exim sera en attente de connexions SMTP entrantes » à sa valeur par défaut qui est « 127.0.0.1 ; ::1 ».

Supprimer le contenu de « Autres destinations dont le courriel doit être accepté ».

Supprimer le contenu de « Machines à relayer ».

Définir « Nom réseau ou adresse IP du système « smarthost » » à « smtp.hostname.dom:587 ».

Sélectionner « <Non> » pour « Faut-il cacher le nom local de courriel dans les courriels sortants ? ». (Utiliser plutôt « /etc/email-addresses » comme dans Section 6.3.3, « Configuration de l’adresse de courriel »).

Donner à « Faut-il optimiser les requêtes DNS (connexion à la demande)) ? » l’une des réponses suivantes :

  • « Non » si le système est connecté à Internet au démarrage.
  • « Oui » so le système n'est pas connecté à Internet au démarrage.

Définir « Méthode de distribution du courrier local : » à « Format « mbox » dans /var/mail ».

Sélectionner « Oui » pour « Faut-il séparer la configuration dans plusieurs fichiers ? ».

Créer les entrées de mots de passe pour le smarthost en éditant «  /etc/exim4/passwd.client ».

$ sudo vim /etc/exim4/passwd.client
 ...
$ cat /etc/exim4/passwd.client
^smtp.*\.nommachine\.dom:nomutilisateur@nommachine.dom:motdepasse

Lancer exim4 par la commande suivante :

$ sudo /etc/init.d/exim4 start

Le nom de machine dans « /etc/exim4/passwd.client » ne doit pas être un alias. Vérifiez le nom de machine réel comme suit :

$ host smtp.hostname.dom
smtp.hostname.dom is an alias for smtp99.hostname.dom.
smtp99.hostname.dom has address 123.234.123.89

J'utilise une expression rationnelle dans « /etc/exim4/passwd.client » pour contourner le problème d'alias. SMTP AUTH fonctionne probablement même dans le cas où le FAI déplace la machine pointée par l’alias.

Attention

Vous devez exécuter update-exim4.conf(8) après avoir mis à jour manuellement les fichiers de configuration exim4 se trouvant dans « /etc/exim4/ ».

Attention

Le lancement d'exim4 est long si on a choisi « Non » (valeur par défaut) à la demande « Faut-il optimiser les requêtes DNS (connexion à la demande) ? » lors de la configuration debconf et que le système n'est pas connecté à Internet lors du démarrage.

Note

Veuillez lire le guide officiel se trouvant à « /usr/share/doc/exim4-base/README.Debian.gz » et update-exim4.conf(8).

Astuce

Le fichier de personnalisation local « /etc/exim4/exim4.conf.localmacros » peut être créé pour définir les MACROs. Par exemple, le service de courrier électronique de Yahoo requiert « MAIN_TLS_ENABLE = true » et « AUTH_CLIENT_ALLOW_NOTLS_PASSWORDS = yes ».

Astuce

Si vous recherchez un MTA léger qui respecte « /etc/aliases » pour votre PC de bureau, vous devriez envisager de configurer exim4(8) avec « QUEUERUNNER='queueonly' », « QUEUERUNNER='nodaemon' », etc. dans « /etc/default/exim4 ».

6.3.2. Configuration de postfix avec SASL

Pour utiliser le courrier électronique d'Internet par l’intermédiaire d'un smarthost, vous devrez d'abord lire la documentation postfix et les pages de manuel importantes.

Tableau 6.5. Liste des pages de manuel importantes de postfix

commande fonction
postfix(1) Programme de contrôle de postfix
postconf(1) Utilitaire de configuration de postfix
postconf(5) Paramètres de configuration de postfix
postmap(1) Maintenance des table de consultation de postfix
postalias(1) Maintenance de la base de données des alias de postfix

Vous (re)configurez les paquets postfix et sasl2-bin comme suit :

$ sudo /etc/init.d/postfix stop
$ sudo dpkg-reconfigure postfix

Choisir « Internet avec smarthost ».

Définissez « machine de relais SMTP (blanc pour aucun): » à « [smtp.hostname.dom]:587 » et configurez-le de la manière suivante :

$ sudo postconf -e 'smtp_sender_dependent_authentication = yes'
$ sudo postconf -e 'smtp_sasl_auth_enable = yes'
$ sudo postconf -e 'smtp_sasl_password_maps = hash:/etc/postfix/sasl_passwd'
$ sudo postconf -e 'smtp_sasl_type = cyrus'
$ sudo vim /etc/postfix/sasl_passwd

Créez les entrées de mots de passe pour le smarthost

$ cat /etc/postfix/sasl_passwd
[smtp.hostname.dom]:587     nomutilisateur:motdepasse
$ sudo postmap hush:/etc/postfix/sasl_passwd

Lancez postfix comme suit :

$ sudo /etc/init.d/postfix start

Ici, l’utilisation de « [ » et « ] » dans le dialogue de dpkg-reconfigure et « /etc/postfix/sasl_passwd » permet de s'assurer de ne pas vérifier l’enregistrement MX mais d'utiliser directement le nom exact de la machine indiquée. Voir « Enabling SASL authentication in the Postfix SMTP client » dans « usr/share/doc/postfix/html/SASL_README.html ».

6.3.3. Configuration de l’adresse de courriel

Il existe plusieurs fichiers de configuration de l’adresse de courriel pour l’acheminement du courriel, sa diffusion et les agents d'utilisateur.

Tableau 6.6. Liste des fichiers de configuration liés aux adresses de courriel

fichier fonction application
/etc/mailname nom de machine par défaut pour le courrier (sortant) Spécifique à Debian, mailname(5)
/etc/email-addresses usurpation du nom de machine pour le courriel sortant Spécifique à exim(8), exim4-config_files(5)
/etc/postfix/generic usurpation du nom de machine pour le courriel sortant Spécifique à postfix(1) specific, activé après l’exécution de la commande postmap(1).
/etc/aliases alias du nom de compte pour le courrier entrant général, activé après l’exécution de la commande newaliases(1).

Le nom de courriel ( mailname » dans le fichier « /etc/mailname » est habituellement un nom de domaine entièrement qualifié (FQDN) qui est résolu vers l’une des adresses IP de la machine. Pour les stations de travail mobiles qui n'ont pas de nom de machine pouvant être résolu par une adresse IP, définissez ce mailname à la valeur donnée par « hostname -f ». (C'est un choix sûr et qui fonctionne à la fois avec exim4-* et postfix.)

Astuce

Le contenu de « /etc/mailname » est utilisé par de nombreux programmes autres que les MTA pour définir leur comportement par défaut. Pour mutt, définissezles variables « hostname » et « from » dans le fichier ~/muttrc pour passer outre la valeur de mailname. Pour les programmes du paquets devscripts, comme bts(1) et dch(1), exportez les variables d'environnement « $DEBFULLNAME » et « $DEBEMAIL » afin de passer outre cette définition.

Astuce

Le paquet popularity-contest envoie normalement un courriel depuis le compte de l’administrateur avec un nom de domaine pleinement qualifié (FDQN). Vous devez définir MAILFROM dans /etc/popularity-contest.conf comme c’est décrit dans le fichier /usr/share/popularity-contest/default.conf. Sinon, votre courriel sera rejeté par le serveur SMTP sur « smarthost » Bien que ce soit fastidieux, cette approche et plus sûre que la réécriture par le MTA de l’adresse source pour tous les courriels en provenance de l’administrateur (« root ») et devrait être utilisé pour les autres démons et les scripts des tâches planifiées (« cron ».

Lors de la définition de mailname avec la valeur donnée par « hostname -f », l’usurpation de l’adresse source du courrier par le MTA peut être réalisée par l’intermédiaire :

  • du fichier « /etc/email-addresses » pourexim4(8) comme expliqué dans exim4-config_files(5)
  • du fichier « /etc/postfix/generic » pour postfix(1) comme expliqué dans generic(5)

Pour postfix, les étapes suivantes sont nécessaires :

# postmap hash:/etc/postfix/generic
# postconf -e 'smtp_generic_maps = hash:/etc/postfix/generic'
# postfix reload

Vous pouvez tester la configuration de l’adresse de courriel de la manière suivante :

  • exim(8) avec les options -brw, -bf, -bF, -bV, …
  • postmap(1) avec l’option -q

Astuce

Il existe, avec Exim, un certain nombre de programmes utilitaires tels qu'exiqgrep(8) et exipick(8). Voir « dpkg -L exim4-base|grep man8/ » pour les commandes disponibles.

6.3.4. Opération de base du MTA

Il y a quelques opérations de base du MTA. Certaines peuvent être effectuées à l’aide de l’interface de compatibilité avec sendmail(1).

Tableau 6.7. Liste des opération de base du MTA

commande exim commande postfix description
sendmail sendmail lire les courriels depuis l’entrée standard et les classer pour la diffusion (-bm)
mailq mailq afficher la file d'attente des courriels avec leur état et leur identifiant de file d'attente (« queue ID ») (-bp)
newaliases newaliases initialiser la base de données des alias (-I)
exim4 -q postqueue -f supprimer les courriels en attente (-q)
exim4 -qf postsuper -r ALL deferred; postqueue -f supprimer tous les courriels
exim4 -qff postsuper -r ALL; postqueue -f supprimer tous les courriels gelés
exim4 -Mg queue_id postsuper -h queue_id geler un message d'après son identifiant de file d'attente
exim4 -Mrm queue_id postsuper -d queue_id supprimer un message d'après son identifiant de file d'attente
N/A postsuper -d ALL supprimer tous les messages.

Astuce

Ce peut être une bonne idée de supprimer tous les messages à l’aide d'un script placé dans « /etc/ppp/ip-up.d/* ».

6.4. Agent de courrier électronique de l’utilisateur (« MUA »)

Si vous vous abonnez à une liste de diffusion relative à Debian, ce peut être une bonne idée d'utiliser un MUA tel que mutt ou gnus qui sont le standard de fait pour le participant et sont connus pour se comporter comme on le souhaite.

Tableau 6.8. Liste d'agents de courrier électronique de l’utilisateur (MUA)

paquet popcon taille type
iceweasel * V:30, I:48 3761 programme X avec une interface graphique (version démarquée de Mozilla Firefox)
evolution * V:16, I:34 4724 programme X avec une interface graphique (fait partie d'une suite « groupware »)
icedove * V:8, I:12 38864 programme X avec une interface graphique (version démarquée de Mozilla Thunderbird)
mutt * V:26, I:83 6004 programme de terminal en mode caractère, probablement utilisé avec vim
gnus * V:0.06, I:0.3 6453 programme de terminal en mode caractères sous (x)emacs

6.4.1. Le MUA de base — Mutt

Configurez « ~/.muttrc » comme suit afin d'utiliser mutt comme agent utilisateur de courrier électronique (MUA) en conjonction avec vim.

#
# Fichier de configuration de l’utilisateur pour prendre le pas sur /etc/Muttrc
#
# modifier l'adresse électronique d'origine
set use_from
set hostname=example.dom
set from="Prénom Nom <prenom-nom@example.dom>"
set signature="~/.signature"

# vim : « gq » pour reformater les citations
set editor="vim -c 'set tw=72 et ft=mail’"

# « mutt » utilise Inbox, alors que « mutt -y » donne la liste des boîtes de messagerie
set mbox_type=Maildir     # utiliser le format Maildir de qmail pour créer les mbox
set mbox=~/Mail           # conserver toutes les boîtes de messagerie dans $HOME/Mail/
set spoolfile=+Inbox      # message délivré vers $HOME/Mail/Inbox
set record=+Outbox        # sauvegarder les messages envoyés vers $HOME/Mail/Outbox
set postponed=+Postponed  # garder les messages ajournés dans $HOME/Mail/postponed
set move=no               # ne pas déplacer les messages lus de Inbox vers mbox
set quit=ask-yes          # ne pas quitter avec seulement « q »
set delete=yes            # toujours effacer sans confirmation à la fin
set fcc_clear             # garder les messages envoyés non chiffrés

# boîtes de messagerie dans Maildir (mise à jour automatique)
mailboxes `cd ~/Mail; /bin/ls -1|sed -e 's/^/+/' | tr "\n" " "`
unmailboxes Maillog *.ev-summary

## par défaut
#set index_format="%4C %Z %{%b %d} %-15.15L (%4l) %s"
## index des enfilades avec expéditeurs (quand elles sont cachées)
set index_format="%4C %Z %{%b %d} %-15.15n %?M?(#%03M)&(%4l)? %s"

## par défaut
#set folder_format="%2C %t %N %F %2l %-8.8u %-8.8g %8s %d %f"
## simplement les noms de dossier
set folder_format="%2C %t %N %f"

Ajoutez ce qui suit dans « /etc/mailcap » ou « ~/.mailcap » afin d'afficher le courriel en HTML et les attachements en ligne de documents MS Word.

text/html; lynx -force_html %s; needsterminal;
application/msword; /usr/bin/antiword '%s'; copiousoutput; description="Microsoft Word Text"; nametemplate=%s.doc

Astuce

Mutt peut être utilisé comme client IMAP et comme convertisseur de format de boîtes à lettres. Vous pouvez marquer les messages avec « t", "T », etc. Ces messages marqués peuvent être copiés avec « ;C » entre différentes boîtes à lettres et supprimés à l’aide de « ;d » en une seule action.

6.5. Utilitaire de récupération et de rediffusion du courriel distant

Bien que fetchmail(1) ait été le standard de fait pour la récupération du courriel sur GNU/Linux, l’auteur préfère maintenant getmail(1). Si vous désirez rejeter du courriel avant de le télécharger pour économiser de la bande passante, mailfilter ou mpop peuvent être utiles. Quelques soient les utilitaires de récupération du courrier électronique utilisés, c'est une bonne idée de configurer le système afin de diffuser les courriels récupérés à un MDA, tel que maildrop, par l’intermédiaire d'un tube.

Tableau 6.9. Listes des utilitaires de récupération et de rediffusion du courriel

paquet popcon taille description
fetchmail * V:2, I:5 2588 récupération du courriel (POP3, APOP, IMAP) (ancien)
getmail4 * V:0.3, I:0.9 668 récupération du courriel (POP3, IMAP4 et SDPS) (simple, sûr et fiable)
mailfilter * V:0.00, I:0.07 332 récupération du courriel (POP3) avec une possibilité de filtrage par expressions rationnelles
mpop * V:0.01, I:0.08 324 récupération du courriel (POP3) et MDA avec possibilité de filtrage

6.5.1. configuration de getmail

La configuration de getmail(1) est décrite dans la documentation de getmail. voici ma configuration permettant l’accès à plusieurs comptes POP3 en tant qu'utilisateur.

Créez « /usr/local/bin/getmails » comme suit :

#!/bin/sh
set -e
if [ -f $HOME/.getmail/running ]; then
  echo "getmail est déjà en fonctionnement... (dans le cas contraire, supprimer $HOME/.getmail/running)" >&2
  pgrep -l "getmai[l]"
  exit 1
else
  echo "getmail n'a pas tourné... " >&2
fi
if [ -f $HOME/.getmail/stop ]; then
  echo "ne pas lancer getmail ... (dans le cas contraire, supprimer $HOME/.getmail/stop)" >&2
  exit
fi
if [ "x$1" = "x-l" ]; then
  exit
fi
rcfiles="/usr/bin/getmail"
for fichier in $HOME/.getmail/config/* ; do
  rcfiles="$rcfiles --rcfile $fichier"
done
date -u > $HOME/.getmail/running
eval "$rcfiles $@"
rm $HOME/.getmail/running

Configurez-le comme suit :

$ sudo chmod 755 /usr/local/bin/getmails
$ mkdir -m 0700 $HOME/.getmail
$ mkdir -m 0700 $HOME/.getmail/config
$ mkdir -m 0700 $HOME/.getmail/log

Créez les fichiers de configuration « $HOME/.getmail/config/pop3_name » pour chacun des comptes POP3 comme suit :

[retriever]
type = SimplePOP3SSLRetriever
server = pop.example.com
username =  nom_pop3@example.com
password = secret

[destination]
type = MDA_external
path = /usr/bin/maildrop
unixfrom = True

[options]
verbose = 0
delete = True
delivered_to = False
message_log = ~/.getmail/log/nom_pop3.log

Configurez-le comme suit :

$ chmod 0600 $HOME/.getmail/config/*

Programmez « /usr/local/bin/getmails » pour qu'il soit lancé toutes les 15 minutes avec cron(8) en exécutant « sudo crontab -e -u <nom_utilisateur> » et en ajoutant l’entrée cron de l’utilisateur suivante :

5,20,35,50 * * * * /usr/local/bin/getmails --quiet

Astuce

Les problèmes d'accès POP3 peuvent ne pas venir de getmail. Certains services POP3 gratuits courants violent le protocole POP3 et leur filtre de SPAM peut ne pas être parfait. Par exemple, ils peuvent effacer les messages juste après la commande RETR et avant de recevoir la commande DELE et peuvent mettre en quarantaines des messages dans la boîte à lettres des Spam. Vous pourrez minimiser les dommages en les configurant de manière à archiver les messages ayant été accédés et non de les supprimer. Voir aussi « Certains courriels n'ont pas été téléchargés ».

6.5.2. configuration de fetchmail

La configuration de fetchmail(1) est effectuée par l’intermédiaire de « /etc/default/fetchmail », « /etc/fetchmailrc » et « $HOME/.fetchmailrc ». Voir les exemples dans « /usr/share/doc/fetchmail/examples/fetchmailrc.example ».

6.6. Agent de distribution du courriel (MDA) avec filtre

La plupart des programmes de MTA tels que postfix et exim4 fonctionnent comme des MDA (agent de distribution du courriel, « mail delivery agent »). Il existe des MDA spécialisés ayant des possibilités de filtrage.

Bien que procmail(1) ait été le standard de fait comme MDA sous GNU/Linux, l’auteur préfère maintenant maildrop(1). Quelque soit l’utilitaire de filtrage utilisé, c'est une bonne idée que de configurer le système pour distribuer le courriel filtrée vers une Maildir de style qmail.

Tableau 6.10. Liste de MDA avec filtrage

paquet popcon taille description
procmail * V:19, I:84 368 MDA avec filtrage (ancien)
mailagent * V:0.3, I:5 1692 MDA avec filtre en Perl
maildrop * V:0.3, I:0.8 1000 MDA avec langage de filtrage structuré

6.6.1. configuration de maildrop

la configuration de maildrop(1) est décrite dans la documentation de maildropfilter. Voici un exemple de configuration pour « $HOME/.mailfilter » :

# Configuration locale
MAILROOT="$HOME/Mail"
# configurer conformément au contenu de /etc/mailname
MAILHOST="example.dom"
logfile $HOME/.maildroplog

# les règles sont faites pour que la dernière valeur prenne le pas sur la précédente.

# messages de liste de diffusion ?
if (     /^Precedence:.*list/:h || /^Precedence:.*bulk/:h )
{
    # règles pour les messages de liste de diffusion
    # boîte à lettres par défaut pour les messages de liste de diffusion
    MAILBOX="Inbox-list"
    # boîte à lettres par défaut pour les messages de debian.org
    if ( /^(Sender|Resent-From|Resent-Sender): .*debian.org/:h )
    {
        MAILBOX="service.debian.org"
    }
    # boîte à lettres par défaut pour les messages de bugs.debian.org (BTS)
    if ( /^(Sender|Resent-From|Resent-sender): .*@bugs.debian.org/:h )
    {
        MAILBOX="bugs.debian.org"
    }
    # boîte à lettres pour chaque liste de diffusion proprement configurée avec « List-Id: truc » ou « List-Id: ...<truc.bidule> »
    if ( /^List-Id: ([^<]*<)?([^<>]*)>?/:h )
    {
        MAILBOX="$MATCH2"
    }
}
else
{
    # règles pour les messages ne provenant pas de liste de diffusion
    # boîte à lettres de courrier entrant par défaut
    MAILBOX="Inbox-unusual"
    # local mails
    if ( /Envelope-to: .*@$MAILHOST/:h )
    {
        MAILBOX="Inbox-local"
    }
    # Messages en HTML (99% d'indésirables)
    if ( /DOCTYPE html/:b ||\
         /^Content-Type: text\/html/ )
    {
        MAILBOX="Inbox-html"
    }
    # règle de liste noire pour les indésirables
    if ( /^X-Advertisement/:h ||\
         /^Subject:.*BUSINESS PROPOSAL/:h ||\
         /^Subject:.*URGENT.*ASISSTANCE/:h ||\
         /^Subject: *I NEED YOUR ASSISTANCE/:h )
    {
        MAILBOX="Inbox-trash"
    }
    # règle de liste blanche pour les messages normaux
    if ( /^From: .*@debian.org/:h ||\
         /^(Sender|Resent-From|Resent-Sender): .*debian.org/:h ||\
         /^Subject: .*(debian|bug|PATCH)/:h )
    {
        MAILBOX="Inbox"
    }
    # règle de liste blanche pour les messages relatifs au BTS
    if ( /^Subject: .*Bug#.*/:h ||\
         /^(To|Cc): .*@bugs.debian.org/:h )
    {
        MAILBOX="bugs.debian.org"
    }
    # règle de liste blanche pour les messages « getmails » de cron
    if ( /^Subject: Cron .*getmails/:h )
    {
        MAILBOX="Inbox-getmails"
    }
}

# vérifier l'existence de $MAILBOX
`test -d $MAILROOT/$MAILBOX`
if ( $RETURNCODE == 1 )
{
    # créer la boîte à lettres au format maildir pour $MAILBOX
    `maildirmake $MAILROOT/$MAILBOX`
}
# délivrer vers le répertoire maildir $MAILBOX
to "$MAILROOT/$MAILBOX/"
exit

Avertissement

À l’inverse de procmail, maildrop ne crée pas automatiquement les répertoires maildir manquants. Vous devez les créer vous-même à l’avance en utilisant maildirmake(1) comme cela a été fait pour « $HOME/.mailfilter » dans l’exemple.

6.6.2. configuration de procmail

Voici une configuration équivalente avec « $HOME/.procmailrc » pour procmail(1) :

MAILDIR=$HOME/Maildir
DEFAULT=$MAILDIR/Inbox/
LOGFILE=$MAILDIR/Maillog
# courriel qui apparaissent clairement mauvais : les mettre dans X-trash et quitter
:0
* 1^0 ^X-Advertisement
* 1^0 ^Subject:.*BUSINESS PROPOSAL
* 1^0 ^Subject:.*URGENT.*ASISSTANCE
* 1^0 ^Subject: *I NEED YOUR ASSISTANCE
X-trash/

# Diffusion des messages des listes de diffusion
:0
* 1^0 ^Precedence:.*list
* 1^0 ^Precedence:.*bulk
* 1^0 ^List-
* 1^0 ^X-Distribution:.*bulk
{
:0
* 1^0 ^Return-path:.*debian-devel-admin@debian.or.jp
jp-debian-devel/

:0
* ^Resent-Sender.*debian-user-request@lists.debian.org
debian-user/

:0
* ^Resent-Sender.*debian-devel-request@lists.debian.org
debian-devel/

:0
* ^Resent-Sender.*debian-announce-request@lists.debian.org
debian-announce

:0
mailing-list/
}

:0
Inbox/

6.6.3. Redistribuer le contenu d'une « mbox »

Vous devrez distribuer vous-même les courriels se trouvant des les boîtes à lettres de votre répertoire personnel depuis « /var/mail/<nom_utilisateur> » si votre répertoire personnel est plein et que procmail(1) échoue. Après avoir fait de la place sur le disque dans votre répertoire personnel, lancez ce qui suit :

# /etc/init.d/${MAILDAEMON} stop
# formail -s procmail </var/mail/<nom_utilisateur>
# /etc/init.d/${MAILDAEMON} start

6.7. serveur POP3/IMAP4

Si vous voulez faire tourner un serveur privés sur votre réseau local, vous pouvez envisager de faire tourner un serveur POP3 / IMAP4 pour la distribution du courrier électronique aux clients du réseau local.

Tableau 6.11. Liste de serveurs POP3/IMAP4

paquet popcon taille type description
qpopper * V:1.1, I:4 636 POP3 serveur BSD POP3 amélioré Qualcomm
courier-pop * V:1.6, I:2 244 POP3 serveur de courriel Courier - serveur POP3 (format maildir uniquement)
ipopd * V:0.10, I:0.18 212 POP3 serveur PO2 et PO3 de l’Université de Washington
cyrus-pop3d-2.2 * V:0.18, I:0.3 852 POP3 système de courrier Cyrus (prise en charge de POP3)
xmail * V:0.14, I:0.16 836 POP3 serveur de courrier ESMTP/POP3
courier-imap * V:2, I:3 1624 IMAP serveur de courriel Courier - serveur IMAP (format maildir uniquement)
uw-imapd * V:0.7, I:4 280 IMAP serveur IMAP de l’Université de Washington
cyrus-imapd-2.2 * V:0.4, I:0.6 2632 IMAP système de courrier Cyrus (prise en charge d'IMAP)

6.8. Le serveur et les utilitaires d'impression

Sur l’ancien système « Unix-like x ; le standard était démon d'impression BSD. Comme le format d'impression standard du logiciel libre est PostScript sur les systèmes semblables à Unix, certains systèmes de filtres ont été utilisés conjointement à Ghostscript afin de permettre l’impression sur des imprimante qui ne soient pas PostScript .

Récemment, le système commun d'impression sous UNIX (« Common UNIX Printing System (CUPS) ») est devenu le nouveau standard de fait. CUPS utilise le Protocole d'impression Internet (« Internet Printing Protocol (IPP) »). IPP est maintenant pris en charge par d'autres systèmes d'exploitation comme Windows XP et Mac OS X, il est devenu le nouveau standard cross-plateforme de fait pour l’impression à distance avec des possibilités de communications bi-directionnelles.

Le format de données imprimables standard pour une application sur le système Debian est PostScript (PS) qui est un langage de description de page. Les données au format PS sont passées à l’interpréteur Ghostscript PostScript afin de produire les données imprimables spécifiques à l’imprimante. Voir Section 11.3.1, « Ghostscript ».

Grâce à la fonctionnalité d'auto-conversion dépendante du format du fichier du système CUPS, passer simplement les données à la commande lpr devrait créer la sortie imprimable souhaitée. (Dans CUPS, lpr peut être activé en installant la paquet cups-bsd).

Le système Debian possède certains paquets notables de serveurs et d'utilitaires d'impression :

Tableau 6.12. Liste des serveurs et utilitaires d'impression.

paquet popcon taille port description
lpr * V:2, I:2 440 imprimante (515) BSD lpr/lpd (démon d'impression)
lprng * V:0.6, I:1.3 2904 , , , , (Amélioré)
cups * V:33, I:44 15540 IPP (631) Serveur Internet d'impression CUPS
cups-client * V:17, I:46 908 , , commandes d'impression System V pour CUPS : lp(1), lpstat(1), lpoptions(1), cancel(1), lpmove(8), lpinfo(8), lpadmin(8), …
cups-bsd * V:7, I:41 420 , , commandes d'impression BSD pour CUPS : lpr(1), lpq(1), lprm(1), lpc(8)
cups-driver-gutenprint * V:12, I:38 1212 Non applicable pilotes d'impression pour CUPS

Astuce

Vous pouvez configurer le système CUPS en pointant votre navigateur web sur « http://localhost:631/ ».

6.9. Le serveur et les utilitaires d'accès à distance (SSH)

SSH, le « Secure SHell », est la manière sûre de se connecter au travers d'Internet. Une version libre de SSH, appelée OpenSSH, est disponible sous Debian sous forme des paquets openssh-client et openssh-server.

Tableau 6.13. Liste des serveurs et des utilitaires d'accès à distance

paquet popcon taille outil description
openssh-client * V:52, I:99 2104 ssh(1) client de l’interpréteur de commandes sécurisé
openssh-server * V:70, I:83 700 sshd(8) serveur de l’interpréteur de commandes sécurisé
ssh-askpass-fullscreen * V:0.08, I:0.4 92 ssh-askpass-fullscreen(1) demande à l’utilisateur une phrase de passe pour ssh-add (GNOME2)
ssh-askpass * V:0.7, I:5 156 ssh-askpass(1) demande à l’utilisateur une phrase de passe pour ssh-add (X natif)

Attention

Voir Section 4.7.3, « Mesures de sécurité supplémentaires pour Internet » si votre serveur SSH est accessible depuis Internet.

Astuce

Utilisez le programme screen(1) pour qu'un processus de l’interpréteur de commandes distant survive à une interruption de la connexion (voir Section 9.1, « Le programme screen »).

6.9.1. Bases de SSH

Avertissement

Il ne faut pas que « /etc/ssh/sshd_not_to_be_run » soit présent si l’on souhaite faire tourner le serveur OpenSSH.

SSH possède deux protocoles d'identification :

Tableau 6.14. Liste des protocoles et méthodes d'authentification SSH

Protocole SSH Méthode SSH description
SSH-1 « RSAAuthentication » authentification de l’utilisateur basée sur une clé d'identité RSA
, , « RhostsAuthentication » authentification de l’hôte basée sur « .rhosts » (non sûre, désactivée)
, , « RhostsRSAAuthentication » authentification de l’hôte basée sur « .rhosts » combinée avec clé d'hôte RSA (désactivée)
, , « ChallengeResponseAuthentication » authentification par « challenge-response » RSA
, , « PasswordAuthentication » authentification basée sur un mot de passe
SSH-2 « PubkeyAuthentication » authentification de l’utilisateur basée sur une clé publique
, , « HostbasedAuthentication » authentification de la machine basée sur « ~/.rhosts » ou « /etc/hosts.equiv » combiné une authentification par la clé publique de la machine (désactivée)
, , « ChallengeResponseAuthentication » authentification par « challenge-response »
, , « PasswordAuthentication » authentification basée sur un mot de passe

Attention

Faites attention à ces différences si vous utilisez un système autre que Debian.

Voir « /usr/share/doc/ssh/README.Debian.gz", ssh(1), sshd(8), ssh-agent(1), et ssh-keygen(1) pour davantage d'informations.

Les fichiers suivants sont les fichiers de configuration importants :

Tableau 6.15. Liste des fichiers de configuration de SSH

fichier de configuration description du fichier de configuration
/etc/ssh/ssh_config valeurs par défauts des paramètres du client SSH, voir ssh_config(5).
/etc/ssh/sshd_config valeurs par défauts des paramètres du serveur SSH, voir sshd_config(5).
~/.ssh/authorized_keys clés publiques SSH par défaut utilisées pour se connecter à ce compte sur ce serveur SSH
~/.ssh/identity clé secrète SSH-1 RSA de l’utilisateur
~/.ssh/id_rsa clé secrète SSH-2 RSA de l’utilisateur
~/.ssh/id_dsa clé secrète SSH-2 DSA de l’utilisateur

Astuce

Voir ssh-keygen(1), ssh-add(1) et ssh-agent(1) pour la manière d'utiliser les clés publiques et secrètes de SSH.

Astuce

Assurez-vous de la validité de la configuration en testant la connexion. En cas de problème, utilisez « ssh -v ».

Astuce

Vous pouvez changer la phrase de passe pour chiffrer les clés secrètes SSH plus tard avec « ssh-keygen -p ».

Astuce

Vous pouvez ajouter des options aux entrées de « ~/.ssh/authorized_keys » afin de limiter les accès à certaines machines et les commandes autorisées. Voir sshd(8) pour davantage d'informations.

Ce qui suit permettra de démarrer un connexion ssh(1) depuis un client :

Tableau 6.16. Liste d'exemples de démarrage du client SSH

commande description
ssh nomutilisateur@nommachine..domaine.ext connexion avec le mode par défaut
ssh -v nomutilisateur@nommachine..domaine.ext connexion avec le mode par défaut et les messages de débogage
ssh -1 nomutilisateur@nommachine..domaine.ext forcer la connexion avec SSH version 1
ssh -1 -o RSAAuthentication=no -l nomutilisateur@nommachine..domaine.ext forcer l’utilisation d'un mot de passe avec SSH version 1
ssh -o PreferredAuthentications=password -l nomutilisateur@nommachine.domaine.ext forcer l’utilisation d'un mot de passe avec SSH version 2

Si vous utilisez le même nom d'utilisateur sur la machine locale et la machine distante, il n'est pas nécessaire d'entrer « nomutilisateur@ ». Même si vous utilisez un nom d'utilisateur différent sur la machine locale et la machine distante, vous pouvez l’éliminer en utilisant « ~/.ssh/config ». Pour le service Debian Alioth avec le nom de compte « toto-guest », vous devrez configurer « ~/.ssh/config » afin qu'il contienne ce qui suit :

Host alioth.debian.org svn.debian.org git.debian.org
    User toto-guest

Pour l’utilisateur, ssh(1) fonctionne comme un telnet(1) intelligent et plus sûr. À l’opposé de la commande telnet, la commande ssh ne se lance pas sur le caractère d'échappement de telnet (valeur initiale par défaut Ctrl-]).

6.9.2. Redirection de port pour un tunnel SMTP/POP3

Pour mettre en place un tube pour se connecter au port 25 du serveur-distant depuis le port 4025 de localhost, et au port 110 du serveur-distant depuis le port 4110 de localhost au travers de ssh, exécutez ce qui suit sur la machine locale :

# ssh -q -L 4025:serveur-distant:25 4110:serveur-distant:110 nomutilisateur@serveur-distant

C'est une manière sécurisée d'effectuer une connexion à des serveurs SMTP / POP3 par Internet. Définissez l’entrée « AllowTcpForwarding » à « yes » dans « /etc/ssh/sshd_config » sur la machine distante.

6.9.3. Se connecter sans mot de passe distant

On peut éviter de devoir se souvenir des mots de passe des systèmes distants en utilisant « RSAAuthentication » (protocole SSH-1) ou « PubkeyAuthentication » (protocole SSH-2).

Sur le système distant, définissez les entrées respectives suivantes : « RSAAuthentication yes » ou« PubkeyAuthentication yes » dans « /etc/ssh/sshd_config ».

Générez ensuite localement les clés d'identification et installez la clé publique sur le système distant en faisant ce qui suit :

  • « RSAAuthentication » : clé RSA pour SSH-1 (obsolète parce qu'il a été remplacé).
$ ssh-keygen
$ cat .ssh/identity.pub | ssh user1@remote "cat - >>.ssh/authorized_keys"
  • « PubkeyAuthentication » : clé RSA pour SSH-2
$ ssh-keygen -t rsa
$ cat .ssh/id_rsa.pub | ssh user1@remote "cat - >>.ssh/authorized_keys"
  • « PubkeyAuthentication » : clé DSA pour SSH-2 (obsolète parce qu'elle est lente).
$ ssh-keygen -t dsa
$ cat .ssh/id_dsa.pub | ssh user1@remote "cat - >>.ssh/authorized_keys"

Astuce

L’utilisation de clés DSA pour SSH-2 est obsolète parce que la clé est plus courte et lente. Il n'y a plus de raison de contourner le brevet de RSA en utilisant DSA parce qu'il est arrivé en fin de validité. DSA signifie Digital Signature Algorithm (Algorithme de signature numérique) et il est lent. Voir aussi DSA-1571-1.

Note

Pour que « HostbasedAuthentication » fonctionne avec SSH-2, vous devez définir les paramètres de « HostbasedAuthentication » à « yes » à la fois dans le fichier « /etc/ssh/sshd_config » sur la machine serveur et dans le fichier « /etc/ssh/ssh_config » ou « ~/.ssh/config » sur la machine client.

6.9.4. Clients SSH exotiques

Il existe quelques clients SSH libres disponibles pour d'autres plateformes.

Tableau 6.17. Liste des clients SSH libres pour d'autres plateformes

environnement programme SSH libre
Windows puTTY (http://www.chiark.greenend.org.uk/~sgtatham/putty/) (GPL)
Windows (cygwin) SSH sous cygwin (http://www.cygwin.com/) (GPL)
Macintosh Classic macSSH (http://www.macssh.com/) (GPL)
Mac OS X OpenSSH ; utilise ssh dans l’application Terminal (GPL)

6.9.5. Configurer ssh-agent

Il est plus sûr de protéger les clés secrètes de votre authentification SSH avec une phrase de passe. Si la phrase de passe n'a pas été définie, utilisez « ssh-keygen -p » pour le faire.

Placez votre clé publique SSH (par exemple « ~/.ssh/id_rsa.pub ») dans « ~/.ssh/authorized_keys » sur la machine distante en utilisant une connexion basée sur un mot de passe comme décrit ci-dessus.

$ ssh-agent bash
$ ssh-add ~/.ssh/id_rsa
Enter passphrase for /home/<nom_utilisateur>/.ssh/id_rsa:
Identity added: /home/<nom_utilisateur>/.ssh/id_rsa (/home/<nom_utilisateur>/.ssh/id_rsa)

Il n'y a plus besoin de mot de passe distant, à partir de maintenant, pour la commande suivante :

$ scp toto <utilisateur>@remote.host:toto

Pressez ^D pour quitter la session de l’agent ssh.

Pour le serveur X, le script de démarrage normal de Debian exécute ssh-agent comme processus-père. Vous n'aurez donc à exécuter ssh-add qu'une seule fois. Pour davantage d'informations, veuillez lire ssh-agent(1) et ssh-add(1).

6.9.6. Comment arrêter le système distant par SSH

Vous devez protéger le processus qui effectue « shutdown -h now » (voir Section 1.1.8, « Comment arrêter le système ») de l’arrêt de SSH en utilisant la commande at(1) (voir Section 9.5.13, « Planifier des tâches qui s'exécutent une fois ») comme suit :

# echo "shutdown -h now" | at now

Lancer « shutdown -h now » dans une sessionscreen(1) (voir Section 9.1, « Le programme screen ») est une autre manière d'effectuer la même chose.

6.9.7. Résoudre les problèmes avec SSH

Si vous rencontrez des problèmes, vérifiez les permissions des fichiers de configuration et lancez ssh avec l’option « -v ».

Utilisez l’option « -P » si vous êtes administrateur et que vous rencontrez des problèmes avec un pare-feu. Cela évite l’utilisation des ports 1 — 1023 du serveur.

Si les connexions ssh vers un site distant s'arrêtent subitement de fonctionner, cela peut être suite à des bidouilles de l’administrateur, le plus probablement un changement de « host_key » pendant une maintenance du système. Après s'être assuré que c'est bien le cas et que personne n'essaie de se faire passer pour la machine distante par une habile bidouille, on peut se reconnecter en supprimant sur la machine locale l’entrée « host_key » de « ~/.ssh/known_hosts ».

6.10. Autres serveurs d'applications réseau

Voici d'autres serveurs d'applications réseau :

Tableau 6.18. Liste d'autres serveurs d'applications réseau

paquet popcon taille protocole description
telnetd * V:0.4, I:1.1 156 TELNET Serveur TELNET
telnetd-ssl * V:0.10, I:0.3 152 , , , , (prise en charge de SSL)
nfs-kernel-server * V:12, I:21 412 NFS Partage de fichiers Unix
samba * V:18, I:31 23096 SMB Partage de fichiers et d'imprimantes Windows
netatalk * V:5, I:9 3428 ATP Partage de fichiers et d'imprimantes Apple/Mac (AppleTalk)
proftpd-basic * V:6, I:7 4064 FTP Téléchargement généraliste de fichiers
wu-ftpd * V:0.4, I:0.6 820 , , , ,
apache2-mpm-prefork * V:38, I:42 68 HTTP Serveur Web généraliste
apache2-mpm-worker * V:6, I:7 68 , , , ,
squid * V:6, I:7 1848 , , Serveur mandataire (proxy) web généraliste
squid3 * V:1.5, I:1.8 3600 , , , ,
slpd * V:0.14, I:0.2 180 SLP Serveur OpenSLP en tant que serveur LDAP
bind9 * V:10, I:17 1080 DNS adresses IP des autres machines
dhcp3-server * V:5, I:10 64 DHCP adresse IP du client lui-même

Le protocole « Common Internet File System Protocol » (CIFS) est le même protocole que Server Message Block (SMB), il est largement utilisé par Microsoft Windows.

Astuce

L’utilisation d'un serveur mandataire tel que squid est bien plus efficace pour économiser de la bande passante que l’utilisation d'un serveur miroir local comportant tout le contenu de l’archive Debian.

6.11. Autres clients d'applications réseau

Voici d'autres clients d'applications réseau :

Tableau 6.19. Liste de clients d'applications réseau

paquet popcon taille protocole description
netcat * I:28 36 TCP/IP couteau de l’armée Suisse pour TCP/IP
openssl * V:56, I:91 2380 SSL binaire Secure Socket Layer (SSL) et outils de chiffrement associés
stunnel4 * V:0.6, I:2 512 , , enrobeur SSL universel
telnet * V:13, I:89 200 TELNET Client TELNET
telnet-ssl * V:0.2, I:1.1 208 , , , , (prise en charge de SSL)
nfs-common * V:49, I:81 660 NFS Partage de fichiers Unix
smbclient * V:6, I:35 45200 SMB Client de partage de fichiers et imprimantes MS Windows
smbfs * V:5, I:24 56 , , commande de montage et de démontage de fichiers MS Windows distants
ftp * V:9, I:85 168 FTP Client FTP
lftp * V:1.3, I:6 1876 , , , ,
ncftp * V:1.4, I:7 1276 , , client FTP plein écran
wget * V:33, I:99 2364 HTTP et FTP téléchargement web
curl * V:7, I:23 352 , , , ,
bind9-host * V:43, I:91 188 DNS host(1) de bind9, « Priority: standard »
dnsutils * V:14, I:90 412 , , dig(1) de bind, « Priority: standard »
dhcp3-client * V:32, I:92 60 DHCP obtenir une adresse IP
ldap-utils * V:2, I:7 672 LDAP obtenir des données d'un serveur LDAP

6.12. Le diagnostic des démons du système

Le programme telnet permet la connexion manuelle aux démons du système et leur diagnostic.

Pour tester le service POP3 brut, essayez ce qui suit :

$ telnet mail.nom_isp.net pop3

Pour tester le service POP3 ayant TLS/SSL activé de certains fournisseurs d’accès Internet, vous devrez avoir un client telnet ayant TLS/SSL activé en utilisant l’un des paquets telnet-ssl ou openssl.

$ telnet -z ssl pop.gmail.com 995
$ openssl s_client -connect pop.gmail.com:995

Les RFC suivantes proposent les connaissances nécessaires pour chaque démon :

Tableau 6.20. Liste des RFC courantes

RFC description
rfc1939 et rfc2449 service POP3
rfc3501 service IMAP4
rfc2821 (rfc821) service SMTP
rfc2822 (rfc822) Format de fichier de courrier électronique
rfc2045 Extensions multifonctions du courrier Internet « Multipurpose Internet Mail Extensions (MIME) »
rfc819 service DNS
rfc2616 service HTTP
rfc2396 définition d'une URI

L’utilisation des ports est décrite dans « /etc/services ».

Chapitre 7. Le système X Window

Le système X Window d'un système Debian est basé sur les sources de X.Org. En juillet 2009, ce sont les versions X11R7.1 (etch), X11R7.3 (lenny), X11R7.3 (squeeze) et X11R7.4 (sid).

7.1. Paquets clés

Il existe certains paquets (ou métapaquets) prévus pour faciliter l’installation.

Tableau 7.1. Liste des (méta)paquets clés pour X Window

(méta)paquet popcon taille description
xorg * I:43 80 bibliothèques X, un serveur X, un jeu de polices et un groupe de clients et d'utilitaires X de base (méta-paquet)
xserver-xorg * V:30, I:51 228 suite complète de serveurs X avec leur configuration
xbase-clients * V:3, I:47 132 assortiment de clients X divers
x11-common * V:41, I:92 568 infrastructure de système de fichiers pour le système X Window
xorg-docs * I:6 1956 diverses documentations pour la suite logicielle X.Org
menu * V:28, I:52 2060 créer le menu Debian avec toutes les applications prenant en charge un menu
gksu * V:23, I:46 540 frontal Gtk+ à su(1) ou sudo(8)
menu-xdg * I:47 76 convertir la structure de menus de Debian vers la structure de menus xdg de freedesktop.org
xdg-utils * V:16, I:46 300 utilitaires pour intégrer l’environnement de bureau fourni par freedesktop.org
gnome-desktop-environment * I:29 44 environnement de bureau standard GNOME (méta-paquet)
kde-standard * I:3 36 cœur de l’environnement de bureau KDE (méta-paquet)
xfce4 * I:4 40 environnement de bureau léger Xfce (méta-paquet)
lxde-core * I:2 36 environnement de bureau léger LXDE (méta-paquet)
fluxbox * V:0.9, I:2 4424 Fluxbox : paquet pour un gestionnaire X window hautement configurable et faible consommateur de ressources

Pour les bases de X, veuillez vous référer à X(7), the LDP XWindow-User-HOWTO.

7.2. Configurer l’environnement de bureau

Un environnement de bureau est habituellement constitué de la combinaison d'un gestionnaire X Window, d'un gestionnaire de fichiers et d'une suite compatible de programmes utilitaires.

Vous pouvez configurer un environnement de bureau complet tel que GNOME, KDE, Xfce ou LXDE depuis le menu des tâches d'aptitude.

Astuce

Sous les environnements Debian unstable et testing, le menu Tâches peut être désynchronisé de l’état des dernières transitions des paquets. Dans une telle situation, vous devrez, afin d'éviter des conflits de paquets, désélectionner certains paquets ou méta-paquets du menu des tâches d'aptitude. Lors de la désélection de paquets ou de méta-paquets, vous devrez sélectionner vous-même certains paquets qui fournissent leurs dépendances afin d'éviter qu'ils ne soient automatiquement supprimés.

Vous pouvez aussi mettre en place manuellement un environnement simple n'ayant qu'un gestionnaire X Window comme Fluxbox.

Voir gestionnaires de fenêtres pour X pour un guide du gestionnaire de fenêtres X et de l’environnement de bureau.

7.2.1. Menu Debian

Le système de menus Debian fournit une interface aux programmes qu'ils soient en mode texte ou orientés X avec update-menus(1) du paquet menu. Chaque paquet installe ses données de menu dans le répertoire « /usr/share/menu/ ». Voir « /usr/share/menu/README ».

7.2.2. Menu de Freedesktop.org

Chaque paquet conforme au système de menu xdg du système Freedesktop.org installe ses données de menu fournies par « *.desktop » dans « /usr/share/applications/ ». Les environnements de bureau modernes conformes au standard Freedesktop.org utilisent ces données afin de créer leur menu à l’aide du paquet xdg-utils. Voir « /usr/share/doc/xdg-utils/README ».

7.2.3. Menu Debian avec l’environnement de bureau GNOME

Afin d'accéder au menu Debian traditionnel depuis l’environnement de bureau GNOME, vous devez installer le paquet menu-xdg, cliquez« Système » → « Préférence » → « Menu principal » et cochez la case correspondant à « Debian ».

Astuce

Vous pouvez faire la même chose avec d'autres environnements de bureau modernes conformes à la norme Freedesktop.org.

7.3. La relation client - serveur

Les système X Window est activé sous forme de la combinaison d'un programme serveur et d'un programme client. La signification des mots server et client comparés aux mots local et distant demande ici une attention particulière.

Tableau 7.2. Liste de terminologie client/serveur

type description
serveur X programme tournant sur une machine locale connectée aux périphériques d'affichage et de saisie de l’utilisateur.
client X programme tournant sur une machine distante qui traite des données et dialogue avec le serveur X.
serveur d'applications programme tournant sur une machine distante qui traite des données et dialogue avec les clients.
client d'applications programme tournant sur une machine locale connectée aux périphériques d'affichage et de saisie de l’utilisateur.

7.4. Le serveur X

Voir xorg(1) pour des informations concernant le serveur X.

7.4.1. La (re-)configuration du serveur X

Note

Le serveur X (post-lenny) a été réécrit pour utiliser davantage pour sa configuration les d'informations venant des services standards du système d'exploitation comme HAL et D-bus que celles venant de « /etc/X11/xorg.conf ». Le contenu de « /etc/X11/xorg.conf » diminue donc. Vous pourrez avoir besoin de contourner des problèmes transitoires du serveur X.

Ce qui suit (re)configurera un serveur X en créant un nouveau fichier « /etc/X11/xorg.conf » utilisant dexconf(1) :

# dpkg-reconfigure --priority=low x11-common
# dpkg-reconfigure --priority=low xserver-xorg

Si vous avez édité vous-même ce fichier « /etc/X11/xorg.conf » mais que vous souhaitez qu'il soit de nouveau mis à jour automatiquement, lancez la commande suivante :

# sudo dpkg-reconfigure -phigh xserver-xorg

Veuillez vérifier soigneusement que votre configuration X est conforme aux spécifications de votre moniteur. Pour les moniteurs à tube de grande taille, c'est une bonne idée de définir un taux de rafraîchissement aussi élevé que votre moniteur peut le supporter (85 Hz est excellent, 75 Hz est bon) afin de réduire le scintillement. Pour les moniteurs à cristaux liquides, le taux de rafraîchissement plus faible (60 Hz) convient habituellement bien en raison de son temps de réponse qui est plus lent.

Note

Attention à ne pas utiliser un taux de rafraîchissement trop élevé qui peut entraîner une défaillance matérielle fatale à votre moniteur.

7.4.2. Les méthodes de connexion au serveur X

Il y a plusieurs manière de faire accepter au « serveur X » (côté affichage) les connexions en provenance d'un « client X » (côté application).

Tableau 7.3. Liste des méthodes de connexion au serveur X

méthode paquet popcon taille utilisateur chiffrement pertinence de l’utilisation
commande xhost xbase-clients * V:3, I:47 132 non vérifié non obsolète
Commande xauth xbase-clients * V:3, I:47 132 vérifié non Connexion locale par un tube
Commande ssh -X openssh-client * V:52, I:99 2104 vérifié oui Connexion à distante par le réseau
Gestionnaire d'affichage de GNOME gdm * V:22, I:33 16548 vérifié non (XDMCP) Connexion locale par un tube
Gestionnaire d'affichage de KDE kdm * V:8, I:11 5510 vérifié non (XDMCP) Connexion locale par un tube
Gestionnaire d'affichage de X xdm * V:0.7, I:1.8 780 vérifié non (XDMCP) Connexion locale par un tube
Gestionnaire d'affichage WindowMaker wdm * V:24, I:84 1992 vérifié non (XDMCP) Connexion locale par un tube
Gestionnaire d'affichage LTSP ldm * V:0.02, I:0.09 392 vérifié oui connexion réseau distante par SSH (client léger)

Avertissement

Ne pas utiliser, pour la connexion X, de connexion TCP/IP distante sur un réseau non sécurisé à moins que vous n'ayez une très bonne raison de le faire telle que l’utilisation du chiffrement. Une socket de connexion TCP/IP sans chiffrement est susceptible d'une attaque d'espionnage, elle est désactivée par défaut sur le système Debian. Utilisez « ssh -X ».

Avertissement

Ne pas utiliser non plus de connexion XDMCP sur un réseau non sécurisé. Il envoie des données UDP/IP sans chiffrement et susceptible d'une attaque d'espionnage.

Astuce

Vous pouvez prendre le risque d'activer une connexion TCP/IP distante en définissant « DisallowTCP=false » dans « /etc/gdm/gdm.conf » pour passer outre « /usr/share/gdm/defaults.conf » et en supprimant « -nolisten » des lignes trouvées par « find /etc/X11 -type f -print0 | xargs -0 grep nolisten », si vous êtes dans un environnement entièrement sécurisé.

Astuce

LTSP signifie Projet de serveur de terminal Linux (« Linux Terminal Server Project »).

7.5. Démarrer le système X Window

Le système X Window est habituellement démarré en tant que session X qui est la combinaison d'un serveur X et de la connexions de clients X. Pour le système de bureau normal, les deux tournent sur la station de travail.

La session X peut être démarrée par :

  • la commande startx lancée depuis la ligne de commande ;
  • un des programmes démons gestionnaire de l’affichage X *dm démarré à la fin du script de démarrage du répertoire « /etc/rc?.d/ » (« ? » correspond au niveau de fonctionnement).

Astuce

Le script de démarrage des démons de gestion d'affichage examine d'abord le contenu du fichier « /etc/X11/default-display-manager » avant leur exécution proprement dite. Ceci permet de s'assurer qu'un seul programme démon X display manager est activé.

Astuce

Voir Section 8.3.5, « Paramètre linguistique spécifique sous X Window » pour les variables d'environnement initiales du gestionnaire d'affichage X.

Essentiellement, tous ces programmes exécutent le script « /etc/X11/Xsession ". Ensuite,, le script « /etc/X11/Xsession » effectue une action de type run-parts(8) pour exécuter les scripts se trouvant dans le répertoire « /etc/X11/Xsession.d/ ». Le premier programme trouve, dans l’ordre suivant, est exécuté à l’aide de la commande « exec » intégrée :

  1. le script indiqué comme paramètre de « /etc/X11/Xsession » par le gestionnaire d'affichage X, s'il est défini ;
  2. le script « ~/.xsession » ou « ~/.Xsession », s'il est défini ;
  3. la commande « /usr/bin/x-session-manager », si elle est définie ;
  4. la commande « /usr/bin/x-window-manager », si elle est définie ;
  5. la commande « /usr/bin/x-terminal-emulator », si elle est définie.

Ce processus est affecté par le contenu de « /etc/X11/Xsession.options ». Les programmes exacts vers lesquelles pointent les commandes « /usr/bin/x-* » sont déterminés par le système d'alternatives de Debian et sont modifiés par « update-alternatives --config x-session-manager », etc.

7.5.1. Démarrer une session X avec gdm

gdm(1) vous permet de sélectionner le type de session (ou d'environnement de bureau : Section 7.2, « Configurer l’environnement de bureau »), la langue (ou « locale » : Section 8.3, « Les paramètres linguistiques (« locale ») ») de la session X depuis son menu. Il conserve les valeurs par défaut dans « ~/.dmrc » sous la forme suivante :

[Desktop]
Session=default
Language=fr_FR.UTF-8

7.5.2. Personnaliser la session X session (méthode classique)

Sur un système où « /etc/X11/Xsession.options » contient une ligne « allow-user-xsession sans caractère « # » la précédant, tout utilisateur qui définit « ~/.xsession » ou « ~/.Xsession » peut personnaliser l’action de « /etc/X11/Xsession » en passant outre le code du système. La dernière commande dans le fichier « ~/.xsession » devrait toujours être de la forme « exec un_gestionnaire_de_fenêtre_ou_de_session » afin de démarrer vos gestionnaires favoris de fenêtres et de session X.

7.5.3. Personnaliser la session X session (nouvelle méthode)

Voici de nouvelles méthodes de configuration de la session X sans complètement outrepasser le code système comme ci-dessus :

  • le gestionnaire d'affichage gdm peut sélectionner une session particulière et la définir comme paramètre de « /etc/X11/Xsession » ;
  • le fichier « ~/.xsessionrc » est exécuté dans le cadre du processus de démarrage (indépendant du bureau) ;
  • le fichier « ~/.gnomerc » est exécuté dans le cadre du processus de démarrage (bureau GNOME uniquement) ;
  • le logiciel de gestion de session basé sur une interface graphique peut utiliser le fichier « ~/.gnome2/session », etc.

7.5.4. Connecter un client X distant par SSH

L’utilisation de « ssh -X » active une connexion sécurisée entre le serveur X local et une application sur un serveur distant.

Si vous désirez éviter l’option « -X » de la ligne de commandes, définissez à « yes » les entrées « X11Forwarding » de « /etc/ssh/sshd_config » sur la machine distante,

Démarrez le serveur X sur la station locale.

Ouvrez un xterm sur la machine locale.

Lancez ssh(1) pour établir une connexion avec un site distant comme suit :

utilisateur_local @ localhost $ ssh -q -X -l nom_utilisateur@machine_distante.domaine
Password:

Lancez comme suit une application X, par exemple « gimp » sur le site distant :

nom_utilisateur @ machine_distante $ gimp &

Cette méthode permet l’affichage du client X distant comme s'il était connecté par une socket UNIX locale.

7.5.5. Sécuriser le terminal X au travers d'Internet

La sécurisation du terminal X par Internet, qui affiche localement un environnement de bureau qui tourne entièrement de manière distante, peut être facilement réalisée en utilisant des paquets spécialisés tels que ldm. Votre machine locale devient un client léger sécurisé du serveur d'applications connecté par SSH.

Si vous désirez une fonctionnalité semblable avec votre gestionnaire d'affichage normal gdm, créez un script exécutable de l’interpréteur de commandes dans « /usr/local/bin/ssh-session » comme le suivant :

#!/bin/sh -e
# Basé sur gdm-ssh-session dans gdm source (GPL)
ZENITY=$(type -p zenity)
TARGETHOST=$($ZENITY --width=600 \
--title "Machine à connecter" --entry \
--text "Entrez le nom de la machine sur laquelle vous désirez vous connecté en tant que utilisateur@machine.dom:")
TARGETSESSION=$($ZENITY --width=600 --height=400 \
--title "Nom de la session distante" --list --radiolist --text "Sélectionnez une entrée" \
--column " " --column "Session" --column "description" --print-column 2 \
TRUE "/etc/X11/Xsession" "Debian" \
FALSE "/etc/X11/xinit/Xclients" "RH variants" \
FALSE "gnome-session" "GNOME session" \
FALSE "xterm" "Safe choice" \
FALSE "rxvt" "Safe choice" \
FALSE "gnome-terminal" "Safe choice")
echo "Connecting to "$TARGETHOST" with $TARGETSESSION"
/usr/bin/ssh -A -X -T -n "$TARGETHOST" "$TARGETSESSION"
#SSH_ASKPASS=/usr/bin/ssh-askpass /usr/bin/ssh -A -X -T -n "$TARGETHOST" "$TARGETSESSION"

Ajoutez ce qui suit à « /etc/dm/Sessions/ssh.desktop ».

[Desktop Entry]
Encoding=UTF-8
Name=SSH
Comment=Cette session vous connecte à une machine distante en utilisant ssh
Exec=/usr/local/bin/ssh-session
Type=Application

7.6. Polices dans X Window

Fontconfig 2.0 a été créé en 2002 pour fournir une bibliothèque indépendante de la distribution destinée à configurer et personnaliser l’accès aux polices. Debian, pour les versions ultérieures à squeeze utilise Fontconfig 2.0 pour la configuration de ses polices.

La prise en compte des polices dans le système X Window peut être résumée comme suit :

  • Ancien système de gestion des polices côté serveur X

    • Le système de polices de base d'origine de X11 fournit une rétrocompatibilité avec les anciennes versions des applications X clientes.
    • Les polices de base d'origine de X11 sont installées sur le serveur X.
  • Système de prise en charge moderne des polices côté client X

Tableau 7.4. Table de paquets prenant en charge les systèmes de polices de X Window

paquet popcon taille description
xfonts-utils * V:23, I:71 516 Programmes utilitaires des polices du système X Window
libxft2 * V:44, I:74 148 Xft, bibliothèque permettant de connecter des applications X avec la bibliothèque de tramage des polices FreeType
libfreetype6 * V:58, I:87 740 Bibliothèque de tramage des polices FreeType 2.0
fontconfig * V:21, I:73 472 Fontconfig, bibliothèque générique de configuration des polices — binaires de gestion
fontconfig-config * I:81 440 Fontconfig, bibliothèque générique de configuration des polices — données de configuration

Vous pouvez vérifier les informations de configuration des polices comme suit :

  • « xset q » pour le chemin des police X11 de base
  • « fc-match » pour la police par défaut de fontconfig
  • « fc-list » pour les polices disponibles de fontconfig

Astuce

« Unicode et le Pingouin » (« The Penguin and Unicode ») est un bon aperçu du système X Window moderne. D'autres documentations se trouvant à http://unifont.org/ devraient fournir de bonnes informations sur les polices Unicode, les logiciels fonctionnant avec Unicode, l’internationalisation et les problèmes d'utilisation d'Unicode sur les systèmes d'exploitationfree/libre/open source (FLOSS).

7.6.1. Polices de base

Il y a deux types principaux de polices de caractères pour ordinateurs.

  • Polices par champs de bits (« bitmap ») (bonnes pour le tramage en faible résolution)
  • Polices par traits/contours (bonnes pour le tramage en haute résolution)

Alors que le redimensionnement des polices bitmap donne des images hachées, le redimensionnement des polices par traits et contours donne des images lisses.

Les polices bitmap sur le système Debian sont habituellement fournie sous forme de fichiers de police X11 pcf bitmap compressés ayant l’extension de nom de fichier « .pcf.gz ».

Les polices de type contour sur les système Debian sont fournies de la manière suivante :

  • Fichiers de polices PostScript Type 1 avec une extension de nom de fichier « .pfb » (fichier binaire de police) et « .afm » (fichier de métrique de la police).
  • Fichiers de polices TrueType (ou OpenType) ayant habituellement l’extension « .ttf ».

Astuce

OpenType est prévu pour se substituer à la fois à TrueType et PostScript Type 1.

Tableau 7.5. Table de correspondance des polices PostScript Type 1

paquet de police popcon taille police sans-sérif police sérif police monospace source de la police
PostScript N/A N/A Helvetica Times Courier Adobe
gsfonts * V:18, I:66 4632 Nimbus Sans L Nimbus Roman No9 L Nimbus Mono L URW (taille compatible avec Adobe)
gsfonts-x11 * I:30 116 Nimbus Sans L Nimbus Roman No9 L Nimbus Mono L gestion des polices X avec polices PostScript Type 1.
t1-cyrillic * I:1.9 5008 Helvetian libre Times libre Courier libre URW étendu (taille compatible avec Adobe)
lmodern * V:2, I:16 45644 LMSans* LMRoman* LMTypewriter* PostScript redimensionnable et polices OpenType basées sur « Computer Modern » (venant de TeX)

Tableau 7.6. Table de correspondance des polices TrueType

paquet de police popcon taille police sans-sérif police sérif police monospace source de la police
ttf-mscorefonts-installer * I:11 200 Arial Times New Roman Courier New Microsoft (taille compatible avec Adobe) (Ceci installe des données non-libres)
ttf-liberation * I:43 1724 Liberation Sans Liberation Serif Liberation Mono Projet de polices Liberation (taille compatible avec Microsoft)
ttf-freefont * V:10, I:26 4204 FreeSans FreeSerif FreeMono GNU freefont (taille compatible avec Microsoft)
ttf-dejavu * I:77 68 DejaVu Sans DejaVu Serif DejaVu Sans Mono DejaVu, Bitstream Vera avec couverture Unicode
ttf-dejavu-core * I:72 2592 DejaVu Sans DejaVu Serif DejaVu Sans Mono DejaVu, Bitstream Vera avec couverture Unicode (sans, sans-bold, serif, serif-bold, mono, mono-bold)
ttf-dejavu-extra * I:69 5788 N/A N/A N/A DejaVu, Bitstream Vera avec couverture Unicode (oblique, italic, bold-oblique, bold-italic, condensed)
ttf-unifont * I:4 16060 N/A N/A unifont GNU Unifont, avec tous les codes de caractères imprimables d'« Unicode 5.1 Basic Multilingual Plane (BMP) » (Plan de base multilingue Unicode 5.1)

Astuce

Les polices DejaVu sont basées sur un sur-ensemble des polices Bitstream Vera

7.6.2. Polices supplémentaires

aptitude(8) peut vous aider à trouver facilement de nouvelles polices de caractères.

  • La courte liste de paquets sous « Tâches » → « Localisation »
  • La liste des paquets de données de polices filtrée par l’expression rationnelle sur debtag : « ~Gmade-of::data:font »
  • La liste des paquets de polices BDF (bitmap) filtrée par l’expression rationnelle sur le nom de paquet : « ~nxfonts- »
  • La liste des paquets de polices TrueType (outline) filtrée par l’expression rationnelle sur le nom de paquet : « ~nttf- »

Comme les polices libres sont quelque peu limitées, l’installation ou le partage de certaines polices TrueType commerciales est possible pour les utilisateur de Debian. De manière à faciliter ce processus pour l’utilisateur, certains paquets pratiques ont été créés.

  • ttf-mathematica4.1
  • ttf-mscorefonts-installer

Vous obtiendrez une vraiment bonne sélection de polices TrueType en acceptant de contaminer votre système Libre avec des polices non libres.

7.6.3. Polices CJK

Voici quelques points ciblés sur les polices de caractères CJK.

Tableau 7.7. Table de mots-clés utilisés dans les noms de polices CJK afin d'indiquer les types de polices

type de police nom de police Japonaise nom de police chinoise nom de police coréenne
sans-sérif gothic, ゴチック hei, gothic dodum, gulim, gothic
serif mincho, 明朝 song, ming batang

Un nom de police tel que « VL PGothic » avec « P » est une police proportionnelle correspondant à la police de largeur fixe « VL Gothic ».

Par exemple, la table de code Shift_JIS comporte 7070 caractères. Ils peuvent être regroupés de la manière suivante :

  • caractères sur un seul octet JIS X 0201 (191 caractères encore appelés caractères de demi-largeur)
  • caractères sur deux octets JIS X 0208 (6879 caractères encore appelés caractères de pleine-largeur)

Les caractères sur deux octets occupent une largeur double sur les consoles qui utilisent des polices CJK de largeur fixe. Afin de s'accommoder d'une telle situation, le fichier Hanzi Bitmap Font (HBF) File ayant l’extension de nom de fichier « .hbf » peut être mis en œuvre pour les polices comportant des caractère sur un ou sur deux octets.

Afin d'économiser la place prise par les fichiers de polices TrueType, on peut utiliser un fichier de collection de polices TrueType ayant l’extension du nom de fichier « .ttc ».

Afin de couvrir un espace de code de caractères compliqué, la police CID à clé PostScript Type 1 est utilisée avec des fichiers CMap qui commencent par « %!PS-Adobe-3.0 Resource-CMap ». Ceci est rarement utilisé pour l’affichage X normal mais est utilisé pour le rendu PDF, etc. (voir Section 7.7.2, « Applications utilitaires pour X »).

Astuce

Des glyphes multiples sont attendus de certains points du code Unicode en raison de l’unification Han. Parmi les plus ennuyeux se trouvent « U+3001 IDEOGRAPHIC COMMA » et « U+3002 IDEOGRAPHIC FULL STOP » dont la position des caractères diffère selon les pays CJK. La priorité de configuration des polices japono-centrées sur les chinoises en utilisant « ~/.fonts.conf » devrait apaiser l’esprit des Japonais.

7.7. Applications X

7.7.1. Applications X de bureautique

Voici une liste des application de bureautique de base (OO signifie OpenOffice.org) :

Tableau 7.8. Liste des applications de bureautique que base pour X

paquet popcon taille du paquet type description
openoffice.org-writer * V:21, I:41 26892 OO traitement de texte
openoffice.org-calc * V:21, I:40 20524 OO feuille de calcul
openoffice.org-impress * V:18, I:40 4208 OO présentation
openoffice.org-base * V:16, I:39 10708 OO gestion de base de données
openoffice.org-draw * V:18, I:40 10720 OO éditeur de graphiques vectoriels (draw)
openoffice.org-math * V:17, I:40 2712 OO éditeur d'équations et de formules mathématiques
abiword * V:6, I:10 4776 GNOME traitement de texte
gnumeric * V:5, I:11 7860 GNOME feuille de calcul
gimp * V:12, I:44 13560 GTK éditeur de graphiques en champs de bits (« bitmap ») (paint)
inkscape * V:15, I:32 87436 GNOME éditeur de graphiques vectoriels (draw)
dia-gnome * V:1.4, I:2 576 GNOME éditeur d'organigrammes et de diagrammes
planner * V:0.4, I:4 6704 GNOME gestion de projets
kword * V:0.6, I:1.5 5334 KDE traitement de texte
kspread * V:0.6, I:1.6 8792 KDE feuille de calcul
kpresenter * V:0.5, I:1.3 2877 KDE présentation
kexi * V:0.2, I:1.6 7625 KDE gestion de base de données
karbon * V:0.6, I:1.4 2403 KDE éditeur de graphiques vectoriels (draw)
krita * V:0.6, I:1.6 11822 KDE éditeur de graphiques en champs de bits (« bitmap ») (paint)
kchart * V:0.8, I:1.9 2503 KDE programme de dessin de graphes et d'organigrammes
kformula * V:0.4, I:1.3 2065 KDE éditeur d'équations et de formules mathématiques
kplato * V:0.15, I:1.4 5978 KDE gestion de projets

7.7.2. Applications utilitaires pour X

Voici une liste d'applications de base qui ont attiré mon attention :

Tableau 7.9. Liste d'applications utilitaires de base pour X

paquet popcon taille du paquet type description
evince * V:26, I:38 1116 GNOME afficheur de documents (pdf)
okular * V:4, I:6 3408 KDE afficheur de documents (pdf)
evolution * V:16, I:34 4724 GNOME Gestion d'informations personnelles (logiciel de travail collaboratif et courriel)
kontact * V:1.3, I:8 1326 KDE Gestion d'informations personnelles (logiciel de travail collaboratif et courriel)
scribus * V:0.5, I:3 26888 KDE éditeur de mise en page de bureau
glabels * V:0.16, I:0.7 1148 GNOME éditeur d'étiquettes
kbarcode * V:0.05, I:0.3 2180 KDE application d'impression d'étiquettes et de codes à barres
gnucash * V:0.7, I:2 5748 GNOME gestion financière personnelle
homebank * V:0.09, I:0.4 1092 GTK gestion financière personnelle
kmymoney2 * V:0.06, I:0.5 144 KDE gestion financière personnelle
xsane * V:5, I:36 748 GTK interface pour dispositifs de numérisation (scanner)

Attention

Le paquet poppler-data (précédemment non libre, voir Section 11.3.1, « Ghostscript ») doit être installé pour qu'evince et okular puissent afficher des documents CJK PDF qui utilisent des données Cmap (Section 7.6.3, « Polices CJK »).

Note

L’installation de logiciels tels que scribus (KDE) sous l’environnement de bureau GNOME est acceptable puisqu'il n'existe pas de fonctionnalité équivalente sous l’environnement de bureau de GNOME. Cependant, l’installation de nombreux paquets ayant les mêmes fonctionnalités pollue votre menu.

7.8. Les infos de X

7.8.1. Cartographie des claviers et affectation des boutons de souris sous X

xmodmap(1) est un utilitaire permettant de modifier les cartographies de clavier et l’affectation des boutons de la souris sous le système X Window. Afin d'obtenir le code de touche (« keycode »), lancez xev(1) sous X et pressez les touches. Afin d'obtenir la signification de symbole de touche (« keysym »), regardez la définition de la MACRO dans le fichier « /usr/include/X11/keysymdef.h » (paquet x11proto-core-dev). Toutes les instructions« #define » de ce fichier ont des noms préfixés par « XK_ » suivi des noms de symbole de touche (« keysym »).

7.8.2. Clients X classiques

La plupart des programmes clients X traditionnels, tels que xterm(1), peuvent être démarré avec un ensemble d'options en ligne de commande afin de préciser leur géométrie, les polices et l’affichage.

Ils utilisent aussi la base de données de ressources X afin de configurer leur aspect. Les valeurs par défaut des ressources X pour l’ensemble du système se trouvent dans « /etc/X11/Xresources/* » et les valeurs par défaut de leurs applications dans « /etc/X11/app-defaults/* ». Utilisez ces paramètres comme points de départ.

Le fichier « ~/.Xresources » est utilisé pour enregistrer les spécifications de ressources de l’utilisateur. Ce fichier est automatiquement fusionné avec les ressources X par défaut lors de la connexion. Pour effectuer des modifications à ces définitions et les rendre immédiatement effectives, fusionnez-les dans la base de données à l’aide de la commande suivante :

$ xrdb -merge ~/.Xresources

Voir x(7) et xrdb(1).

7.8.3. Émulateur de terminal X — xterm

Vous pourrez tout apprendre ce qui concerne xterm(1) sur http://dickey.his.com/xterm/xterm.faq.html.

7.8.4. Faire tourner X avec le compte de l’administrateur

Avertissement

Ne lancez jamais le gestionnaire de session ou d'affichage X avec le compte de l’administrateur en entrant root à l’invite d'un gestionnaire d'affichage comme gdm, même si vous prévoyez d'effectuer des tâches administratives car ceci est considéré comme non sûr, L’ensemble de l’architecture de X est considérée comme non sûre si elle tourne avec le compte de l’administrateur. Vous devez toujours avoir le niveau de privilège le plus bas possible, comme avec un compte normal.

Une manière simple de faire tourner un client X particulier, par exemple « toto » en tant que rot est d'utiliser sudo(8) etc. de la manière suivante :

$ sudo toto &
$ sudo -s
# toto &
$ gksu toto &
$ ssh -X root@localhost
# toto &

Attention

N'utiliser ssh(1) que dans ce but est un gaspillage de ressources.

De manière à ce que le client X puisse se connecter au serveur X, veuillez noter ce qui suit :

  • Les valeurs des variables d'environnement « $XAUTHORITY » et « $DISPLAY » de l’ancien utilisateur doivent être copiées dans celles du nouvel utilisateur.
  • Le nouvel utilisateur doit avoir la permission de lecture du fichier vers lequel pointe la valeur de la variable d'environnement « :$XAUTHORITY ».

Le paquet gksu (popcon : V:23, I:46) est un paquet spécialisé de l’interface graphique GTK+ permettant d'obtenir les privilèges de l’administrateur. Il peut être configuré pour utiliser su(1) ou sudo(8) en tant que programme de support selon la valeur de la clé « /apps/gksu/sudo-mode » de gconf. Vous pouvez éditer la clé de gconf en utilisant gconf-editor(1) (menu : « Applications » → « Outils système » → « Éditeur de configuration »).

Chapitre 8. I18N et L10N

Le multilinguisme (M17N) ou la gestion de la langue natale (« Native Language Support ») d'un logiciel applicatif est réalisé en deux étapes :

  • L’internationalisation (I18N) : donne la possibilité à un logiciel de gérer plusieurs paramètres linguistiques ;
  • La localisation (L10N) : permet au logiciel de prendre en charge des paramètres linguistiques particuliers.

Astuce

Il y a 17, 18, ou 10 lettres entre « m » et « n », « i » et « n » ou « l » et « n » dans « multilingualization », « internationalization » et « localization » ce qui correspond à M17N, I18N, et L10N.

Des logiciels modernes, tels que GNOME et KDE, gèrent le multilinguisme. Ils sont internationalisés en les faisant gérer les données UTF-8 et localisés en leur donnant les messages traduits par l’intermédiaire de l’infrastructure gettext(1). Les messages traduits peuvent être offerts sous forme de paquets de localisation séparés. Il sont simplement sélectionnés en donnant la valeur du paramètres linguistique approprié à des variables d'environnement pertinentes.

La représentation la plus simple d'un texte de données est l’ASCII qui suffit à l’anglais et utilise moins de 127 caractères (qui peuvent être représentés avec 7 bits). De manière à pouvoir prendre en compte bien plus de caractères pour l’internationalisation, de nombreux systèmes de codage des caractères ont été inventés. Le système moderne et préféré est UTF-8 qui peut prendre en charge tous les caractères connus des êtres humains (voir Section 8.3.1, « Bases du codage »).

Voir Introduction à i18n pour davantage d'informations.

La prise en charge du matériel international est activée par des données de configuration du matériel localisées.

8.1. L’entrée clavier

Le système Debian peut être configuré pour travailler avec de nombreuses configurations de claviers internationaux.

Tableau 8.1. Liste des méthodes de reconfiguration du clavier :

environnement commande
console LInux dpkg-reconfigure --priority=low console-data
X Window dpkg-reconfigure --priority=low xserver-xorg

Ceci prend en compte l’entrée au clavier des caractères accentués de nombreuses langues européennes avec leurs fonctions de touches mortes. Pour les langues asiatiques, il faut une gestion plus compliquée de la méthode d'entrée telles que IBus qui sera discutée ci-après.

8.1.1. Prise en charge de la méthode d'entrée avec iBus

La configuration de l’entrée multilingue du système Debian est simplifiée par l’utilisation de la famille de paquets IBus avec le paquet im-config. La liste des paquets IBus est la suivante :

Tableau 8.2. Liste des méthodes d'entrées prises en charge par iBus

paquet popcon taille paramètres linguistiques pris en charge
ibus * V:0.2, I:0.2 4220 infrastructure de méthode d’entrée utilisant dbus
ibus-anthy * V:0.04, I:0.10 684 Japonais
ibus-skk * V:0.00, I:0.03 404 , ,
ibus-pinyin * V:0.06, I:0.09 1184 Chinois (pour zh_CN)
ibus-chewing * V:0.01, I:0.02 252 , , (pour zh_TW)
ibus-hangul * V:0.01, I:0.03 216 Coréen
ibus-table * V:0.05, I:0.10 680 moteur de tables pour iBus
ibus-table-thai * I:0.00 156 160 Thaï
ibus-unikey * V:0.00, I:0.00 316 Vietnamien
ibus-m17n * V:0.02, I:0.05 180 Multilingue : Indic, Arabe et autres

La méthode kinput2 et d'autres méthodes d’entrée dépendant des paramètres linguistiques asiatiques classiques existent encore mais ne sont pas recommandées avec l’environnement X UTF-8 moderne. Les chaînes d’outils SCIM et uim sont une approche légèrement plus ancienne de méthode d'entrée internationale de l’environnement X UTF-8 moderne..

8.1.2. Un exemple pour le japonais

J'ai trouvé très utile la méthode d'entrée japonaise lancée depuis un environnement anglais (« en_US.UTF-8 »). Voici comment j’ai procédé avec iBus.

  1. Installez le paquet d'outil d'entrée japonais ibus-anthy avec ses paquets recommandés comme im-config.
  2. Exécutez « im-config » depuis l’interpréteur de commande de l’utilisateur et sélectionnez « ibus ».
  3. Sélectionnez « "Système » → «  Préférences » → « Préférences de IBus » → « Méthode d'entrée » → « Sélectionnez une méthode d'entrée » → « japonais » → « Anthy » et cliquez « Ajouter ».
  4. Reconnectez-vous au compte utilisateur.
  5. Vérifiez le paramétrage par « im-config ».
  6. Sélectionnez la méthode et le mode d'entrée par un clic-droit sur la barre d'outil de l’interface graphique. (Vous pouvez réduire le menu de choix de la méthode d'entrée).
  7. Lancez la méthode d'entrée iBus par Ctrl-Espace.

Veuillez noter ce qui suit :

  • im-config(8) se comporte différemment selon que la commande est exécutée depuis le compte de l’administrateur ou non.
  • im-config(8) active la meilleure méthode de saisie sur le système par défaut sans intervention de l'utilisateur.
  • L'entrée du menu de l'interface graphique pour im-config(8) est désactivée par défaut pour éviter de l'encombrer.

8.1.3. Désactiver la méthode d'entrée

Si vous désirez effectuer une entrée sans passer par XIM, définissez la valeur de « $XMODIFIERS » à « none » lors du lancement d'un programme. Ceci peut être le cas si vous utilisez l’infrastructure d'entrée japonaise egg sous emacs(1). Depuis l’interpréteur de commandes, lancez ce qui suit :

$ XMODIFIERS=none emacs

Pour ajuster la commande exécutée par le menu Debian, placez la configuration personnalisée dans « /etc/menu/ » en suivant la méthode décrite dans « /usr/share/doc/menu/html ».

8.2. L’affichage de sortie

La console Linux ne peut afficher qu'un nombre restreint de caractères. (Vous devrez avoir un programme de terminal particulier tels que jfbterm(1) pour afficher les langues non-européennes sur des consoles autres que la console X).

Le système X Window peut afficher tous les caractères UTF-8 dès que les données de polices de caractères existent. (Le codage des données de police d'origine est pris en charge par le système X Window de manière transparente pour l’utilisateur).

8.3. Les paramètres linguistiques (« locale »)

Ce qui suit met l’accent sur les paramètres linguistiques pour les applications tournant sous l’environnement X Window lancé par gdm(1).

8.3.1. Bases du codage

La variable d'environnement « LANG=xx_YY.ZZZZ » définit les paramètres linguistiques avec le code de langue « xx », le code de pays « yy » et le codage « ZZZZ » (voir Section 1.5.2, « Variable « $LANG » »).

Le système Debian actuel définit normalement les paramètres linguistiques avec « LANG=xx_YY.UTF-8 ». Ceci utilise le codage UTF-8 avec le jeu de caractèresUnicode. Ce système de codage UTF-8 est un système de code multi-octets qui utilise intelligemment les éléments du code. Les données ASCII, qui sont uniquement constituées de code sur 7 bits, sont toujours des données UTF-8 valables qui ne comportent qu'un octet par caractère.

Le système Debian précédent définissait habituellement les paramètres linguistiques avec « LANG=C » ou « LANG=xx_YY » (sans « .UTF-8 »).

  • Le jeu de caractères ASCII est utilisé avec « LANG=C » ou « LANG=POSIX ».
  • Le système de codage traditionnel sous Unix est utilisé pour « LANG=xx_YY ».

Le système de codage traditionnel actuel utilisé pour « LANG=xx_YY » peut être identifié en vérifiant « /usr/share/i18n/SUPPORTED ». Par exemple, « en_US » utilise le codage « ISO-8859-1 » et « fr_FR@euro » utilise le codage « ISO-8859-15.

Astuce

Pour la signification des valeurs de codage, voir Tableau 11.2, « Liste de valeurs de codage et leur utilisation ».

8.3.2. Justification de l’utilisation d'UTF-8 dans les paramètres linguistiques

Le codage UTF-8 est le codage moderne et sage pour I18N, il permet la représentation des caractères Unicode, c'est-à-dire de pratiquement tous les caractères humains connus, UTF signifie Format de transformation Unicode (« Unicode Transformation Format »).

Je recommande l’utilisation de paramètres linguistiques UTF-8 pour votre bureau, par exemple « LANG=fr_FR.UTF-8 ». La première partie du paramètre linguistique (« locale ») détermine comment les messages seront présentés par les applications. Par exemple, gedit(1) (éditeur de texte pour le Bureau GNOME ) avec le paramètre de langue « LANG=fr_FR.UTF-8 » peut afficher et éditer des données textuelles avec des caractères chinois tout en présentant les menus en français, dans la mesure où les polices et les méthodes d'entrée sont installées.

Je recommande aussi de ne définir que la variable d'environnement « $LANG », je ne vois pas beaucoup d'avantages à définir une combinaison compliquée de variables « LC_* » (voir locale(1)) avec les paramètres linguistiques UTF-8.

Même le texte anglais en texte brut peut contenir des caractères non-ASCII, par exemple les marques de citations gauche et droite ne sont pas disponibles en ASCII.

“texte entre doubles marques de citation”
‘texte entre simples marques de citation’

Lorsque le texte brut ASCII est converti en UTF-8, il a exactement le même contenu et la même taille que le texte original en ASCII. Il n'y a donc rien à perdre en mettant en œuvre des paramètres régionaux UTF-8.

Certains programmes utilisent davantage de mémoire lors de l’utilisation de I18N. Ceci parce qu'ils sont codés avec l’utilisation interne d'UTF-32(UCS4) pour la prise en compte d'Unicode afin d'optimiser la vitesse, ils utilisent 4 octets pour chaque caractère ASCII indépendamment de la « locale » sélectionnée. De nouveau, il n'y a rien à perdre en mettant en œuvre des paramètres linguistiques UTF-8.

Les anciens systèmes de codage propriétaires non UTF-8 tendent à avoir une différence mineure mais ennuyeuse pour certains caractères tels que les caractères graphiques pour de nombreux pays. La mise en œuvre du système UTF-8 sur les systèmes d'exploitation modernes a pratiquement résolu ces problèmes de codage conflictuels.

8.3.3. Reconfiguration des paramètres linguistiques

Pour accéder à un paramètre linguistique particulier, les données de paramètres linguistiques doivent être compilées dans la base de données des paramètres linguistiques. (Le système Debian n'est pas distribué avec tous les paramètres linguistiques précompilés à moins que vous n'ayez installé le paquet locales-all). La liste complète des paramètres linguistiques pris en charge pour être compilés se trouve dans « /usr/share/i18n/SUPPORTED ». On y trouve la liste de tous les noms des « locale ». La commande ci-après affiche la liste de tous les paramètres linguistiques UTF-8 déjà compilés sous forme binaire :

$ locale -a | grep utf8

L’exécution de la commande suivante va reconfigurer le paquet locales :

# dpkg-reconfigure locales

Ce processus se déroule en trois étapes :

  1. mettre à jour la liste des paramètres linguistiques disponibles ;
  2. les compiler sous forme binaire ;
  3. définir la valeur des paramètres linguistiques par défaut pour l’ensemble du système dans « /etc/defaults/locale » pour une utilisation par PAM (voir Section 4.5, « PAM et NSS »).

La liste des paramètres linguistiques disponible devra comporter « fr_FR.UTF-8 » et toutes les langues intéressantes avec « UTF-8 ».

Pour l’anglais des USA, le paramètre linguistique recommandés est « en_US.UTF-8 ». Pour les autres langues, assurez-vous de bien choisir une valeur avec « UTF-8 » (NdT : prendre « de_FR.UTF-8 » pour la langue française en France) . Les caractères internationaux sont tous pris en charge par l’un quelconque de ces paramétrage.

Note

Bien que le paramètre linguistique « C » utilise des messages en anglais, il ne prend en compte que les caractères ASCII.

8.3.4. Valeur de la variable d'environnement « $LANG »

La valeur de la variable d'environnement « $LANG » est définie et modifiée par de nombreuses applications.

  • Elle est définie au départ par le mécanisme PAM de login(1) pour les programmes de console locale de Linux
  • Elle est définie au départ par le mécanisme PAM du gestionnaire d'affichage pour tous les programmes X
  • Elle est définie au départ par le mécanisme PAM dessh(1) pour les programmes de la console distante
  • Modifié par certains gestionnaire d'affichage tels que gdm(1) pour tous les programmes X
  • Modifiés par le code de démarrage de la session X par l’intermédiaire de « ~/.xsessionrc » pour tous les programmes X (fonctionnalité de lenny)
  • Modifié par le code de démarrage de l’interpréteur de commandes, par exemple « ~/.bashrc », pour tous les programmes de console

Astuce

C'est une bonne idée de définir les paramètres linguistiques par défaut pour l’ensemble du système à « en_US.UTF-8 » pour un maximum de compatibilité.

8.3.5. Paramètre linguistique spécifique sous X Window

Vous pouvez choisir vos paramètres linguistiques spécifiques sous X Window indépendamment de leur valeur par défaut valable pour l’ensemble du système en utilisant une personnalisation de PAM (voir Section 4.5, « PAM et NSS ») comme suit :.

Cet environnement devrait vous apporter la meilleure expérience d'environnement de bureau stable. Vous avez accès à un terminal en mode caractères fonctionnel avec des messages lisibles même lorsque le système X Window ne fonctionne pas. Ceci devient essentiel pour des langues qui utilisent des caractères non romains tels que le chinois, le japonais et le coréen.

Note

Il peut exister une autre manière comme l’amélioration du paquet de gestion de session de X mais veuillez lire ce qui suit qui est la méthode générique et basique pour définir les paramètres linguistiques. Pour gdm(1), je sais que l’on peut sélectionner la « locale » de la session X par l’intermédiaire de son memu.

La ligne suivante définit l’emplacement du fichier de l’environnement de langue dans le fichier de configuration de PAM, tels que « /etc/pam.d/gdm » :

auth    required        pam_env.so read_env=1 envfile=/etc/default/locale

Modifiez-la avec ce qui suit :

auth    required        pam_env.so read_env=1 envfile=/etc/default/locale-x

Pour le japonais, créez un fichier « /etc/defaults/locale-gdm » avec les permissions « -rw-r--r-- 1 root root » et contenant ce qui suit :

LANG="ja_JP.UTF-8"

Conservez le fichier « /etc/defaults/locale » suivant par défaut pour les autre programmes :

LANG="en_US.UTF-8"

C'est la technique la plus générique de personnaliser les paramètres linguistiques et faire que la fenêtre du menu de sélection de gdm(1) lui-même soit affichée dans la bonne langue.

Pour ce cas, vous pouvez aussi simplement modifier les paramètres linguistiques en utilisant le fichier « ~/.xsessionrc ».

8.3.6. Coder les noms de fichiers

Pour les échanges de données entre plateformes (voir Section 10.1.10, « Périphériques d'enregistrement amovibles »), il vous faudra peut-être monter certains systèmes de fichiers ayant un codage particulier. Par exemple, , la commande mount(8) pour un système de fichiers vfat suppose que l’on utilise CP437 si on l’utilise sans option. Vous devrez fournir les options explicites à mount pour utiliser des noms de fichiers codés en UTF-8 ou en CP932.

Note

Lors du montage automatique d'un clé USB pouvant être branchée à chaud sur un environnement de bureau moderne comme GNOME, vous pouvezindiquer ces options de montage avec un clic-droit sur l’icône du bureau. Cliquez l’onglet « Drive », cliquez « Paramètres » pour l’étendre et entrez « utf8 » dans « Options de montage ». La prochaine fois que vous monterez cette clé mémoire, le montage avec UTF-8 sera activé.

Note

Si vous êtes en train de mettre à jour le système ou de déplacer des disques depuis un ancien système qui n'était pas UTF-8, les noms de fichiers avec des caractères non-ASCII peuvent être codées avec des codages historiques et obsolètes tels que ISO-8859-1 ou eucJP. Veuillez consulter l’aide des outils de conversion de texte pour les convertir en UTF-8. VoirSection 11.1, « Outils de conversion de données textuelles ».

Samba utilise Unicode pour les clients les plus récents (Windows NT, 200x, XP) mais utilise par défaut CP850 pour des clients plus anciens (DOS and Windows 9x/Me). Cette valeur par défaut pour les anciens clients peut être modifiée en utilisant « dos charset » dans le fichier « /etc/samba/smb.conf », par exemple, avecCP932 pour le japonais.

8.3.7. Messages et documentation traduits

Il existe des traductions de nombreux messages et documents affichés par le système Debian, comme les message d'erreur, la sortie standard des programmes,les menus et la pages de manuel. La GNU gettext(1) command tool chain est utilisé comme outil de base pour la plupart des activités de traduction.

aptitude(8) affiche sous « Tâches » → « Localisation » une liste de paquets binaires utiles qui ajoutent les traductions de messages aux applications et fournissent de la documentation traduite.

Vous pouvez, par exemple, obtenir les messages traduits pour une page de manuel en installant le paquet manpages-<LANG>. Pour lire la page de manuel de <nom_programme> en italien depuis « /usr/share/man/it/ », lancez le programme de la manière suivante :

LANG=it_IT.UTF-8 man <nom_programme>

8.3.8. Effet des paramètres linguistiques

L’ordre de tri des caractères avec sort(1) est affecté par le choix de la langue des paramètres linguistiques. Les paramètres linguistiques espagnol et anglais effectuent le tri de manière différente.

Le format de la date de ls(1) est affecté par les paramètres linguistiques . Le format de la date de « LANG=C ls -l » et « LANG=en_US.UTF-8 » sont différents (voir Section 9.2.5, « Affichage personnalisé de la date et de l’heure »).

La ponctuation des nombres est différente selon les paramètres linguistiques.Par exemple, avec les paramètres linguistiques anglais, Mille un est affiché la forme « 1,000.1 » alors qu'avec les paramètres linguistiques « 1.000,1 ». Vous pouvez voir cette différence dans un programme de feuille de calculs.

Chapitre 9. Astuces du système

Je décris ici les astuces de base pour configurer et gérer les systèmes, la plupart depuis la console.

9.1. Le programme screen

screen(1) est un outil très utile pour ceux qui accèdent à un site distant par l’intermédiaire d'une connexion non fiable ou intermittente car il gère les interruptions de connexion au réseau.

Tableau 9.1. Liste de programmes gérant les interruptions de connexion au réseau

paquet popcon taille description
screen * V:11, I:34 952 multiplexeur de terminal avec une émulation de terminal VT100/ANSI

9.1.1. Scénario d'utilisation de screen(1)

screen(1) ne permet pas uniquement de faire tourner plusieurs processus dans une fenêtre de terminal, mais aussi à un processus de l’interpréteur de commandes distant de survivre à d'éventuelles interruptions de la connexion. Voici un scénario typique de screen(1) :

  1. vous-vous connectez à une machine distante ;
  2. vous démarrez screen sur une seule console ;
  3. vous exécutez plusieurs programmes dans les fenêtres screen créées avec ^A c (« Ctrl-A » suivi de « c ») ;
  4. vous passez d'une des fenêtres multiples de screen à l’autre avec ^A n (« Ctrl-A » suivi de « n ») ;
  5. vous avez alors besoin de quitter votre terminal, mais vous ne voulez pas perdre votre travail en cours perdant la connexion.
  6. vous pouvez détacher la session screen par différentes méthodes :

    • débrancher brutalement votre connexion réseau ;
    • entrer ^A d (« Ctrl-A » suivi de « d ») et en quittant manuellement la connexion distante :
    • entrer ^A DD (« Ctrl-A » suivi de « DD ») pour détacher screen et vous déconnecter.
  7. Vous vous reconnectez à la même machine distante (même depuis un autre terminal) ;
  8. Vous lancez screen avec « screen -r » ;
  9. screen réattache magiquement toutes les fenêtres screen précédentes avec tous les programmes qui y tournent.

Astuce

Avec screen, vous pouvez économiser des frais de connexion pour les connexions limitées, telles que les connexion commutées ou par paquets, parce que vous laissez un processus actif alors que vous êtes déconnecté. Vous pouvez le ré-attacher plus tard, lorsque vous vous reconnectez.

9.1.2. Raccourcis clavier de la commande screen

Dans une session screen, toutes les entrées clavier sont envoyées vers votre fenêtre actuelle sauf les séquences de touche de commande. Toutes les séquences de touche de commande screen sont entrées par ^A (« Ctrl-A ») suivi d'un seule touche [plus les paramètres]. Voici celles dont il est important de se souvenir.

Tableau 9.2. Liste des raccourcis clavier de screen

affectation signification
^A ? afficher l’aide de screen (afficher les raccourcis clavier)
^A c créer une nouvelle fenêtre et basculer vers celle-ci
^A n aller à la fenêtre suivante
^A p aller à la fenêtre précédente
^A 0 aller à la fenêtre 0
^A 1 aller à la fenêtre 1
^A w afficher la liste des fenêtres
^A a envoyer un Ctrl-A à la fenêtre actuelle en tant qu'entrée clavier
^A h écrire dans un fichier une copie de la fenêtre actuelle
^A H commencer et finir l’enregistrement de la fenêtre en cours vers un fichier
^A ^X verrouiller le terminal (protégé par un mot de passe)
^A d détacher la session screen du terminal
^A DD détacher la session screen et se déconnecter

Voir screen(1) pour davantage d'informations.

9.2. Enregistrer et présenter des données

9.2.1. Le démon de journal

De nombreux programmes enregistrent leur activité dans le répertoire « /var/log/ ».

  • Démon de journal du noyau : klogd(8)
  • Démon de journal du système : syslogd(8)

Voir Section 3.5.9, « Messages du système » et Section 3.5.10, « Messages du noyau ».

9.2.2. Analyseur de journaux

Voici les principaux analyseurs de journaux (« ~Gsecurity::log-analyzer » dans aptitude(8)).

Tableau 9.3. Liste des analyseurs de journaux système

paquet popcon taille description
logwatch * V:3, I:3 2592 analyseur de journal avec une sortie sympathique en Perl
fail2ban * V:4, I:5 660 bannir les IP qui provoque des erreurs d'authentification multiples
analog * V:1.0, I:16 4520 analyseur des journaux du serveur web
awstats * V:1.8, I:3 5200 analyseur des journaux du serveur web puissant ayant de nombreuses fonctionnalités
sarg * V:1.9, I:2 644 générateur de rapport d'analyse de squid
pflogsumm * V:0.3, I:0.7 160 résumer les entrée de journal de postfix
syslog-summary * V:0.2, I:0.9 84 résumer le contenu du fichier journal syslog
lire * V:0.15, I:0.17 5304 analyseur de journaux et générateur de rapports ayant de nombreuses fonctionnalités
fwlogwatch * V:0.10, I:0.2 440 analyseur des journaux du parefeu
squidview * V:0.11, I:0.6 244 surveiller et analyser les fichiers access.log de squid
visitors * V:0.09, I:0.3 228 analyseur de journaux rapide pour le serveur web
swatch * V:0.06, I:0.2 112 visualisateur de fichier journal avec correspondance d'expressions rationnelles, mise en évidence et « hooks »
crm114 * V:0.06, I:0.18 1300 analyseur et filtre de données diverses, dont les pourriels (CRM114)
icmpinfo * V:0.04, I:0.2 84 interpréter les messages ICMP

Note

CRM114 fournit une architecture de language pour écrire des filtres fuzzy avec la bibliothèque d'expressions rationnelles TRE. Un de ses utilisation courante est le filtrage des pourriels mais il peut aussi être utiliser pour l’analyse de journaux.

9.2.3. Enregistrer proprement l’activité de la console

La simple utilisation de script(1) (voir Section 1.4.9, « Enregistrer les actions de l’interpréteur de commandes ») pour enregistrer l’activité de l’interpréteur de commandes produit un fichier avec des caractères de contrôle. Ceci peut être évité en utilisant col(1) comme suit :

$ script
Script started, file is typescript

faites quelque chose... et pressez Ctrl-D pour quitter script.

$ col -bx <typescript >fichier_propre
$ vim fichier_propre

si vous n'avez pas script (par exemple pendant le processus d'amorçage dans l’initramfs), vous pouvez alors utiliser ce qui suit :

$ sh -i 2>&1 | tee typescript

Astuce

Certains émulateurs de teminaux X tels que gnome-terminal peuvent faire de l’enregistrement. Il faudra peut-être augmenter la taille du tampon de lignes pour le défilement vers l’arrière.

Astuce

Vous pouvez utiliser screen(1) avec « ^A H » (voir Section 9.1.2, « Raccourcis clavier de la commande screen ») pour effectuer des enregistrement de la console.

Astuce

Vous pouvez utiliser emacs(1) avec « M-x shell », « M-x eshell » ou « M-x term » pour effectuer l’enregistrement de la console. Vous pourrez ensuite utiliser « C-x C-w » pour enregistrer le tampon dans un fichier.

9.2.4. Affichage personnalisé des données de texte

Bien que des outils de visualisation de texte (« pager » tels que more(1) et less(1) (voir Section 1.4.5, « Le visualisateur de fichiers ») et des outils personnalisés de mise en évidence et de formatage (voir Section 11.1.8, « Mettre en évidence et formater des données en texte brut ») peuvent afficher des données textuelles de manière agréable, les éditeurs généraliste (voir Section 1.4.6, « L’éditeur de texte ») sont plus souples et paramétrables.

Astuce

Pour vim(1) et ses alias de visualisation de texte view(1), « :set hls » active la recherche avec mise en évidence.

9.2.5. Affichage personnalisé de la date et de l’heure

Le format par défaut de la date et de l’heure de la commande « "ls -l » dépend des paramètres régionaux (voir la valeur en Section 1.2.6, « Horodatage »). La variable « $LANG » est d'abord visée, elle peut être surchargée par la variable « $LC_TIME ».

Le format réel de l’affichage pour chaque paramètre linguistique dépend de la version de la bibliothèque C standard (paquet libc6) utilisée. Par exemple, les différentes versions de Debian ont des valeurs par défaut différentes.

Si vous désirez vraiment personnaliser ce format d'affichage de la date et de l’heure plus loin que ne le fait locale, vous pouvez définir la valeur de style d'heure avec le paramètre « --time-style » ou par la valeur de « $TIME_STYLE » (voir ls(1), date(1), « info coreutils 'ls invocation' »).

Tableau 9.4. Exemples d'affichage de la date et de l’heure pour la commande « ls -l » avec lenny

valeur de style pour l’heure locale affichage de la date et l’heure
iso any 01-19 00:15
long-iso any 2009-01-19 00:15
full-iso any 2009-01-19 00:15:16.000000000 +0900
locale C Jan 19 00:15
locale en_US.UTF-8 2009-01-19 00:15
locale es_ES.UTF-8 ene 19 00:15
+%d.%m.%y %H:%M any 19.01.09 00:15
+%d.%b.%y %H:%M C ou en_US.UTF-8 19.Jan.09 00:15
+%d.%b.%y %H:%M es_ES.UTF-8 19.ene.09 00:15

Astuce

Vous pouvez éviter d'entrer des options longues sur la lignes de commande en utilisant les alias des commandes, par exemple « alias ls='ls --time-style=+%d.%m.%y\ %H:%M' » (voir Section 1.5.9, « Alias de commande »).

Astuce

ISO 8601 est suivie pour ces formats iso.

9.2.6. Écho colorisé de l’interpréteur de commandes

L’écho de l’interpréteur de commandes sur la plupart des terminaux peut être colorisé en utilisant le code ANSI d'échappement (voir « /usr/share/doc/xterm/ctlseqs.txt.gz »).

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ ROUGE=$(printf "\x1b[31m")
$ NORMAL=$(printf "\x1b[0m")
$ INVERSE=$(printf "\x1b[7m")
$ echo "${ROUGE}TEXTE-ROUGE${NORMAL} ${INVERSE}TEXTE-INVERSE${NORMAL}"

9.2.7. Commandes colorisées

Les commandes colorisées sont pratique pour examiner la sortie d'une commande dans l’environnement interactif. J'inclus ce qui suit dans mon fichier « ~/.bashrc ».

if [ "$TERM" != "dumb" ]; then
    eval "`dircolors -b`"
    alias ls='ls --color=always'
    alias ll='ls --color=always -l’
    alias la='ls --color=always -A'
    alias less='less -R'
    alias ls='ls --color=always'
    alias grep='grep --color=always'
    alias egrep='egrep --color=always'
    alias fgrep='fgrep --color=always'
    alias zgrep='zgrep --color=always'
else
    alias ll='ls -l’
    alias la='ls -A'
fi

L’utilisation d'alias réserve les effets de couleurs à l’utilisation interactives des commandes. Il a l’avantage sur l’exportation de la variable d'environnement « export GREP_OPTIONS='--color=auto' » car la couleur peut être affichée avec des programmes de visualisation (« pager » tels que less(1). Si vous souhaitez supprimer la couleur lors du tubage (« piping » à destination d'autres programmes, utilisez plutôt « --color=auto » dans l’exemple ci-dessus pour « ~/.bashrc ».

Astuce

Vous pouvez désactiver ces alias dans l’environnement interactif en appelant l’interpréteur de commande par « TERM=dumb bash ».

9.2.8. Enregistrer l’activité de l’éditeur pour des répétitions complexes

Vous pouvez enregistrer l’activité de l’éditeur pour des répétitions complexes.

Pour Vim, de la manière suivante :

  • « qa » : démarre l’enregistrement des caractères entrés dans le registre appelé « a ».
  • … activité de l’éditeur
  • « q » : termine l’enregistrement des caractères entrés.
  • « @a » : exécute le contenu du registre « a ».

Pour Emacs, de la manière suivante :

  • « :C-x ( » : commencer la définition d 'une macro clavier.
  • … activité de l’éditeur
  • « C-x ) » : terminer la définition d'une macro clavier.
  • « C-x e » : exécuter une macro clavier.

9.2.9. Enregistrer l’image graphique d'une application X

Il existe plusieurs manières d'enregistrer l’image graphique d'une application X, y-compris un affichage xterm.

Tableau 9.5. Liste des outils de manipulation d'images

paquet popcon taille commande
xbase-clients * V:3, I:47 132 xwd(1)
gimp * V:12, I:44 13560 Interface graphique du menu
imagemagick * V:13, I:35 268 import(1)
scrot * V:0.3, I:1.4 80 scrot(1)

9.2.10. Enregistrer les modifications dans des fichiers de configuration

Il existe des outils spécialisés pour enregistrer les modifications de la configuration avec l’aide du système DVCS.

Tableau 9.6. Liste de paquets pour enregistrer un historique de configuration dans VCS

paquet popcon taille description
etckeeper * V:1.0, I:1.5 376 enregistrer les fichiers de configuration et leurs méta-données avec Git (par défaut), Mercurial ou Bazaar (nouveau)
changetrack * V:0.07, I:0.09 152 enregistrer les fichiers de configuration avec RCS (ancien)

Je recommande l’utilisation avec git(1) du paquet etckeeper, il met l’ensemble de « /etc » sous le contrôle de VCS. Son guide d'installation et un tutoriel se trouvent dans « /usr/share/doc/etckeeper/README.gz ».

Essentiellement, l’exécution de « sudo etckeeper init » initialise le dépôt git pour « /etc » exactement comme le processus décrit dans Section 10.9.5, « Git pour l’enregistrement de l’historique de la configuration » mais avec quelques scripts automatiques (« hook ») permettant une configuration plus approfondie.

Alors que vous effectuez des modifications de votre configuration, vous pouvez aussi utiliser git(1) normalement pour l’enregistrer. Il enregistre parfaitement les modifications chaque fois que vous lancez des commandes de gestion de paquet.

Astuce

Vous pouvez parcourir l’historique des modifications de « /etc » en exécutant « sudo GIT_DIR=/etc/.git gitk » avec une vue claire des nouveaux paquets installés et les changements de version des paquets.

9.3. Astuces relatives au stockage des données

Démarrer votre système avec un CD autonome de Linux ou avec un CD de l’installateur debian en mode secours (rescue) vous facilite la reconfiguration de l’enregistrement des données sur votre disque de démarrage. Voir aussi Section 10.3, « Les données binaires ».

9.3.1. Configuration de la partition du disque

Bien que fdisk(8) ait été considéré comme un standard pour la configuration de la partition du disque dur, il mérite une certaine attention. « Données de partition du disque », « table de partition » et « Étiquette de disque » sont tous des synonymes.

La plupart des PC utilisent le principe de l’Enregistrement Maître de démarrage (MBR) (« Master Boot Record ») pour enregistrer les données de partition du disque sur le premier secteur, c'est-à-dire, le secteur 0 LBA (512 octets).

Note

Certains PC récent avec une Extensible Firmware Interface (EFI), ce qui comprend les Macs basés sur Intel, utilisent un principe de GUID Partition Table (GPT) pour enregistrer les données de partitionnement du disque ailleurs que sur le premier secteur.

Alors que fdisk(8) a été l’outil standard de partitionnement de disque, parted(8) le remplace maintenant.

Tableau 9.7. Listes de paquets de gestion de la partition du disque

paquet popcon taille GPT description
util-linux * V:91, I:99 2216 Non supporté divers utilitaires systèmes dont fdisk(8) etcfdisk(8)
parted * V:1.0, I:9 236 Supporté programme GNU de redimensionnement des partitions Parted
gparted * V:3, I:31 4548 Supporté éditeur de partitions de GNOME basé sur libparted
qtparted * V:0.10, I:0.9 NOT_FOUND Supporté éditeur de partitions de KDE basé sur libparted
gptsync * V:0.01, I:0.18 72 Supporté synchronise une table de partition MBR classique avec une table GPT
kpartx * V:1.0, I:1.8 132 Supporté programme pour créer des mappages de périphériques pour les partitions

Attention

Bien que parted(8) prétend pouvoir créer et redimensionner aussi les systèmes de fichiers, il est plus sûr de toucher à ces choses-là en utilisant des outils spécialisés et bien maintenus tels que mkfs(8) (mkfs.msdos(8), mkfs.ext2(8), mkfs.ext3(8), …) et resize2fs(8).

Note

De manière à passer de GPT à MBR, il vous fait d'abord effacer les premier blocs du disque directement (voir Section 10.3.6, « Effacer le contenu d'un fichier ») et utiliser « parted /dev/sdx mklabel gpt » ou « parted /dev/sdx mklabel msdos » afin de le mettre en place. Vous remarquerez que « msdos » est utilisé ici pour MBR.

9.3.2. Accès à une partition en utilisant l’UUID

Bien que le reconfiguration de votre partition ou l’ordre d'activation des supports d'enregistrement amovibles puisse conduire à des noms de partitions différents, vous pouvez y accéder de manière homogène. Ceci vous aidera aussi si vous avez plusieurs disques et que votre BIOS ne leur donne pas toujours le même nom de périphérique.

  • mount(8) avec l’option « -U » peut monter un périphérique en mode bloc en utilisant l’UUID plutôt que son nom de fichier de périphérique comme « /dev/sda3 ».
  • « /etc/fstab » (voir fstab(5)) peut utiliser l’UUID.
  • Les chargeurs initiaux (Section 3.3, « Étage 2 : le chargeur initial ») peuvent aussi utiliser UUID.

Astuce

Vous pouvez tester l’UUID d'un périphérique spécial en mode bloc avec blkid(8).

Astuce

Les nœuds de périphériques comme les supports d'enregistrement amovibles peuvent être rendus statiques en utilisant, si besoin, des règles udev. Voir Section 3.5.11, « Le système udev ».

9.3.3. Configuration de systèmes de fichiers

Pour le système de fichiers ext3, le paquet e2fsprogs fournit les éléments suivants :

  • mkfs.ext3(8) pour créer un nouveau système de fichiers ext3
  • fsck.ext3(8) pour vérifier et réparer un système de fichiers ext3 existant
  • tune2fs(8) pour configurer le superbloc d'un système de fichiers ext3

Les commandes mkfs(8) et fsck(8) font partie du paquet e2fsprogs en tant que frontal à de nombreux programmes dépendant du système de fichiers (mkfs.fstype etfsck.fstype). Pour le système de fichiers ext3, il y a mkfs.ext3(8) et fsck.ext3(8) (ils sont liés par un lien dur à mke2fs(8) ete2fsck(8)).

Des commandes semblables sont disponibles pour chaque système de fichiers pris en charge par Linux.

Tableau 9.8. Liste des paquets de gestion des systèmes de fichiers

paquet popcon taille description
e2fsprogs * V:60, I:99 1924 utilitaires pour les systèmes de fichiers ext2/ext3/ext4
reiserfsprogs * V:2, I:8 1200 utilitaire pour le système de fichiers Reiserfs
dosfstools * V:3, I:31 192 utilitaire pour le système de fichiers FAT (Microsoft :MS-DOS, Windows)
xfsprogs * V:2, I:10 3272 utilitaire pour le système de fichiers XFS (SGI : IRIX)
ntfsprogs * V:3, I:20 676 utilitaire pour le système de fichiers NTFS (Microsoft : Windows NT, …)
jfsutils * V:0.5, I:2 1112 utilitaire pour le système de fichiers JFS (IBM : AIX, OS/2)
reiser4progs * V:0.09, I:0.7 1264 utilitaire pour le système de fichiers Reiser4
hfsprogs * V:0.06, I:0.8 316 utilitaire pour les systèmes de fichiers HFS et HFS Plus (Apple : Mac OS)
btrfs-tools * V:0.3, I:0.6 1288 utilitaire pour le système de fichiers btrfs
zerofree * V:0.10, I:0.7 56 programme pour mettre à zéro les blocs libres des systèmes de fichiers ext2/3

Astuce

Le système de fichiers ext3 est le système de fichiers par défaut du système Linux et il est fortement recommandé de l’utiliser à moins que vous n'ayez des raisons spécifiques de ne pas le faire. Après le noyau Linux 2.6.30 (Debian squeeze), le système de fichiers ext4 sera disponible et devrait être le système de fichiers par défaut d'un système Linux. Le système de fichiers par défaut pour le système Linux après ext4 devrait être btrfs.

Avertissement

Vous rencontrez peut-être quelques limitations avec ext4 parce qu'il est récent. Par exemple vous devrez avoir un noyau de Linux 2.6.30 si vous désirez redimensionner une partition ext4.

Astuce

Certains outils permettent l’accès au système de fichiers sans prise en charge par le noyau Linux (voir Section 10.3.2, « Manipulation des fichiers sans monter le disque »).

9.3.4. Création et vérification de l’intégrité d'un système de fichiers

La commande mkfs(8) permet de créer un système de fichiers sur un système Linux. La commande fsck(8) permet de vérifier l’intégrité du système de fichiers et de le réparer sur un système Linux.

Attention

En général, il n'est pas sûr de faire tourner fsck sur un système de fichiers monté.

Astuce

Vous trouverez les résultats de la commande fsck(8) lancée depuis le script de démarrage dans « /var/log/fsck/ ».

Astuce

Utilisez « shutdown -F -r now » pour forcer l’exécution sûre de la commande fsck(8) sur tous les systèmes de fichiers, y compris le système de fichiers racine lors du redémarrage. Voir la page de manuel shutdown(8) pour davantage d'informations.

9.3.5. Optimisation du système de fichiers à l’aide des options de montage

Les performances et les caractéristiques d'un système de fichiers peuvent être optimisées à l’aide des options de montage utilisées (voir fstab(5) et mount(8)). Les principales options sont les suivantes :

  • l’option « defaults » implique les options par défaut : « rw,suid,dev,exec,auto,nouser,async » (général)
  • les options « noatime » ou « relatime » sont très efficace pour accélérer la vitesse de lecture (général).
  • l’option « user » permet à un utilisateur normal de monter le système de fichiers. Cette option implique la combinaison d'option « noexec,nosuid,nodev » (général, utilisée pour les CD et les disquettes)
  • La combinaisons d'options « noexec,nodev,nosuid » est utilisée pour améliorer la sécurité (général).
  • l’option « noauto » limite le montage uniquement à une opération explicite (général).
  • l’option « data=journal » pour ext3fs peut améliorer l’intégrité des données lors d'une panne de courant, elle s'accompagne d'une légère baisse de la vitesse d'écriture.

Astuce

Vous devez donner au noyau le paramètre de démarrage (voir Section 3.3, « Étage 2 : le chargeur initial »), par exemple « rootflags=data=journal » afin de mettre en œuvre pour le système de fichiers racine un mode de journalisation autre que celui par défaut. Pour lenny, le mode de journalisation par défaut est « rootflags=data=ordered ». Pour squeeze, il s'agit de « rootflags=data=writeback ».

9.3.6. Optimisation du système de fichiers à l’aide du superbloc

Les caractéristiques du système de fichiers peuvent être optimisées par l’intermédiaire de son superbloc en utilisant la commande tune2fs(8).

  • L’exécution de « sudo tune2fs -l /dev/hda1 » affiche le contenu du superbloc du système de fichiers situé sur « /dev/hda1 ».
  • L’exécution de « sudo tune2fs -c 50 /dev/hda1 » modifie la fréquence des vérifications du système de fichiers (exécution de fsck lors du démarrage) à 50 démarrages sur « /dev/hda1 ».
  • L’exécution de la commande « sudo tune2fs -j /dev/hda1 » ajoute la possibilité de journalisation au système de fichiers, c'est-à-dire la conversion de système de fichiers de ext2 vers ext3 sur « /dev/hda1 ». (Effectuez ceci sur un système de fichier non monté).
  • L’exécution de « sudo tune2fs -O extents,uninit_bg,dir_index /dev/hda1 && fsck -pf /dev/hda1 » le convertit de ext3 vers ext4 sur « /dev/hda1 ». (À effectuer sur un système de fichiers non monté).

Avertissement

La conversion du système de fichier du périphérique de démarrage vers le système de fichiers ext4 doit être évitée jusqu'à ce que le système d'amorçage GRUB prennent correctement en charge le système de fichiers ext4 et que la version de noyau installée soit plus récente que 2.6.30.

Astuce

En dépit de son nom, tune2fs(8) ne fonctionne pas uniquement sur le système de fichiers ext2 mais aussi sur les systèmes de fichiers ext3 et ext4.

9.3.7. Optimisation du disque dur

Avertissement

Veuillez vérifier votre matériel et lire la page de manuel hdparam(8) avant de jouer avec la configuration de vos disques durs parce que ce peut être assez dangereux pour l’intégrité des données.

Vous pouvez tester la vitesse de lecture d'un disque dur, par exemple « /dev/hda » par « hdparm -tT /dev/hda ». Vous pouvez accélérer certains disques (E)IDE avec « hdparm -q -c3 -d1 -u1 -m16 /dev/hda » en activant la prise en charge des E/S 32 bits (« (E)IDE 32-bit I/O support »), en positionnant l’indicateur d'utilisation de dma « using_dma flag », en positionnant l’indicateur de démasquage des interruptions (« interrupt-unmask flag ») et en positionnant les E/S multiples sur 15 secteurs (« multiple 16 sector I/O ») (dangereux !).

Vous pouvez tester la fonctionnalité de cache d'un disque dur, par exemple « /dev/sda » par « hdparm -W /dev/sda ». Vous pouvez désactiver le cache en écriture avec « hdparm -W 0 /dev/sda ».

Vous pouvez réussir à lire un CD-ROM vraiment mal pressé sur un lecteur de CD-ROM moderne rapide en le ralentissant avec « setcd -x 2 ».

9.3.8. Utiliser SMART pour prédire les défaillances des disques durs

Vous pouvez surveiller et enregistrer les disques durs conformes à SMART à l’aide du démon smartd(8).

  1. Activez la fonctionnalité SMART dans le BIOS.
  2. Installez le paquet smartmontools.
  3. Identifiez vos disques durs en en affichant la liste avec df(1).

    • Supposons que le disque dur à surveiller soit « /dev/hda ».
  4. Contrôlez la sortie de « smartctl -a /dev/hda » pour voir si la fonctionnalité SMART est effectivement activée.

    • Si elle ne l’est pas, activez-la avec « smartctl -s on -a /dev/hda ».
  5. Autorisez le fonctionnement du démon smartd(8) par l’action suivante :

    • décommentez « start_smartd=yes » dans le fichier « /etc/default/smartmontools » ;
    • relancez le démon smartd(8) avec « sudo /etc/init.d/smartmontools restart ».

Astuce

Le démon smartd(8) peut être personnalisé par l’intermédiaire du fichier /etc/smartd.conf y compris la manière d'être informé des avertissements.

9.3.9. Étendre l’espace de stockage utile à l’aide de LVM

Les partitions créées sur le gestionnaire de volumes logiques (LVM) (« Logical Volume Manager ») (fonctionnalité de Linux) au moment de l’installation peuvent être facilement redimensionnées en y concaténant des extensions (« extents ») ou en en tronquant les extensions sur plusieurs périphériques de stockage sans reconfiguration majeure du système.

Attention

Le déploiement du système LVM actuel peut dégrader la robustesse aux corruptions du système de fichiers offert par les systèmes de fichiers journalisés tels que ext3fs à moins que les performances du système ne soient sacrifiées en désactivant le cache d'écriture des disques durs.

9.3.10. Extension de l’espace de stockage en montant une autre partition

Si vous avez une partition vide (par exemple « /dev/sdx »), vous pouvez la formater avec mkfs.ext3(1) et la monter (« mount(8) ») sur un répertoire où vous avez besoin de davantage d'espace (vous devrez copier les données d'origine).

$ sudo mv répertoire-travail ancien-répertoire
$ sudo mkfs.ext3 /dev/sdx
$ sudo mount -t ext3 /dev/sdx répertoire-travail
$ sudo cp -a ancien-répertoire/* répertoire-travail
$ sudo rm -rf ancien-répertoire

Astuce

Vous pouvez aussi monter un fichier image de disque vide (voir Section 10.2.5, « Réaliser le fichier image d'un disque vide ») en tant que périphérique de rebouclage (voir Section 10.2.3, « Monter le fichier image dur disque »). L’utilisation réelle du disque croît avec les données réellement enregistrées.

9.3.11. Extension de l’espace utilisable à l’aide de liens symboliques

Si vous avez un répertoire vide (par exemple, « /path/to/emp-dir ») dans une autre partition avec de l’espace disponible, vous pouvez créer un lien symbolique vers ce répertoire avec ln(8).

$ sudo mv répertoire-travail ancien-répertoire
$ sudo mkdir -p /chemin/vers/répertoire-temporaire
$ sudo ln -sf /chemin/vers/répertoire-temporaire répertoire-travail 
$ sudo cp -a ancien-répertoire/* répertoire-travail 
$ sudo rm -rf ancien-répertoire

Attention

Certains logiciels peuvent ne pas bien fonctionner avec des « liens symboliques vers un répertoire ».

9.3.12. Extension de l’espace utilisable à l’aide de aufs

Si vous avez de l’espace disponible dans une autre partition (par exemple « /chemin/vers/ »), vous pouvez y créer un répertoire et empiler cela vers un répertoire où vous avez besoin de place avec aufs.

$ sudo mv répertoire-travail ancien-répertoire
$ sudo mkdir répertoire-travail
$ sudo mkdir -p /chemin/vers/répertoire/temporaire
$ sudo mount -t aufs -o br:/chemin/vers/répertoire/temporaire:ancien-répertoire none répertoire-travail

Attention

L’utilisation de aufs pour le stockage de données à long terme n'est pas une bonne idée car il est en cours de développement et les modifications de sa conceptions peuvent poser des problèmes.

Astuce

De manière à pouvoir utiliser aufs, il faut installer son paquet utilitaire aufs-tools et le paquet des modules du noyau pour aufs comme aufs-modules-2.6-amd64.

Astuce

aufs est utilisé pour fournir un système de fichiers où l’administrateur peut écrire par de nombreux projets de live CD.

9.4. Astuces de chiffrement des données

Avec un accès physique à votre PC, n'importe qui peut facilement obtenir les privilèges de l’administrateur et accéder à tous les fichiers de votre PC (voir Section 4.7.4, « sécuriser le mot de passe de l’administrateur »). Ceci signifie qu'un système mot de passe de connexion ne permet pas de sécuriser vos données personnelles ou sensibles en cas de vol de votre PC. Vous devez déployer des technologies de chiffrements des données pour assurer cette protection. Bien que GNU privacy guard (voir Section 10.4, « Infrastructure de sécurité des données ») puisse chiffrer des fichiers, il demande quelques efforts de la part de l’utilisateur.

dm-crypt et eCryptfs facilitent de manière native le chiffrement automatique des données par l’intermédiaire de modules du noyau de Linux avec un minimum d'efforts de la part de l’utilisateur.

Tableau 9.9. Liste d'utilitaires de chiffrement des données

paquet popcon taille description
cryptsetup * V:3, I:5 1172 utilitaires pour chiffrer un périphérique en mode bloc (dm-crypt / LUKS)
cryptmount * V:0.2, I:0.5 360 utilitaires pour chiffrer un périphérique en mode bloc (dm-crypt / LUKS), l’accent étant mis sur le montage et le démontage par un utilisateur normal
ecryptfs-utils * V:0.2, I:0.3 416 utilitaires pour systèmes de fichiers empilés (« stackable » chiffrés (eCryptfs)

Dm-crypt est un système de fichiers chiffré qui utilise device-mapper. Device-mapper effectue le « mapping » d'un périphérique en mode bloc sur un autre.

eCryptfs est un autre système de fichiers chiffré utilisant un système de fichier empilables. Un système de fichiers empilables s'empile lui-même par dessus un répertoire existant d'un système de fichiers monté.

Attention

Le chiffrement des données a un coût en matière de temps CPU, etc. Veuillez comparer ses avantages à son coût.

Note

Le système Debian dans son ensemble peut être installé sur un disque chiffré par l’installateur debian (lenny ou plus récent) en utilisant dm-crypt/LUKS et initramfs.

Astuce

Voir Section 10.4, « Infrastructure de sécurité des données » pour un utilitaire de chiffrement de l’espace utilisateur : GNU Privacy Guard.

9.4.1. Chiffrement des disques amovibles à l’aide de dm-crypt/LUKS

Vous pouvez chiffrer le contenu des périphériques de masse amovible, par exemple, une clé g. USB memory stick sur « /dev/sdx » en utilisant dm-crypt/LUKS. Il suffit de le formater de la manière suivantes :

# badblocks -c 10240 -s -w -t random -v /dev/sdx
# shred -v -n 1 /dev/sdx
# fdisk /dev/sdx
... "n" "p" "1" "return" "return" "w"
# cryptsetup luksFormat /dev/sdx1
...
# cryptsetup luksOpen /dev/sdx1 sdx1
...
# ls -l /dev/mapper/
total 0
crw-rw---- 1 root root  10, 60 2008-10-04 18:44 control
brw-rw---- 1 root disk 254,  0 2008-10-04 23:55 sdx1
# mkfs.vfat /dev/mapper/sdx1
...
# cryptsetup luksClose sdx1

Il peut alors être monté simplement comme un périphérique normal sur « /media/<disk_label> » à l’exception de la demande de mot de passe (voir Section 10.1.10, « Périphériques d'enregistrement amovibles ») sous un environnement de bureau moderne tel que GNOME en utilisant gnome-mount(1). La différence est que toutes les données qui y seront écrites seront chiffrées. Vous pouvez aussi formater le support dans un format différent, par exemple ext3 avec « mkfs.ext3 /dev/sdx1 ».

Note

Si vous êtes vraiment paranoïaque en ce qui concerne la sécurité des données, vous pourrez réécrire par dessus plusieurs fois dans l’exemple ci-dessus. Cette opération est cependant très exigeante en temps.

9.4.2. Partition d'échange chiffrée avec dm-crypt

Supposons que votre « /etc/fstab » d'origine comporte ce qui suit :

/dev/sda7 swap sw 0 0

Vous pouvez chiffrer la partition d'échange en utilisant dm-crypt par ce qui suit :

# aptitude install cryptsetup
# swapoff -a
# echo "cswap /dev/sda7 /dev/urandom swap" >> /etc/crypttab
# perl -i -p -e "s/\/dev\/sda7/\/dev\/mapper\/cswap/" /etc/fstab
# /etc/init.d/cryptdisks restart
 ...
# swapon -a

9.4.3. Chiffrer les fichiers automatiquement avec eCryptfs

Vous pouvez chiffrer automatiquement les fichiers se trouvant sous « ~/Private/ » en utilisant eCryptfs et le paquet ecryptfs-utils.

  • Lancez ecryptfs-setup-private(1) et configurez « ~/Private/ » en suivant les invites.
  • Activez « ~/Private/ » en lançant ecryptfs-mount-private(1).
  • Déplacez les fichiers de données sensibles vers « ~/Private/ » et faites les liens symboliques à la demande.

    • Candidats : « ~/.fetchmailrc », « ~/.ssh/identity », « ~/.ssh/id_rsa », « »~/.ssh/id_dsa » et d'autres fichiers ayant « go-rwx »
  • Déplacez les répertoires ayant des données sensibles vers un sous-répertoire de « ~/Private/ » et faites les liens symboliques nécessaires.

    • Candidats : « ~/.gnupg » et d'autres répertoires avec « go-rwx »
  • Créez le lien symbolique de « ~/Desktop/Private/ » vers « ~/Private/ » pour faciliter les opérations du bureau.
  • Désactiver « ~/Private/ » en lançant ecryptfs-umount-private(1).
  • Activez « ~/Private/ » à l’aide de « ecryptfs-mount-private » lorsque vous avez besoin de vos données chiffrées.

Astuce

Comme eCryptfs ne chiffre que sélectivement les fichiers sensibles, son coût en matière de ressources système est bien moindre que l’utilisation de dm-crypt sur l’ensemble du système de fichiers racine ou sur le périphérique « /home ». Il ne demande aucun effort particulier sur l’allocation de l’espace disque mais ne peut conserver la confidentialité de toutes les méta-données du système de fichiers.

9.4.4. Montage automatique de eCryptfs

Si vous utilisez votre mot de passe de connexion pour envelopper les clés de chiffrement, vous pouvez automatiser le montage de eCryptfs par PAM (Pluggable Authentication Modules).

Insérez la ligne suivante juste avant « pam_permit.so » dans « /etc/pam.d/common-auth » :

auth required pam_ecryptfs.so unwrap

Insérez la ligne suivante en tant que toute dernière ligne de « /etc/pam.d/common-session :

session optional pam_ecryptfs.so unwrap

Insérez la ligne suivante comme première ligne active de « /etc/pam.d/common-password :

password required pam_ecryptfs.so

C'est assez pratique.

Avertissement

Les erreurs de configuration de PAM peuvent vous interdire l’accès à votre propre système. Voir Chapitre 4, Authentification.

Attention

Si vous utilisez votre mot de passe de connexion pour encapsuler les clés de chiffrement, vos données chiffrées sont aussi sûre que l’est votre mot de passe de connexion (voir Section 4.3, « Mot de passe de qualité »). À moins que vous ne preniez le soin de définir un mot de passe fort, vos données encourent un risque lorsque quelqu'un lance un logiciel de casse de mots de passe après avoir volé votre ordinateur (voir Section 4.7.4, « sécuriser le mot de passe de l’administrateur »).

9.5. Surveiller, contrôler et démarrer l’activité des programmes

L’activité des programmes peut être surveillée et contrôlée à l’aide d'outils spécialisés.

Tableau 9.10. Liste des outils de surveillance et de contrôle de l’activité des programmes

paquet popcon taille description
coreutils * V:92, I:99 13828 nice(1) : lancer un programme avec une priorité d'ordonnancement modifiée
bsdutils * V:77, I:99 196 renice(1) : modifier la priorité d'ordonnancement d'un programme en cours d'exécution
procps * V:86, I:99 772 utilitaires du système de fichiers « /proc » : ps(1), top(1), kill(1), watch(1), …
psmisc * V:47, I:88 716 utilitaires du système de fichiers « /proc » : killall(1), fuser(1), peekfd(1), pstree(1)
time * V:6, I:84 152 time(1) : lancer un programme qui indique l’utilisation des ressources du système en fonction du temps
sysstat * V:4, I:9 872 sar(1), iostat(1), mpstat(1), … : outils de mesure des performances du système pour Linux
isag * V:0.07, I:0.4 152 Générateur interactif de graphes de l’activité système pour sysstat
lsof * V:16, I:90 444 lsof(8) : afficher la liste des fichiers ouverts par un processus en cours d'utilisation en utilisant l’option « -p
strace * V:5, I:39 396 strace(1) : tracer les appels système et les signaux
ltrace * V:0.3, I:2 188 ltrace(1) : tracer les appels de bibliothèque
xtrace * V:0.02, I:0.18 372 xtrace(1) : tracer la communication entre un client X11 et le serveur
powertop * V:0.7, I:12 524 powertop(1) : information concernant la puissance électrique utilisée sur les portables basés sur Intel
cron * V:91, I:99 240 faire tourner des processus en arrière plan selon un calendrier depuis le démon cron(8)
anacron * V:41, I:44 120 ordonnanceur de type cron pour les systèmes qui ne tournent pas 24 heures sur 24
at * V:50, I:83 220 at(1) ou batch(1) : lancer un travail à une heure déterminée ou en dessous d'un niveau de charge donné

Astuce

Le paquet procps fournit des fonctions très basiques de surveillance, de contrôle et de lancement des activités du programme. Vous devriez toutes les apprendre.

9.5.1. Temps d'un processus

Afficher la durée du processus indiqué dans la commande.

# time une_commande >/dev/null
real    0m0.035s       # temps horloge (temps réel écoulé)
user    0m0.000s       # temps en mode utilisateur
sys     0m0.020s       # temps en mode noyau

9.5.2. La priorité d'ordonnancement

Une valeur de politesse (« nice » est utilisée pour contrôler la priorité d'ordonnancement du processus.

Tableau 9.11. Liste des valeurs de politesse pour la priorité d'ordonnancement

valeur de politesse priorité d'ordonnancement
19 la plus base priorité d'un processus (poli)
0 très haute priorité de processus pour un utilisateur
-20 très haute priorité d'un processus pour root (non poli)

# nice  -19 top                                      # très poli
# nice --20 wodim -v -eject speed=2 dev=0,0 disk.img # très rapide

Parfois, une valeur extrême de politesse (« nice ») fait plus de mal que de bien au système. Utilisez cette commande avec précautions.

9.5.3. La commande ps

La commande ps(1) sous Debian comporte à la fois les fonctionnalités de BSD et de SystemV, elle aide à identifier l’activité des processus de manière statique.

Tableau 9.12. Liste des styles de la commande ps

style commande typique fonction
BSD ps aux afficher %CPU %MEM
System V ps -efH afficher le PPID

Les processus fils zombies (« defunct ») peuvent être tués par l’identifiant de processus de leur paren identifié dans la champ « PPID »

La commande pstree(1) affiche une arborescence des processus.

9.5.4. La commande top

top(1) sous Debian a de riches fonctionnalités et aide à identifier de manière dynamique quels sont les processus qui ont une activité curieuse.

Tableau 9.13. Liste des commandes pour top

touche de commande description de la réponse
h ou ? afficher l’aide
f définir / réinitialiser le champ
o réordonner les champ affichés
F définir le champ-clé pour le tri
k tuer un processus
r modifier la politesse d'un processus
q quitter la commande top.

9.5.5. Afficher les fichier ouverts par un processus

Vous pouvez afficher la liste des fichiers ouverts par un processus avec un identifiant de processus (PID), par exemple de 1 en faisant ce qui suit :

$ sudo lsof -p 1

PID=1 est habituellement le programme init.

9.5.6. Tracer l’activité d'un programme

Vous pouvez tracer l’activité d'un programme avec strace(1), ltrace(1) ou xtrace(1) pour les appels système, les appels bibliothèque ou la communication entre le serveur et le client X11.

Vous pouvez tracer les appels système de la commande ls de la manière suivante :

$ sudo strace ls

9.5.7. Identification des processus qui utilisent des fichiers ou des sockets

Vous pouvez aussi identifier les processus qui utilisent des fichiers par fuser(1), par exemple pour « /var/log/mail.log » en faisant ce qui suit :

$ sudo fuser -v /var/log/mail.log
                     USER        PID ACCESS COMMAND
/var/log/mail.log:   root       2946 F.... syslogd

Vous voyez que le fichier « /var/log/mail.log » est ouvert en écriture par la commande syslogd(8).

Vous pouvez aussi identifier le processus qui utilisent des sockets par fuser(1), par exemple, pour « smtp/tcp » par ce qui suit :

$ sudo fuser -v smtp/tcp
                     USER        PID ACCESS COMMAND
smtp/tcp:            Debian-exim   3379 F.... exim4

Vous savez maintenant que exim4(8) tourne sur votre système pour gérer les connexions TCP du port SMTP (25).

9.5.8. Répéter une commande avec un intervalle constant

watch(1) execute un programme de manière répétitive avec un intervalle constant tout en affichant sa sortie en plein écran.

$ watch w

Ceci permet d'afficher, mis à jour toutes les deux secondes, qui est connecté au système.

9.5.9. Répéter une commande en bouclant entre des fichiers

Il existe plusieurs manières de répéter une boucle de commande entre des fichiers correspondant à une condition, par exemple, correspondant au motif « glob » « *.ext ».

for x in *.ext; do if [ -f "$x"]; then commande "$x" ; fi; done
  • combinaison de find(1) et de xargs(1) :
find . -type f -maxdepth 1 -name '*.ext' -print0 | xargs -0 -n 1 commande
  • find(1) avec l’option « -exec » avec une commande :
find . -type f -maxdepth 1 -name '*.ext' -exec commande '{}' \;
  • find(1) avec l’option « -exec » avec un court script de l’interpréteur :
find . -type f -maxdepth 1 -name '*.ext' -exec sh -c "commande '{}' && echo 'succès'" \;

Les exemple ci-dessus ont été écrits afin d'assurer une prise en compte correcte de noms de fichiers étranges tels que ceux qui comportent des espaces. Voir Section 10.1.5, « Idiomes pour la sélection de fichiers » pour une utilisation avancée de find(1).

9.5.10. Lancer un programme depuis l’interface graphique

Vous pouvez définir le lancement d'un processus depuis l’interface utilisateur graphique (GUI).

Sous l’environnement de bureau GNOME, un programme peut être lancé avec les paramètres corrects par un double-clic sur l’icône de lancement, par glisser-déposer de l’icône d'un fichier sur l’icône du lanceur ou par le menu « Ouvrir avec... » que l’on obtient par un clic droit sur l’icône d'un fichier. KDE peut aussi faire la même chose.

Voici un exemple sous GNOME pour créer une icône de lanceur pour mc(1) lancé dans gnome-terminal(1).

Créez un programme exécutable « mc-term » en effectuant ce qui suit :

# cat >/usr/local/bin/mc-term <<EOF
#!/bin/sh
gnome-terminal -e "mc \$1"
EOF
# chmod 755 /usr/local/bin/mc-term

Créez un lanceur sur le bureau comme suit :

  1. Faites un clic-droit sur le bureau et sélectionnez « ;Créer un lanceur… » ;
  2. Définissez « Type » à « Application » ;
  3. Définissez « Nom » à « mc » ;
  4. Définissez « Commande » à « mc-term %f » ;
  5. Cliquez « Valider ».

Créez une association « ouvrir avec » comme suit :

  1. Faites un clic-droit sur le dossier pour sélectionner « Ouvrir avec une autre application … » :
  2. Cliquer pour ouvrir fenêtre « Utiliser une commande personnalisée » et entrez « mc-term %f ».
  3. Cliquez « Ouvrir ».

Astuce

Le lanceur est un fichier de « ~/Desktop » ayant l’extension « .desktop ».

9.5.11. Personnaliser le programme à lancer

Certains programmes lancent automatiquement d'autres programmes. Voici des points-clés pour la personnalisation de ce processus :

  • Menu de configuration des applications :

    • bureau GNOME  : « Système » → « Préférences » → « Applications préférées »
    • bureau KDE : « K » → « Centre de contrôle » → « Composants KDE » → « Sélection de composant »
    • navigateur Iceweasle : « Éditer » → « Préférences » → « Applications »
    • mc(1) : « /etc/mc/mc.ext »
  • des variables d'environnement telles que « $BROWSER », « $EDITOR », « $VISUAL » et « $PAGER » (voir eviron(7))
  • le système update-alternatives(8) pour des programmes tels que « editor », « view », « x-www-browser », « gnome-www-browser » et « www-browser » (voir Section 1.4.7, « Définir un éditeur de texte par défaut »)
  • le contenu des fichiers « ~/.mailcap » et « /etc/mailcap » qui associe un type MIME avec un programme (voir mailcap(5))
  • le contenu des fichiers « ~/.mime.types » et « /etc/mime.types » qui associe l’extension du nom de fichier avec un type MIME (voir run-mailcap(1))

Astuce

update-mime(8) met à jour le fichier ≤ /etc/mailcap » en utilisant le fichier « /etc/mailcap.order » (voir mailcap.order(5)).

Astuce

Le paquet debianutils fournit sensible-browser(1), sensible-editor(1), et sensible-pager(1) qui prennent des décisions raisonnables concernant l’éditeur, le visualisateur, le navigateur à appeler respectivement. Je vous recommande de lire ces scripts de l’interpréteur de commandes.

Astuce

De façon à faire tourner une application de console telle que mutt sous X en tant qu'application préférée, vous devriez créer une application X comme suit et définir « /usr/local/bin/mutt-term » comme étant votre application préférée à lancer comme il est décrit :

# cat /usr/local/bin/mutt-term <<EOF
#!/bin/sh
gnome-terminal -e "mutt \$@"
EOF
chmod 755 /usr/local/bin/mutt-term

9.5.12. Tuer un processus

Utilisez kill(1) pour tuer (ou envoyer un signal à) un processus avec son identifiant de processus.

Utilisez killall(1) ou pkill(1) pour faire la même chose avec le nom de commande du processus et d'autres attributs.

Tableau 9.14. Liste des signaux couramment utilisés avec la commande kill

valeur du signal nom du signal fonction
1 HUP redémarrer le démon
15 TERM tuer normalement
9 KILL tuer « dur »

9.5.13. Planifier des tâches qui s'exécutent une fois

Exécutez de la manière suivante la commande at(1) pour planifier un travail qui s'exécute une fois 

$ echo 'command -args'| at 3:40 monday

9.5.14. Planifier des tâches qui s'exécutent régulièrement

Utilisez cron(8) pour planifier des tâches qui s'exécutent régulièrement. Voir crontab(1) et crontab(5).

Si vous êtes membre du groupe crontab, vous pouvez planifier le lancement des processus en tant qu'utilisateur normal, par exemple toto en créant un fichier crontab(5) file comme « /var/spool/cron/crontabs/toto » avec la commande « crontab -e ».

Voici un exemple de fichier crontab(5).

# utilise /bin/sh pour exécuter les commandes, quoi que dise /etc/passwd
SHELL=/bin/sh
# envoie un courrier électronique à Paul contenant tous les résultats,
# quelle que soit la personne à qui appartienne la crontab
MAILTO=paul
# Minute Heure JourDuMois Mois JourDeLaSemaine commande
# est exécuté à 00:05 chaque jour
5  0  *  * *   $HOME/bin/daily.job >> $HOME/tmp/out 2>&1
# est exécuté à 14:15 le 1e de chaque mois -- le résultat est envoyé à Paul
# par courrier électronique
15 14 1  * *   $HOME/bin/monthly
# est exécuté à 22:00 chaque jour de la semaine(1-5), ennuie Joe.
# % pour une nouvelle ligne, dernier % pour cc:
0 22 *   * 1-5 mail -s "It's 10pm" joe%Joe,%%Where are your kids?%.%%
23 */2 1 2 *   echo "run 23 minutes after 0am, 2am, 4am ..., on Feb 1"
5  4 *   * sun echo "run at 04:05 every sunday"
# est exécuté à 03:40 le premier lundi de chaque mois
40 3 1-7 * *   [ "$(date +%a)" == "Mon" ] && command -args

Astuce

Sur un système qui ne tourne pas en permanence, installez le paquet anacron afin de planifier les tâches périodiques à des intervalles particulier dès que le temps de fonctionnement « uptime » de la machine le permet. Voir anacron(8) et anacrontab(5).

Astuce

Vous pouvez lancer périodiquement les scripts de maintenance planifiée du système,depuis le compte de l’administrateur en les plaçant dans « /etc/cron.hourly/ », « /etc/cron.daily/ », « /etc/cron.weekly/ » ou « /etc/cron.monthly/ ». L"échéancier d'exécution de ces scripts peut être personnalisé dans « /etc/crontab » et « /etc/anacrontab ».

9.5.15. touche Alt-SysRq

Une assurance contre le mauvais fonctionnement du système est fournie par l’option de compilation du noyau « Magic SysRq key » (touche SAK) qui est maintenant une valeur par défaut pour les noyaux de Debian. Presser Alt-SysRq (NDT : Alt-Sys ou Alt-Impr écran sur un clavier français) suivi par une des touches suivantes permet de reprendre par magie le contrôle du système.

Tableau 9.15. Listes des touches de commande SAK (« Secure attention keys »)

touche suivant Alt-Sys description de l’action
r restaurer le clavier depuis le mode raw (brut)à après un plantage de X
0 changer le niveau de journalisation de la console à 0 afin de réduire les messages d'erreurs
k kill (tuer) tous les processus sur la console virtuelle actuelle
e envoyer un SIGTERM à tous les processus, sauf init(8)
i envoyer un SIGKILL à tous les processus, sauf init(8)
s synchroniser tous les systèmes de fichiers montés
u remonter en lecture seule tous les systèmes de fichiers montés (umount)
b reboot (redémarrer) le système sans effectuer de synchronisation ni de démontage

La combinaison de « Alt-Sys s », « Alt-Sys u » et « Alt-Sys r » permet de se tirer de situation vraiment désastreuses.

Voir « /usr/share/doc/linux-doc-2.6.*/Documentation/sysrq.txt.gz ».

Attention

la fonctionnalité Alt-SysRq peut être considérée comme un risque de sécurité permettant à des utilisateurs d'accéder à des fonctions ayant le privilège de l’administrateur. Placer « echo 0 >/proc/sys/kernel/sysrq » dans « /etc/rc.local » ou « kernel.sysrq = 0 » dans « /etc/sysctl.conf » désactive la fonctionnalité Alt-SysRq.

Astuce

Depuis un terminal SSH, etc., vous pouvez utiliser la fonctionnalité Alt-SysRq en écrivant ver « /proc/sysrq-trigger ». Par exemple;, « echo s > /proc/sysrq-trigger; echo u > /proc/sysrq-trigger » depuis l’invite de l’interpréteur de commandes de l’administrateur syncs (synchronise) et umount (démonte) tous les systèmes de fichiers montés.

9.6. Astuces de maintenance du système

9.6.1. Qui se trouve sur le système ?

Vous pouvez rechercher qui se trouve sur le système par les commandes suivantes :

  • who(1) affiche qui est connecté.
  • w(1) affiche qui est connecté et ce qu'il font.
  • last(1) affiche une liste des derniers utilisateurs connectés.
  • lastb(1) affiche une liste des utilisateurs s'étant mal connectés.

Astuce

« /var/run/utmp », « /var/log/wtmp » et « /var/run/utmp » maintiennent ces information de l’utilisateur. Voir login(1) et utmp(5).

9.6.2. Prévenir tout le monde

Vous pouvez envoyer un message à toutes les personnes connectée au système avec wall(1) en faisant ce qui suit :

$ echo "Nous allons arrêter le système dans une heure" | wall

9.6.3. Identification du matériel

Pour les périphériques similaires à PCI (AGP, PCI-Express, CardBus, ExpressCard, etc.), lspci(8) (probablement avec l’option « -nn ») est un bon point de départ pour l’identification du matériel

Vous pouvez aussi identifier le matériel en lisant le contenue de « /proc/bus/pci/devices » ou en parcourant l’arborescence de répertoires se trouvant sous « /sys/bus/pci » (voir Section 1.2.12, « procfs et sysfs »).

Tableau 9.16. Listes des outils d'identification du matériel

paquet popcon taille description
pciutils * V:15, I:92 908 utilitaires PCI de Linux : lspci(8)
usbutils * V:38, I:97 604 utilitaires USB de Linux : lsusb(8)
pcmciautils * V:0.8, I:13 100 utilitaires PCMCIA pour Linux 2.6 : pccardctl(8)
scsitools * V:0.18, I:1.1 484 collection d'outils pour la gestion des périphériques SCSI : lsscsi(8)
pnputils * V:0.01, I:0.16 108 Utilitaires BIOS Plug and Play : lspnp(8)
procinfo * V:0.3, I:3 164 informations sur le systèmes obtenue dans « /proc » :lsdev(8)
lshw * V:1.2, I:7 604 informations concernant la configuration matérielle : lshw(1)
discover * V:2, I:15 120 système d'identification du matériel : discover(8)

9.6.4. Configuration matérielle

Bien que la plupart de la configuration du matériel puisse être gérée au moyen des outils graphiques qui accompagnent les environnement de bureau graphiques modernes comme GNOME et KDE, c'est une bonne idée de connaître certaines méthodes de base permettant de le configurer.

Tableau 9.17. Liste des outils de configuration du matériel

paquet popcon taille description
hal * V:37, I:49 1668 Couche d'abstraction matériel (HAL) : lshal(1)
console-tools * V:47, I:84 956 Police de la console Linux et utilitaires de table de caractères
x11-xserver-utils * V:34, I:51 544 utilitaires pour le serveur X server : xset(1), xmodmap(1)
acpid * V:51, I:91 208 démon servant à gérer les événements délivrés par l’Interface avancée de gestion de la configuration et de l’alimentation ACPI (« Advanced Configuration and Power Interface »)
acpi * V:4, I:35 92 utilitaire d'affichage des informations des périphériques ACPI
apmd * V:1.2, I:11 252 démon de gestion es événements délivrés par la gestion avancée de l’alimentation APM (« Advanced Power Management »)
noflushd * V:0.04, I:0.09 248 démon permettant d'arrêter la rotation des disques durs inactifs
sleepd * V:0.07, I:0.09 148 démon permettant de mettre un ordinateur portable en veille lorsqu'il est inactif
hdparm * V:11, I:38 304 optimisation de l’accès aux disques durs (voir Section 9.3.7, « Optimisation du disque dur »)
smartmontools * V:7, I:23 1076 contrôler et surveiller les systèmes de stockage en utilisant S.M.A.R.T.
setserial * V:1.5, I:3 180 collection d'outils pour gérer les ports série
memtest86+ * V:0.5, I:5 652 collection d'outils pour gérer la mémoire physique
scsitools * V:0.18, I:1.1 484 collection d'outils pour gérer le matériel SCSI
tpconfig * V:0.3, I:0.5 220 utilitaire pour configurer les pavés tactiles (touchpad)
setcd * V:0.06, I:0.3 28 optimisation de l’accès au lecteur de CD
big-cursor * I:0.16 68 curseurs de souris plus grands pour X

Ici, ACPI est une infrastructure de gestion de l’alimentation électrique du système plus récente qu'APM.

Astuce

La gestion de la fréquence d'horloge des processeurs modernes est gérée par des modules du noyaux tels que acpi_cpufreq.

9.6.5. Heure système et matérielle

Ce qui suit permet de définir l’heure du système et du matériel à MM/DD hh:mm, CCYY :

# date MMDDhhmmCCYY
# hwclock --utc --systohc
# hwclock --show

Sur un système Debian l’heure est normalement affichée en heure locale mais l’heure système et matérielle utilisent habituellement l’heure TU(GMT).

Si l’heure matérielle (BIOS) est réglée en TU, modifiez le réglage pour « UTC=yes » dans le fichier « /etc/default/rcS ».

Si vous désirez ajuster l’heure de votre système par l’intermédiaire du réseau, vous pouvez envisager l’utilisation du service NTP avec un paquet tel que ntp, ntpdate ou chrony.

Voir ce qui suit :

Astuce

ntptrace(8) du paquet ntp peut tracer une chaîne de serveurs NTP jusqu'à la source primaire.

9.6.6. Configuration du terminal

Il y a plusieurs composants pour configurer la console en mode caractères et les fonctionnalités du système ncurses(3).

  • Le fichier « /etc/terminfo/*/* » (terminfo(5))
  • La variable d'environnement « $TERM »(term(7))
  • setterm(1), stty(1), tic(1) et toe(1)

Si l’entrée terminfo pour xterm ne fonctionne pas avec un xterm non Debian, modifiez votre type de terminal dans « $TERM » de « xterm » pour une version version limitée en fonctionnalités comme « xterm-r6 » lorsque vous-vous connectez à distance à un système Debian. Voir « /usr/share/doc/libncurses5/FAQ » pour davantage d'informations. « dumb » est le plus petit dénominateur commun pour « $TERM ».

9.6.7. L’infrastructure de gestion du son

Les pilotes de périphériques des cartes sons pour les versions actuelles de Linux 2.6 sont fournies par Advanced Linux Sound Architecture (ALSA). ALSA fournit un mode d'émulation du système Open Sound System (OSS) précédent pour des raisons de compatibilité.

Lancez « dpkg-reconfigure linux-sound-base » pour indiquer au système de son d'utiliser ALSA en mettant en liste noire les modules du noyau. À moins que vous n'ayez un matériel très récent pour le son, l’infrastructure udev devrait pouvoir configurer votre système de son.

Astuce

Utilisez « cat /dev/urandom > /dev/audio » ou speaker-test(1) pour tester les hauts-parleurs. (^C pour arrêter)

Astuce

Si vous n'arrivez pas à obtenir de sons, il est possible que votre haut-parleur soit connecté à une sortie muette (« muted »). Les système de son modernes ont de nombreuses sorties. alsamixer(1) du paquet alsa-utils est pratique pour configurer les paramètres de volume et d'état muet..

Les logiciels applicatifs peuvent être configurés pour non seulement pour accéder au périphériques sonores directement mais aussi pour y accéder par l’intermédiaire d'un système de serveur de son.

Tableau 9.18. Liste des paquets son

paquet popcon taille description
linux-sound-base * V:39, I:49 132 paquet de base pour les systèmes de son ALSA et OSS
alsa-base * V:2, I:48 500 Fichiers de configuration du pilote ALSA
alsa-utils * V:34, I:48 1984 utilitaires de configuration et d'utilisation d'ALSA
oss-compat * V:28, I:33 60 Compatibilité OSS sous ALSA évitant les erreurs « /dev/dsp not found  »
esound-common * V:19, I:56 232 Enlightened Sound Daemon (ESD) fichiers communs (Enlightenment et GNOME)
esound * V:0.6, I:6 80 Enlightened Sound Daemon (ESD) serveur (Enlightenment et GNOME)
esound-clients * V:7, I:20 188 Enlightened Sound Daemon (ESD) client (Enlightenment et GNOME)
libesd0 * V:32, I:55 84 Enlightened Sound Daemon (ESD) bibliothèque (Enlightenment et GNOME)
arts * I:7 40 Serveur aRts (KDE)
libarts1c2a * V:13, I:23 5968 Bibliothèque aRts (KDE)
libartsc0 * V:10, I:32 48 Bibliothèque aRts (KDE)
jackd * V:0.8, I:3 32 serveur du kit de connexion audio JACK. (JACK) (faible latence)
libjack0 * V:1.3, I:33 164 bibliothèque du kit de connexion JACK. (JACK) (faible latence)
nas * V:0.14, I:0.2 328 serveur du système audio réseau (NAS)
libaudio2 * V:26, I:46 200 bibliothèque du serveur audio réseau (NAS)
pulseaudio * V:3, I:5 4052 serveur PulseAudio, remplaçant d'ESD
libpulse0 * V:15, I:36 792 PulseAudio bibliothèque du client, remplace ESD
libgstreamer0.10-0 * V:30, I:51 3368 GStreamer : moteur de son de GNOME
libxine1 * V:5, I:27 36 xine : ancien moteur de son de KDE
libphonon4 * I:16 572 Phonon : nouveau moteur de son de KDE

Il y a habituellement un moteur de son commun pour chacun des environnements de bureau les plus courants. Chaque moteur de son utilisé par l’application peut choisir de se connecter à un serveur de son différent.

9.6.8. Désactiver l’économiseur d'écran

Pour désactiver l’écran de veille, utilisez les commandes suivantes :

Tableau 9.19. Liste des commandes pour désactiver l’économiseur d'écran

environnement commande
Console Linux setterm -powersave off
Système X Window (couper l’économiseur d'écran) xset s off
X Window (désactive dpms) xset -dpms
X Window (interface de configuration graphique et économiseur d'écran) xscreensaver-command -prefs

9.6.9. Désactiver les bips

On peut toujours débrancher le haut-parleur du PC pour désactiver les bips. La suppression du module du noyau pcspkr le fait pour vous.

Ce qui suit évite que le programme readline(3) utilisé parbash(1) ne bippe lors d'un « \a » (ASCII=7).

$ echo "set bell-style none">> ~/.inputrc

9.6.10. Utilisation de la mémoire

Le message de démarrage du noyau dans « /var/log/dmesg » donne exactement la taille de la mémoire disponible.

free(1) et top(1) affichent des informations concernant les ressources mémoire sur le système actif.

$ grep '\] Memory' /var/log/dmesg
[    0.004000] Memory: 990528k/1016784k available (1975k kernel code, 25868k reserved, 931k data, 296k init)
$ free -k
             total       used       free     shared    buffers     cached
Mem:        997184     976928      20256          0     129592     171932
-/+ buffers/cache:     675404     321780
Swap:      4545576          4    4545572

Astuce

Ne vous inquiétez pas de la taille importante de « used » et ce la petite taille de « free » sur la ligne « Mem: », mais lisez ce qui se trouve sous celle-ci (675404 et 321780 dans l’exemple ci-dessous) et détendez-vous.

Pour mon MacBook avec 1Go=1048576k DRAM (la mémoire vidéo en prend une partie), je peux voir ce qui suit :

Tableau 9.20. Taille mémoire affichée

affiché taille
Taille totale dans dmesg 1016784k = 1Go - 31792k
Libre dans dmesg 990528k
Total sous l’interpréteur de commandes 997184k
Libre sous l’interpréteur de commandes 20256k (mais réellement 321780k)

9.6.11. Vérification de la sécurité et de l’intégrité du système

Une mauvaise maintenance du système peut rendre votre système vulnérable à une attaque externe.

Pour la vérification de la sécurité et de l’intégrité du système, vous pouvez démarrer avec ce qui suit :

Tableau 9.21. Liste d'outils pour la vérification et la sécurité et de l’intégrité du système

paquet popcon taille description
logcheck * V:3, I:3 152 démon pour poster à l’administrateur les anomalies des fichiers journaux du système
debsums * V:2, I:3 320 utilitaire pour vérifier les fichiers des paquets installés d'après leur somme de contrôle MD5
chkrootkit * V:2, I:6 808 détecteur de rootkit.
clamav * V:2, I:11 616 utilitaire anti-virus pour Unix ‑ interface en ligne de commandes.
tiger * V:0.8, I:1.0 3148 signale les vulnérabilités du système pour la sécurité
tripwire * V:0.6, I:0.7 9456 vérificateur d'intégrité des fichiers et répertoires
john * V:0.7, I:2 532 outils de casse des mots de passe actifs
aide * V:0.2, I:0.4 1213 Environnement avancé de détection d'intrusion (« Advanced Intrusion Detection Environment ») - bibliothèque statique
bastille * V:0.12, I:0.4 1960 outil de renforcement de la sécurité
integrit * V:0.08, I:0.16 440 programme de vérification de l’intégrité des fichiers
crack * V:0.03, I:0.2 204 programme pour deviner les mots de passe

Voici un script simple pour rechercher des fichiers typiques ayant des permissions incorrectes d'écriture pour tout le monde.

# find / -perm 777 -a \! -type s -a \! -type l -a \! \( -type d -a -perm 1777 \)

Attention

Comme me paquet debsums utilise des somme de contrôle MD5 enregistrées de manière statique, on ne peut pas lui faire entièrement confiance comme outil d'audit de la sécurité du contre des attaques malveillantes.

9.7. Le noyau

Debian distribue des noyaux Linux modulaires sous forme de paquets pour les architectures prises en compte.

9.7.1. Noyau Linux 2.6

Le noyau Linux 2.6 possède quelques fonctionnalités remarquable comparé à 2.4.

  • Les périphériques sont créés par le système udev (voir Section 3.5.11, « Le système udev »).
  • Les accès en lecture et écriture aux périphériques CD et DVD IDE CD/DVD n'utilisent plus le module ide-scsi.
  • Les fonctions de filtrage des paquets réseau utilisent les modules iptable du noyau.

9.7.2. Paramètres du noyau

De nombreuses fonctionnalité du noyau peuvent être configurées par l’intermédiaire de paramètres du noyau de la manière suivante :

Voir « kernel-parameters.txt(.gz) » et d'autres documents en rapport dans la documentation du noyau de Linux (« /usr/share/doc/linux-doc-2.6.*/Documentation/filesystems/* ») fournie par le paquet linux-doc-2.6.*.

9.7.3. En-têtes du noyau

La plupart des programmes normaux n'ont pas besoin des en-têtes du noyau et peuvent de fait être cassés si vous les utilisez directement pour la compilation. Il devront être compilés avec les en-têtes se trouvant dans « /usr/include/linux » et « /usr/include/asm » qui sont fournis, sur les systèmes Debian, par le paquet libc6-dev (créé à partir du paquet source glibc).

Note

Pour compiler certains programmes spécifiques au noyau, comme les modules du noyau, à partir de sources externes et le démon de montage automatique (amd), vous devez inclure dans votre ligne de commandes un chemin vers les en-têtes du noyau correspondants, par exemple « -I/usr/src/linux-version-particulière/include/ ».module-assistant(8) (ou sa forme abrégée m-a) aide les utilisateur à construire et à installer facilement des paquets de modules pour un ou plusieurs noyaux personnalisés.

9.7.4. Compiler le noyau et les modules associés

Debian a sa propre manière de compiler le noyau et les modules associés.

Tableau 9.22. Liste des paquets-clés à installer pour la compilation du noyau sur un système Debian

paquet popcon taille description
build-essential * I:47 48 paquets essentiels pour la construction de paquets Debian : make, gcc, …
bzip2 * V:51, I:79 132 utilitaires de compression et de décompression des fichiers bz2
libncurses5-dev * V:4, I:25 6900 bibliothèques de développement et documentations pour ncurses
git * V:5, I:17 10632 git :: système distribué de contrôle de version utilisé par le noyau de Linux
fakeroot * V:4, I:32 444 fournit l’environnement fakeroot pour construire le paquet sans être administrateur (« root »)
initramfs-tools * V:49, I:98 468 outil pou construire une image mémoire initiale (« initramds ») (spécifique à Debian)
kernel-package * V:1.5, I:14 2316 outil pour construire les paquets du noyau de Linux (spécifique à Debian)
module-assistant * V:2, I:18 568 outil pour aider à la construction des paquets de modules (spécifique à Debian)
dkms * V:6, I:9 468 prise en charge dynamique des modules du noyau (dynamic kernel module support : DKMS) (générique)
devscripts * V:2, I:11 1696 scripts d'assistance pour un responsable de paquet Debian (spécifique à Debian)
linux-tree-2.6.* N/A N/A méta-paquet de l’arborescence des source de Linux (spécifique à Debian)

Si vous utilisez un initrd in Section 3.3, « Étage 2 : le chargeur initial », veuillez lire les informations correspondantes dans initramfs-tools(8), update-initramfs(8), mkinitramfs(8) and initramfs.conf(5).

Avertissement

Ne mettez pas de liens symboliques vers le répertoire de l’arborescence des source (par exemple « /usr/src/linux* ») depuis « /usr/include/linux » et « /usr/include/asm » lors de la compilation des sources du noyau de Linux. (Certains documents périmés le suggèrent).

Note

Lors de la compilation du dernier noyau de Linux sous un système Debian stable, l’utilisation des derniers outils rétroportés depuis la distribution Debian unstable peuvent être nécessaires.

Note

Le gestionnaire de modules dynamique du noyau (« dynamic kernel module support (DKMS) » est une nouvelle architecture indépendant de la distribution conçue pour permettre la mise à jour de modules individuels du noyau sans modifier l’ensemble du noyau. Ceci sera approuvé pour la maintenance des modules externes à l’arborescence du noyau pour squeeze. Ceci rend aussi très facile la reconstruction des modules après la mise à jour des noyaux.

9.7.5. Compiler les sources sur noyau : méthode standard de Debian

La méthode standard de Debian pour compiler les sources du noyau pourcréer un paquet du noyau personnalisé utilise make-kpkg(1). La documentation officielle se trouve dans (en fin de) « /usr/share/doc/kernel-package/README.gz ». Voir kernel-pkg.conf(5) et kernel-img.conf(5) pour la personnalisation.

Voici un exemple pour un système amd64.

# aptitude install linux-tree-<version>
$ cd /usr/src
$ tar -xjvf linux-source-<version>.tar.bz2
$ cd linux-source-<version>
$ cp /boot/config-<oldversion> .config
$ make menuconfig
 ...
$ make-kpkg clean
$ fakeroot make-kpkg --append_to_version -amd64 --initrd --revision=rev.01 kernel_image modules_image
$ cd ..
# dpkg -i linux-image*.deb

Redémarrez avec le nouveau noyau par « shutdown -r now ».

Attention

Lorsque vous envisagez de créer un noyau non modulaire compilé uniquement pour une machine, lancez make-kpkg sans l’option « --initrd » car on n'utilise pas d'initrd. L’appel de « make oldconfig » et « make dep » n'est pas nécessaire car  make-kpkg kernel_image » les appelle.

9.7.6. Compiler les source de modules : méthode standard de Debian

La méthode standard de Debian pour créer et installer un paquet de modules personnalisé pour un paquet de noyau personnalisé utilise module-assistant(8) et module-source packages. Par exemple, ce qui suit construit la paquet du module de noyau unionfs et l’installe :

$ sudo aptitude install module-assistant
...
$ sudo aptitude install unionfs-source unionfs-tools unionfs-utils
$ sudo m-a update
$ sudo m-a prepare
$ sudo m-a auto-install unionfs
...
$ sudo apt-get autoremove

9.7.7. Compiler les sources du noyau : la méthode classique

Vous pouvez toujours construire le noyau Linux depuis des sources d'origine avec la méthode classique. Vous devez prendre en charge vous-même les détails de la configuration du système.

$ cd /usr/src
$ wget http://www.kernel.org/pub/linux/kernel/v2.6/linux-<version>.tar.bz2
$ tar -xjvf linux-<version>.tar.bz2
$ cd linux-<version>
$ cp /boot/config-<version> .config
$ make menuconfig
 ...
$ make dep; make bzImage
$ make modules
# cp ./arch/x86_64/boot/bzImage /boot/vmlinuz-<version>
# make modules_install
# depmod -a
# update-initramfs -c -k <version>

Configurez le chargeur initial comme suit :

  • Éditez « /etc/lilo.conf » et lancez « /sbin/lilo » si vous utilisez lilo.
  • Éditez « /boot/grub/menu.lst » si vous utilisez grub.

Redémarrez avec le nouveau noyau par « shutdown -r now ».

9.7.8. Pilotes de matériel non libres

La plupart des pilotes de matériel sont disponibles sous forme de logiciel libre et font partie du système Debian, il vous faudra peut-être charger quelques pilotes externes non libres pour prendre en charge certains matériels, tel un Winmodem, sur votre système.

Consulter les ressources pertinentes :

9.8. Système virtualisé

L’utilisation d'un système virtualisé nous permet de faire tourner simultanément plusieurs instances du système sur une plateforme unique.

9.8.1. Outils de virtualisation

Il a plusieurs paquets associés à la virtualization l’émulation du système sous Debian au-delà d'un simple chroot. Certains paquets vous facilitent la mise en place d'un tel système.

Tableau 9.23. Liste des outils de virtualisation

paquet popcon taille description
schroot * V:1.0, I:1.6 2460 outil spécialisé pour l’exécution d'un paquet binaire de Debian dans un chroot
sbuild * V:0.11, I:0.3 428 outil pour construire des paquets binaires de Debian depuis les sources Debian
pbuilder * V:0.5, I:2 1192 constructeur personnel de paquets pour des paquets Debian
debootstrap * V:1.6, I:12 268 amorcer un système Debian de base (écrit en sh)
cdebootstrap * V:0.3, I:2 116 amorcer le système Debian (écrit en C)
rootstrap * V:0.02, I:0.17 156 outil pour construire des images d'un système de fichiers de Linux complet
virt-manager * V:0.5, I:1.6 5908 Gestionnaire de machine virtuelle : application du gestionnaire de bureau pour la gestion des machines virtuelles
libvirt-bin * V:1.4, I:2 2240 programmes pour la bibliothèque libvirt
user-mode-linux * V:0.07, I:0.3 20540 User-mode Linux (noyau)
bochs * V:0.05, I:0.3 3280 Bochs :: émulateur PC IA-32
qemu * V:0.6, I:6 460 QEMU : émulateur de processeur générique rapide
qemu-system * V:2, I:3 38196 QEMU : binaires pour l’émulation d'un système complet
qemu-user * V:0.3, I:3 16716 QEMU : binaires pour l’émulation en mode utilisateur
qemu-utils * V:0.4, I:3 756 QEMU : utilitaires
qemu-kvm * V:1.3, I:2 4308 KVM : virtualisation complète sur les plateformes x86 ayant une virtualisation assistée par le matériel
virtualbox-ose * V:2, I:4 31728 VirtualBox : solution de virtualisation x86 sur i386 et amd64
xen-tools * V:0.2, I:1.9 1236 outil pour gérer le serveur virtuel XEN de debian
wine * V:1.7, I:13 96 Wine : implémentation de l’API Windows (suite standard)
dosbox * V:0.5, I:2 2460 DOSBox : émulateur x86 emulator avec graphisme Tandy/Herc/CGA/EGA/VGA/SVGA, son et DOS
dosemu * V:0.2, I:1.2 5940 DOSEMU : l’émulateur DOS de Linux
vzctl * V:0.7, I:1.1 1056 OpenVZ solution de virtualisation de serveur - outils de contrôle
vzquota * V:0.7, I:1.2 204 OpenVZ solution de virtualisation de serveur - outils de quota
lxc * V:0.05, I:0.2 744 Conteneurs Linux outils de l’espace utilisateur

Voir l’article de Wikipedia Comparaison de machines pour plateforme virtuelle pour une comparaison détaillées entre les différentes solutions de plateformes de virtualisation.

9.8.2. Étapes de virtualisation

Note

Certaines fonctionnalités décrites ici ne sont disponibles que dans squeeze.

Note

Les noyaux par défaut de Debian prennent en charge KVM depuis lenny.

La virtualisation met en œuvre plusieurs étapes :

9.8.3. Monter le fichier image du disque virtuel

Pour le fichier image disque brut, voir Section 8.3, « Les paramètres linguistiques (« locale ») ».

Pour d’autre fichiers d’images disques virtuels, vous pouvez utiliser qemu-nbd(8) pour les exporter en utilisant le protocole network block device et en les montant à l’aide du module nbd du noyau.

qemu-nbd(8) gère les formats de disques pris en compte par QEMU : QEMU gère les formats de disques suivants  raw, qcow2, qcow, vmdk, vdi, bochs, cow (user-mode Linux copy-on-write), parallels, dmg, cloop, vpc, vvfat (VFAT virtuelle) et host_device.

Le network block device peut gérer des partitions de la même manière que le périphérique de rebouclage (« loop device » (voir Section 10.2.3, « Monter le fichier image dur disque »). Vous pouvez monter la première partition de « disk.img » de la manière suivante :

# modprobe nbd max_part=16
# qemu-nbd -v -c /dev/nbd0 disk.img
...
# mkdir /mnt/part1
# mount /dev/nbd0p1 /mnt/part1

Astuce

Vous ne pouvez exporter que la première partition de « disk.img » en utilisant l’option « -P 1 » de qemu-nbd(8).

9.8.4. Système protégé (chroot)

chroot(8) propose la plupart des moyen simple de faire tourner simultanément plusieurs instances de l’environnement GNU/Linux sur un même système sans redémarrer.

Attention

Les exemple ci-dessous supposent que le système père et le système chroot partagent tous les deux la même architecture de CPU.

Vous pouvez apprendre comment configurer et utiliser chroot(8) en lançant le programme pbuilder(8) sous script(1) comme suit :

$ sudo mkdir /sid-root
$ sudo pbuilder --create --no-targz --debug --buildplace /sid-root

Vous pouvez voir comment debootstrap(8) ou cdebootstrap(1) installent les données du système pour l’environnement sid sous « /sid-root ».

Astuce

debootstrap(8) ou cdebootstrap(1) sont utilisés pour installer Debian avec l’installateur Debian. Ils peuvent aussi être utilisés pour installer Debian sur un système sans utiliser de disque d'installation de Debian, mais en provenance d'une autre distribution GNU/Linux.

$ sudo pbuilder --login --no-targz  --debug --buildplace /sid-root

Vous pouvez voir ci-après comment un shell système tournant sous l’environnement sid est créé :

  1. Copier la configuration locale (« /etc/hosts », « /etc/hostname », « /etc/resolv.conf »)
  2. Monter le système de fichiers « /proc »
  3. Monter le système de fichiers « /dev/pts »
  4. Créer « /usr/sbin/policy-rc.d » qui existe toujours avec 101
  5. Lancer « chroot /sid-root bin/bash -c 'exec -a -bash bin/bash' »

Note

Certains programmes sous chroot peuvent demander l’accès à davantage de fichiers du système parent pour fonctionner que ceux que fournit pbuilder. Par exemple, on peut avoir besoin de monter liés (« bind-mount ») ou de copier « /sys », « /etc/passwd », « /etc/group », « /var/run/utmp », « /var/log/wtmp », etc.

Note

Le fichier « /usr/sbin/policy-rc.d » évite que des programmes démons ne soient démarrés automatiquement sur le système Debian. Voir « /usr/share/doc/sysv-rc/README.policy-rc.d.gz ».

Astuce

Les buts d'origine du paquet spécialisé d'environnement protégé (chroot) pbuilder est de construire une système protégé et de construire un paquet depuis cet environnement. C'est le système idéal à utiliser pour vérifier que les dépendances de construction d'un paquet sont correctes et pour s'assurer que les dépendances de construction erronées ou non nécessaires n'existent pas dans le paquet résultant.

Astuce

De même, le paquet schroot peut vous donner une l’idée de faire tourner un système chroot i386 sous le système parent amd64.

9.8.5. Systèmes de bureaux multiples

Je vous recommande d’utiliser QEMU ou VirtualBox sur un système Debian stable afin de faire tourner des système de bureau multiples en utilisant la virtualisation. Ceci vous permet de lancer des application de bureau de Debian unstable et testing sans les risques qui leur sont habituellement associés.

Comme QEMU pur est très lent, il est recommandé de l’accélérer avec KVM lorsque le sysètme hôte le prend en charge.

L’image disque virtuelle « virtdisk.qcow2 » qui contient le système Debian system pour QEMU peut être crée en utilisant debian-installer: Small CDs de la manière suivante :

$ wget http://cdimage.debian.org/debian-cd/5.0.3/amd64/iso-cd/debian-503-amd64-netinst.iso
$ qemu-img create -f qcow2 virtdisk.qcow2 5G
$ qemu -hda virtdisk.qcow2 -cdrom debian-503-amd64-netinst.iso -boot d -m 256
...

Vous trouverez des astuces supplémentaires sur le wiki Debian : QEMU.

VirtualBox est fourni avec des outils ayant une interface graphique Qt et est assez intuitive. Son interface graphique et ses outils en ligne de commandes sont expliqués dans le Manuel de l’utilisateur de VirtualBox et le Manuel de l’utilisateur VirtualBox (PDF).

Astuce

Faire tourner d’autres distributions de GNU/Linux comme Ubuntu et Fedra sous une virtualisation est une bonne manière d’en étudier les astuces de configuration. D’autres systèmes d’exploitation propriétaires peuvent aussi tourner de manière agréable sous la virtualisation GNU/Linux.

Chapitre 10. Gestion des données

Des outils et astuces pour gérer les données binaires et de texte sur le système sont décrits.

Avertissement

Il ne faut pas accéder de manière non coordonnée en écriture à des périphériques et des fichiers à haut trafic depuis différents processus pour éviter une compétition d’accès (« race condition ». Pour l’éviter, on peut utiliser les mécanismes de verrouillage de fichier (« File locking » en utilisant flock(1).

10.1. Partager, copier et archiver

La sécurité des données et leur partage contrôlé présentent plusieurs aspects.

  • La création d'une archive des données
  • L’accès à un stockage distant
  • La duplication
  • Le suivi de l’historique des modifications
  • La facilité de partager les données
  • La prévention de l’accès non autorisé aux données
  • La détection des modifications de fichier non autorisée

Ceci peut être réalisé avec certaines combinaisons d'outils

  • Outils d'archivage et de compression
  • Outils de copie et de synchronisation
  • Systèmes de fichiers par le réseau
  • Supports d'enregistrement amovibles
  • L’interpréteur de commandes sécurisé
  • Le système d'authentification
  • Outils de système de contrôle de version
  • Outils de hachage et de chiffrement

10.1.1. Outils d'archivage et de compression

Voici un résumé des outils d'archivage et de compression disponible sur le système Debian :

Tableau 10.1. Liste des outils d'archivage et de compression

paquet popcon taille commande extension commentaire
tar * V:61, I:99 2660 tar(1) .tar archiveur standard (standard de fait)
cpio * V:41, I:99 920 cpio(1) .cpio archiveur de style Unix System V, utiliser avec find(1)
binutils * V:58, I:74 11996 ar(1) .ar archiveur pour la création de bibliothèques statiques
fastjar * V:7, I:31 216 fastjar(1) .jar archiveur pour Java (semblable à zip)
pax * V:1.5, I:6 172 pax(1) .pax nouvel archiveur standard POSIX, compromis entre tar et cpio
afio * V:0.3, I:1.7 240 afio(1) .afio cpio étendu avec compression par fichier, etc.
gzip * V:91, I:99 284 gzip(1), zcat(1), … .gz utilitaire de compression GNU LZ77 (standard de fait)
bzip2 * V:51, I:79 132 bzip2(1), bzcat(1), … .bz2 utilitaire de transformée par tri de blocs de Burrows-Wheeler block-sorting permettant un taux de compression plus élevé que gzip(1) (plus lent que gzip avec une syntaxe similaire)
lzma * V:8, I:80 172 lzma(1) .lzma utilitaire de compression LZMA avec un plus haut taux de compression que gzip(1) (obsolète)
xz-utils * V:5, I:26 460 xz(1), xzdec(1), … .xz utilitaire de compression XZ avec un plus haut taux de compression que bzip2(1) (plus lent quegzip mais plus rapide que bzip2; le remplacement pour LZMA utilitaire de compression)
p7zip * V:2, I:23 1052 7zr(1), p7zip(1) .7z archiveur de fichiers 7-Zip avec un haut taux de compression (compression LZMA)
p7zip-full * V:14, I:26 3612 7z(1), 7za(1) .7z archiveur de fichiers 7-Zip avec un haut taux de compression (compression LZMA et autres)
lzop * V:0.7, I:6 144 lzop(1) .lzo utilitaire de compression LZO avec de plus hautes vitesses de compression et de décompression que gzip(1) (plus faible taux de compression que gzip avec une syntaxe similaire)
zip * V:8, I:52 632 zip(1) .zip InfoZIP : outil d'archive et de compression DOS
unzip * V:24, I:69 408 unzip(1) .zip InfoZIP : outil de désarchivage et de décompression DOS

Avertissement

Ne positionnez par la variable « $TAPE » à moins que vous ne sachiez à quoi vous attendre. Elle modifie le comportement de tar(1).

Note

L’archive tar(1) utilise l’extension de fichier « .tgz » ou « .tar.gz ».

Note

L’archive tar(1) utilise l’extension de fichier « .txz » ou « .tar.xz ».

Note

La méthode de compression habituelle des outils FOSS tels que tar(1) a été modifiée de la manière suivante : gzipbzip2xz

Note

cp(1), scp(1) et tar(1) peuvent avoir certaines limitations pour des fichiers spéciaux. cpio(1) et afio(1) sont plus souples.

Note

cpio(1) et afio(1) sont conçus pour être utilisés avec find(1) et d'autre commandes et sont adaptés à la création de scripts de sauvegarde car la partie correspondant à la sélection de fichier du script peut être testée indépendamment.

Note

afio(1) compresse chaque fichier de l’archive. Ceci rend afio bien plus sûr envers la corruption de fichiers que les archives tar ou cpio qui sont compressées globalement et en fait le meilleur moteur d'archive pour les scripts de sauvegarde.

Note

La structure interne des fichiers de données d'OpenOffice sont des fichiers « .jar ».

10.1.2. Outils de copie et de synchronisation

Voici un résumé d'outils simple de copie et de sauvegarde sur le système Debian system :

Tableau 10.2. Liste des outils de copie et de synchronisation

paquet popcon taille outil fonction
coreutils * V:92, I:99 13828 GNU cp copier localement des fichiers et répertoires (« -a » pour récursif)
openssh-client * V:52, I:99 2104 scp copier à distance des fichiers et des répertoires (client, « -r » pour récursif)
openssh-server * V:70, I:83 700 sshd copier à distance des fichiers et des répertoires (serveur distant)
rsync * V:19, I:52 704 - synchronisation et sauvegarde distantes unidirectionnelles
unison * V:0.9, I:3 1816 - synchronisation et sauvegarde distantes bidirectionnelles

Copier des fichiers avec rsync(8) offres des fonctionnalités plus riches que les autres méthodes.

  • algorithme de transfert delta qui n’envoie que la différence entre les fichiers source et les fichiers existants sur la destination
  • algorithme de vérification rapide (par défaut) recherchant les fichiers dont la taille ou l’heure de dernière modification a été modifiée
  • Les options « --exclude » et « --exclude-from » sont semblables à celles de tar(1)
  • La syntaxe « un slash en fin de répertoire source » qui évite la création d’un niveau de répertoire supplémentaire à la destination.

Astuce

L’exécution du script bkup mentionné dans Section 10.1.9, « Un script de copie pour la sauvegarde des données » avec l’option « -gl » sous cron(8) fournira une fonctionnalité très semblable à dumpfs de Plan9 pour l’archivage des données statiques.

Astuce

Les outils de système de contrôle de version (VCS) de Tableau 10.16, « Liste d'outils pour les systèmes de contrôle de version » peuvent fonctionner comme outils de synchronisation et de copie multi-voies.

10.1.3. Idiomes pour les archive

Voici quelques manières d'archiver et de désarchiver le contenu entier du répertoire « ./source » en utilisant différents outils.

GNU tar(1) :

$ tar cvzf archive.tar.gz ./source
$ tar xvzf archive.tar.gz

cpio(1) :

$ find ./source -xdev -print0 | cpio -ov --null > archive.cpio; gzip archive.cpio
$ zcat archive.cpio.gz | cpio -i

afio(1) :

$ find ./source -xdev -print0 | afio -ovZ0 archive.afio
$ afio -ivZ archive.afio

10.1.4. Idiomes pour la copie

Voici quelques manières d'archiver et de désarchiver le contenu entier du répertoire « ./source » en utilisant différents outils.

  • Copie locale du répertoire « ./source » → répertoire « /dest »
  • Faire le copie distante du répertoire « ./source » de la machine locale → répertoire « /dest » situé sur la machine « user@host.dom »

rsync(8):

# cd ./source; rsync -av . /dest
# cd ./source; rsync -av . user@host.dom:/dest

Vous pouvez, en remplacement, utiliser la syntaxe « un slash en fin du répertoire source ».

# rsync -av ./source/ /dest
# rsync -av ./source/ user@host.dom:/dest

GNU cp(1) et openSSH scp(1) :

# cd ./source; cp -a . /dest
# cd ./source; scp -pr . user@host.dom:/dest

GNU tar(1) :

# (cd ./source && tar cf - . ) | (cd /dest && tar xvfp - )
# (cd ./source && tar cf - . ) | ssh user@host.dom '(cd /dest && tar xvfp - )'

cpio(1) :

# cd ./source; find . -print0 | cpio -pvdm --null --sparse /dest

afio(1) :

# cd ./source; find . -print0 | afio -pv0a /dest

Vous pouvez remplacer « . » par « foo » dans tous les exemples comportant « . » pour copier les fichiers du répertoire « ./source/foo » vers le répertoire « /dest/foo ».

Vous pouvez remplacer « . » par le chemin absolu « /chemin/vers/source/toto » dans tous les exemples comportant « . » pour éviter « cd ./source; ». Ceci permet de copier les fichiers vers différents emplacements selon les outils utilisés de la manière suivante :

  • "/dest/foo": rsync(8), GNU cp(1), et scp(1)
  • "/dest/path/to/source/foo": GNU tar(1), cpio(1), et afio(1)

Astuce

rsync(8) et GNU cp(1) possèdent l’option « -u » pour sauter les fichier qui sont plus récent sur la destination.

10.1.5. Idiomes pour la sélection de fichiers

find(1) est utilisé pour la sélection de fichiers pour les commandes d'archive et de copie (voir Section 10.1.3, « Idiomes pour les archive » et Section 10.1.4, « Idiomes pour la copie ») ou pour xargs(1) (voirSection 9.5.9, « Répéter une commande en bouclant entre des fichiers »). Ceci peut être amélioré en utilisant ces paramètres de commande.

La syntaxe de base de find(1) peut être résumée comme suit :

  • Ses paramètres conditionnels sont évalués de gauche à droite.
  • L’évaluation s'arrête lors que son résultat est déterminé.
  • Le « OU logique » (indiqué par « -o » entre les éléments conditionnels) a une plus faible priorité que le « ET logique » (indiqué par « -a » ou rien entre éléments conditionnels).
  • Le « NON logique » (indiqué par « ! » avant un élément conditionnel) a une priorité plus élevée que le « ET logique ».
  • « -prune » retourne toujours un VRAI logique et, si c'est un répertoire, la recherche de fichier est arrêtée au-delà de ce point.
  • « -name » correspond à la base du nom de fichier avec les motifs génériques de l’interpréteur de commandes (voit Section 1.5.6, « Motifs génériques (« glob ») de l’interpréteur de commandes ») mais il correspond aussi à son « . » de début avec des méta-caractères comme « * » et « ? ». (Nouvelle fonctionnalité POSIX)
  • « -regex » correspond au chemin complet par défaut dans le style BRE emacs (voir Section 1.6.2, « Expressions rationnelles »).
  • « -size » correspond au fichier en se basant sur la taille du fichier (valeur précédée de « + » pour plus grand et précédée de « - » pour plus petit)
  • « -newer » correspond au fichier plus récent que celui indiqué comme paramètre.
  • « -print0 » retourne toujours la valeur logique VRAI et affiche sur la sortie standard le nom de fichier en entier (terminé par le caractère null).

find(1) est souvent utilisé dans un style idiomatique comme ce qui suit :

# find /path/to \
    -xdev -regextype posix-extended \
    -type f -regex ".*\.afio|.*~" -prune -o \
    -type d -regex ".*/\.git" -prune -o \
    -type f -size +99M -prune -o \
    -type f -newer /chemin/vers/horodatage -print0

Ceci signifie que l’on doit effectuer les actions suivantes :

  1. rechercher tous les fichiers en partant de « /chemin/vers » ;
  2. limiter globalement sa recherche à l’intérieur du système de fichier et utilise ERE (voir Section 1.6.2, « Expressions rationnelles ») ;
  3. exclure les fichiers correspondant à l’expression rationnelle de « .*\.afio » ou « .*~ » de la recherche en arrêtant le traitement ;
  4. exclure les répertoire qui correspondent à l’expression rationnelle de « .*/\.git » de la recherche en arrêtant le traitement ;
  5. exclure fichiers plus gros que 99 Megaoctets (unités de 1048576 octets) de la recherche en arrêtant le traitement ;
  6. afficher les noms de fichiers qui satisfont aux conditions de recherche précédents et plus récents que « /chemin/vers/horodatage ».

Remarquez l’utilisation idiomatique de « -prune -o » pour exclure les fichiers dans l’exemple ci-dessus.

Note

Pur les systèmes Unix-like autre que Debian, certaines options peuvent ne pas être prises en compte par find(1). Dans un tel cas, essayez d'adapter la méthode de correspondance et remplacez « -print0 » par « -print ». Vous devrez aussi ajuster les commandes associées.

10.1.6. Sauvegarde et restauration

Nous savons tous que les ordinateurs sont parfois victimes de pannes ou que des erreurs humaines provoquent des dommages au système et auxdonnées. Les opérations de sauvegarde et de restauration sont les parties essentielles d'une administration système réussie. Vous serez victime, un jour ou l’autre, de tous les modes de défaillance possibles.

Astuce

Mettez en place un système de sauvegardes simple et faites une sauvegarde fréquente de votre système. Avoir des données de sauvegarde est plus important que la qualité technique de votre méthode de sauvegarde.

Il y a 3 facteurs-clé qui permettent de définir une méthode pratique de sauvegarde et de restauration.

  1. Ce qu'il faut sauvegarder et restaurer :

    • les fichiers que vous avez directement créé : données de « ~/ » ;
    • les fichiers de données créés par les applications que vous utilisez : données de « /var/ » (sauf « /var/cache/ », « /var/run/ » et « /var/tmp/ ») :
    • les fichiers de configuration du système : fichiers de « /etc/ » ;
    • logiciels locaux : données se trouvant dans « /usr/local/ » ou « /opt/ » ;
    • informations concernant l’installation du système : un mémo en texte concernant les étapes-clés ((partition, …) ;
    • un jeu de données testé : confirmé par des opérations de restauration expérimentales réalisées à l’avance.
  2. Comment sauvegarder et restaurer :

    • entreposer les données de manière sûre : protection des données contre la réécriture et les défaillances du système ;
    • sauvegardes fréquentes ! sauvegardes planifiées ;
    • sauvegardes redondantes : duplication (miroir) des données ;
    • processus indéréglable : sauvegarde facile en une seule commande.
  3. Risques et coûts :

    • valeur des données perdues ;
    • ressources nécessaires pour effectuer les sauvegardes : humaines, matérielles, logicielles, ...
    • mode de défaillance avec leur probabilité.

Comme pour l’enregistrement sécurisé de données, les données doivent se trouver de préférences sur différentes partitions de disque ou sur des disques différents ou des machines différentes afin de résister à une corruption du système de fichiers. Les données importantes seront, de préférence écrites sur des supports à écriture unique tels que les CD/DVD-R afin de prévenir l’écrasement accidentel des données. (Voir Section 10.3, « Les données binaires » pour la manière d'écrire sur le support d'enregistrement depuis la ligne de commandes de l’interpréteur. L’interface graphique de l’environnement de bureau GNOME vous donne une accès facile depuis le menu : « Places→CD/DVD Creator :»)

Note

Il faudra peut-être arrêter certains démons d'applications comme le MTA (voir Section 6.3, « Agent de transport de courrier électronique (« MTA ») ») lors de la sauvegarde des données.

Note

Vous devez prendre des précautions supplémentaires lors de la sauvegarde et de la restauration des fichiers de données relatifs à l’identité comme « /etc/ssh/ssh_host_dsa_key », « /etc/ssh/ssh_host_rsa_key », « ~/.gnupg/* », « ~/.ssh/* », « /etc/passwd », « /etc/shadow », « /etc/fetchmailrc », « popularity-contest.conf », « /etc/ppp/pap-secrets » et « /etc/exim4/passwd.client ». Certaines de ces données ne peuvent pas être recréées en entrant la même chaîne de caractères d'entrée sur le système.

Note

Si vous faites tourner une tâche programmée (« cron » en tant que processus d'utilisateur, vous devrez restaurer les fichiers de « /var/spool/cron/crontabs » et redémarrer cron(8). Voir Section 9.5.14, « Planifier des tâches qui s'exécutent régulièrement  » pour cron(8) et crontab(1).

10.1.7. Suites d'utilitaires de sauvegarde

Voici une liste d'utilitaires de sauvegarde notables disponibles sur le système Debian :

Tableau 10.3. Liste de suites d'utilitaires de sauvegarde

paquet popcon taille description
rdiff-backup * V:1.4, I:3 804 sauvegarde incrémentale (distante)
dump * V:0.4, I:1.5 716 BSD 4.4 dump(8) et restore(8) pour les systèmes de fichiers ext2/ext3
xfsdump * V:0.3, I:1.9 628 sauvegarder et restaurer avec xfsdump(8) et xfsrestore(8) pour le système de fichiers XFS sous GNU/Linux et IRIX
backupninja * V:0.5, I:0.6 452 système de sauvegarde meta-backup léger et extensible
mondo * V:0.11, I:0.5 1168 Mondo Rescue : suite de sauvegarde pour la restauration d'un désastre
sbackup * V:0.05, I:0.16 488 suite de sauvegarde simple pour le bureau GNOME
keep * V:0.13, I:0.3 1232 système de sauvegarde pour KDE
bacula-common * V:1.3, I:2 1404 Bacula : sauvegarde, restauration et vérification par le réseau - fichiers commun de support
bacula-client * I:0.9 84 Bacula : sauvegarde, restauration et vérification par le réseau - méta-paquet du client
bacula-console * V:0.3, I:1.2 184 Bacula : sauvegarde, restauration et vérification par le réseau - console en mode texte
bacula-server * I:0.5 84 Bacula : sauvegarde, restauration et vérification par le réseau - méta-paquet du serveur
amanda-common * V:0.4, I:0.8 6924 Amanda : Advanced Maryland Automatic Network Disk Archiver (Libs). (Archiveur de disque par le réseau de Maryland avancé et automatique.
amanda-client * V:0.4, I:0.8 748 Amanda : Advanced Maryland Automatic Network Disk Archiver (Client)
amanda-server * V:0.11, I:0.3 916 Amanda : Advanced Maryland Automatic Network Disk Archiver (Serveur)
backuppc * V:0.8, I:1.0 2460 BackupPC est un système de hautes performances pour effectuer la sauvegarde de PC au niveau de l’entreprise (basé sur disques)
backup-manager * V:0.4, I:0.6 672 outil de sauvegarde en ligne de commandes
backup2l * V:0.2, I:0.3 152 outil de sauvegarde et restauration de faible maintenance pur des support pouvant être montés (basé sur disque)

Les outils de sauvegarde ont chacun des objectifs particuliers.

  • Mondo Rescue est un système de sauvegarde qui facilite la restauration rapide d'un système complet depuis de CD/DVD etc. sans passer par le processus normal d'installation d'un système.
  • sbackup et keep fournissent une interface graphique facile pour les utilisateurs de bureau afin d'effectuerdes sauvegardes régulières des données de l’utilisateur. Une fonction équivalente peut être réalisée par un simple script (Section 10.1.8, « Script d'exemple pour la sauvegarde du système ») et cron(8).
  • Bacula, Amanda et BackupPC sont des suites de sauvegardes ayant des fonctionnalités avancées qui sont orientée vers les sauvegardes fréquentes au travers du réseau.

Les outils de base décrits dans Section 10.1.1, « Outils d'archivage et de compression » et Section 10.1.2, « Outils de copie et de synchronisation » peuvent être utilisés pour faciliter la sauvegarde du système au moyen de scripts personnalisés. De tels scripts peuvent être améliorés comme suit :

  • le paquet rdiff-backup permet les sauvegardes incrémentales (distantes) ;
  • le paquet dump facilite l’archivage et la restauration d'un système de fichier entier de manière incrémentale et efficace.

Astuce

Voir les fichiers dans « /usr/share/doc/dump/ » et « « Est-ce que dump est vraiment obsolète ? » pour en savoir plus sur le paquet dump.

10.1.8. Script d'exemple pour la sauvegarde du système

Pour un système de bureau personnel Debian sur lequel tourne la version unstable, je n'ai besoin de protéger que les données personnelles et les données critiques. Je réinstalle cependant le système une fois par an. Je ne vois donc aucune raison de sauvegarder l’ensemble du système ou d'installer un utilitaire de sauvegarde ayant des fonctionnalités avancées.

J'utilise un simple script pour réaliser des archives de sauvegarde et les graver sur CD/DVD en utilisant une interface graphique. Voici un exemple de script pour ce faire :

#!/bin/sh -e
# Copyright (C) 2007-2008 Osamu Aoki <osamu@debian.org>, Public Domain
BUUID=1000; USER=osamu # UID and name of a user who accesses backup files
BUDIR="/var/backups"
XDIR0=".+/Mail|.+/Desktop"
XDIR1=".+/\.thumbnails|.+/\.?Trash|.+/\.?[cC]ache|.+/\.gvfs|.+/sessions"
XDIR2=".+/CVS|.+/\.git|.+/\.svn|.+/Downloads|.+/Archive|.+/Checkout|.+/tmp"
XSFX=".+\.iso|.+\.tgz|.+\.tar\.gz|.+\.tar\.bz2|.+\.afio|.+\.tmp|.+\.swp|.+~"
SIZE="+99M"
DATE=$(date --utc +"%Y%m%d-%H%M")
[ -d "$BUDIR" ] || mkdir -p "BUDIR"
umask 077
dpkg --get-selections \* > /var/lib/dpkg/dpkg-selections.list
debconf-get-selections > /var/cache/debconf/debconf-selections

{
find /etc /usr/local /opt /var/lib/dpkg/dpkg-selections.list \
     /var/cache/debconf/debconf-selections -xdev -print0
find /home/$USER /root -xdev -regextype posix-extended \
  -type d -regex "$XDIR0|$XDIR1" -prune -o -type f -regex "$XSFX" -prune -o \
  -type f -size  "$SIZE" -prune -o -print0
find /home/$USER/Mail/Inbox /home/$USER/Mail/Outbox -print0
find /home/$USER/Desktop  -xdev -regextype posix-extended \
  -type d -regex "$XDIR2" -prune -o -type f -regex "$XSFX" -prune -o \
  -type f -size  "$SIZE" -prune -o -print0
} | cpio -ov --null -O $BUDIR/BU$DATE.cpio
chown $BUUID $BUDIR/BU$DATE.cpio
touch $BUDIR/backup.stamp

Ceci est destiné à être un script d'exemple exécuté avec le compte de l’administrateur.

Vous devrez le modifier et l’exécuter comme suit :

Faites simple !

Astuce

Vous pouvez récupérer les données de configuration de debconf avec « debconf-set-selections debconf-selections » et les données de sélection de dpkg avec « dpkg --set-selection <dpkg-selections.list".

10.1.9. Un script de copie pour la sauvegarde des données

Pour les données se trouvant sous l’arborescence d'un répertoire, une copie avec « cp -a » permet une sauvegarde normale.

Pour un gros ensemble de données statiques ne devant pas être réécrites se trouvant dans une arborescence de répertoires telle que celle se trouvant sous le répertoire « /var/cache/apt/packages/ », les liens durs avec « cp -al » fournit une alternative à la sauvegarde normale avec une utilisation efficace de l’espace disque.

Voici un script de copie, que j'ai appelé bkup, destiné à la sauvegarde de donnée. Ce script copies tous les fichiers (non-VCS) du répertoire actuel vers le répertoire daté du répertoire parent ou sur une machine distante.

#!/bin/sh -e
# Copyright (C) 2007-2008 Osamu Aoki <osamu@debian.org>, Public Domain
fdot(){ find . -type d \( -iname ".?*" -o -iname "CVS" \) -prune -o -print0;}
fall(){ find . -print0;}
mkdircd(){ mkdir -p "$1";chmod 700 "$1";cd "$1">/dev/null;}
FIND="fdot";OPT="-a";MODE="CPIOP";HOST="localhost";EXTP="$(hostname -f)"
BKUP="$(basename $(pwd)).bkup";TIME="$(date  +%Y%m%d-%H%M%S)";BU="$BKUP/$TIME"
while getopts gcCsStrlLaAxe:h:T f; do case $f in
g)  MODE="GNUCP";; # cp (GNU)
c)  MODE="CPIOP";; # cpio -p
C)  MODE="CPIOI";; # cpio -i
s)  MODE="CPIOSSH";; # cpio/ssh
S)  MODE="AFIOSSH";; # afio/ssh
t)  MODE="TARSSH";; # tar/ssh
r)  MODE="RSYNCSSH";; # rsync/ssh
l)  OPT="-alv";; # hardlink (GNU cp)
L)  OPT="-av";;  # copy (GNU cp)
a)  FIND="fall";; # find all
A)  FIND="fdot";; # find non CVS/ .???/
x)  set -x;; # trace
e)  EXTP="${OPTARG}";; # hostname -f
h)  HOST="${OPTARG}";; # user@remotehost.example.com
T)  MODE="TEST";; # test find mode
\?) echo "use -x for trace."
esac; done
shift $(expr $OPTIND - 1)
if [ $# -gt 0 ]; then
  for x in $@; do cp $OPT $x $x.$TIME; done
elif [ $MODE = GNUCP ]; then
  mkdir -p "../$BU";chmod 700 "../$BU";cp $OPT . "../$BU/"
elif [ $MODE = CPIOP ]; then
  mkdir -p "../$BU";chmod 700 "../$BU"
  $FIND|cpio --null --sparse -pvd ../$BU
elif [ $MODE = CPIOI ]; then
  $FIND|cpio -ov --null | ( mkdircd "../$BU"&&cpio -i )
elif [ $MODE = CPIOSSH ]; then
  $FIND|cpio -ov --null|ssh -C $HOST "( mkdircd \"$EXTP/$BU\"&&cpio -i )"
elif [ $MODE = AFIOSSH ]; then
  $FIND|afio -ov -0 -|ssh -C $HOST "( mkdircd \"$EXTP/$BU\"&&afio -i - )"
elif [ $MODE = TARSSH ]; then
  (tar cvf - . )|ssh -C $HOST "( mkdircd \"$EXTP/$BU\"&& tar xvfp - )"
elif [ $MODE = RSYNCSSH ]; then
  rsync -rlpt ./ "${HOST}:${EXTP}-${BKUP}-${TIME}"
else
  echo "Any other idea to backup?"
  $FIND |xargs -0 -n 1 echo
fi

Ceci est destiné à être un exemple de commandes. Veuillez lire le script et le modifier vous-même avant de l’utiliser.

Astuce

J'ai installé ce bkup dans mon répertoire « /usr/local/bin/ ». J'utilise cette commande bkup, sans aucune option, depuis mon répertoire de travail lorsque j'ai besoin d'un instantané temporaire de sauvegarde.

Astuce

Pour faire un instantané historique d'une arborescence de fichiers sources ou d'une arborescence de fichiers de configuration, il est plus facile et efficace d'utiliser git(7) (voirSection 10.9.5, « Git pour l’enregistrement de l’historique de la configuration »).

10.1.10. Périphériques d'enregistrement amovibles

Les périphériques d'enregistrement amovibles peuvent être l’un quelconque de ceux qui suivent :

  • disque dur ;
  • périphériques à mémoire flash de tout format ;
  • appareil photo numérique connecté par une liaison USB, IEEE 1394 / Firewire, PC Card, etc.

Sur un environnement de bureau moderne tel que GNOME, ces périphériques amovibles peuvent être montés automatiquement par un utilisateur normal,en utilisant gnome-mount(1).

  • Le point de montage sous GNOME est choisi avec le nom « /media/<disk_label> », il peut être personnalisé en faisant ce qui suit :

    • mlabel(1) pour le système de fichiers FAT ;
    • genisoimage(1) avec l’option « -V » pour le système de fichiers ISO9660 ;
    • tune2fs(1) avec l’option « -L » pour le système de fichiers ext2/ext3.
  • Le choix du codage doit être fourni comme option de montage (voirSection 8.3.6, « Coder les noms de fichiers »).
  • Le propriétaire dur système de fichiers monté peut devoir être modifié pour une utilisation par un utilisateur normal.

Note

Le montage automatique sous les environnements de bureau modernes ne se produit que lorsque ces périphériques amovibles ne se trouvent pas dans « /etc/fstab ».

Astuce

Si de mauvaises options posent des problèmes, effacez les paramètres associés dans « /system/storage/ » via « gconf-editor(1).

Tableau 10.4. Liste de paquets permettant à un utilisateur normal de monter des périphériques amovibles sans qu'il y ait une entrée correspondante dans « /etc/fstab »

paquet popcon taille description
gnome-mount * V:15, I:28 NOT_FOUND enrobeur pour le (dé)montage et l’éjection de périphériques de stockage (utilisé par GNOME)
pmount * V:4, I:19 548 monter les périphériques amovibles en tant qu'utilisateur normal (utilisé par KDE)
cryptmount * V:0.2, I:0.5 360 Gestion et montage en mode utilisateur de systèmes de fichiers chiffrés
usbmount * V:0.4, I:1.4 112 monter et démonter automatiquement des périphériques de stockage USB

Lors du partage de données avec d'autres système à l’aide de périphériques de stockage amovibles, vous devez les formatez avec un système de fichiers pris en charge par les deux systèmes. Voici une liste de choix de systèmes de fichiers :

Tableau 10.5. Liste de choix de systèmes de fichiers pour des périphériques amovibles avec des scénarios typiques d'utilisation

système de fichiers description d'un scénario typique d'utilisation
FAT12 partage de données sur disquettes entre plateformes (<32Mio)
FAT16 partage entre plateformes de données sur des périphériques semblables à des disques durs de faible capacité (<2Gio)
FAT32 partage entre plateformes de données sur périphériques semblables à des disques durs de grande capacité (<8Tio, pris en charge par plus récent que MS Windows95 OSR2)
NTFS partage entre palateformes de données sur périphériques semblables à des disques durs de grande capacité (pris en charge de manière native par MS Windows NT et versions plus récentes; et pris en charge par NTFS-3G par l’intermédiaire de FUSE sous Linux)
ISO9660 partage entre plateformes de données sur CD-R et DVD+/-R
UDF écriture incrémentale de CD-R et de DVD+/-R (nouveau)
système de fichiers MINIX enregistrement efficace en matière d'espace disque de fichiers de données unix sur disquette
système de fichiers ext2 partage de données sur disque dur avec les anciens systèmes Linux
système de fichiers ext3 partage de données sur disque dur avec les systèmes Linux actuels (système de fichiers journalisé)

Astuce

Voir Section 9.4.1, « Chiffrement des disques amovibles à l’aide de dm-crypt/LUKS » pour le partage de données entre plateformes en utilisant le chiffrement au niveau du périphérique.

Le système de fichiers FAT est pris en charge par la plupart des systèmes d'exploitation modernes et est assez utile dans le but d'échanger des données par l’intermédiaire de supports du type disque dur amovible.

Pour le formatage de périphériques de type disque dur amovible pour l’échange de données entre plateformes avec un système de fichiers FAT, ce qui suit peut être le choix sûr :

  • les partitionner avec fdisk(8), cfdisk(8) ou parted(8) (voir Section 9.3.1, « Configuration de la partition du disque ») en une seule partition primaire et la marquer comme suit :

    • type « 6 » pour FAT16 pour les support faisant moins de 2Go.
    • type « c » pour FAT32 (LBA) pour les support plus gros.
  • formater la partition primaire avec mkfs.vfat(8) comme suit :

    • simplement son nom de périphérique, par exemple « /dev/sda1 », pour la FAT16
    • L’option explicite et le nom de périphérique, par exemple « -F 32 /dev/sda1 », pour la FAT32

Lors de l’utilisation des systèmes de fichiers FAT ou ISO9660 pour le partage de données ce qui suit sera une précaution sûre :

  • Archiver d'abord les fichiers dans un fichier d'archive en utilisant tar(1), cpio(1) ou afio(1) afin de conserver les noms de fichiers longs, les permissions de fichiers d'origine d’Unix et les informations de propriétaire.
  • Découper le fichier d'archive en éléments de moins de 2 Gio à l’aide de la commande split(1) afin de le protéger contre les limitations de taille de fichier.
  • Chiffrer le fichier d'archive afin de sécuriser son contenu contre un accès non autorisé.

Note

La taille maximum d'un fichier FAT, par conception, est de (2^32 - 1) octets = (4GiB - 1 octet). Pour certaines applications sur le système 32 bits plus ancien, la taille maximum était même plus faible (2^31 - 1) octets = (2Gio - 1 octet). Debian nesouffre pas de ce dernier problème.

Note

Microsoft lui-même ne recommande pas l’utilisation de FAT pour des disques ou des partitions de plus de 200 Mo. Microsoft met en avant ces limitations comme une utilisation inefficace de l’espace disque dans leur « Overview of FAT, HPFS, and NTFS File Systems ». Bien sûr, on peut normalement utiliser le système de fichiers ext3 pour Linux.

Astuce

Pour davantage d'informations sur les systèmes de fichiers et les accès aux systèmes de fichiers, veuillez consulter « Filesystems HOWTO ».

10.1.11. Partage de données au travers du réseau

Lors du partage de données avec d'autres systèmes au travers du réseau, vous devrez utiliser un service commun. Voici quelques éléments :

Tableau 10.6. Liste des services réseau à choisir avec le scénario typique d'utilisation

service réseau description d'un scénario typique d'utilisation
SMB/CIFS système de fichiers monté avec Samba partage de fichiers par l’intermédiaire de « Microsoft Windows Network », voir smb.conf(5) et Le HOWTO et guide de référence officiel de Samba 3.2. ou le paquet samba-doc
système de fichiers monté au travers du réseau NFS avec le noyau Linux partager des fichiers par « Unix/Linux Network », voir exports(5) et Linux NFS-HOWTO
service HTTP partager des fichiers entre client et serveur web
service HTTPS partager des fichiers entre le client et le serveur web avec un chiffrement Secure Sockets Layer (SSL) ou Transport Layer Security (TLS)
service FTP partager des fichiers entre serveur et client FTP

Bien que ces systèmes de fichiers montés au travers du réseau et les méthodes de transfert au travers du réseau soient assez pratiques pour partager des données, elles peuvent être non sûres. Leur connexion réseau doit être sécurisée par ce qui suit :

  • chiffrez-la avec SSL/TLS
  • tunnelez-la par SSH
  • tunnelez-la par VPN
  • limitez-la derrière une parefeu sûr

voir aussi Section 6.10, « Autres serveurs d'applications réseau » et Section 6.11, « Autres clients d'applications réseau ».

10.1.12. Support d'archive

Lors du choix d'un support d'enregistrement de données informatiques destiné à l’archivage de données importantes, il faut faire attention à leurs limitations. Pour des petites sauvegardes de données personnelles, j'utilise des CD-R et des DVD-R provenant d'une grande marque et je les range dans un endroit frais, à l’ombre, sec et propre. (Les support d'archive sur bande semblent être populaires pour les utilisations professionnelles).

Note

Un coffre-fort anti-feu est destiné aux documents sur papier. La plupart des support de stockage de données informatiques ont une tolérance en température inférieure à celle du papier. J'utilise en général plusieurs copies chiffrées stockées dans différents endroits sûrs..

Durées de vie optimistes des moyens d'archivage trouvées sur le net (la plupart à partir d'informations des constructeurs).

  • 100 ans et plus : papier non acide et encre
  • 100 ans : stockage optique (CD/DVD, CD/DVD-R)
  • 30 ans : supports magnétiques (bande, disquette)
  • 20 ans : disque optique à changement de phase (CD-RW)

Ceci ne prend pas en compte les défaillances mécaniques dues aux manipulations, etc.

Nombre de cycles d'écriture optimistes des moyens d'archivage trouvées sur le net (la plupart à partir d'informations des constructeurs).

  • plus de 250 000 : disque dur
  • plus de 10 000 cycles : mémoires Flash
  • 1000 cycles : CD/DVD-RW
  • 1 cycle : CD/DVD-R, papier

Attention

Ces chiffres de durée de vie et de nombre de cycles ne devront pas être utilisés pour des décisions concernant l’enregistrement de données critiques. Veuillez consulter les informations spécifiques au produit fournies par le constructeur.

Astuce

Comme les CD/DVD-R et le papier n'ont qu'un cycle d'écriture de 1, ils évitent de manière inhérente le risque de perte de données par écrasement. C'est un avantage :!

Astuce

Si vous devez faire des sauvegardes fréquentes et rapide d'un gros volume de données, un disque dur sur une liaison réseau à haute vitesse peut être la seule option réaliste.

10.2. Le fichier image du disque

Nous discutons ici des manipulations sur l’image disque. Voir aussi Section 9.3, « Astuces relatives au stockage des données ».

10.2.1. Créer le fichier image du disque

Le fichier image du disque, « disk.img » d'un périphérique non monté, par exemple, le second périphérique SCSI « /dev/sdb » peut être créé en utilisant cp(1) ou dd(1) par ce qui suit :

# cp /dev/sdb disque.img
# dd if=/dev/sdb of=disque.img

L’image disque du master boot record (MBR) (secteur principal d'amorçage) (voirSection 9.3.1, « Configuration de la partition du disque ») qui se trouve sur le premier secteur du disque primaire IDE peut être faite en utilisant dd(1) comme suit :

# dd if=/dev/hda of=mbr.img bs=512 count=1
# dd if=/dev/hda of=mbr-nopart.img bs=446 count=1
# dd if=/dev/hda of=mbr-part.img skip=446 bs=1 count=66
  • « mbr.img » : MBR avec la table des partitions
  • « mbr-nopart.img » : MBR sans la table des partitions
  • « part.img » : table de partition du MBR seul

Si vous avez un périphérique SCSI (y-compris les nouveaux disque de type serial ATA) comme disque d'amorçage, remplacez « /dev/hda » avec « /dev/sda ».

Si vous réalisez une image d'une partition de disque du disque d'origine, remplacez « /dev/hda » par « /dev/hda1 », etc.

10.2.2. Écrire directement sur le disque

Le fichier image du disque « disk.img » peut être écrit vers un disque non monté, par exemple le second disque SCSI « /dev/sdb » avec la taille correspondante par ce qui suit :

# dd if=disk.img of=/dev/sdb

De la même manière, le fichier image de la partition du disque, « partition.img » peut être écrit sur une partition non montée, par exemple, la première partition du second disque SCSI « /dev/sdb1 » avec la taille correspondante comme suit :

# dd if=partition.img of=/dev/sdb1

10.2.3. Monter le fichier image dur disque

L’image disque « partition.img », qui contient une partition image unique, peut être monté et démonter en utilisant le périphérique de rebouclage (loop device) de la manière suivante :

# losetup -v -f partition.img
Loop device is /dev/loop0
# mkdir -p /mnt/loop0
# mount -t auto /dev/loop0 /mnt/loop0
...hack...hack...hack
# umount /dev/loop0
# losetup -d /dev/loop0

Ceci peut être simplifié de la manière suivante :

# mkdir -p /mnt/loop0
# mount -t auto -o loop partition.img /mnt/loop0
...hack...hack...hack
# umount partition.img

Chaque partition de l’image disque « disk.img » contenant plusieurs partitions peut être monté en utilisant le périphérique de rebouclage (loop device). Comme, par défaut, le périphérique de rebouclage ne gère par par partitions, il faut le réinitialiser de la manière suivante :

# modinfo -p loop # verify kernel capability
max_part:Maximum number of partitions per loop device
max_loop:Maximum number of loop devices
# losetup -a # verify nothing using the loop device
# rmmod loop
# modprobe loop max_part=16

Maintenant, le périphérique de rebouclage peut gérer jusqu’à 16 partitions.

# losetup -v -f disk.img
Loop device is /dev/loop0
# fdisk -l /dev/loop0

Disk /dev/loop0: 5368 MB, 5368709120 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 652 cylinders
Units = cylinders of 16065 * 512 = 8225280 bytes
Disk identifier: 0x452b6464

      Device Boot      Start         End      Blocks   Id  System
/dev/loop0p1               1         600     4819468+  83  Linux
/dev/loop0p2             601         652      417690   83  Linux
# mkdir -p /mnt/loop0p1
# mount -t ext3 /dev/loop0p1 /mnt/loop0p1
# mkdir -p /mnt/loop0p2
# mount -t ext3 /dev/loop0p2 /mnt/loop0p2
...hack...hack...hack
# umount /dev/loop0p1
# umount /dev/loop0p2
# losetup -d /dev/loop0

En remplacement, des effets similaires peuvent être obtenus en utilisant les périphériques device mapper créés par kpartx(8) du paquet kpartx de la manière suivante :

# kpartx -a -v disk.img
...
# mkdir -p /mnt/loop0p2
# mount -t ext3 /dev/mapper/loop0p2 /mnt/loop0p2
...
...hack...hack...hack
# umount /dev/mapper/loop0p2
...
# kpartx -d /mnt/loop0

Note

Vous pouvez monter une partition unique d'une telle image de disque avec le périphérique de rebouclage en utilisant un décalage pour sauter le MBR ou autre. Mais ceci est susceptible d'induire des erreurs.

10.2.4. Nettoyage d'un fichier image du disque

Un fichier image disque « disk.img » peut être nettoyé de tous les fichiers supprimés pour donner une image propre « new.img » de la manière suivante :

# mkdir old; mkdir new
# mount -t auto -o loop disk.img old
# dd bs=1 count=0 if=/dev/zero of=new.img seek=5G
# mount -t auto -o loop new.img new
# cd old
# cp -a --sparse=always ./ ../new/
# cd ..
# umount new.img
# umount disk.img

Si « disk.img » est un système de fichier ext2 ou ext3, vous pouvez aussi utiliser zerofree(8) du paquet zerofree de la manière suivante :

# losetup -f -v disk.img
Loop device is /dev/loop3
# zerofree /dev/loop3
# cp --sparse=always disk.img new.img

10.2.5. Réaliser le fichier image d'un disque vide

Le fichier image du disque vide « sparse », qui pourra s'étendre jusqu'à 5Gio peut être faite en utilisant dd(1) et mke2fs(8) comme suit :

$ dd bs=1 count=0 if=/dev/zero of=disk.img seek=5G

Vous pouvez créer un système de fichiers ext3 sur cette image disque « disk.img » en utilisant le périphérique de rebouclage (loop device) de la manière suivante :

# losetup -f -v disk.img
Loop device is /dev/loop1
# mkfs.ext3 /dev/loop1
...hack...hack...hack
# losetup -d /dev/loop1
$ du  --apparent-size -h disk.img
5.0G  disk.img
$ du -h disk.img
83M disk.img

Pour « disk.img », sa taille de fichier de 5.0 Gio et son utilisation disque est uniquement de 83Mio. Cette discordance est possible car ext2fs sait maintenir un fichier sparse.

Astuce

L’utilisation réelle sur le disque du fichier sparse croît au fur et à mesure qu'on y écrit des données .

En utilisant des opérations similaires sur les périphériques créés par loop device ou les périphériques device mapper comme dans Section 10.2.3, « Monter le fichier image dur disque », vous pouvez partitionner cette image disque « disk.img » en utilisant parted(8) ou fdisk(8), et y créer un système de fichiers en utilisant mkfs.ext3(8), mkswap(8), etc.

10.2.6. Créer le fichier image ISO9660

On peut faire le fichier image ISO9660, « cd.iso », depuis l’arborescence de répertoire source située à « répertoire_source », en utilisant genisoimage(1) fourni parcdrkit de la manière suivante :

#  genisoimage -r -J -T -V volume_id -o cd.iso répertoire_source

De la même manière, on peut créer le fichier image ISO9660 amorçable « cdboot.iso » depuis une arborescence comme celle de debian-installer située en « source_directory », de la manière suivante :

#  genisoimage -r -o cdboot.iso -V volume_id \
   -b isolinux/isolinux.bin -c isolinux/boot.cat \
   -no-emul-boot -boot-load-size 4 -boot-info-table répertoire_source

Ici, le chargeur d'amorçage Isolinux (voir Section 3.3, « Étage 2 : le chargeur initial ») est utilisé pour l’amorçage.

Vous pouvez calculer la valeur de la somme md5 (md5sum) et construire des image ISO9660 directement depuis un lecteur de CD-ROM de la manière suivante :

$ isoinfo -d -i /dev/cdrom
CD-ROM is in ISO 9660 format
...
Logical block size is: 2048
Volume size is: 23150592
...
# dd if=/dev/cdrom bs=2048 count=23150592 conv=notrunc,noerror | md5sum
# dd if=/dev/cdrom bs=2048 count=23150592 conv=notrunc,noerror > cd.iso

Avertissement

Vous devrez prendre garde à éviter le bogue de lecture anticipée du système de fichiers ISO9660 de Linux comme ci-dessus afin d’obtenir les résultats corrects.

10.2.7. Écriture directe sur CD/DVD-R/RW

Astuce

Un DVD n'est qu'un gros CD pour wodim(1) qui est fourni par cdrkit.

Vous pouvez rechercher un périphérique utilisable comme suit :

# wodim --devices

Le CD-R vierge est alors inséré dans le graveur de CD et le fichier image ISO9660 « cd.iso » est écrit vers le périphérique, par exemple; « /dev/hda » en utilisant wodim(1) de la manière suivante :

# wodim -v -eject dev=/dev/hda cd.iso

Si un CD-RW est utilisé à la place d'un CD-R, faites alors ce qui suit :

# wodim -v -eject blank=fast dev=/dev/hda cd.iso

Astuce

Si votre système de bureau monte automatiquement les CD, démontez-le par la commande « sudo unmount /dev/hda » avant d'utiliser wodim(1).

10.2.8. Monter le fichier image ISO9660

Si « cd.iso » contient une image ISO9660, ce qui suit permet alors de le monter manuellement sur « /cdrom » :

# mount -t iso9660 -o ro,loop cd.iso /cdrom

Astuce

Les systèmes de bureau modernes montent automatiquement les supports amovibles (voir Section 10.1.10, « Périphériques d'enregistrement amovibles »).

10.3. Les données binaires

Sous allons ici discuter aussi de la manipulation directe des données binaires sur le support d'enregistrement. Voir Section 9.3, « Astuces relatives au stockage des données ».

10.3.1. Afficher et éditer des données binaires

La méthode la plus basique de visualiser des données binaires est d'utiliser la commande « od -t x1 ».

Tableau 10.7. Liste des paquets permettant de visualiser et d'éditer des données binaires

paquet popcon taille description
coreutils * V:92, I:99 13828 paquet de base utilisant od(1) pour vider des fichiers (HEX, ASCII, OCTAL, …)
bsdmainutils * V:81, I:99 768 paquets utilitaires qui utilisent hd(1) pour vider les fichiers (HEX, ASCII, OCTAL, …)
hexedit * V:0.3, I:1.9 108 éditeurs et visualisateurs binaires (HEX, ASCII)
bless * V:0.08, I:0.3 1232 éditeur hexadécimal complet (GNOME)
okteta * V:0.4, I:3 2528 éditeur hexadécimal complet (KDE4)
ncurses-hexedit * V:0.07, I:0.5 192 éditeur et visualisateur binaire (HEX, ASCII, EBCDIC)
lde * V:0.04, I:0.3 992 Linux Disk Editor (Éditeur Disque Linux)
beav * V:0.03, I:0.3 164 éditeur et visualisateur binaire (HEX, ASCII, EBCDIC, OCTAL, ...)
hex * V:0.01, I:0.09 84 outil de vidage hexadécimal (prend en charge les codes japonais sur 2 octets)

Astuce

HEX is used as an acronym for hexadecimal format with radix 16. OCTAL is for octal format with radix 8. ASCII pour Code américain standard pour l’échange d'informations (« American Standard Code for Information Interchange ») c'est-à-dire le code pour texte normal en anglais. EBCDIC signifie Code d'échange étendu décimal codé binaire (« Extended Binary Coded Decimal Interchange Code »), il est utilisé avec par les systèmes d'exploitation des mainframe IBM.

10.3.2. Manipulation des fichiers sans monter le disque

Il existe des outils permettant de lire et d'écrire des fichier sans avoir à monter le disque.

Tableau 10.8. Liste des paquets pour manipuler les fichiers sans monter le disque

paquet popcon taille description
mtools * V:4, I:42 408 utilitaires pour les fichiers MSDOS sans les monter
hfsutils * V:0.19, I:1.6 236 utilitaires pour les fichiers HFS et HFS+ sans les monter

10.3.3. Redondance des données

Les systèmes s'appuyant sur le RAID logiciel offert par le noyau Linux permettent une redondance des données au niveau du système de fichiers du noyau afin d'obtenir un haut niveau de fiabilité du système de stockage.

Il existe aussi des outils pour ajouter des données de redondance aux fichiers au niveau du programme applicatif permettant d'obtenir de hauts niveau de fiabilité de stockage.

Tableau 10.9. Liste d'outils pour ajouter des données de redondance aux fichiers

paquet popcon taille description
par2 * V:0.5, I:1.7 272 Parity Archive Volume Set, pour vérifier et réparer des fichiers
dvdisaster * V:0.14, I:0.7 1388 protection des supports CD et DVD contre les pertes de données, les rayures et le vieillissement
dvbackup * V:0.01, I:0.09 544 outil de sauvegarde utilisant des caméscopes MiniDV (fournissant rsbep(1))
vdmfec * V:0.00, I:0.02 88 récupération de blocs en utilisant une correction d'erreur vers l’avant (« Forward Error Correction »)

10.3.4. Récupération de fichier de données et analyse par autopsie

Il y a des outils pour la récupération des données et l’analyse par autopsie.

Tableau 10.10. Liste de paquets pour pour la récupération de données et l’analyse par autopsie

paquet popcon taille description
testdisk * V:0.3, I:3 4620 utilitaires pour l’examen de partitions et la récupération de disque
magicrescue * V:0.07, I:0.5 344 utilitaire pour la récupération de fichiers et de recherchedes octets magiques
scalpel * V:0.03, I:0.2 124 récupérateur de fichiers sobre de haute performance
myrescue * V:0.02, I:0.18 84 récupérer des données depuis des disques endommagés
recover * V:0.07, I:0.6 104 utilitaire pour récupérer des fichiers effacés d'un système de fichiers ext2
e2undel * V:0.07, I:0.5 244 utilitaire pour récupérer des fichiers effacés d'un système de fichiers ext2
ext3grep * V:0.08, I:0.6 300 outil pour aider à la récupération de fichiers effacés sur un système de fichiers ext3
scrounge-ntfs * V:0.03, I:0.4 80 programme de récupération de données pour les systèmes de fichiers NTFS
gzrt * V:0.01, I:0.12 68 boîte à outils de récupération gzip
sleuthkit * V:0.13, I:0.7 540 outil pour autopsie (« forensics analysis« ». (Sleuthkit)
autopsy * V:0.07, I:0.4 1372 interface graphique à SleuthKit
foremost * V:0.11, I:0.8 140 application d'autopsie pour la récupération de données
guymager * V:0.00, I:0.02 688 outil de création d'image d'autopsie basée sur Qt
tct * V:0.03, I:0.2 604 utilitaires relatifs aux autopsies
dcfldd * V:0.03, I:0.2 124 version améliorée de dd pour les autopsie et la sécurité
rdd * V:0.01, I:0.11 200 programme de copie pour autopsie

10.3.5. Éclater un gros fichier en petits fichiers

Lorsque les données ont un volume trop important pour pouvoir être sauvegardée dans un seul fichier, vous pouvez en sauvegarder le contenu après l’avoir éclaté en morceaux de, par exemple, 2000Mio et réassembler ces morceaux par la suite sous la forme du fichier d'origine.

$ split -b 2000m gros_fichier
$ cat x* >gros_fichier

Attention

Assurez-vous ne pas pas avoir de nom de fichier commençant par « x » afin d'éviter des plantages de nom.

10.3.6. Effacer le contenu d'un fichier

Pour effacer le contenu d'un fichier comme, par exemple, un fichier journal, n'utilisez pas la commande rm(1) pour supprimer le fichier et recréer ensuite un fichier vide parce qu'on peut encore accéder au fichier dans l’intervalle entre les commandes. Voici est la manière sûre d'effacer le contenu d'un fichier :

$ :>fichier_a_effacer

10.3.7. Fichiers fictifs

Les commandes suivantes créent des fichiers factices ou vides.

$ dd if=/dev/zero    of=5kb.file bs=1k count=5
$ dd if=/dev/urandom of=7mb.file bs=1M count=7
$ touch zero.file
$ : > alwayszero.file

Vous obtiendrez les fichiers suivants :

  • « 5kb.file » avec 5K de zéros ;
  • « 7mb.file » avec 7Mo de données aléatoires ;
  • « zero.file » devrait être un fichier de 0 octet. S'il existait, son mtime est mis à jour alors que son contenu et sa taille sont conservés ;
  • « alwayszero.file  fait toujours 0 octet. S'il existait son mtime est mis à jour et son contenu vidé.

10.3.8. Effacer l’ensemble du disque dur

Il existe plusieurs manière d'effacer complètement les données d'un périphérique semblable à disque dur, par exemple, une clé USB se trouvant en « /dev/sda ».

Attention

Vérifiez d'abord l’emplacement de votre clé USB avec mount(8) avant d'exécuter ces commandes. Le périphérique pointé par « /dev/sda » peut être le disque dur SCSI ou un disque dur SATA sur lequel se trouve l’ensemble de votre système.

Effacer tout le contenu du disque en réinitialisant toutes les données à 0 avec la commande suivante :

# dd if=/dev/zero of=/dev/sda

Tout effacer en écrasant les données existantes par des données aléatoires par la commande suivante :

# dd if=/dev/urandom of=/dev/sda

Effacer de manière très efficace toutes les données en les écrasant avec des données aléatoires par la commande suivante :

# shred -v -n 1 /dev/sda

Comme dd(1) est disponible depuis l’interpréteur de commandes de nombreux CD amorçables de Linux tels que le CD de l’installateur Debian, vous pouvez effacer complètement votre système installé en lançant la commande d'effacement du disque du disque dur du système, par exemple, « /dev/hda », « /dev/sda », etc. depuis un tel support,

10.3.9. Effacer l’ensemble du disque dur

Une zone inutilisée du disque dur (ou d’une clé mémoire USB), par ex. « /devsdb1 » peut encore contenir les données effacées elles-mêmes puisque elle ne sont que déliées du système de fichiers. Elles peuvent être nettoyées en les surchargeant.

# mount -t auto /dev/sdb1 /mnt/foo
# cd /mnt/foo
# dd if=/dev/zero of=junk
dd: writing to `junk': No space left on device
...
# sync
# umount /dev/sdb1

Avertissement

Ceci est en général suffisamment bon pour votre clé mémoire USB. Mais ce n’est pas parfait. La plupart des noms des fichiers effacés et leurs attributs peut être cachés et restés dans le système de fichiers.

10.3.10. Récupérer des fichiers supprimés mais encore ouverts

Même si vous avez accidentellement supprimé un fichier, tant que ce fichier est en cours d'utilisation par une application quelconque, (en mode lecture ou écriture); il est possible de récupérer un tel fichier.

Essayez, par exemple, ce qui suit :

$ echo toto > titi
$ less titi
$ ps aux | grep ' less[ ]'
bozo    4775  0.0  0.0  92200   884 pts/8    S+   00:18   0:00 less titi
$ rm titi
$ ls -l /proc/4775/fd | grep titi
lr-x------ 1 bozo bozo 64 2008-05-09 00:19 4 -> /home/bozo/titi (deleted)
$ cat /proc/4775/fd/4 >titi
$ ls -l
-rw-r--r-- 1 bozo bozo 4 2008-05-09 00:25 titi
$ cat titir
toto

Exécutez sur une autre terminal (lorsque vous avez le paquet lsofinstallé) comme suit

$ ls -li titi
2228329 -rw-r--r-- 1 bozo bozo 4 2008-05-11 11:02 titi
$ lsof |grep titi|grep less
less 4775 bozo 4r REG 8,3 4 2228329 /home/bozo/titi
$ rm titi
$ lsof |grep titi|grep less
less 4775 bozo 4r REG 8,3 4 2228329 /home/bozo/titi (deleted)
$ cat /proc/4775/fd/4 >titi
$ ls -li titi
2228302 -rw-r--r-- 1 bozo bozo 4 2008-05-11 11:05 titi
$ cat titi
toto

10.3.11. Rechercher tous les liens durs

Les fichiers ayant des liens durs peuvent être identifiés par « ls -li ».

$ ls -li
total 0
2738405 -rw-r--r-- 1 root root 0 2008-09-15 20:21 titi
2738404 -rw-r--r-- 2 root root 0 2008-09-15 20:21 tutu
2738404 -rw-r--r-- 2 root root 0 2008-09-15 20:21 toto

« tutu » et « toto » ont tous les deux un nombre de liens égal à "« 2 » (>1), ce qui indique qu'ils ont des liens durs. Leurs numéros d'inodes communs sont « 2738404 ». Ceci signifie qu'ils représentent le même fichier liés par un lien dur. Si vous n'arrivez pas à trouver de fichiers liés par des liens durs, vous pouvez les rechercher par inode, par exemple « 2738404 », de la manière suivante :

# find /chemin/vers/point/de/montage -xdev -inum 2738404

10.3.12. Consommation d'espace disque invisible

Tous les fichiers supprimés par ouverts prennent de l’espace disque même s'il ne sont pas visible par la commande du(1) normale. On peut en afficher la liste avec leur taille par ce qui suit :

# lsof -s -X / |grep deleted

10.4. Infrastructure de sécurité des données

L’infrastructure de sécurité des données est fournie par la combinaison d'un outil de chiffrement des données, d'un outil de condensé de messages et d'un outil de signature.

Tableau 10.11. Liste es outils d'une infrastructure de sécurité des données

commande paquet popcon taille description
gpg(1) gnupg * V:43, I:99 5288 GNU Privacy Guard - outil de signature et de chiffrement OpenPGP
N/A gnupg-doc * I:1.1 4124 documentation de GNU Privacy Guard
gpgv(1) gpgv * V:59, I:99 436 GNU Privacy Guard - outil de vérification de signature
paperkey(1) paperkey * V:0.01, I:0.10 88 n'extraire que l’information secrète de clés secrètes OpenPGP
cryptsetup(8), … cryptsetup * V:3, I:5 1172 utilitaires pour périphérique en mode bloc dm-crypto prenant en charge le chiffrement LUKS
ecryptfs(7), … ecryptfs-utils * V:0.2, I:0.3 416 utilitaires pour le chiffrement de systèmes de fichiers empilés ecryptfs
md5sum(1) coreutils * V:92, I:99 13828 calculer et vérifier un condensé MD5 de message
sha1sum(1) coreutils * V:92, I:99 13828 calculer et vérifier un condensé SHA1 de message
openssl(1ssl) openssl * V:56, I:91 2380 calculer un condensé de message avec « openssl dgst » (OpenSSL)

Voir Section 9.4, « Astuces de chiffrement des données » sur dm-crypto et ecryptfs qui implémente l’infrastructure de chiffrement automatique des données par l’intermédiaire de modules du noyau de Linux.

10.4.1. Gestion de clés pour GnuPG

Voici les commandes de GNU Privacy Guard pour la gestion de base des clés :

Tableau 10.12. Liste des commandes de GNU Privacy Guard pour la gestion des clés

commande description
gpg --gen-key générer une nouvelle clé
gpg --gen-revoke ID_de_mon_utilisateur générer une clé de révocation pour ID_de_mon_utilisateur
gpg --edit-key ID_utilisateur éditer la clé de manière interactive, « help » pour obtenir de l’aide
gpg -o fichier --exports exporter toutes les clés vers fichier
gpg --imports fichier importer toutes les clés depuis fichier
gpg --send-keys ID_utilisateur envoyer la clé de ID_utilisateur vers le serveur de clés
gpg --recv-keys ID_utilisateur recevoir la clé de ID_utilisateur du serveur de clés
gpg --list-keys ID_utilisateur afficher la liste des clés de ID_utilisateur
gpg --list-sigs ID_utilisateur afficher la liste des signatures de ID_utilisateur
gpg --check-sigs ID_utilisateur vérifier la signature de ID_utilisateur
gpg --fingerprint ID_utilisateur vérifier l’empreinte de ID_utilisateur
gpg --refresh-keys mettre à jour le porte-clé local

Voici la signification du code de confiance

Tableau 10.13. Liste de la signification des codes de confiance

code description de la confiance
- pas de confiance d'utilisateur assignée / pas encore calculée
e échec du calcul de la confiance
q pas assez d'informations pour le calcul
n ne jamais faire confiance à cette clé
m confiance marginale
f confiance complète
u confiance ultime

Ce qui suit permet de charger ma clé « 1DD8D791 » vers le serveur de clé populaire « hkp://keys.gnupg.net » :

$ gpg --keyserver hkp://keys.gnupg.net --send-keys 1DD8D791

Une bonne configuration de serveur de clés dans « ~/.gnupg/gpg.conf » (ou à l’ancien emplacement « ~/.gnupg/options ») contient ce qui suit :

keyserver hkp://keys.gnupg.net

Ce qui suit obtient les clés inconnues du serveur de clés :

$ gpg --list-sigs --with-colons | grep '^sig.*\[User ID not found\]' |\
  cut -d ':' -f 5| sort | uniq | xargs gpg --recv-keys

Il y avait un bogue dans OpenPGP Public Key Server (pre version 0.9.6) qui corrompais les clés ayant plus de 2 sous-clés. Le paquet du serveur gnupg (>1.2.1-2) peut gérer ces sous-clés corrompues. Voir gpg(1) sous l’option« --repair-pks-subkey-bug ».

10.4.2. Utilisation de GnuPG sur des fichiers

Voici des exemples d'utilisation des commandes de GNU Privacy Guard sur des fichiers :

Tableau 10.14. Liste des commandes de GNU Privacy Guard sur des fichiers

commande description
gpg -a -s fichier signer fichier dans le fichier ASCII blindé fichier.asc
gpg --armor --sign fichier , ,
gpg --clearsign fichier signer un fichier en clair
gpg --clearsign fichier|mail truc@example.org envoyer un message signé en clair à truc@example.org
gpg --clearsign --not-dash-escaped fichier_rustine signer en clair fichier_rustine
gpg --verify fichier vérifier fichier signé en texte clair
gpg -o fichier.sig -b fichier créer une signature détachée
gpg -o fichier.sig --detach-sig fichier , ,
gpg --verify fichier.sig fichier vérifier fichier avec fichier.sig
gpg -o fichier_chiffré.gpg -r nom -e fichier chiffrement par clé publique destiné au « nom » depuis un le « fichier » vers « fichier_chiffré.gpg »
gpg -o fichier_chiffré.gpg --recipient nom --encrypt fichier , ,
gpg -o fichier_chiffré.asc -a -r nom -e fichier chiffrement par clé publique destiné au « nom » depuis le « fichier » vers le fichier ASCII blindé « fichier_chiffré.asc »
gpg -o fichier_chiffré.gpg -c fichier chiffrement symétrique depuis « fichier » vers « fichier_chiffré.gpg »
gpg -o fichier_chiffré.gpg --symmetric fichier , ,
gpg -o fichier_chiffré.asc -a -c fichier chiffrement symétrique prévu destiné au « nom » depuis le fichier ASCII blindé fichier_chiffré.asc
gpg -o fichier -d fichier_crypt.gpg -r nom déchiffrement
gpg -o fichier --decrypt fichier_chiffré.gpg , ,

10.4.3. Utiliser GnuPG avec Mutt

Ajoutez ce qui suit à « ~/.muttrc » afin d'éviter que GnuPG qui est lent ne démarre automatiquement, tout en permettant sont utilisation en entrant « S » depuis l’index du menu :

macro index S ":toggle pgp_verify_sig\n"
set pgp_verify_sig=no

10.4.4. Utiliser GnuPG avec Vim

Le greffon gnupg vous permet de lancer GnuPG de manière transparente pour les fichiers ayant l’extension « .gpg », « .asc » et « .ppg ».

# aptitude install vim-scripts vim-addon-manager
$ vim-addons install gnupg

10.4.5. La somme de contrôle MD5

md5sum(1) fournit un utilitaire permettant de créé un fichier de résumé en utilisant la méthode se trouvant dans rfc1321 et en l’utilisant pour vérifier chaque fichier qu'il contient.

$ md5sum toto titi >tutu.md5
$ cat tut.md5
d3b07384d113edec49eaa6238ad5ff00  toto
c157a79031e1c40f85931829bc5fc552  titi
$ md5sum -c tutu.md5
toto: OK
titi: OK

Note

Le calcule de somme de contrôle MD5 consomme moins de ressources CPU que celle utilisée pour le chiffrage des signature en utilisant GNU Privacy Guard (GnuPG). Habituellement, pour s'assurer de l’intégrité des données, seul le résumé de plus haut niveau est signé par chiffrement.

10.5. Outils pour fusionner le code source

Il existe de nombreux outils pour fusionner du code source. Les commandes qui suivent ont attiré mon attention :

Tableau 10.15. Liste d'outils destinés à fusionner du code source

commande paquet popcon taille description
diff(1) diff * V:68, I:85 36 comparer des fichier ligne à ligne
diff3(1) diff * V:68, I:85 36 comparer et fusionner trois fichiers ligne par ligne
vimdiff(1) vim * V:15, I:33 1792 comparer deux fichiers côte à côte dans vim
patch(1) patch * V:10, I:92 244 appliquer un fichier de différence (« diff ») à un original
dpatch(1) dpatch * V:1.4, I:11 344 gérer une série de rustines (patches) pour les paquets Debian
diffstat(1) diffstat * V:2, I:15 92 afficher un histogramme des modifications apportées par le fichier de différences
combinediff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 créer une rustine (patch) cumulative à partir de deux rustines incrémentales
dehtmldiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 extraire un fichier de différence d'une page HTML
filterdiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 extraire ou exclure des différences d'un fichier de différences
fixcvsdiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 corriger les fichiers de différences créés par CVS que patch(1) interprète mal
flipdiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 échanger l’ordre de deux rustines
grepdiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 afficher quels sont les fichiers modifiés par une rustine correspondant un une expression rationnelle
interdiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 afficher les différences entre deux fichiers de différence unifiés
lsdiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 afficher quels sont les fichiers modifiés par une rustine
recountdiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 recalculer les nombres et les décalages dans un contexte unifié de fichiers de différences
rediff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 corriger les décalages et les nombres d'un fichier de différence édité manuellement
splitdiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 séparer les rustines incrémentales
unwrapdiff(1) patchutils * V:1.8, I:14 292 réparer les correctifs dont les mots ont été coupés
wiggle(1) wiggle * V:0.01, I:0.11 232 appliquer les rustines rejetées
quilt(1) quilt * V:1.5, I:9 872 gérer une série de rustines
meld(1) meld * V:0.7, I:2 2576 comparer et fusionner des fichiers (GTK)
xxdiff(1) xxdiff * V:0.2, I:1.3 1352 comparer et fusionner des fichiers (X natif)
dirdiff(1) dirdiff * V:0.08, I:0.6 224 afficher les différences et fusionner les modifications entre deux arbres de répertoires
docdiff(1) docdiff * V:0.01, I:0.14 688 comparer deux fichier mot par mot ou caractère par caractère
imediff2(1) imediff2 * V:0.02, I:0.10 76 outil en plein écran pour fusionner dans les deux sens
makepatch(1) makepatch * V:0.01, I:0.17 148 créer des fichiers de rustines étendues
applypatch(1) makepatch * V:0.01, I:0.17 148 appliquer des fichiers de rustines étendues
wdiff(1) wdiff * V:1.6, I:14 1024 afficher les différences de mots entre deux fichiers texte

10.5.1. extraire des différences pour des fichiers sources

Suivez une des procédures suivantes pour extraire les différences entre deux fichiers sources et créer un fichier de différences unifiées « fichier.patch0 » ou « fichier.patch1 » selon l’emplacement du fichier.

$ diff -u fichier.ancien fichier.nouveau > fichier.patch0
$ diff -u ancien/fichier.nouveau/fichier > fichier.patch1

10.5.2. Fusionner les mises à jour des fichiers source

Le fichier de différence (« diff » (encore appelé fichier « patch » ou rustine) est utilisé pour envoyer une mise à jour de programme. Celui qui reçoit applique cette mise à jour à un autre fichier de la manière suivante :

$ patch -p0 fichier < fichier.patch0
$ patch -p1 fichier < fichier.patch1

10.5.3. Mise à jour par fusion de 3 sources

Si vous avez trois versions d'un code source, vous pouvez effectuer de manière efficace une fusion des trois en utilisant diff3(1) de la manière suivante :

$ diff3 -m fichier.mien fichier.ancien fichier.votre > fichier

10.6. Systèmes de contrôle de version

Voici un résumé des systèmes de contrôle de version (VCS) sur le système Debian.

Note

Si vous débutez avec les systèmes VCS, vous devriez commencer votre apprentissage avec Git, dont la popularité croît rapidement.

Tableau 10.16. Liste d'outils pour les systèmes de contrôle de version

paquet popcon taille outil type du VCS commentaire
cssc * V:0.00, I:0.04 2240 CSSC local clone de SCCS Unix (obsolète)
rcs * V:1.3, I:7 772 RCS local « SCCS Unix en mieux »
cvs * V:3, I:21 3660 CVS distant standard précédent de VCS distant
subversion * V:10, I:31 4288 Subversion distant « CVS en mieux », de fait le nouveau standard de VCS distant
git * V:5, I:17 10632 Git distribué DVCS rapide en C (utilisé par le noyau de Linux et d'autres)
mercurial * V:1.8, I:6 368 Mercurial distribué DVCS en Python avec un peut de C
bzr * V:1.1, I:3 16220 Bazaar distribué DVCS influencé par tla écrit en Python (utilisé par Ubuntu)
darcs * V:0.19, I:1.4 9504 Darcs distribué DVCS avec une algèbre intelligente des patches (lent)
tla * V:0.17, I:1.4 932 GNU arch distribué DVCS principalement de Tom Lord (Historique)
monotone * V:0.04, I:0.3 5272 Monotone distribué DVCS en C++
tkcvs * V:0.08, I:0.4 2476 CVS, … distant Interface graphique d'affichage d'une arborescence de dépôt VCS (CVS, Subversion, RCS)
gitk * V:0.8, I:4 900 Git distribué Interface graphique d'affichage d'une arborescence de dépôt VCS (Git)

VCS est parfois appelé système de contrôle de révision (RCS), ou gestion de configuration logicielle (SCM).

Un VCS distribué comme Git est, de nos jours, l’outil de choix. CVS etSubversion peuvent continuer à être utiles pour se joindre à certaines activités existantes sur les logiciels libres.

Debian fournit des services de VCS libres depuis le service Debian Alioth. Il prend en charge pratiquement tous les VCS. Sa documentation se trouve sur http://wiki.debian.org/Alioth .

Attention

Le paquet git était les « GNU Interactive Tools » (Outils interactifs GNU) et le paquet git-core était le DVCS dans lenny.

Il existe quelques bases pour la création d'un accès à une archive VCS.

10.6.1. Comparaison de commandes VCS

Voici une comparaison très simplifiée des commandes natives de VCS destinées à donner une vue d'ensemble. La séquences commandes typique peut demander des options et des paramètres.

Tableau 10.17. Comparaison des commandes natives de VCS

CVS Subversion Git fonction
cvs init svn create git init créer le dépôt (local)
cvs login - - se connecter au dépôt distant
cvs co svn co git clone vérifiez le dépôt distant comme arborescence de travail
cvs up svn up git pull mettre à jour l’arborescence de travail depuis le dépôt distant
cvs add svn add git add . ajouter des fichiers de l’arborescence de travail vers le VCS
cvs rm svn rm git rm supprimer du VCS des fichiers de l’arborescence de travail
cvs ci svn ci - déposer des modification au dépôt distant
- - git commit -a déposer des modification sur le dépôt local
- - git push mettre à jour le dépôt distant à l’aide du dépôt local
cvs status svn status git status afficher l’état de l’arborescence de travail d'après le VCS
cvs diff svn diff git diff diff <dépôt_de_référence> <arborescence_de_travail>
- - git repack -a -d; git prune réempaqueter le dépôt local en un seul paquet
tkcvs tkcvs gitk Interface graphique d'affichage de l’arborescence d'un dépôt VCS

Attention

L’appel d'une sous-commande git directement avec « git-xyz » depuis la ligne de commandes est devenu obsolète depuis début 2006.

Astuce

Des outils avec interface graphique comme tkcvs(1) et gitk(1) vous seront d'une aide appréciable pour le suivi de l’historique de révision des fichiers. L’interface Web fournies par de nombreuses archives publiques pour parcourir leurs dépôts est assez utile aussi.

Astuce

Git peut travailler directement avec différents dépôts VCS tels que ceux proposés par CVS et Subversion et il fournit un dépôt local pour les modifications locales à l’aide des paquets git-cvs et git-svn. Voir git pour les utilisateurs de CVS et Section 10.9.4, « Git pour le dépôt Subversion ».

Astuce

Git possède des commandes qui n'ont pas d'équivalent dans CVS ni Subversion : « fetch », « rebase », « cherry-pick », …

10.7. CVS

Voir ce qui suit :

  • cvs(1)
  • « /usr/share/doc/cvs/html-cvsclient »
  • « /usr/share/doc/cvs/html-info »
  • « /usr/share/doc/cvsbook »
  • « info cvs »

10.7.1. Configuration du dépôt CVS

La configuration suivante permet de ne faire des dépôts (« commit ») vers le dépôt du CVS que par les membres du groupe « src » et l’administration du CVS que par un membre du groupe « staff », réduisant ainsi la chance de se détruire soi-même.

# cd /var/lib; umask 002; mkdir cvs
# export CVSROOT=/srv/cvs/projet
# cd $CVSROOT
# chown root:src .
# chmod 2775 .
# cvs -d $CVSROOT init
# cd CVSROOT
# chown -R root:staff .
# chmod 2775 .
# touch val-tags
# chmod 664 history val-tags
# chown root:src history val-tags

Astuce

Vous pouvez restreindre la création d'un nouveau projet en modifiant le propriétaire du répertoire « $CVSROOT » pour « root:staff » et ses permissions à « 3775 ».

10.7.2. Accès local à CVS

La variable « $CVSROOT » pointe vers le dépôt par défaut. Ce qui suit définit « $CVSROOT » pour l’accès local :

$ export CVSROOT=/srv/cvs/project

10.7.3. Accès distant à CVS avec pserver

De nombreux serveurs CVS d'accès public fournissent un accès distant en lecture avec le nom de compte « anonymous » par l’intermédiaire du service pserver. Par exemple, le contenu du site web Debian est maintenu par l’intermédiaire du projet webwml sous le CVS du service alioth de Debian. Ce qui suit permet de configurer « $CVSROOT » pour un accès distant à ce dépôt CVS :

$ export CVSROOT=:pserver:anonymous@cvs.alioth.debian.org:/cvsroot/webwml
$ cvs login

Note

Comme pserver est sujet à des attaques d'espionnage et peu sûr, l’accès en écriture est habituellement désactivé par les administrateurs du serveur.

10.7.4. Accès distant à CVS avec ssh

Ce qui suit définit « $CVS_RSH » et » $CVSROOT » pour l’accès distant avec SSH au dépôt CVS du projet webwml :

$ export CVS_RSH=ssh
$ export CVSROOT=:ext:account@cvs.alioth.debian.org:/cvs/webwml

Vous pouvez aussi utiliser une clé publique d'authentification pour SSH, ce qui élimine l’invite à distance pour l’entrée du mot de passe.

10.7.5. Importer une nouvelle source dans CVS

Créez un nouvel emplacement d'arborescence locale des sources dans « ~/chemin/vers/module1 » par la commande suivante :

$ mkdir -p ~/chemin/vers/module1; cd ~/chemin/vers/module1

Mettez des fichiers dans la nouvelles arborescence locale de sources se trouvant en « ~/chemin/vers/module1 ».

Importez-les vers CVS avec les paramètres suivants :

  • Module name : « module1 »
  • Vendor tag: « Branche-principale » (étiquette pour toute la branche)
  • Release tag: « Version-initiale » (étiquette pour une version spécifique)
$ cd ~/chemin/vers/module1
$ cvs import -m "Start module1" module1 Branche-principale Version-initiale
$ rm -Rf . # optionnel

10.7.6. Permissions des fichiers du dépôt CVS

CVS n'écrase pas un fichier du dépôt actuel mais le remplace par un autre. La permission en écriture vers le répertoire du dépôt est donc critique. Lancez ce qui suit, pour chaque nouveau module de « module1 » dans le dépôt à « /srv/cvs/projet », afin de vous assurer, si nécessaire, que cette condition est remplie :

# cd /srv/cvs/projet
# chown -R root:src module1
# chmod -R ug+rwX   module1
# chmod    2775     module1

10.7.7. Flux de travail avec CVS

Voici un exemple de flux de travail typique utilisant CVS.

Vérifiez tous les modules disponibles du projet CVS pointé par « $CVSROOT » comme suit :

$ cvs rls
CVSROOT
module1
module2
...

Récupérez le « module1 » depuis son répertoire par défaut « ./module1 » de la manière suivante :

$ cd ~/path/to
$ cvs co module1
$ cd module1

Effectuez les modifications de contenu au besoin.

Vérifiez les modifications par un équivalent de « diff -u [repository] [local] » de la manière suivante :

$ cvs diff -u

Vous-vous apercevez que vous avez cassé sévèrement un fichier appelé « fichier_à_restaurer » mais que les autres fichiers sont corrects.

Écrasez le fichier « fichier_à_restaurer » avec une copie propre venant du CVS de la manière suivante :

$ cvs up -C fichier_à_restaurer

Enregistrez l’arborescence source locale vers le CVS comme suit :

$ cvs ci -m "Décrire les modifications"

Créez et ajoutez le fichier « fichier_à_ajouter » au CVS comme suit :

$ vi fichier_à_ajouter
$ cvs add fichier_à_ajouter
$ cvs ci -m "Ajout de fichier_à_ajouter"

Fusionnez la dernière version depuis le CVS comme suit :

$ cvs up -d

Recherchez les lignes commençant par « C filename » qui indiquent des modifications en conflit.

Recherchez du code non modifié dans « .#nom_fichier.version ».

Recherchez « <<<<<<< » et « >>>>>>> » dans les fichiers qui indiquent des conflits de modifications.

Au besoin, éditez les fichiers pour résoudre les conflits.

Ajoutez l’étiquette de version (« release tag« ») « Version-1 » comme suit :

$ cvs ci -m "dernière proposition pour Version-1"
$ cvs tag Version-1

Poursuivez l’édition.

Supprimez l’étiquette de version « Version-1  » comme suit :

$ cvs tag -d Version-1

Vérifiez les modifications du CVS comme suit :

$ cvs ci -m "vraiment la dernière proposition pour Version-1"

Ajoutez de nouveau, de la manière suivante, l’étiquette « Version-1 » à HEAD de « main » du CVS mis à jour :

$ cvs tag Version-1

Créez une branche avec une étiquette de branche « collante » Version-initiale-corrections-de-bogues » depuis la version d'origine pointée par l’étiquette « Version-initiale » et exportez-la vers le répertoire ~/chemin/vers/ancien » comme suit :

$ cvs rtag -b -r Version-initiale Version-initiale-corrections-de-bogues module1
$ cd ~/chemin/vers
$ cvs co -r Version-initiale-corrections-de-bogues -d ancien module1
$ cd ancien

Astuce

Utilisez  -D 2005-12-20 » (format de date ISO 8601) plutôt que « -r Version-initiale » pour indiquer une date particulière comme point de branche.

Travaillez sur cette arborescence locale possédant l’étiquette « collante » « Version-initiale-corrections-de-bogues » qui est basée sur la version d'origine.

Travaillez vous-même sur cette branche... jusqu'à ce que quelqu'un d'autre rejoigne cette branche « Version-initiale-corrections-de-bogues ».

Synchronisez les fichiers modifiés par d'autres sur cette branche, en créant de nouveaux répertoires si nécessaire, de la manière suivante :

$ cvs up -d

Au besoin, éditez les fichiers pour résoudre les conflits.

Vérifiez les modifications du CVS comme suit :

$ cvs ci -m "checked into this branch"

Mettez à jour l’arborescence locale depuis HEAD de main en supprimant l’étiquette collante (« sticky tag ») (« -A ») et sans expansion de mots-clés (« -kk ») comme suit :

$ cvs up -d -kk -A

Mettez à jour l’arborescence locale (contenu = HEAD de main) en fusionnant depuis la branche « Version-initiale-corrections-de-bogues » et sans expansion des mots-clés en faisant ce qui suit :

$ cvs up -d -kk -j Version-initiale-corrections-de-bogues

Corrigez les conflits avec l’éditeur.

Vérifiez les modifications du CVS comme suit :

$ cvs ci -m "Version-initiale-corrections-de-bogues fusionnée"

Réalisez une archive de la manière suivante :

$ cd ..
$ mv ancien ancien-module1-corrections_bogues
$ tar -cvzf ancien-module1-corrections_bogues.tar.gz ancien-module1-corrections_bogues
$ rm -rf ancien-module1-corrections_bogues

Astuce

La commande « cvs up » peut prendre l’option « -d » pour créer de nouveaux répertoires et l’option « -P » pour supprimer les répertoires vides.

Astuce

Vous pouvez ne vérifier qu'un sous-répertoire de « module1 » en indiquant son nom comme, par exemple, « cvs co module1/sous-répertoire ».

Tableau 10.18. Options importantes des commandes CVS (à utiliser comme premier(s)paramètre(s) à cvs(1))

option signification
-n simulation, pas d'effet
-t afficher les messages montrant les étapes des actions de cvs

10.7.8. Derniers fichiers venant du CVS

Pour obtenir les derniers fichiers du CVS, utilisez « tomorrow » comme suit :

$ cvs ex -D tomorrow nom_module

10.7.9. Administration de CVS

Ajoutez l’alias « mx » à un projet CVS (serveur local) de la manière suivante :

$ export CVSROOT=/srv/cvs/projet
$ cvs co CVSROOT/modules
$ cd CVSROOT
$ echo "mx -a module1" >>modules
$ cvs ci -m "mx est maintenant un alias de module1"
$ cvs release -d .

Vous pouvez maintenant vérifier « module1 » (alias : « mx ») depuis le CVS vers le répertoire « new » de la manière suivante :

$ cvs co -d nouveau mx
$ cd nouveau

Note

Afin de pouvoir effectuer la procédure précédente, vous devrez avoir les permissions d'accès aux fichier appropriées.

10.7.10. Bit d'exécution pour la vérification (« checkout ») du CVS

Lorsque vous vérifiez des fichiers du CVS, leur bit d'autorisation en exécution est conservé.

Si vous rencontrez des problèmes de droits d'exécution avec un fichier récupéré, par exemple « nom_fichier », modifiez-en les permissions dans le répertoire correspondant du dépôt CVS par ce qui suit afin de corriger ce problème :

# chmod ugo-x nom_de_fichier

10.8. Subversion

Subversion est un système de contrôle de version de génération récente qui remplace l’ancien CVS. Il en possède la plupart des fonctionnalités à l’exception des étiquettes et des branches.

Vous devrez installer les paquets subversion, libapache2-svn et subversion-tools pour mettre en place un serveur Subversion.

10.8.1. Configuration du dépôt Subversion

Actuellement, le paquet subversion ne configure pas le dépôt, on doit donc le faire manuellement. Un emplacement possible pour le dépôt se trouve en « /srv/svn/projet ».

Créez un répertoire de la manière suivante :

# mkdir -p        /srv/svn/projet

Créez la base de données du dépôt comme suit :

# svnadmin create /srv/svn/projet

10.8.2. Accès à Subversion par l’intermédiaire d'un serveur Apache2

Si vous n'avez accès au dépôt de Subversion que par un serveur Apache2, il vous suffira de ne rendre le dépôt accessible en écriture que par le serveur WWW de la manière suivante :

# chown -R www-data:www-data /srv/svn/projet

Ajouter (ou décommenter) ce qui suit dans « /etc/apache2/mods-available/dav_svn.conf » afin de permettre l’accès au dépôt avec une authentification de l’utilisateur.

<Location /projet>
  DAV svn
  SVNPath /srv/svn/projet
  AuthType Basic
  AuthName "Dépôt subversion"
  AuthUserFile /etc/subversion/passwd
<LimitExcept GET PROPFIND OPTIONS REPORT>
    Require valid-user
</LimitExcept>
</Location>

Créer un fichier d'authentification des utilisateurs avec la commande suivante :

# htpasswd2 -c /etc/subversion/passwd nom_utilisateur

Redémarrez Apache2.

Votre nouveau dépôt Subversion est accessible à l’URL « http://localhost/projet » et « http://example.com/projet » depuis svn(1) (en supposant que l’URL du serveur web est « http://example.com/ »).

10.8.3. Accès local à Subversion par un groupe

Ce qui suit configure le dépôt Subversion pour un accès local par un groupe, projet, par exemple :

# chmod  2775     /srv/svn/projet
# chown -R root:src /srv/svn/projet
# chmod -R ug+rwX   /srv/svn/projet

Votre nouveau dépôt Subversion est accessible aux utilisateurs locaux appartenant au groupe projetà l’URL « file:///localhost/srv/svn/projet » ou « file:///srv/svn/projet » depuis svn(1) . Vous devrez lancer des commandes comme svn, svnserve, svnlook et svnadmin avec « umask 002 » afin de permettre l’accès au groupe.

10.8.4. Accès distant à Subversion avec SSH

Un dépôt Subversion accessible à un groupe se trouve pour SSH à l’URL « example.com:/srv/svn/projet », vous pouvez y accéder avec svn(1) à l’URL « svn+ssh://example.com:/srv/svn/projet".

10.8.5. Structure de répertoires de Subversion

Afin de compenser le manque de branches et d'étiquettes, de nombreux projets utilisent une arborescence de répertoires semblable à la suivante pour Subversion :

  ----- module1
    |   |-- branches
    |   |-- tags
    |   |   |-- version-1.0
    |   |   `-- version-2.0
    |   |
    |   `-- trunk
    |       |-- fichier1
    |       |-- fichier2
    |       `-- fichier3
    |
    `-- module2

Astuce

Vous devez utiliser la commande « svn copy … » pour marquer les branches et les étiquettes. Ceci permet de s'assurer que Subversion enregistre correctement l’historique de modification des fichiers et économise l’espace disque.

10.8.6. Importer une nouvelle source vers Subversion

Créez un nouvel emplacement d'arborescence locale des sources dans « ~/chemin/vers/module1 » par la commande suivante :

$ mkdir -p ~/chemin/vers/module1; cd ~/chemin/vers/module1

Mettez des fichiers dans la nouvelles arborescence locale de sources se trouvant en « ~/chemin/vers/module1 ».

Importez-le dans Subversion avec les paramètres suivants :

  • Module name : « module1 »
  • URL du site Subversion : « file:///srv/svn/projet »
  • Répertoire de Subversion : « module1/trunk »
  • Étiquette de Subversion : « module1/tags/Version-initiale »
$ cd ~/chemin/vers/module1
$ svn import file:///srv/svn/projet/module1/trunk -m "Lancement module1"
$ svn cp file:///srv/svn/projet/module1/trunk file:///srv/svn/projet/module1/tags/Version-initiale

Ou encore, comme suit :

$ svn import ~/chemin/vers/module1 file:///srv/svn/projet/module1/trunk -m "Lancement module1"
$ svn cp file:///srv/svn/projet/module1/trunk file:///srv/svn/projet/module1/tags/Version-initiale

Astuce

Vous pouvez remplacer des formats d'URL comme « file:///… » par d'autres formats d'URL comme «  http://… » et « svn+ssh://… ».

10.8.7. Flux de travail avec Subversion

Voici un exemple typique de flux de travail utilisant Subversion avec son client natif.

Astuce

Les commandes du client proposées par le paquet git-svn peuvent proposer un mode d’utilisation de remplacement pour Subversion en utilisant la commande git. Voir Section 10.9.4, « Git pour le dépôt Subversion ».

Vérifiez de la manière suivante tous les modules disponibles depuis le projet pointé par l’URL « file:///srv/svn/projet » :

$ svn list file:///srv/svn/projet
module1
module2
...

Récupérez « module1/trunk » dans un répertoire « module1 » comme suit :

$ cd ~/chemin/vers
$ svn co file:///srv/svn/projet/module1/trunk module1
$ cd module1

Effectuez les modifications de contenu au besoin.

Vérifiez les modifications par un équivalent de « diff -u [repository] [local] » de la manière suivante :

$ svn diff

Vous-vous apercevez que vous avez cassé sévèrement un fichier appelé « fichier_à_restaurer » mais que les autres fichiers sont corrects.

Écrasez le fichier « fichier_a_annuler » avec une nouvelle copie propre depuis Subversion comme suit :

$ svn revert fichier_a_annuler

Enregistrez l’arbre local des sources mis à jour vers Subversion comme suit :

$ svn ci -m "Décrire les modifications"

Créez et ajoutez le fichier « fichier_a_ajouter » dans Subversion comme suit :

$ vi fichier_a_ajouter
$ svn add fichier_a_ajouter
$ svn ci -m "fichier_a_ajouter ajouté"

Fusionnez la dernière version depuis Subversion comme suit :

$ svn up

Recherchez les lignes commençant par « C filename » qui indiquent des modifications en conflit.

Recherchez le code non modifié, par exemple « nom_fichier.r6 », « nom_fichier.r9 » et « nom_fichier.mien ».

Recherchez « <<<<<<< » et « >>>>>>> » dans les fichiers qui indiquent des conflits de modifications.

Au besoin, éditez les fichiers pour résoudre les conflits.

Ajoutez l’étiquette de version (« release tag« ») « Version-1 » comme suit :

$ svn ci -m "dernier « commit » pour la Release-1"
$ svn cp file:///srv/svn/projet/module1/trunk file:///srv/svn/projet/module1/tags/Release-1

Poursuivez l’édition.

Supprimez l’étiquette de version « Version-1  » comme suit :

$ svn rm file:///srv/svn/projet/module1/tags/Release-1

Récupérez les modifications depuis Subversion comme suit :

$ svn ci -m "vraiment le dernier commit pour Release-1"

Ajoutez de nouveau la balise « Version-1 » depuis la version mise à jour de HEAD de trunk de Subversion comme suit :

$ svn cp file:///srv/svn/projet/module1/trunk file:///srv/svn/projet/module1/tags/Version-1

Créez une branche dont le chemin est « module1/branches/Release-initial-bugfixes » depuis la version initiale pointée par le chemin « module1/tags/Release-initial » et récupérez-le vers le répertoire « ~/chemin/vers/ancien » comme suit :

$ svn cp file:///srv/svn/projet/module1/tags/Version-initiale file:///srv/svn/projet/module1/branches/Version-initale-corrections-de-bogues
$ cd ~/chemin/vers
$ svn co file:///srv/svn/projet/module1/branches/Version-initiale-corrections-de-bogues ancien
$ cd ancien

Astuce

Utilisez « module1/trunk@{2005-12-20} » (format de date ISO 8601) plutôt que « module1/tags/Release-initial » pour indiquer une date particulière comme point de branche.

Travaillez sur cet arbre de sources local pointant vers la branche « Version-initiale-corrections-de-bogues » qui est basée sur la version initiale.

Travaillez vous-même sur cette branche... jusqu'à ce que quelqu'un d'autre rejoigne cette branche « Version-initiale-corrections-de-bogues ».

Effectuez la synchronisation avec les fichiers de cette branche modifiés par d'autres comme suit :

$ svn up

Au besoin, éditez les fichiers pour résoudre les conflits.

Récupérez les modifications depuis Subversion comme suit :

$ svn ci -m "récupérés dans cette branche"

Mettez à jour l’arborescence local avec HEAD de trunk de la manière suivante :

$ svn switch file:///srv/svn/projet/module1/trunk

Mettez à jour l’arborescence locale (contenu = HEAD de trunk) en fusionnant depuis la branche « Version-initiale-corrections-de-bogues » par ce qui suit :

$ svn merge file:///srv/svn/projet/module1/branches/Version-initiale-corrections-de-bogues

Corrigez les conflits avec l’éditeur.

Récupérez les modifications depuis Subversion comme suit :

$ svn ci -m "Version-initiale-corrections-de-bogues fusionnée"

Réalisez une archive de la manière suivante :

$ cd ..
$ mv ancien ancien-module1-corrections_bogues
$ tar -cvzf ancien-module1-corrections_bogues.tar.gz ancien-module1-corrections_bogues
$ rm -rf ancien-module1-corrections_bogues

Astuce

Vous pouvez remplacer des formats d'URL comme « file:///… » par d'autres formats d'URL comme «  http://… » et « svn+ssh://… ».

Astuce

Vous pouvez ne vérifier (« checkout ») qu'un sous-répertoire de « module1 » en indiquant son nom comme, par exemple, « svn co file:///srv/svn/projet/module1/trunk/sous-répertoire module1/sous-répertoire », etc.

Tableau 10.19. Options importantes des commandes de Subversion (à utiliser comme premier(s) paramètre(s) de svn(1))

option signification
--dry-run simulation, pas d'effet
-v affichage détaillé des messages de l’activité de svn

10.9. Git

Git peut tout faire; à la fois pour la gestion du code source local et distant. Ceci signifie que vous pouvez enregistrer les modifications de code source sans avoir besoin d'une connexion réseau avec le dépôt distant.

10.9.1. Configuration du client Git

Vous pourrez définir certains éléments de configuration globaux, comme votre nom et votre adresse de courriel utilisée par Git, dans « ~/.gitconfig » de la manière suivante :

$ git config --global nom.utilisateur "Prénom Nom"
$ git config --global nom-utilisateur.email votre-nom@example.com

Si vous avez l’habitude d'utiliser les commandes de CVS ou de Subversion, vous pourrez définir certains alias de commandes comme suit :

$ git config --global alias.ci "commit -a"
$ git config --global alias.co checkout

Vous pouvez vérifier votre configuration globale comme de la manière suivante :

$ git config --global --list

10.9.2. Références de Git

Voir ce qui suit :

Les commandes git-gui(1) et gitk(1) rendent très facile l’utilisation de Git.

Avertissement

Ne pas utiliser d'espaces dans la chaîne de balise même si certains outils comme gitk(1) vous permettent de le faire. Cela peut perturber d'autres commandes de git.

10.9.3. Commandes de Git

Même si votre source amont utilise un VCS différent, c'est une bonne idée d'utiliser git(1) pour l’activité locale parce qu'il vous permet de gérer votre copie locale de l’arborescence des sources sans connexion réseau amont. Voici quelques paquets et commandes utilisés avec git(1).

Tableau 10.20. Liste des paquets et des commandes relatifs à git

commande paquet popcon taille description
N/A git-doc * I:3 7436 Documentation officielle de git
N/A gitmagic * I:0.3 920 « Git Magic », le guide le plus facile à comprendre pour Git
git(7) git * V:5, I:17 10632 Git, système de contrôle de version rapide, évolutif et distribué
gitk(1) gitk * V:0.8, I:4 900 Interface graphique de navigateur de dép Git avec historique
git-gui(1) git-gui * V:0.3, I:2 1612 Interface graphique pour Git (pas d'historique)
git-svnimport(1) git-svn * V:0.5, I:3 552 importer des données venant de Subversion dans Git
git-svn(1) git-svn * V:0.5, I:3 552 fournit un fonctionnement bidirectionnel entre Subversion et Git
git-cvsimport(1) git-cvs * V:0.17, I:1.6 676 importer des données venant de CVS dans Git
git-cvsexportcommit(1) git-cvs * V:0.17, I:1.6 676 exporter une proposition (« commit ») récupéré de Git vers un CVS
git-cvsserver(1) git-cvs * V:0.17, I:1.6 676 émulateur de serveur CVS pour Git
git-send-email(1) git-email * V:0.12, I:1.7 404 envoyer une série de rustines sous forme de courriel à partir de Git
stg(1) stgit * V:0.07, I:0.7 1864 quilt par-dessus git (Python)
git-buildpackage(1) git-buildpackage * V:0.2, I:1.1 596 automatise la mise en paquet Debian avec Git
guilt(7) guilt * V:0.01, I:0.11 336 quilt par-dessus git (SH/AWK/SED/…)

Astuce

Avec git(1), vous travaillez sur une branche locale avec de nombreuses commit et vous utilisez quelque chose comme « git rebase -i master » pour réorganiser plus tard l’historique des modifications. Ceci vous permet de faire des modifications propre de l’historique. Voir git-rebase(1) et git-cherry-pick(1).

Astuce

Si vous désirez retrouver un répertoire propre sans perdre l’état actuel du répertoire de travail, vous pouvez utiliser « git stash ». Voir git-stash(1).

10.9.4. Git pour le dépôt Subversion

Un dépôt Subversion en « svn+ssh://svn.example.org/project/module/trunk » peut être extrait vers un dépôt Git local en « ./dest » puis renvoyé vers le dépôt subversion. Par exemple :

$ git svn clone -s -rHEAD svn+ssh://svn.example.org/project dest
$ cd dest
... effectuer des modifications
$ git commit -a
... travailler encore avec git
$ git svn dcommit

Astuce

L’utilisation de « rHEAD » nous permet d’éviter de devoir cloner l’ensemble du contenu de l’historique du dépôt Subversion.

10.9.5. Git pour l’enregistrement de l’historique de la configuration

Vous pouvez enregistrer vous-même un historique chronologique de la configuration en utilisant les outils Git. Voici un exemple simple, pour vous exercer, d'enregistrement du contenu de « /etc/apt/ ».

$ cd /etc/apt/
$ sudo git init
$ sudo chmod 700 .git
$ sudo git add .
$ sudo git commit -a

Dépôt (« commit ») d'une configuration avec sa description

Effectuez les modifications dans les fichiers de configuration.

$ cd /etc/apt/
$ sudo git commit -a

Déposez (« commit ») la configuration avec sa description et retournez à vos occupations habituelles.

$ cd /etc/apt/
$ sudo gitk --all

Vous avez avec vous l’historique complet de la configuration.

Note

sudo(8) est nécessaire pour travailler avec n'importe quelles permissions sur les données de configuration. Pour les données de configuration de l’utilisateur, sudo peut être omis.

Note

La commande « chmod 700 .git » de l’exemple ci-dessus est nécessaire pour protéger les données de l’archive d'un accès en écriture non autorisé.

Astuce

Pour une configuration plus complète de l’enregistrement de l’historique de configuration, voyez le paquet etckeeper package : Section 9.2.10, « Enregistrer les modifications dans des fichiers de configuration ».

Chapitre 11. Conversion de données

Description des outils et astuces pour convertir différents formats de données sur un système Debian.

Les outils basés sur des standards sont de très bonne qualité mais la prise en charge des formats propriétaires est limités.

11.1. Outils de conversion de données textuelles

Mes yeux ont été attirés par les paquets suivants de conversions de données textuelles :

Tableau 11.1. Liste des outils de conversion de texte

paquet popcon taille mot clé description
libc6 * V:97, I:99 10012 jeu de caractères convertisseur de codage de texte entre différents paramètres linguistiques à l’aide d'iconv(1) (fondamental)
recode * V:1.5, I:7 772 charset+eol convertisseur de codage de texte entre différents paramètres linguistiques (flexible avec plus d'alias et de fonctionnalités)
konwert * V:0.4, I:4 192 jeu de caractères text encoding converter between locales (le luxe)
nkf * V:0.2, I:2 300 jeu de caractères jeux de caractères pour le japonais
tcs * V:0.02, I:0.14 544 jeu de caractères jeu de caractères du traducteur
unaccent * V:0.01, I:0.09 76 jeu de caractères remplacer les lettres accentuées par leur équivalent accentué
tofrodos * V:1.1, I:7 48 eol (in de ligne) convertisseur de format de texte entre DOS et Unix : fromdos(1) et and todos(1)
macutils * V:0.05, I:0.5 320 eol (in de ligne) convertisseur de format de texte entre Macintosh et Unix :frommac(1) et tomac(1)

11.1.1. Convertir un fichier texte avec iconv

Astuce

iconv(1) fait partie du paquet libc6 et est toujours disponible sur pratiquement tous les système pour permettre la conversion des codages de caractères.

Vous pouvez convertir les codages de caractères d'un fichier texte par iconv(1) en effectuant ce qui suite :

$ iconv -f codage1 -t codage2 entrée.txt >sortie.txt

La valeur des codage n'est pas sensible à la casse et ignore « -  » et « _ » pour la correspondance. On peut vérifier quels sont les codage pris en charge à l’aide de la commande « iconv -l ».

Tableau 11.2. Liste de valeurs de codage et leur utilisation

valeur de codage utilisation
ASCII. American Standard Code for Information Interchange (Code américain standard pour l’échange d'informations), code sur 7 bits sans caractère accentué
UTF-8 norme actuelle multi-langues pour tous les systèmes d'exploitation modernes
ISO-8859-1 ancienne norme pour les langues d'Europe de l’ouest, ASCII + lettres accentuées
ISO-8859-2 ancienne norme pour les langues d'Europe de l’est, ASCII + lettres accentuées
ISO-8859-15 ancienne norme pour les langues d'Europe de l’ouest, ISO-8859-1 avec le signe euro
CP850 page de code 850, caractères de DOS Microsoft avec graphiques pour les langues de l’Europe de l’est, variante de ISO-8859-1
CP932 page de code 932, variante style Microsoft Windows de Shift-JIS pour le japonais
CP936 page de code 936, variante style Microsoft Windows de GB2312, GBK ou GB18030 pour le chinois simplifié
CP949 page de code 949, variante style Microsoft Windows de EUC-KR de «  Unified Hangul Code » pour le coréen
CP950 page de code 950, variante style Microsoft Windows de Big5 pour le chinois traditionnel
CP1251 page de code 1251, encodage de style Microsoft Windows pour l’alphabet cyrillique
CP1252 page de code 1252, variante style Microsoft Windows de ISO-8859-15 pour les langues d'Europe de l’ouest
KOI8-R ancienne norme UNIX de russe pour l’alphabet cyrillique
ISO-2022-JP codage standard du courrier électronique japonais n'utilisant que des codes à 7 bits
eucJP ancien code UNIX de japonais sur 8 bits et complètement différent de Shift-JIS
Shift-JIS norme JIS X 0208 Annexe 1 pour le japonais (voir CP932)

Note

Certains codages ne sont pris en compte que pour la conversion de données et ne sont pas utilisés en tant que valeur de paramètre linguistique (Section 8.3.1, « Bases du codage »).

Pour les jeux de caractères qui tiennent dans un seul octet tels que les jeux de caractères ASCII et ISO-8859, le codage des caractères signifie à peu près la même chose que le jeu de caractères.

Pour les jeux de caractères ayant de nombreux caractères tels que JIS X 0213 pour le japonais ou Universal Character Set (UCS, Unicode, ISO-10646-1) (jeu de caractère universel) pour pratiquement toutes les langues, il y a de nombreux schémas de codage pour les insérer dans les séquences d'octets de données.

Pour ceux-ci, il y a une différence claire entre le jeu de caractères et le codage des caractères.

Page de code est utilisée comme synonyme de table de codage de caractères pour certaines d'entre-elles spécifiques au fournisseur.

Note

Veuillez remarquer que la plupart des systèmes de codage partagent le même code avec ASCII pour les caractères sur 7 bits. Mais il y a quelques exceptions, lors de la conversion de programmes C et des données d'URL anciens en japonais depuis ce qui est parfois appelé format de codage shift-JIS vers le format UTF-8, utilisez « CP932 » comme nom de codage plutôt que « shift-JIS » afin d'obtenir le résultat attendu : 0x5C → « \ » et 0x7E → « ~ ». Sinon, ils seront convertis vers les mauvais caractères.

Astuce

On peut aussi utiliser recode(1) qui offre plus de fonctionnalités que celles combinées de iconv(1), fromdos(1), todos(1), frommac(1) et tomac(1). Pour plus de détails, voir « info recode ».

11.1.2. Vérifier que les fichiers sont codés en UTF-8 avec iconv

Vous pouvez vérifier si un fichier texte est codé en UTF-8 à l’aide d’iconv(1) en effectuant ce qui suite :

$ iconv -f utf8 -t utf8 input.txt >/dev/null || echo "Trouvé non-UTF-8"

Astuce

Utilisez l’option « --verbose » dans les exemples ci-dessus pour trouver le premier caractère non UTF-8.

11.1.3. Convertir les noms de fichiers avec iconv

Voici un exemple de script pour convertir le codage des noms de fichiers, dans un seul répertoire, depuis celui créé par un ancien système d'exploitation vers celui d'un système d'exploitation moderne en UTF-8.

#!/bin/sh
ENCDN=iso-8859-1
for x in *;
 do
 mv "$x" $(echo "$x" | iconv -f $ENCDN -t utf-8)
done

La variable « $ENCDN » devra être définie à la valeur du codage venant de Tableau 11.2, « Liste de valeurs de codage et leur utilisation ».

Pour les cas plus compliqués, veuillez monter le système de fichiers (par exemple une partition d'un disque dur) contenant de tels noms de fichiers avec le codage correct comme option de mount(8) (voir Section 8.3.6, « Coder les noms de fichiers ») et copier son contenu complet vers un autre système de fichiers monté en UTF-8 avec la commande « cp -a ».

11.1.4. Convertir les fins de ligne (EOL)

Le format de fichier texte, particulièrement le code de fin de ligne (EOL), dépend de la plateforme.

Tableau 11.3. Liste des styles d'EOL pour différentes plateformes

plateforme code pour EOL contrôle décimal hexadécimal
Debian (unix) LF ^J 10 0A
MSDOS et Windows CR-LF ^M^J 13 10 0D 0A
Apple Macintosh CR ^M 13 0D

Les programmes de conversion du format des fins de lignes (EOL), fromdos(1), todos(1), frommac(1) et tomac(1) sont assez pratiques. recode(1) peut aussi être utile.

Note

Certaines données Some sur un système Debian, telles que les données de la page wiki du paquet python-moinmoin, utilisent le CR-LF de style MSDOS style CR-LF comme code de fin de ligne (EOL). La règle précédente n'est donc que générale.

Note

La plupart des éditeurs (par exemple vim, emacs, gedit, …) peuvent prendre en compte de manière transparente les fichiers ayant une fin de ligne (EOL) de style MSDOS.

Astuce

L’utilisation de « sed -e '/\r$/!s/$/\r/' » en remplacement de todos(1) est préférable lorsque vous désirez unifier le style de caractère de fin de ligne vers le style MSDOS depuis un style mixte MSDOS et Unix. (Par exemple, après avoir fusionné deux fichiers de style MSDOS avec diff3(1).) Ceci parce que todos ajoute un retour charriot (CR) à toutes les lignes.

11.1.5. Convertir les tabulations (TAB)

Il y a quelques programmes spécialisés dans la conversion des codes de tabulations.

Tableau 11.4. Liste des commande de conversion de TAB des paquets bsdmainutils et coreutils

fonction bsdmainutils coreutils
étendre les tabulations en espaces « col -x » expand
convertir les espaces en tabulation « col -h » unexpand

indent(1) du paquet indent reformate complètement les espaces dans un programme en C.

Des programme d'édition tels que vim et emacs peuvent aussi être utilisés pour la conversion des tabulations. Par exemple avec vim, vous pouvez étendre les tabulation avec la séquence de commandes « :set expandtab » et « :%retab ». Vous pouvez revenir en arrière de cette conversion par la séquence de commandes « :set noexpandtab » et « :%retab! ».

11.1.6. Éditeurs avec conversion automatique

Les éditeurs de textes modernes et intelligents comme le programme vim sont assez habiles et prennent assez bien en compte les système de codage des caractères et tous les formats de fichiers. Vous devriez utiliser ces éditeurs avec les paramètres linguistiques UTF-8 dans une console compatible avec UTF-8 pour une meilleure compatibilité.

Un ancien fichier texte Unix d'Europe de l’ouest, « u-file.txt » enregistré dans le codage latin1 (iso-8859-1) peut être édité avec vim de la manière suivante :

$ vim u-file.txt

Ceci est possible car le mécanisme d'auto-détection du codage du fichier dans vim suppose d'abord que le codage est UTF-8 et, s'il échoue, suppose qu'il est latin1.

Un ancien fichier texte en polonais, « pu-file.txt », enregistré avec le codage latin2 (iso-8859-2) peut être édité avec vim de la manière suivante :

$ vim '+e ++enc=latin2 pu-file.txt'

Un ancien fichier texte Unix en japonais, « ju-file.txt », enregistré avec le codage eucJP peut être édité avec vim de la manière suivante :

$ vim '+e ++enc=eucJP ju-file.txt'

Un ancien fichier MS-Windows en japonais, « jw-file.txt », enregistré dans le codage appelé shift-JIS (plus précisément : CP932) peut être édité avec vim de la manière suivante :

$ vim '+e ++enc=CP932 ++ff=dos jw-file.txt'

Lorsqu'un fichier est ouvert avec les options « ++enc » et « ++ff », « :w » sur la ligne de commandes de Vim l’enregistre dans son format d'origine et écrase le fichier d'origine. Vous pouvez aussi indiquer le format d'enregistrement et le nom du fichier sur la ligne de commandes de Vim, par exemple, « :w ++enc=utf8 nouveau.txt ».

Veuillez vous rapporter à mbyte.txt « multi-byte text support » dans l’aide en ligne de vim et Tableau 11.2, « Liste de valeurs de codage et leur utilisation » pour les valeurs de paramètres linguistiques utilisés avec « ++enc ».

La famille de programmes emacs peut effectuer des fonctions équivalentes.

11.1.7. Extraire du texte brut

Ce qui suit permet de lire une page web sous forme de fichier texte. C'est très utile pour copier des informations de configuration depuis le Web ou pour appliquer des outils textuels de base d’Unix comme grep(1) à la page web .

$ w3m -dump http://www.site-distant.com/help-info.html >fichier-texte

De la même manière, vous pouvez extraire des données en texte brut vers d'autres formats en utilisant ce qui suit :.

Tableau 11.5. Liste d'outils pour extraite des données en texte brut

paquet popcon taille mot clé fonction
w3m * V:24, I:84 1992 html→texte convertisseur HTML vers texte avec la commande « w3m -dump »
html2text * V:15, I:37 248 html→texte convertisseur avancé HTML vers texte (ISO 8859-1)
lynx * I:22 252 html→texte convertisseur HTML vers texte avec la commande « lynx -dump »
elinks * V:2, I:5 1448 html→texte convertisseur HTML vers texte avec la commande « elinks -dump »
links * V:3, I:9 1380 html→texte convertisseur HTML vers texte avec la commande « links -dump »
links2 * V:0.7, I:3 3288 html→texte convertisseur HTML vers texte avec la commande « links2 -dump »
antiword * V:1.3, I:2 796 MSWord→texte,ps convertir des fichiers MSWord en texte brut ou en ps
catdoc * V:1.0, I:2 2580 MSWord→texte,TeX convertir les fichier MSWord en texte brut ou en TeX
pstotext * V:0.8, I:1.4 148 ps/pdf→texte extraire du texte depuis des fichiers PostScript et PDF
unhtml * V:0.02, I:0.14 76 html→texte supprimer les balise d'un fichier HTML
odt2txt * V:0.8, I:1.4 100 odt→texte convertisseur du texte OpenDocument vers texte
wpd2sxw * V:0.02, I:0.13 156 WordPerfect→sxw convertisseur de documents de WordPerfect vers OpenOffice.org/StarOffice

11.1.8. Mettre en évidence et formater des données en texte brut

Vous pouvez mettre en évidence et formater des données en texte brut de la manière suivante :

Tableau 11.6. Liste des outils pour mettre en évidence des données de texte brut

paquet popcon taille mot clé description
vim-runtime * V:3, I:38 25864 mise en évidence MACRO Vim pour convertir du code source en HTML avec « :source $VIMRUNTIME/syntax/html.vim »
cxref * V:0.05, I:0.4 1252 c→html convertisseur pour les programmes converter C vers latex et HTML (langage C)
src2tex * V:0.03, I:0.2 1968 mise en évidence convertit de nombreux codes sources en TeX (langage C)
source-highlight * V:0.14, I:1.1 2164 mise en évidence convertit de nombreux codes source vers des fichiers HTML, XHTML, LaTeX, Texinfo, séquences d'échappement en couleur ANSI et DocBook files avec mise en évidence (C++)
highlight * V:0.2, I:1.3 756 mise en évidence convertit de nombreux codes sources en fichiers HTML, XHTML, RTF, LaTeX, TeX ou XSL-FO avec mise en évidence (C++)
grc * V:0.05, I:0.12 164 texte→couleur coloriseur générique pour n'importe quoi (Python)
txt2html * V:0.08, I:0.5 296 texte→html convertisseur de texte vers HTML (Perl)
markdown * V:0.07, I:0.4 96 texte→html formateur de documents textes Markdown vers (X)HTML (Perl)
asciidoc * V:0.15, I:1.1 3028 texte→tout format formateur de documents textes AsciiDoc vers XML/HTML (Python)
python-docutils * V:0.4, I:3 5740 texte→tout format formateur de documents ReStructured Text vers XML (Python)
txt2tags * V:0.06, I:0.3 1028 texte→tout format conversion de documents de texte vers HTML, SGML, LaTeX, page de manuel, MoinMoin, Magic Point et PageMaker (Python)
udo * V:0.01, I:0.07 556 texte→tout format document universel - utilitaire de traitement du texte (language C)
stx2any * V:0.00, I:0.04 484 texte→tout format convertisseur de documents depuis un texte brut structuré vers d'autres formats (m4)
rest2web * V:0.01, I:0.08 576 texte→html convertisseur de documents depuis ReStructured Text vers html (Python)
aft * V:0.01, I:0.06 340 texte→tout format système de préparation de document de « forme libre » (Perl)
yodl * V:0.01, I:0.06 564 texte→tout format langage de pré-document et outils pour le manipuler
sdf * V:0.01, I:0.08 1940 texte→tout format analyseur simple de documents (Perl)
sisu * V:0.01, I:0.07 14384 texte→tout format infrastructure de structuration, de publication et de recherche de documents (Ruby)

11.2. Données XML

Le langage de balisage extensible (« The Extensible Markup Language (XML) » est un langage de balisage des documents dont les informations sont structurées.

Voir une introduction sur XML.COM.

11.2.1. Conseils de base pour XML

Le texte en XML ressemble un peu à HTML. Il vous permet de gérer de nombreux format de sortie pour un document. Un système XML facile est le paquet docbook-xsl qui est utilisé ici.

Chaque fichier XML commence par la déclaration XML standard suivante :

<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>

La syntaxe de base d'un élément XML est balisée de la manière suivante :

<name attribute="value">contenu</nom>

Un élément XML dont le contenu est vide est balisé de la façon raccourcie suivante :

<name attribute="value"/>

« attribute="value" » dans les exemples ci-dessus es optionnel.

L’action commentaire en XML est balisée comme suit :

<!-- comment -->

En plus d'ajouter des balises, XML demande des conversion mineures de contenu en utilisant des entités prédéfinies pour les caractères suivants :

Tableau 11.7. Liste des entités XML prédéfinies

entité prédéfinie caractère devant être converti
&quot; " : double apostrophe
&apos; ' : apostrophe
&lt; < : inférieur à
&gt; > : supérieur à
&amp; & : esperluette

Attention

« < » ou « & » ne peuvent pas être utilisés dans des attributs ni des éléments.

Note

Lorsqu'on utilise des entités définies par l’utilisateur de style SGML, par exemple « &some-tag: », la première définition prend le pas sur les suivantes . La définition de l’entité est exprimée par « <!ENTITY une-balise "valeur entité">".

Note

Dans que la balisage XML est fait de manière cohérence avec un jeu particulier de nom de balises (soit certaines données comme valeur de contenu ou d'attribut), la conversion vers un autre XML est une tâche triviale en utilisant Extensible Stylesheet Language Transformations (XSLT).

11.2.2. Traitement XML

Il existe de nombreux outils pour traiter les fichiers XML tels quele langage extensible de feuilles de style (« the Extensible Stylesheet Language XSL «).

De base, une fois créé un fichier XML correctement formaté, vous pouvez le convertir vers n'importe quel format en utilisant le langage extensible de transformation des feuilles de style (XSLT) (« Extensible Stylesheet Language Transformations  »).

Le Langage extensible de feuilles de style pour le formatage des objets (XSL-FO) (« Extensible Stylesheet Language for Formatting Object  » est censé être la solution au formatage. Le paquet fop se trouve encore dans l’archive contrib de Debian (pas dans main). Le code LaTeX est donc habituellement créé depuis XML en utilisant XSLT, et le système LaTeX est utilisé pour créer des fichiers imprimables comme DVI, PostScript et PDF.

Tableau 11.8. Liste d'outils XML

paquet popcon taille mot clé description
docbook-xml * I:47 2488 xml Définition de type de document XML (DTD) pour DocBook
xsltproc * V:4, I:46 152 xslt processeur en ligne de commandes XSLT (XML→ XML, HTML, texte brut, etc.)
docbook-xsl * V:0.5, I:7 12792 xml/xslt feuilles de style XSL pour le traitement de DocBook XML vers divers formats de sortie avec XSLT
xmlto * V:0.3, I:2 268 xml/xslt convertisseur XML-vers-tout avec XSLT
dblatex * V:0.2, I:2 7340 xml/xslt convertir les fichiers Docbook en documents DVI, PostScript, PDF avec XSLT
fop * V:0.3, I:2 2280 xml/xsl-fo convertir les fichiers Docbook XML en PDF

Comme XML est un sous-ensemble du Langage généralisé de balisage ( Standard Generalized Markup Language SGML »), il peut être traité par les nombreux outils disponibles pourSGML, comme Document Style Semantics and Specification Language (DSSSL).

Tableau 11.9. Liste des outils DSSL

paquet popcon taille mot clé description
openjade * V:0.4, I:3 1212 dsssl processeur DSSSL à la norme ISO/IEC 10179:1996 DSSSL (le plus récent)
openjade1.3 * V:0.02, I:0.14 2336 dsssl processeur DSSSL à la norme ISO/IEC 10179:1996 DSSSL (séries 1.3.x)
jade * V:0.3, I:2 1056 dsssl processeur DSSSL original de James Clark (séries 1.2.x)
docbook-dsssl * V:0.5, I:4 3100 xml/dsssl feuilles de style DSSSL pour le traitement des DocBook XML vers divers formats de sortie avec DSSSL
docbook-utils * V:0.2, I:2 440 xml/dsssl utilitaires pour les fichiers DocBook y-compris la conversion avec DSSSL vers d'autres formats (HTML, RTF, PS, man, PDF) avec des commandes docbook2*
sgml2x * V:0.00, I:0.06 216 SGML/dsssl convertisseur depuis SGML et XML utilisant les feuilles de style DSSSL

Astuce

yelp de GNOME est parfois pratique pour lire les fichiers XML DocBook directement car il effectue un rendu propre sous X.

11.2.3. Extraire des données XML

Vous pouvez extraire des données HTML ou XML depuis d'autres formats en utilisant ce qui suit :

Tableau 11.10. Liste d'outils d'extraction de données XML

paquet popcon taille mot clé description
wv * V:1.3, I:2 2116 MSWord→n'importe quoi convertisseur de document depuis Microsoft Word vers HTML, LaTeX, etc.
texi2html * V:0.3, I:2 2076 texi→html convertisseur de Texinfo vers HTML
man2html * V:0.2, I:1.2 372 manpage→html convertisseur de page de manuel en HTML (prise en charge de CGI)
tex4ht * V:0.3, I:2 924 tex↔html convertisseur entre (La)TeX et HTML
xlhtml * V:0.5, I:1.1 184 MSExcel→html convertisseur de MSExcel .xls vers HTML
ppthtml * V:0.5, I:1.1 120 MSPowerPoint→html convertisseur de MSPowerPoint vers HTML
unrtf * V:0.4, I:0.9 224 rtf→html convertisseur de documents de RTF vers HTML, etc
info2www * V:0.6, I:1.2 156 info→html convertisseur depuis GNU info vers HTML (prise en charge de CGI)
ooo2dbk * V:0.03, I:0.16 941 sxw→xml convertisseur de documents OpenOffice.org SXW en DocBook XML
wp2x * V:0.01, I:0.07 240 WordPerfect→any fichiers WordPerfect 5.0 et 5.1 vers TeX, LaTeX, troff, GML et HTML
doclifter * V:0.00, I:0.03 424 troff→xml convertisseur de troff vers DocBook XML

Vous pouvez convertir les fichiers HTML non-XML en XHTML qui est une instance XML correctement formatée. XHTML peut être traité par les outils XML.

Tableau 11.11. Liste d'outils sympa d'impression XML

paquet popcon taille mot clé description
libxml2-utils * V:3, I:49 160 xml↔html↔xhtml outil XML en ligne de commandes xmllint(1) (vérification de la syntaxe, reformatage, lint, …)
tidy * V:1.0, I:9 108 xml↔html↔xhtml vérificateur de syntaxe et reformateur HTML

Une fois qu'un fichier XML propre est créé, vous pouvez utiliser la technologie XSLT pour extraire des données dans le contexte de balisage, etc.

11.3. Données imprimables

Sur un système Debian, les données imprimables sont définies dans le format PostScript. Common Unix Printing System (CUPS) utilise Ghostscript en tant que programme de tramage « rasterisation » pour les imprimantes non-PostScript.

11.3.1. Ghostscript

Le cœur de la manipulation des données imprimables est l’interpréteur Ghostscript PostScript (PS) qui génère une image tramée (« raster image »).

La licence de la dernière version amont de Ghostscript par Artifex a été modifiée d'AFPL ver GPL et fusionnée avec les dernières modifications de version d'ESP telles que celles relatives à CUPS version 8.60 sous forme d'une version unifiée.

Tableau 11.12. Liste des interpréteurs Ghostscript PostScript

paquet popcon taille description
ghostscript * V:18, I:56 6716 L’interpréteur GPLGhostscript PostScript/PDF
ghostscript-x * V:13, I:28 220 interpréteur GPL Ghostscript PostScript/PDF - prise en charge de l’affichage X
gs-cjk-resource * V:0.04, I:0.4 4528 fichiers de ressources pour gs-cjk, extension CJK-TrueType de Ghostscript
cmap-adobe-cns1 * V:0.03, I:0.3 1572 CMaps pour Adobe-CNS1 (pour la prise en charge du chinois traditionnel)
cmap-adobe-gb1 * V:0.03, I:0.3 1552 CMaps pour Adobe-GB1 (pour la prise en charge du chinois simplifié)
cmap-adobe-japan1 * V:0.08, I:0.7 2428 CMaps pour Adobe-Japan1 (pour la prise en charge du japonais standard)
cmap-adobe-japan2 * I:0.4 416 CMaps pour Adobe-Japan2 (pour un prise en charge étendue du japonais)
cmap-adobe-korea1 * V:0.01, I:0.19 872 CMaps pour Adobe-Korea1 (pour la prise en charge du coréen)
libpoppler5 * V:4, I:21 2368 bibliothèque de rendu PDF basée sur le visualisateur PDF xpdf
libpoppler-glib4 * V:7, I:19 504 bibliothèque de rendu PDF (bibliothèque partagée basée sur GLib)
poppler-data * I:3 12232 CMaps pour PDF la bibliothèque de rendu (pour la prise en charge de CJK : Adobe-*)

Astuce

« gs -h » permet d'afficher la configuration de Ghostscript.

11.3.2. Fusionner deux fichiers PS ou PDF

Vous pouvez fusionner deux fichiers PostScript (PS) ou Portable Document Format (PDF) en utilisant gs(1) de Ghostscript.

$ gs -q -dNOPAUSE -dBATCH -sDEVICE=pswrite -sFichierSortie=blabla.ps -f toto1.ps toto2.ps
$ gs -q -dNOPAUSE -dBATCH -sDEVICE=pdfwrite -sFichierSortie=blabla.pdf -f toto1.pdf toto2.pdf

Note

Le format PDF qui est un format imprimable multi-plateformes largement utilisé, est essentiellement un format PS compressé avec quelques fonctionnalités et extensions supplémentaires .

Astuce

En ligne de commandes, psmerge(1) et d'autres commandes du paquet psutils sont utille pour manipuler des documents PostScript. Les commandes issues du pdfjam fonctionnent de manière similaires pour la manipulation de documents PDF. pdftk(1) issu du paquet pdftk est aussi utile pour la manipulation de documents PDF.

11.3.3. Utilitaires pour les données imprimables

Les paquets suivants fournissant des utilitaires pour les données imprimables ont attiré mon attention :

Tableau 11.13. Liste des utilitaires pour les données imprimables

paquet popcon taille mot clé description
poppler-utils * V:8, I:49 536 pdf→ps,text,… utilitaires PDF :: pdftops, pdfinfo, pdfimages, pdftotext, pdffonts
psutils * V:3, I:21 380 ps→ps outils de conversion de document PostScript
poster * V:1.2, I:9 80 ps→ps créer des posters de grandes dimensions à partir de pages PostScript
xpdf-utils * V:0.9, I:4 76 pdf→ps,text,… utilitaires PDF :: pdftops, pdfinfo, pdfimages, pdftotext, pdffonts
enscript * V:1.6, I:14 2464 text→ps, html, rtf convertir dur text ASCII en PostScript, HTML, RTF ou Pretty-Print
a2ps * V:1.7, I:8 4292 text→ps Convertisseur de « N'importe quoi vers PostScript » et imprimeur élégant
pdftk * V:1.0, I:5 200 pdf→pdf outil de conversion de documents PDF :: pdftk
mpage * V:0.18, I:1.5 224 text,ps→ps imprimer plusieurs pages par feuille
html2ps * V:0.2, I:1.7 260 html→ps convertisseur de HTML vers PostScript
pdfjam * V:0.2, I:1.8 228 pdf→pdf outils de conversions de documents PDF : pdf90, pdfjoin et pdfnup
gnuhtml2latex * V:0.07, I:0.6 60 html→latex convertisseur de html vers latex
latex2rtf * V:0.14, I:1.0 508 latex→rtf convertir des documents de LaTeX en RTF qui puissent être lus par MS Word
ps2eps * V:1.3, I:12 116 ps→eps convertisseur de PostScript vers EPS (PostScript encapsulé)
e2ps * V:0.01, I:0.10 188 text→ps convertisseur de texte vers vers PostScript avec la prise en charge du codage japonais
impose+ * V:0.03, I:0.2 180 ps→ps Utilitaires PostScript
trueprint * V:0.02, I:0.13 188 text→ps imprime élégamment de nombreux codes source (C, C++, Java, Pascal, Perl, Pike, Sh, et Verilog) vers PostScript. (langage C)
pdf2svg * V:0.10, I:0.5 60 ps→svg convertisseur de PDF vers le format Scalable vector graphics (« SVG »)
pdftoipe * V:0.02, I:0.16 88 ps→ipe convertisseur de PDF vers le format IPE d'XML

11.3.4. Imprimer avec CUPS

Les commandes lp(1) et lpr(1) proposées par le Common Unix Printing System (CUPS) fournissent toutes deux des options de personnalisation des données imprimables.

Vous pouvez imprimer 3 copies d'un fichier en utilisant une des commandes suivantes :

$ lp -n 3 -o Collate=True NomFichier
$ lpr -#3 -o Collate=True NomFichier

Vous pouvez personnaliser davantage le fonctionnement de l’imprimante en utilisant des options d'impression telles que « -o number-up=2 », « -o page-set=even », « -o page-set=odd », « -o scaling=200 », « -o natural-scaling=200 », etc., documentée sur Impression et options en ligne de commande.

11.4. Composition

Le programme Unix troff, développé à l’origine par AT&T, peut être utilisé pour une composition simple. Il est habituellement utilisé pour créer des pages de manuel.

TeX, créé par Donald Knuth, est un outil très puissant de composition et c'est le standard de fait. LaTeX, écrit à l’origine par Leslie Lamport permet un accès de haut niveau à la puissance de TeX.

Tableau 11.14. Liste des outils de typographie

paquet popcon taille mot clé description
texlive * V:0.5, I:9 124 (La)TeX système TeX pour la composition, l’aperçu et l’impression
groff * V:0.9, I:7 9116 troff système de formatage de texte GNU troff

11.4.1. Composition roff

Traditionnellement, roff est le système de traitement de texte principal sous Unix. Voir roff(7), groff(7), groff(1), grotty(1), troff(1), groff_mdoc(7), groff_man(7), groff_ms(7), groff_me(7), groff_mm(7), et« info groff ».

Vous pouvez lire pu imprimer un bon didacticiel et document de référence sur la macro « -me » dans « /usr/share/doc/groff/ » en installant le paquet groff.

Astuce

« groff -Tascii -me - » produit une sortie en texte brut avec du code d'échappement ANSI. Si vous désirez obtenir une sortie semblable à une page de manuel avec de nombreux « ^H » et « _ », utilisez plutôt « GROFF_NO_SGR=1 groff -Tascii -me - ».

Astuce

Pour supprimer les « ^H » et les « _ » d'un fichier texte issu de groff, filtrez le par « col -b -x ».

11.4.2. TeX/LaTeX

La distribution logicielle TeX Live offre un système TeX complet. Le méta-paquet texlive fournit une sélection acceptable des paquets de TeX Live qui devraitsuffire aux tâches les plus courantes.

De nombreuses références sont disponibles pour TeX et LaTeX :

  • The teTeX HOWTO : le guide local de teTeX sous Linux ;
  • tex(1) ;
  • latex(1) ;
  • « The TeXbook », par Donald E. Knuth, (Addison-Wesley) ;
  • « LaTeX - A Document Preparation System », par Leslie Lamport, (Addison-Wesley) ;
  • « The LaTeX Companion », par Goossens, Mittelbach, Samarin, (Addison-Wesley).

C'est l’environnement de composition typographique le plus puissant. De nombreux processeurs SGML l’utilisent comme processeur de texte en « backend ». Lyx qu'on trouvera dans le paquet lyx et GNU TeXmacs qui provient du paquet texmacs offrent un environnement d'édition agréable en mode WYSIWYG pour LaTeX bien que nombreux sont ceux qui choisissentd'utiliser Emacs et Vim pour éditer les sources.

De nombreuses ressources sont disponibles en ligne :

Lorsque les documents deviennent plus importants, TeX cause parfois des erreurs.Vous devez augmenter la taille de l’espace dans « /etc/texmf/texmf.cnf » (ou, de manière plus rigoureuse, éditez « /etc/texmf/texmf.d/95NonPath » et lancez update-texmf(8)) afin de corriger ceci.

Note

Le source TeX de « The TeXbook » se trouve sur http://tug.ctan.org/tex-archive/systems/knuth/dist/tex/texbook.tex.

Ce fichier contient la plupart des macros nécessaires. J’ai entendu dire que vous pouvez traiter ce document avec tex(1) après avoir commenté les lignes 7 à 10 et ajouté « \input manmac \proofmodefalse ». Je recommande vivement l’achat de ce livre (et de tous les autres livres de Donald E. Knuth) plutôt que d'utiliser la version en ligne mais les source sont un très bon exemple d'entrée de TeX !

11.4.3. Imprimer convenablement une page de manuel

Vous pouvez imprimer convenablement une page de manuel en PostScript en utilisant l’une des commandes suivantes :

$ man -Tps une_page_de_manuel  lpr
$ man -Tps une_page_de_manuel | mpage -2 | lpr

Le deuxième exemple imprime deux pages par feuille.

11.4.4. Créer une page de manuel

Bien que l’écriture d'une page de manuel (manpage) dans le format troff brut soit possible, il existe quelques paquets facilitant cette tâche :

Tableau 11.15. Liste de paquets facilitant la création de pages de manuel

paquet popcon taille mot clé description
docbook-to-man * V:0.3, I:2 240 SGML→manpage macros de conversion de DocBook SGML vers roff man
help2man * V:0.13, I:1.1 376 text→manpage générateur automatique d'une pages de manuel depuis --help
info2man * V:0.02, I:0.15 204 info→manpage convertisseur depuis GNU info vers POD ou page de manuel
txt2man * V:0.02, I:0.2 88 text→manpage convertir du texte brut ASCII au format d'une page de manuel

11.5. La conversion de données de courrier électronique

Les paquets suivants, destinés à la conversion de données de courrier électronique, ont attirés mon attention :

Tableau 11.16. Liste de paquets facilitant la conversion de données de courrier électronique

paquet popcon taille mot clé description
sharutils * V:2, I:32 904 mail shar(1), unshar(1), uuencode(1), uudecode(1)
mpack * V:1.5, I:23 84 MIME encodeur et décodeur de messages MIME : mpack(1) et munpack(1)
tnef * V:0.8, I:1.5 164 ms-tnef dépaqueter des attachements MIME de type « application/ms-tnef » qui est un format propre à Microsoft
uudeview * V:0.17, I:1.6 132 mail encodeur et décodeur pour les formats suivants : uuencode, xxencode, BASE64, quoted printable et BinHex
readpst * V:0.04, I:0.3 228 PST convertir les fichiers Outlook PST files de Microsoft vers le format mbox

Astuce

Le serveur de protocole Internet d'accès au messages (« d'Internet Message Access Protocol ») version 4 (IMAP4) (voir Section 6.7, « serveur POP3/IMAP4 ») peut être utilisé pour déplacer des courriels depuis des systèmes de courriels propriétaires si le logiciel de courriel client peut aussi être configuré pour utiliser le serveur IMAP4.

11.5.1. Bases concernant les données de courrier électroniques

Les données (SMTP) de courrier électroniques doivent être limitées 7 bits. Les données binaires et les données textuelles sur 8 bits sont codées dans un format sur 7 bits avec Multipurpose Internet Mail Extensions (MIME) et la sélection du jeu de caractères (voir Section 8.3.1, « Bases du codage »).

Le format standard d'enregistrement du courrier électronique est formaté en « mbox » selon la RFC2822 (RFC822 mise à jour). Voir mbox(5) (fournie par le paquet mutt.

Pour les langues européennes, on utilise habituellement pour le courriel « Content-Transfer-Encoding: quoted-printable » avec le jeu de caractères ISO-8859-1 car il n'y a pas beaucoup de caractères de 8 bits. Si le texte européen est codé en UTF-8, on préférera utiliser « Content-Transfer-Encoding: quoted-printable » car ce sont essentiellement des données sur 7 bits.

Pour le japonais, « Content-Type: text/plain; charset=ISO-2022-JP » est habituellement utilisé pour le courriel afin de conserver le texte sur 7 bits. Mais les anciens systèmes Microsoft peuvent envoyer des données de courriel en Shift-JIS sans le déclarer proprement. Si le texte japonais est codé en UTF-8, on utilisera de préférence Base64 car il comporte de nombreuses données sur 8 bits. La situation des autres langues asiatiques est similaire.

Note

Pour les données de courriel non-Unix accessible par un logiciel client ne venant pas de Debian, il est possible de dialoguer avec le serveur IMAP4, il vous faudra peut-être les déplacer en lançant votre propre serveur IMAP4 (voir Section 6.7, « serveur POP3/IMAP4 »).

Note

Si vous utilisez d'autres formats d'enregistrement de courriel, les mettre dans le format mbox est une bonne première étape. Un programme client souple comme mutt(1) peut être pratique pour le faire.

Vous pouvez éclater le contenu d'une boîte à lettre en messages séparés en utilisant procmail(1) et formail(1).

Chaque message de courrier électronique peut être dépaqueté en utilisant munpack(1) qui provient du paquet mpack (ou d'autres outils spécialisés) afin d'en obtenir le contenu codé en MIME.

11.6. Outils de données graphiques

Les paquets suivants contenant des outils pour la conversion, l’édition et l’organisation de données graphiques ont attiré mon attention :

Tableau 11.17. Liste d'outils pour les données graphiques

paquet popcon taille mot clé description
gimp * V:12, I:44 13560 image (bitmap) Programme de manipulation d'images GNU ( GNU Image Manipulation Program »)
imagemagick * V:13, I:35 268 image (bitmap) programmes de manipulation d'images
graphicsmagick * V:1.6, I:3 4532 image (bitmap) programmes de manipulation d'images (compagnons d'imagemagick)
xsane * V:5, I:36 748 image (bitmap) Interface graphique X11 de SANE basée sur GTK+-based (Scanner Access Now Easy)
netpbm * V:4, I:29 4612 image (bitmap) outils de conversion graphique
icoutils * V:0.3, I:1.3 200 png↔ico (bitmap) convertit les icônes et curseurs de MS Windows de et vers des formats PNG (favicon.ico)
scribus * V:0.5, I:3 26888 ps/pdf/SVG/… éditeur DTP Scribus
openoffice.org-draw * V:18, I:40 10720 image (vectorielle) suite de bureautique OpenOffice.org - dessin
inkscape * V:15, I:32 87436 image (vectorielle) éditeur SVG (Scalable Vector Graphics)
dia-gnome * V:1.4, I:2 576 image (vectorielle) éditeur de diagrammes (GNOME)
dia * V:3, I:5 572 image (vectorielle) éditeur de diagrammes (Gtk)
xfig * V:2, I:4 1676 image (vectorielle) générer des des figures de manière interactives sous X11
pstoedit * V:1.9, I:16 708 ps/pdf→image (vectorielle) convertisseur de fichiers PostScript et PDF en graphiques vectoriels éditables (SVG)
libwmf-bin * V:1.4, I:13 68 Windows/image (vectorielle) outils de conversion de méta-fichiers Windows (données graphiques vectorielles)
fig2sxd * V:0.03, I:0.2 200 fig→sxd (vectorielle) conversion de fichiers XFig dans le format OpenOffice.org Draw
unpaper * V:0.2, I:1.7 736 image→image outil de post-traitement pour des pages numérisées pour OCR
tesseract-ocr * V:0.7, I:3 3196 image→texte logiciel OCR libre basé sur le moteur commercial OCR de HP
tesseract-ocr-eng * V:0.2, I:2 1752 image→texte moteur de données OCR : fichier de langue de tesseract-ocr pour le texte en anglais
gocr * V:0.8, I:5 492 image→texte logiciel OCR libre
ocrad * V:0.4, I:4 364 image→texte logiciel OCR libre
gtkam * V:0.3, I:1.7 1100 image (Exif) manipuler les fichier des images d'appareils photos numériques (GNOME) - interface graphique
gphoto2 * V:0.3, I:2 1008 image (Exif) manipuler les fichier des images d'appareils photo numériques (GNOME) - ligne de commandes
kamera * V:0.7, I:13 312 image (Exif) manipuler les fichier des images d'appareils photo numériques (KDE)
jhead * V:0.5, I:3 132 image (Exif) manipuler la partie non graphique des fichiers JPEG compatibles avec Exif (appareils photo numériques)
exif * V:0.2, I:1.7 184 image (Exif) utilitaire enligne de commandes pour afficher les informations EXIF contenues dans les fichiers JPEG
exiftags * V:0.14, I:0.9 248 image (Exif) utilitaire pour lire les balises Exif depuis un fichier JPEG d'appareil photo numérique
exiftran * V:0.4, I:3 56 image (Exif) transformer les images jpeg des appareil photo numériques
exifprobe * V:0.08, I:0.5 484 image (Exif) lire les méta-données des images numériques
dcraw * V:0.9, I:5 444 image (Raw)→ppm décoder les images brutes (« raw ») des appareils photo numériques
findimagedupes * V:0.06, I:0.4 140 image→fingerprint rechercher des images visuellement similaires ou dupliquées
ale * V:0.02, I:0.17 768 image→image assembler des images pour en améliorer la fidélité ou créer des mosaïques
imageindex * V:0.03, I:0.2 192 image (Exif)→html créer des galleries HTML statiques depuis des images
f-spot * V:0.5, I:1.8 9488 image (Exif) application de gestion personnelle de photos (GNOME)
bins * V:0.02, I:0.15 2008 image (Exif)→html créer des albums photos statiques en HTMM en utilisant XML et les balises EXIF
gallery2 * V:0.2, I:0.4 62548 image (Exif)→html créer des albums photos HTML navigables avec des vignettes
outguess * V:0.02, I:0.14 252 jpeg,png outil universel Stéganographique
qcad * V:1.5, I:2 3944 DXF éditeur de données de CAO (KDE)
blender * V:0.5, I:3 28336 blend, TIFF, VRML, … éditeur de contenu 3D pour l’animation, etc.
mm3d * V:0.04, I:0.3 4536 ms3d, obj, dxf, … Éditeur de modèles 3D basé sur OpenGL
open-font-design-toolkit * I:0.03 36 ttf, ps, … méta-paquet pour la conception de polices libres
fontforge * V:0.2, I:1.7 6612 ttf, ps, … éditeur pour les polices PS, TrueType et OpenType
xgridfit * V:0.01, I:0.07 1060 ttf programme pour l’ajustement à la grille (« gridfitting » et la gestion des déformations (« hinting ») des polices TrueType
gbdfed * V:0.01, I:0.11 496 bdf éditeur de polices BDF

Astuce

Recherchez d'autres outils pour les images en utilisant l’expression rationnelle « ~Gworks-with::image » dans aptitude(8) (voirSection 2.2.6, « Options de la méthode de recherche avec aptitude »).

Bien que des programmes ayant une interface graphique comme gimp(1) soient très puissants, des outils en ligne de commandes comme imagemagick(1) sont assez utiles pour la manipulation automatique d'images au moyen de scripts.

Le format standard de fait pour les images d'appareils photo numériques est Exchangeable Image File Format (EXIF) qui est composé d'une image au format JPEG à laquelle sont ajoutés des balises de méta-données. Il peut contenir des informations telles que la date, l’heure ou les paramètres de l’appareil photo.

Le brevet de compression de données sans pertes Lempel-Ziv-Welch (LZW) est arrivé en fin de validité. Les utilitaires du format Graphics Interchange Format (GIF) qui utilise la méthode de compression LZW peuvent être maintenant librement disponibles sur un système Debian.

Astuce

Tous les appareils photons numériques ou les scanners ayant un support d'enregistrement amovible fonctionnent sous Linux avec des lecteurs « USB storage » s'il est conforme à la Design rule for Camera Filesystem et utilise un système de fichiers FAT. Voir Section 10.1.10, « Périphériques d'enregistrement amovibles ».

11.7. Diverses conversions de données

Il y a de nombreux programmes pour convertir les données. Les paquets suivants ont attiré mon attention en utilisant l’expression rationnelle « ~Guse::converting » avec aptitude(8) (voir Section 2.2.6, « Options de la méthode de recherche avec aptitude »).

Tableau 11.18. Liste d'outils divers de conversion de données

paquet popcon taille mot clé description
alien * V:1.2, I:11 244 rpm/tgz→deb convertisseur de paquets étrangers vers des paquets Debian
freepwing * V:0.00, I:0.03 568 EB→EPWING convertisseur de « Electric Book » (Livre électronique - populaire au Japon) en un simple format JIS X 4081 (un sous-ensemble de EPWING V1)

Vous pouvez aussi extraire des données depuis le format RPM avec ce qui suit :

$ rpm2cpio fichier.src.rpm | cpio --extract

Chapitre 12. Programmation

Je donne quelques indications pour apprendre à programmer sous le système Debian, suffisantes pour suivre le code source mis en paquets. Voici les paquets importants correspondant aux paquets de documentation pour la programmations :

Tableau 12.1. Liste de paquets pour aider à la programmation

paquet popcon taille documentation
autoconf * V:4, I:25 2256 « info autoconf » fourni par autoconf-doc
automake * V:3, I:21 1812 « info automake » fourni par automake1.10-doc
bash * V:91, I:99 3536 « info bash » fourni par bash-doc
bison * V:2, I:15 1504 « info bison » fourni par bison-doc
cpp * V:38, I:82 32 « info cpp » fourni par cpp-doc
ddd * V:0.3, I:2 3852 « info ddd » fourni par ddd-doc
exuberant-ctags * V:1.2, I:5 284 exuberant-ctags(1)
flex * V:2, I:15 1352 « info flex » fourni par flex-doc
gawk * V:28, I:32 2172 « info gawk » fourni par gawk-doc
gcc * V:17, I:67 28 « info gcc » fourni par gcc-doc
gdb * V:4, I:22 4812 « info gdb » fourni par gdb-doc
gettext * V:8, I:46 7272 « info gettext » fourni par gettext-doc
gfortran * V:0.9, I:6 8 « info gfortran » fourni par gfortran-doc (Fortran 95)
gpc * V:0.07, I:0.5 8 « info gpc » fourni par gpc-doc (Pascal)
fpc * I:0.4 40 fpc(1) et les pages html fournies par fp-doc (Pascal)
glade * V:0.3, I:2 1652 l’aide fournie par le menu (UI Builder)
glade-gnome * V:0.09, I:1.2 508 l’aide fournie par le menu (UI Builder)
libc6 * V:97, I:99 10012 « info libc » fourni par glibc-doc et glibc-doc-reference
make * V:21, I:72 1220 « info make » fourni par make-doc
xutils-dev * V:1.7, I:15 1728 imake(1), xmkmf(1), etc.
mawk * V:66, I:99 244 mawk(1)
perl * V:88, I:99 18528 perl(1) et les pages html fournies par perl-doc et perl-doc-html
python * V:62, I:97 736 python(1) et les pages html fournies par python-doc
tcl8.4 * V:8, I:46 3332 tcl(3) et les pages de manuel détaillées fournies par tcl8.4-doc
tk8.4 * V:5, I:34 2712 tk(3) et les pages de manuel détaillées fournies par tk8.4-doc
ruby * V:9, I:24 120 ruby(1) et la référence interactive fournir par ri
vim * V:15, I:33 1792 menu d'aide (F1) fourni par vim-doc
susv2 * I:0.03 48 rechercher « The Single Unix Specifications v2 »
susv3 * I:0.07 48 rechercher « The Single Unix Specifications v3 »

Une référence en ligne est accessible en entrant « man name » après l’installation des paquets manpages et manpages-dev. Les références en ligne des outils GNU tools sont disponibles en entrant « info nom_programme » après l’installation des paquets de documentation pertinents. Vous devrez peut-être inclure les archives contrib et non-free en plus de l’archive main car certaines documentations GFDL ne sont pas considérées comme conforme à DSFG.

Avertissement

N'utilisez pas « test » comme nom d'un fichier exécutable. « test » est fait partie de l’interpréteur de commandes.

Attention

Vous devrez installer les programmes directement compilés à partir des sources dans « /usr/local » ou « /opt » afin d'éviter des collisions avec les programmes du système.

Astuce

L’exemple de code pour la création de « Song 99 Bottles of Beer » devrait vous donner une bonne idée de pratiquement tous les langages de programmation.

12.1. Les scripts de l’interpréteur de commande

Le script de l’interpréteur de commandes (« shell script » est un fichier texte dont le bit d'exécution est positionné et qui contient des commandes dans le format suivant :

#!/bin/sh
 ... lignes de commandes

La première ligne indique l’interpréteur qui sera utilisé pour lire et exécuter le contenu de ce fichier.

La lecture des scripts de l’interpréteur de commandes est la meilleure manière de comprendre comment fonctionne un système de type Unix. Je donne ici quelques indications et rappels de la programmation avec l’interpréteur de commandes. Voir « Erreurs en shell » (http://www.greenend.org.uk/rjk/2001/04/shell.html) pour apprendre à partir d'erreurs.

Contrairement à l’interpréteur de commandes en mode interactif (voirSection 1.5, « La commande simple de l’interpréteur de commandes » et Section 1.6, « Traitement des données textuelles à la Unix »), les scripts de l’interpréteur de commandes utilisent souvent des paramètres, des conditions et des boucles.

12.1.1. Compatibilité de l’interpréteur de commandes avec POSIX

De nombreux scripts systèmes peuvent être interprétés par n'importe lequel des interpréteurs de commande POSIX (voir Tableau 1.13, « Liste de programme d'interprétation des commandes (« shells ») »). L’interpréteur de commandes par défaut pour le système est « /bin/sh » qui est un lien symbolique pointant vers le programme réel.

  • bash(1) pour lenny ou plus ancien
  • dash(1) pour squeeze ou plus récent

Évitez d'écrire des scripts de l’interpréteur de commandes avec des bashismes ou des zshismes afin de les rendre portables entre tous les interpréteurs POSIX. Vous pouvez le vérifier en utilisant checkbashisms(1).

Tableau 12.2. Liste de bashismes typiques

Bon : POSIX À éviter : bashisme
if [ "$toto" = "$titi" ] ; then … if [ "$toto" == "$titi" ] ; then …
diff -u fichier.c.orig fichier.c diff -u fichier.c{.orig,}
mkdir /tototiti /tototutu mkdir /toto{titi,tutu}
funcname() { … } function funcname() { … }
format octal : « \377 » format hexadécimal : « \xff »

La commande « echo » doit être utilisée avec les précautions suivantes car son implémentation diffère selon que l’on utilise les commandes internes ou externes de l’interpréteur de commandes :

  • Éviter l’utilisation des options de commande « -e » et « -E ».
  • Éviter d'utiliser toute les options de commandes sauf « -n ».
  • Éviter d'utiliser les séquences d'échappement dans les chaînes de caractères car leur prise en compte varie.

Note

Bien que l’option « -n » ne soit pas vraiment de la syntaxe POSIX, elle est généralement acceptée.

Astuce

Utilisez la commande « printf » plutôt que la commande « echo » si vous avez besoin d'intégrer des séquences d'échappement dans la chaîne de sortie.

12.1.2. Paramètres de l’interpréteur de commandes

Des paramètres spéciaux de l’interpréteur de commandes sont souvent utilisés dans les scripts de l’interpréteur de commandes.

Tableau 12.3. Liste des paramètres de l’interpréteur de commandes

paramètre de l’interpréteur de commandes valeur
$0 nom de l’interpréteur ou du script de l’interpréteur
$1 premier (1) paramètre de l’interpréteur
$9 neuvième (9) paramètre de l’interpréteur
$# nombres de paramètres positionnels
"$*" "$1 $2 $3 $4 … "
"$@" "$1" "$2" "$3" "$4" …
$? valeur de retour de la commande la plus récente
$$ PID de ce script de l’interpréteur de commandes
$! PID de la tâche de fond la plus récemment lancée

Les expansions de paramètres les plus courants à retenir sont les suivants :

Tableau 12.4. Liste des expansions de paramètres de l’interpréteur

forme de l’expression du paramètre valeur si var est positionnée valeur si var n'est pas positionnée
${var:-chaîne} « $var » « chaîne »
${var:+chaîne} « chaîne » « null »
${var:=chaîne} « $var » « chaîne » (et lancer « var=chaîne »)
${var:?chaîne} « $var » écho « chaîne » vers stderr (et quitter avec une erreur)

Ici, les deux points « : » dans tous ces opérateurs sont en fait optionnels.

  • avec « : » = opérateur de test pour existe et différent de null
  • sans « : » = opérateur de test pourexiste uniquement

Tableau 12.5. Liste des substitutions-clés de paramètres de l’interpréteur

forme de substitution de paramètre résultat
${var%suffixe} supprimer le motif de suffixe le plus petit
${var%%suffixe} supprimer le motif de suffixe le plus grand
${var#préfixe} supprimer le motif de préfixe le plus petit
${var##préfixe} supprimer le motif de suffixe le plus grand

12.1.3. Opérateurs conditionnels de l’interpréteur

Chaque commande retourne un état de sortie qui peut être utilisé pour des expressions conditionnelles.

  • Succès : 0 (« Vrai »)
  • Erreur : différent de 0 (« Faux »)

Note

« 0 » dans le contexte conditionnel de l’interpréteur signifie « Vrai » alors que « 0 » dans le contexte conditionnel de C signifie « Faux ».

Note

« [ » est l’équivalent de la commande test, qui évalue, comme expression conditionnelle, ses paramètres jusqu'à « ] ».

Les idiomes conditionnels de base à se souvenir sont les suivants :

  • « <commande> && <si_succès_lancer_aussi_cette_commande> || true »
  • « <commande> || <en_cas_de_non_succès_lancer_aussi_cette_commande> || true »
  • Un morceau de script sur plusieurs lignes comme le suivant :
if [ <expression_conditionnelle> ]; then
 <si_succès_lancer_cette_commande>
else
 <si_pas_de_succes_lancer_cette_commande>
fi

Ici, le « || true » était nécessaire pour s'assurer que ce script de l’interpréteur ne se termine pas accidentellement à cette ligne lorsque l’interpréteur est appelé avec l’indicateur « -e ».

Tableau 12.6. Liste des opérateurs de comparaison dans les expressions conditionnelles

équation condition pour retourner une valeur logique vraie
-e <fichier> <fichier> existe
-d <filchier> <fichier> existe et est un répertoire
-f <fichier> <fichier> existe et est un fichier normal (« régulier »)
-w <fichier> <fichier> existe et peut être écrit
-x <fichier> <fichier> existe et est exécutable
<fichier1> -nt <fichier2> <fichier1> est plus récent que <fichier2> (modification)
<fichier1> -ot <fichier2> <fichier1> est plus ancien que <fichier2> (modification)
<fichier1> -ef <fichier2> <fichier1> et <fichier2> sont sur le même périphérique et le même numéro d'i-nœud

Tableau 12.7. Liste des opérateurs de comparaison de chaîne de caractères dans les expressions conditionnelles

équation condition pour retourner une valeur logique vraie
-z <str> la longueur de <str> est nulle
-n <str> la longueur de <str> est non nulle
<str1> = <str2> <str1> et <str2> sont égales
<str1> != <str2> <str1> et <str2> ne sont pas égales
<str1> < <str2> <str1> est trié avant <str2> (dépendant des paramètres linguistiques)
<str1> > <str2> <str1> est trié après <str2> (dépendant des paramètres linguistiques)

Les opérateurs de comparaison arithmétique entière dans les expressions conditionnelles sont « -eq », « -ne », « -lt », « -le », « -gt » et « -ge ».

12.1.4. Boucles de l’interpréteur de commandes

Il existe un certains nombre d'idiomes de boucles qu'on peut utiliser avec un interpréteur de commandes POSIX.

  • « for x in toto1 toto2 … ; do commande ; done » boucle en assignant les éléments de la liste « toto1 toto2 ... » à la variable « x » et et en exécutant la « commande ».
  • « "while condition ; do commande ; done » répète la « commande » tant que la « condition » est vraie.
  • « until condition ; do commande ; done » répète la « commande » tant que « « condition » n'est pas vraie.
  • « break » permet de quitter la boucle.
  • « continue » permet de reprendre l’itération suivante de la boucle.

Astuce

Les itérations numériques semblables à celles du langage C peuvent être réalisée en utilisant seq(1) comme générateur de « toto1 toto2 … ».

12.1.5. Séquence de traitement de la ligne de commandes de l’interpréteur

En gros, l’interpréteur de commandes traite un script de la manière suivante :

  • l’interpréteur de commandes lit une ligne :
  • l’interpréteur de commandes regroupe une partie de la ligne sous forme d'un élément (« token » si elle se trouve entre "…" ou '…' :
  • l’interpréteur de commandes découpe les autres parties de la ligne en éléments comme suit :

    • Espaces : <espace> <tabulation> <saut-de-ligne>
    • Méta-caractères : < > | ; & ( )
  • l’interpréteur de commandes vérifie les mots réservés pour chacun des éléments et ajuste son comportement s'il ne se trouve pas entre "…" ou '…'.

    • mot réservé : if then elif else fi for in while unless do done case esac
  • L’interpréteur de commandes étend les alias s'ils ne se trouvent pas entre "…" ou '…'.
  • l’interpréteur de commandes étend les tilde s'il ne se trouve pas entre "…" ou '…'.

    • « ~ » → répertoire personnel de l’utilisateur actuel
    • « ~<utilisateur> » → répertoire personnel de l’<utilisateur>
  • l’interpréteur de commande étend les paramètres en leur valeur s'ils ne sont pas entre '…'.

    • paramètre : « $PARAMETRE » ou « ${PARAMETRE} »
  • l’interpréteur de commandes étend la substitution de commande si elle n'est pas entre '…'.

    • « $( commande ) » → sortie de la « commande »
    • « ` commande ` » → sortie de la « commande »
  • l’interpréteur de commandes étend les motifs génériques du chemin aux fichiers correspondants s'il ne sont pas entre  "…" ou '…'.

    • * → n'importe quel caractère
    • ? → un caractère
    • […] → un caractère quelconque parmi «  »
  • l’interpréteur de commandes recherche la commande dans ce qui suit et l’exécute.

    • définition de fonction
    • commande interne (« builtin »)
    • fichier exécutable dans « $PATH »
  • l’interpréteur de commandes passe à la ligne suivante et recommence ce traitement depuis le début de la séquence.

Des guillemets simples dans des guillemets doubles n'ont pas d'effet.

Exécuter « set -x » dans le script de l’interpréteur ou l’appel du script avec l’option « -x » fait imprimer par l’interpréteur de commande toutes les commandes exécutées. C'est assez pratique pour le débogage.

12.1.6. Programmes utilitaires pour les scripts de l’interpréteur de commandes

De façon à rendre vous programmes de l’interpréteur de commandes aussi portables que possible dans tout le système Debian, c'est une bonne idée de limiter les programmes utilitaires à ceux fournis par les paquets essentiels.

  • « aptitude search ~E » » affiche la liste des essentiels.
  • « dpkg -L <nom_paquet> |grep '/man/man.*/' » affiche la liste des pages de manuels pour les commandes que fournit le paquet <nom_paquet>.

Tableau 12.8. Lites des paquets comportant des petits programmes utilitaires pour les scripts de l’interpréteur de commandes

paquet popcon taille description
coreutils * V:92, I:99 13828 utilitaires du cœur de GNU
debianutils * V:93, I:99 260 divers utilitaires spécifiques à Debian
bsdmainutils * V:81, I:99 768 collection d'autres utilitaires provenant de FreeBSD
bsdutils * V:77, I:99 196 utilitaires de base provenant de 4.4BSD-Lite
moreutils * V:0.3, I:1.5 220 utilitaires supplémentaires d’Unix

Astuce

Bien que moreutils puisse exister en dehors de Debian, il propose d'intéressants petits programmes. Le plus remarquable estsponge(8). Voir Section 1.6.4, « Substitution globale avec des expressions rationnelles ».

12.1.7. Dialogue de l’interpréteur de commandes

L’interface utilisateur d'un simple programme de l’interpréteur de commandes peut être améliorée au-delà de l’interaction bête des commandes echo et read afin de devenir plus interactif en utilisant un des programmes appelés « dialogues », etc.

Tableau 12.9. Liste de programme d'interface utilisateur

paquet popcon taille description
x11-utils * V:26, I:53 652 xmessage(1) : afficher un message ou une question dans une fenêtre (X)
whiptail * V:42, I:99 104 afficher des boîtes de dialogues conviviales depuis des scripts de l’interpréteur de commandes (newt)
dialog * V:4, I:25 1592 afficher des boîtes de dialogues conviviales depuis des scripts de l’interpréteur de commandes (ncurses)
zenity * V:8, I:41 4992 afficher de boîtes de dialogue graphiques depuis des scripts de l’interpréteur de commandes (gtk2.0)
ssft * V:0.01, I:0.11 152 Outil frontal de scripts de l’interpréteur de commandes (enrobeur pour zenity, kdialog et dialog avec gettext)
gettext * V:8, I:46 7272 « /usr/bin/gettext.sh »: traduire des messages

12.1.8. Exemple de script avec zenity

Voici un exemple simple qui crée une image ISO avec des données RS02 fournies par dvdisaster(1) :

#!/bin/sh -e
# gmkrs02 : Copyright (C) 2007 Osamu Aoki <osamu@debian.org>, Public Domain
#set -x
error_exit()
{
  echo "$1" >&2
  exit 1
}
# Initialiser les variables
DATA_ISO="$HOME/Desktop/iso-$$.img"
LABEL=$(date +%Y%m%d-%H%M%S-%Z)
if [ $# != 0 ] && [ -d "$1" ]; then
  DATA_SRC="$1"
else
  # Sélectionner le répertoire pour la création de l’image ISO à partir d'un dossier du bureau
  DATA_SRC=$(zenity --file-selection --directory  \
    --title="Sélectionner la racine de l’arborescence de répertoires pour créer l’image ISO") \
    || error_exit "Quitter lors de la sélection du répertoire"
fi
# Vérifier la taille de l’archive
xterm -T "Check size $DATA_SRC" -e du -s $DATA_SRC/*
SIZE=$(($(du -s $DATA_SRC | awk '{print $1}')/1024))
if [ $SIZE -le 520 ] ; then
  zenity --info --title="Dvdisaster RS02" --width 640  --height 400 \
    --text="La taille des données convient à pour une sauvegarde sur CD :\\n $SIZE Mo"
elif [ $SIZE -le 3500 ]; then
  zenity --info --title="Dvdisaster RS02" --width 640  --height 400 \
    --text="La taille des données convient à pour une sauvegarde sur DVD :\\n $SIZE Mo"
else
  zenity --info --title="Dvdisaster RS02" --width 640  --height 400 \
    --text="La taille des données est trop grande pour une sauvegarde : $SIZE Mo"
  error_exit "Taille de données trop importante pour la sauvegarde :\\n $SIZE Mo"
fi
# on n'est certain d'avoir une option -e fonctionnelle uniquement avec xterm
# Créer une image ISO brute
rm -f "$DATA_ISO" || true
xterm -T "genisoimage $DATA_ISO" \
  -e genisoimage -r -J -V "$LABEL" -o "$DATA_ISO" "$DATA_SRC"
# Créer la redondance RS02 supplémentaire
xterm -T "dvdisaster $DATA_ISO" -e  dvdisaster -i "$DATA_ISO" -mRS02 -c
zenity --info --title="Dvdisaster RS02" --width 640  --height 400 \
  --text="Données ISO/RS02 ($SIZE Mo) \\n créées sur : $DATA_ISO"
# EOF

Vous désirerez peut-être créer un lancer sur le bureau avec une commande définie comme « /usr/local/bin/gmkrs02 %d ».

12.2. Make

Make est un utilitaire destiné à la maintenance d'un groupe de programmes. Lors de l’exécution de make(1), make lit le fichier de règles, « Makefile » et met à jour une cible si elle dépend de fichiers prérequis qui on été modifiés depuis que la cible a été modifiée pour la dernière fois ou si la cible n'existe pas. L’exécution de ces mises à jour peut être faite conjointement.

La syntaxe du fichier de règles est la suivante :

cible: [ prérequis... ]
 [TAB]  commande1
 [TAB]  -commande2 # ignorer les erreurs
 [TAB]  @commande3 # supprimer l’écho

Ici, «  [TAB]  » est un code de tabulation. Chaque ligne est interprétée par l’interpréteur de commandes après que make ait effectué la substitution des variables. Utilisez « \ » à la fin d'une ligne pour poursuivre le script. Utilisez « $$ » pour entrer un « $ » pour les valeurs des variables d'environnement d'un script de l’interpréteur de commandes.

On peut écrire des règles implicites pour la cible et les prérequis, par exemple, de la manière suivante :

%.o: %.c header.h

Ici, la cible contient le caractère « % » (exactement 1 caractère). Le caractère « % » peut correspondre à n'importe quelle sous-chaîne non vide des noms de fichiers de la cible actuelle. De même pour les prérequis, utilisez « % » pour afficher la manière dont leur nom est en relation avec le nom de la cible actuelle.

Tableau 12.10. Liste des variables automatiques de make

variables automatiques valeur
$@ cible
$< première exigence
$? toutes les exigences plus récentes
$^ toutes les exigences
$* « % » correspond au radical dans le motif cible

Tableau 12.11. Liste de l’expansion des variables de make

expansion de la variable description
toto := titi expansion à la volée
toto2 = titi expression récursive
toto3+= titi ajouter

Exécutez « make -p -f/dev/null » afin de voir les règles automatiques internes.

12.3. C

Vous pouvez définir un environnement propre pour compiler des programmes écrits dans le langage de programmation C par ce qui suit :

# apt-get install glibc-doc manpages-dev libc6-dev gcc build-essential

Le paquet libc6-dev, c'est-à-dire la bibliothèque GNU C, fournit la bibliothèque C standard qui est une collection de fichiers d'en-têtes et de routines de bibliothèque utilisée par le langage de programmation C.

Voir les références pour C comme suit; :

  • « info libc » (références des fonctions de la bibliothèque C)
  • gcc(1) et « info gcc »
  • chaque_nom_de_fonction_de la_bibliothèque_C(3)
  • Kernighan & Ritchie, « Le langage de programmation C », 2ème édition (Prentice Hall)

12.3.1. Programme simple en C (gcc)

Un exemple simple « example.c » peut être compilé avec la bibliothèque « libm » pour donner l’exécutable « run_example » par ce qui suit :

$ cat > example.c << EOF
#include <stdio.h>
#include <math.h>
#include <string.h>

int main(int argc, char **argv, char **envp){
        double x;
        char y[11];
        x=sqrt(argc+7.5);
        strncpy(y, argv[0], 10); /* évite les débordements de tampon */
        y[10] = '\0'; /* remplir afin d'être certain que la chaîne se termine par'\0' */
        printf("%5i, %5.3f, %10s, %10s\n", argc, x, y, argv[1]);
        return 0;
}
EOF
$ gcc -Wall -g -o run_example example.c -lm
$ ./run_example
        1, 2.915, ./run_exam,     (null)
$ ./run_example 1234567890qwerty
        2, 3.082, ./run_exam, 1234567890qwerty

Ici, « -lm » est nécessaire pour lier la bibliothèque « /usr/lib/libm.so » depuis le paquet libc6 pour sqrt(3). La bibliothèque réelle se trouve dans « /lib/ » avec le nom de fichier « libm.so.6 » avec un lien symbolique vers « libm-2.7.so ».

Regardez le dernier paramètre du texte en sortie. Il y a plus de 10 caractères bien que « %10s » soit indiqué.

L’utilisation de fonctions effectuant des opération sur des pointeurs en mémoire sans vérification des limites, telles que sprintf(3) et strcpy(3) a été rendue obsolète afin d'éviter les exploits de débordements de tampons qui utilisent les effects des débordements ci-dessus. Utilisez snprintf(3) etstrncpy(3) en remplacement..

12.4. Déboguer

Le débogage est une partie de l’activité de programmations. Savoir comme déboguer des programmes fera de vous un bon utilisateur de Debian qui pourra produire des rapports de bogues documentés.

12.4.1. Exécution de base de gdb

Le debogueur primaire sous Debian est gdb(1), il vous permet d'inspecter un programme alors qu'il tourne.

Installons gdb et les programmes associés par ce qui suit :

# apt-get install gdb gdb-doc build-essential devscripts

Un bon didacticiel de gdb est proposé par « info gdb «» ou peut être trouvé ailleurs sur le web. Voici un exemple simple d'utilisation de gdb(1) sur un « program » compilé avec l’option « -g » qui produit les informations de débogage.

$ gdb program
(gdb) b 1                # définit un point d'arrêt à la ligne 1
(gdb) run args           # lancer les programmes avec des paramètres 
(gdb) next               # ligne suivante
...
(gdb) step               # avancer d'un pas
...
(gdb) p parm             # afficher parm
...
(gdb) p parm=12          # définir sa valeur à 12
...
(gdb) quit

Astuce

De nombreuses commandes de gdb(1) possèdent une abréviation. L’expansion à l’aide de la touche de tabulation fonctionne comme avec l’interpréteur de commandes.

12.4.2. Déboguer un paquet Debian

Comme, par défaut, sous Debian, tous les paquets binaires sont « strippés » (dépouillés de leurs symboles de débogage), la plupart des symboles de débogage sont supprimés des paquets normaux. Pour pouvoir déboguer des paquets Debian à l’aide de gdb(1), les paquets *-dbg correspondants doivent être installés (par exemple libc6-dbg dans le cas de libc6).

Si un paquet à déboguer ne possède pas de paquet *-dbg correspondant, vous devrez l’installer après l’avoir reconstruit comme suit :

$ mkdir /chemin/nouveau ; cd /chemin/nouveau
$ sudo apt-get update
$ sudo apt-get dist-upgrade
$ sudo apt-get install fakeroot devscripts build-essential
$ sudo apt-get build-dep nom_paquet_source
$ apt-get source nom_paquet
$ cd nom_paquet*

Corriger les bogues si nécessaire.

Modifier la version du paquet pour ne pas entrer en collision avec les versions officielles de Debian, par exemple, en ajoutant « +debug1 » pour la compilation d'une version de paquet existante, ou « ~pre1 » pour la compilation d'une version de paquet qui n'est pas encore diffusée de la manière suivante :

$ dch -i

Compiler et installer les paquets avec les symboles de débogage comme suit :

$ export DEB_BUILD_OPTIONS=nostrip,noopt
$ debuild
$ cd ..
$ sudo debi nom_paquet*.changes

Vous devrez vérifier les scripts de construction du paquet et vous assurer que les options « CFLAGS=-g -Wall » sont positionnées pour la compilation des binaires.

12.4.3. Obtenir une trace

Si vous rencontrez un plantage de programme, signaler le bogue avec un copier-coller des informations de trace est une bonne idée.

La trace peut être obtenue de la manière suivante :

  • Lancer le programme sous gdb(1) ;
  • Reproduire le plantage ;

    • Vous allez être ramené à l’invite de gdb ;
  • Entrez « bt » à l’invite de gdb ;

Si le programme se fige, vous pouvez le planter en pressant Ctrl-C dans le terminal où tourne gdb pour récupérer l’invite de gdb ;

Astuce

Souvent, vous voyez une trace où une ou plusieurs des lignes de départ se trouvent dans « malloc() » ou « g_malloc() ». Lorsque ceci arrive, il y a des chances pour que votre trace ne soit pas très utile. La meilleure façon de trouver des informations utiles est de définir la variable d'environnement « $MALLOC_CHECK_ » à la valeur 2 (malloc(3)). Vous pouvez le faire en lançant gdb de la manière suivante :

 $ MALLOC_CHECK_=2 gdb hello

12.4.4. Commandes avancées de gdb ;

Tableau 12.12. Liste des commandes avancées de gdb

commande description des objectifs des commandes
(gdb) thread apply all bt obtenir une trace de tous les processus d'un programme multi-processus (multi-threaded)
(gdb) bt full obtenir les paramètres qui se trouvent sur la pile d'appel des fonctions
(gdb) thread apply all bt full obtenir une trace et les paramètres en combinant les options précédentes
(gdb) thread apply all bt full 10 obtenir une trace et les paramètres des 10 appels supérieurs en supprimant ce qui n'est pas significatif
(gdb) set logging on écrire le journal de sortie de gdb dans un fichier (le fichier par défaut est « gdb.txt »)

12.4.5. Déboguer les erreurs de X

Su un programme apercu1 de GNOME a reçu une erreur X, vous devriez obtenir un message comme suit :

Le programme 'apercu1' a reçu une erreur du système X Window.

Dans ce cas, vous pouvez essayer de faire tourner le programme avec « --sync » et arrêter sur la fonction « gdk_x_error » de manière à obtenir une trace.

12.4.6. Vérifier les dépendances avec les bibliothèques

Utilisez ldd(1) pour trouver les dépendances d'un programme avec des bibliothèques :

$ ldd /bin/ls
        librt.so.1 => /lib/librt.so.1 (0x4001e000)
        libc.so.6 => /lib/libc.so.6 (0x40030000)
        libpthread.so.0 => /lib/libpthread.so.0 (0x40153000)
        /lib/ld-linux.so.2 => /lib/ld-linux.so.2 (0x40000000)

Pour que ls(1) fonctionne dans un environnement `chroot`é, les bibliothèques ci-dessus doivent être disponibles dans votre environnement `chroot`é.

Voir Section 9.5.6, « Tracer l’activité d'un programme ».

12.4.7. Outils de détection des fuites de mémoire

Il y a plusieurs outils de détection des fuites de mémoire disponibles sous Debian.

Tableau 12.13. Liste des outils de détection des fuites de mémoire

paquet popcon taille description
libc6-dev * V:46, I:68 11292 mtrace(1) : fonctionnalité de débogage de malloc dans glibc
valgrind * V:1.3, I:6 136416 débogueur mémoire et optimiseur
kmtrace * V:0.3, I:2 324 traceur de fuites de mémoire de KDE utilisant mtrace(1) de glibc
alleyoop * V:0.05, I:0.3 596 frontal pour GNOME du vérificateur mémoire Valgrind
electric-fence * V:0.05, I:0.8 120 débogueur malloc(3)
leaktracer * V:0.01, I:0.11 116 traceur de fuites mémoires pour les programmes C++
libdmalloc5 * V:0.01, I:0.2 356 bibliothèque de débogage de l’allocation mémoire
mpatrolc2 * V:0.00, I:0.01 3592 bibliothèque pour déboguer les allocations mémoire

12.4.8. Outils d'analyse du code statique

Il y a des outils tels que lint pour l’analyse du code statique.

Tableau 12.14. Liste des outils d'analyse du code statique :

paquet popcon taille description
splint * V:0.06, I:0.5 1836 outil pour vérifier de manière statistique les bogues d'un programme en C
rats * V:0.06, I:0.2 876 outil grossier d'audit pour la sécurité (code C, C++, PHP, Per et Python code)
flawfinder * V:0.01, I:0.15 192 outil pour examiner le code source en C/C++ et rechercher des faiblesse du point de vue de la sécurité
perl * V:88, I:99 18528 interpréteur ayant un vérificateur de code statique interne : B::Lint(3perl)
pylint * V:0.2, I:0.7 576 vérificateur de code statique Python
jlint * V:0.01, I:0.09 156 vérificateur de code Java
weblint-perl * V:0.10, I:0.7 28 vérificateur de syntaxe et de style minimal pour HTML
linklint * V:0.05, I:0.3 432 vérificateur rapide de liens et outils de maintenance de sites web
libxml2-utils * V:3, I:49 160 utilitaires avec xmllint(1) pour valider les fichiers XML

12.4.9. Désassembler un binaire

Vous pouvez désassembler du code binaire avec objdump(1) en faisant ce qui suite :

$  objdump -m i386 -b binary -D /usr/lib/grub/x86_64-pc/stage1

Note

gdb(1) peut être utilisé pour désassembler du code de manière interactive

12.5. Flex -- un meilleur Lex

Flex est un générateur d'analyse lexicale rapide compatible avec Lex.

On trouve un didacticiel de flex(1) dans « info flex ».

Vous devez fournir vos propres « main() » et « yywrap() ». Sinon votre programme flex devrait ressembler à ce qui suit pour se compiler sans bibliothèque. (Ceci parce que « yywrap » est une macro et que « %option main » active de manière implicite « %option noyywrap ».

%option main
%%
.|\n    ECHO ;
%%

Sinon, vous pouvez compiler avec l’option de l’éditeur de liens « -lfl » à la fin de la ligne de commandes de cc(1) (comme AT&T-Lex with « -ll »). L’option « %option » n'est pas nécessaire dans ce cas.

12.6. Bison -- un meilleur Yacc

Un certain nombre de paquets fournissent un analyseur LR à lecture anticipée (« lookahead ») compatible avec Yacc ou un générateur d'analyseur LALR sous Debian.

Tableau 12.15. Liste de générateurs d'analyseur LALR compatibles avec Yacc

paquet popcon taille description
bison * V:2, I:15 1504 générateur d'analyseur GNU LALR
byacc * V:0.09, I:1.2 168 générateur d'analyseur Berkeley LALR
btyacc * V:0.00, I:0.07 248 générateur d'analyseur avec retour arrière basé sur byacc

On trouve un didacticiel de bison(1) dans « info bison ».

Vous devez fournir vos propre « main() » et « yyerror() ». « main() » appelle « yyparse() » qui appelle « yylex() », habituellement créé avec Flex.

%%

%%

12.7. Autoconf

Autoconf est un outil destiné à produire des scripts en shell qui configurent automatiquement un code source de logiciel pour l’adapter à de nombreux types de systèmes « Unix-like » en utilisant l’ensemble du système de construction GNU.

autoconf(1) produit le script de configuration « configure ». « configure » crée automatiquement une « Makefile » en utilisant le patron « Makefile.in ».

12.7.1. Compiler et installer un programme

Avertissement

Ne pas écraser les fichiers du système avec les programmes que vous avez compilés en les installant.

Debian ne touche pas aux fichiers se trouvant dans « /usr/local/ » ou « /opt ». Donc, si vous compilez un programme depuis ses sources, installez-le dans « /usr/local/ » de manière à ce qu'il n'interfère pas avec Debian.

$ cd src
$ ./configure --prefix=/usr/loca
$ make
$ make install # cela met les fichiers dans le système

12.7.2. Désinstaller un programme

Si vous avez les sources d'origine et s'ils utilisent autoconf(1) et automake(1) et si vous-vous souvenez comment vous l’avez configuré, exécutez-le comme suit pour désinstaller le programme :

$ ./configure « toutes-les-options-que-vous-lui-avez-passé »
# make uninstall

Sinon, si vous êtes absolument certain que le processus d'installation n'a mis des fichiers que sous « /usr/local/ » et qu'il n'y a là rien d'important, vous pouvez supprimer tout son contenu avec :

# find /usr/local -type f -print0 | xargs -0 rm -f

Si vous n'êtes pas certain de l’emplacement où les fichiers ont été installés, vous devriez envisager d'utiliser checkinstall(8) du paquet checkinstall qui fournit une voie propre pour la désistallation. Il prend maintenant en charge la création d'un paquet Debian à l’aide de l’option « -D ».

12.8. Folie de courts scripts en Perl

Bien que tous les scripts en AWK puissent être réécrits automatiquement en Perl en utilisant a2p(1), il est plus facile de convertir manuellement les scripts AWK constitués d'une seule ligne en scripts Perl d'une seule ligne.

Regardons le bout de script AWK suivant :

awk '($2=="1957") { print $3 }' |

Il est équivalent à l’une quelconque des lignes suivantes :

perl -ne '@f=split; if ($f[1] eq "1957") { print "$f[2]\n"}' |
perl -ne 'if ((@f=split)[1] eq "1957") { print "$f[2]\n"}' |
perl -ne '@f=split; print $f[2] if ( $f[1]==1957 )' |
perl -lane 'print $F[2] if $F[1] eq "1957"' |
perl -lane 'print$F[2]if$F[1]eq+1957' |

La dernière est une devinette. Elle tire parti des fonctionnalités suivantes de Perl :

  • L’espace est optionnel.
  • Il existe une conversion automatique des nombres en chaîne de caractères.

Voir perlrun(1) pour les options de la ligne de commandes. Pour des scripts en Perl plus fous, il peut être intéressant de consulter Perl Golf.

12.9. Web

Des pages web dynamiques et interactives simples peuvent être faites de la manière suivante :

  • Les requêtes dont présentées au navigateur de l’utilisateur en utilisant des formulaires HTML.
  • Remplir et cliquer les entrées de formulaires envoie une des chaînes d'URL suivantes avec des paramètres codés depuis le navigateur vers le serveur web.

    • « http://www.foo.dom/cgi-bin/programme.pl?VAR1=VAL1&VAR2=VAL2&VAR3=VAL3 »
    • « http://www.foo.dom/cgi-bin/programme.py?VAR1=VAL1&VAR2=VAL2&VAR3=VAL3 »
    • « http://www.foo.dom/programme.php?VAR1=VAL1&VAR2=VAL2&VAR3=VAL3 »
  • « %nn » dans l’URL est remplacé par le caractère dont la valeur hexadécimale est nn.
  • La variable d'environnement est définie à : « QUERY_STRING="VAR1=VAL1 VAR2=VAL2 VAR3=VAL3" ».
  • Le programme CGI (l’un quelconque des « programme.* ») sur le serveur web s'exécute lui-même avec la variable d'environnement « $QUERY_STRING ».
  • La sortie standard (stdout) du programme CGI est envoyée au navigateur web et présentée sous forme d'une page web dynamique interactive.

Pour des raisons de sécurité, il est préférable de ne pas réaliser soi-même de nouvelles bidouilles pour analyser les paramètres CGI. Il existe des modules bien établis pour cela, en Perl et Python. PHP est fourni avec ces fonctionnalités. Lorsqu'il est nécessaire d'enregistrer des données du client, on utilise des cookies HTTP. Lorsqu'un traitement de données est nécessaire côté client, on utilise fréquemment Javascript.

Pour davantage d'informations, voir Common Gateway Interface, The Apache Software Foundation et JavaScript.

Rechercher « CGI tutorial » sur Google en entrant l’URL encodée http://www.google.com/search?hl=en&ie=UTF-8&q=CGI+tutorial directement dans la barre d'adresse du navigateur est une bonne méthode pour voir un script CGI en action sur le serveur Google.

12.10. La conversion du code source

Il existe des programmes pour convertir les codes sources.

Tableau 12.16. Liste des outils de conversion de code source

paquet popcon taille mot clé description
perl * V:88, I:99 18528 AWK→PERL convertir le code source de AWK vers PERL : a2p(1)
f2c * V:0.12, I:1.2 448 FORTRAN→C convertir le code source de FORTRAN 77 vers C/C++ : f2c(1)
protoize * V:0.00, I:0.09 100 ANSI C créer et supprimer des prototypes ANSI depuis du code C
intel2gas * V:0.01, I:0.07 344 intel→gas convertisseur depuis NASM (format Intel) vers l’Assembleur GNU (GAS)

12.11. Créer un paquet Debian

Si vous désirez créer un paquet Debian, lisez ce qui suit :

Il existe des paquets tels que dh-make, dh-make-perl, etc., qui facilitent la réalisation des paquets.

Annexe A. Annexe

Voici les fondements de ce document.

A.1. Le labyrinthe de Debian

Le système Linux est une plateforme informatique très performante pour un ordinateur connecté au réseau. Cependant, apprendre à utiliser toutes ses possibilités n'est pas si facile. Configurer LPR avec une imprimante qui ne soit pas PostScript en était un bon exemple. (Il n'y a plus de problème maintenant car les nouvelles installations utilisent CUPS).

Il existe une carte très détaillée appelée « CODE SOURCE ». Elle est très précise mais très difficile à comprendre. Il existe aussi des références appelées HOWTO et mini-HOWTO. Elles sont plus faciles à comprendre mais ont tendance à trop se concentrer sur des détails et perdent de vue les aspects généraux. J'ai de temps en temps des problèmes à trouver la bonne section dans un long HOWTO quand j'ai besoin d'exécuter certaines commandes.

J'espère que cette « Référence Debian (version 2) » offrira un bon cap à suivre pour les personne se trouvant dans le labyrinthe de Debian.

A.2. Historique du Copyright

La Référence Debian a été lancée par Osamu Aoki <osamu at debian dot org> en tant qu'aide-mémoire personnel pour l’administration système. De nombreuses parties proviennent des connaissances que j'ai acquises sur la liste de diffusion debian-user et d'autres ressources Debian.

En suivant les suggestions de Josip Rodin, qui a été très actif dans le Projet de documentation Debian (DDP), la « Référence Debian (version 1, 2001-2007) » a été créée en tant que partie des documents du DDP.

Après 6 ans, Osamu a réalisé que la « Référence Debian (version 1) » était dépassée et a commencé à en réécrire de nombreux passages. La nouvelle « Référence Debian (version 2) » a été diffusée en 2008.

Le contenu de ce tutoriel tire son origine et son inspiration dans ce qui suit :

  • « Linux User's Guide » de Larry Greenfield (décembre 1996)

    • rendu obsolète par « Debian Tutorial »
  • « Debian Tutorial » de Havoc Pennington. (11 décembre 1998)

    • écrit partiellement par Oliver Elphick, Ole Tetlie, James Treacy, Craig Sawyer et Ivan E. Moore II
    • rendu obsolète par « Debian GNU/Linux: Guide to Installation and Usage »
  • « Debian GNU/Linux: Guide to Installation and Usage » de John Goerzen and Ossama Othman (1999)

    • rendue obsolète par la « Référence Debian (version 1) »

Les descriptions des paquets et des archives peuvent trouver une partie de leur origine et de leur inspiration dans ce qui suit :

  • « FAQ Debian » (version de mars 2002, alors qu'elle était maintenue par Josip Rodin)

Le reste du contenu peut trouver son origine et son inspiration dans ce qui suit :

  • « Référence Debian (version 1) » de Osamu Aoki (2001–2007)

    • rendue obsolète par cette nouvelle « Référence Debian (version 2) »

La version précédente « Référence Debian (version 1) » avait été créée par de nombreux contributeurs :

  • la contribution principale pour les sujets relatifs à la configuration du réseau par Thomas Hood :
  • une importante contribution au contenu sur les sujets relatifs à X et VCS par Brian Nelson :
  • l’aide pour les scripts de construction et de nombreuses corrections de contenu par Jens Seidel :
  • une relecture intensive de David Sewell :
  • de nombreuses contributions par les traducteurs, les contributeurs et ceux qui ont signalés des bogues.

De nombreuses pages de manuel et de pages info du système Debian ont été utilisées comme référence primaire pour écrire ce document. Dans la mesure où Osamu Aoki considérait que c'était compris dans une utilisation équitable (« fair use »), de nombreuses parties d'entre-elles, particulièrement les définitions des commandes, ont été utilisées comme morceaux de phrases après un effort éditorial soigneux afin de les insérer dans le style et avec les objectifs de ce document.

La description du débogueur gdb a été augmentée en utilisant le contenu du wiki Debian sur les « backtrace » avec le consentement d'Ari Pollak, Loïc Minier et Dafydd Harries.

Le contenu de « Référence Debian (version 2) » est principalement mon propre travail à l’exception de ce qui est mentionné ci-dessus. Il a aussi été mis à jour par les contributeurs.

Le document « Référence Debian (version 1) » a été traduit par Guillaume Erbs (gerbs chez free point fr) et al.

Le document « Référence Debian (version 2) » a été traduit par Jean-Luc Coulon (f5ibh) (jean-luc.coulon chez wanadoo.fr) à partir de la version 1, et est maintenu avec l'aide de David Prévot (david chez tilapin point org) et la liste de contributeurs (debian-l10n-french chez lists point debian point org).

L’auteur, Osamu Aoki, remercie tous ceux qui ont aidé à rendre possible ce document.

A.3. Format du document

La source du document original en anglais est actuellement écrite sous forme de fichiers texte AsciiDoc. AsciiDoc n'est utilisé que par facilité car il demande moins de frappe que l’XML natif et prend en charge les tableaux dans un format très intuitif. Vous devez avoir à l’esprit que les fichiers XML et PO sont les vrais fichiers sources. Ils sont convertis dans le format XML DocBook par le script de construction et les données créées automatiquement sont insérées afin de former un source final XML Docbook. Ce source final XML Docbook peut être converti en HTML, en text brut, en PostScript et en PDF. Actuellement, seules les conversions HTML et texte brut sont réalisées.